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    #40 – L’actualité de l’urbanisme temporaire, avec Angèle de Lamberterie et Mathias Rouet (Plateau Urbain)

    fr-FRJanuary 16, 2023
    What was the main topic of the podcast episode?
    Summarise the key points discussed in the episode?
    Were there any notable quotes or insights from the speakers?
    Which popular books were mentioned in this episode?
    Were there any points particularly controversial or thought-provoking discussed in the episode?
    Were any current events or trending topics addressed in the episode?

    About this Episode

    Contexte

    « Nous cherchons à prouver que la ville doit disposer d’un poumon d’espaces disponibles en dehors des logiques froides du marché immobilier, de la valorisation foncière. Ces « servitudes temporaires d’espaces non-marchands » doivent permettre de favoriser des idées nouvelles, des actions inédites, des ambitions subversives face aux réalités contemporaines parfois violentes, notamment sur le plan social et écologique. De ces espaces-temps inexploités, l’urbain doit se nourrir pour façonner les usages de demain, car la ville a besoin de laboratoire, de parenthèses physiques et spatiales pour que la société s’exprime et que les experts se rappellent que nous sommes tous des urbanistes. »

    Ce texte est tiré du catalogue de l’exposition Lieux Infinis, qui a eu lieu au Pavillon Français de la Biennale d’architecture de Venise en 2018, grâce à l’agence Encore Heureux.

    Il présente des aspirations urbaines et des valeurs politiques alors revendiquées par la coopérative Plateau Urbain, dont j’ai le plaisir d’accueillir la directrice du développement, Angèle de Lamberterie et Mathias Rouet, le directeur des études, et co-initiateur du projet avec Simon Laisney et bien d’autres.

    À l’oreille

    Pour aller plus loin

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    #06 – Qui produit la ville de demain ?

    #06 – Qui produit la ville de demain ?

    Résumé:

    Tu as des billets en papier, un pion, et c’est parti. Boulevard de Belleville: 6000 francs. Pas cher, tu places une maison. Gare St Lazare, 20 000, mais plus rentable.

    Tu achètes. Tu touches tes loyers, tu batis un hôtel, tu payes à la banque, tu fais fortune – sauf case prison, et là, adieu bénéfices.

    Ton but: amasser à travers la ville. Avenue Foch, rue Paradis, boulevard St Michel, maisons vertes, hôtels rouges.

    Ton but: ruiner tes concurrents. Ton but: obtenir le monopole, en multipliant les opérations immobilières.

    Tu connais ce jeu, comme tout le monde, le Monopoly. Inventé au coeur des USA en pleine crise des années 30, il a conquis le monde, dépassé la Guerre froide. Au point qu’on vive aujourd’hui, dans nos villes mondialisées, comme sur un plateau de Monopoly planétaire?

    Mais qui détient la banque, et qui a les cartes?

    Invité.e.s:

    • Leila Hassaine est doctorante à l’Université d’Aix-Marseille. ELle achève une thèse intitulée “Qui produit la ville de demain ? Privatisation et Financiarisation de la production urbaine à Monterrey (Mexique).”

    Musiques:

    • Show Me The Money – Percussion Junction
    • What About Di Working Class – Linton Kwesi Johnson

    #56 – Habiter sans spéculer, avec Cécile Hagmann

    #56 – Habiter sans spéculer, avec Cécile Hagmann

    « Les racines idéologiques des Community Land Trusts (ou, « CLT ») remontent à la théorie d’Henry George, auteur de la fin du XIXe siècle, qui considérait le contrôle des terres, leur utilisation et leur destination comme des questions centrales de justice sociale. Contrairement à Marx, qui analyse le rôle de la propriété des moyens de production dans les économies industrielles émergentes, George, dans son ouvrage principal Progress and Poverty, s’intéresse aux mécanismes de valorisation de la terre en mettant en évidence la capacité de la propriété foncière à capter les valeurs collectivement créées par le développement des sociétés.

    Cette perspective a inspiré d’importants essais, tels que The Garden Cities of Tomorrow, d’Ebenezer Howard (1898) et a profondément marqué l’urbanisme de l’époque. Ce n’est pas une coïncidence si l’un des CLT les plus influents du Royaume-Uni est la Letchworth Garden City. Cité-jardin fondée au nord de Londres en 1903, et orientée depuis ses origines à capter en perpétuité la plus-value pour la destiner au développement de la communauté, elle s’est constituée en CLT en1995.

    Le premier prototype de CLT nord-américain, la New Communities Inc., très liée aux mouvements des droits civiques et du Black Power, a été fondé en 1968 en Géorgie par le pacifiste Bob Swann et le militant des droits civiques Slater King (frère de Martin Luther). »

    Ce texte est extrait d’un article paru l’an dernier sur le site métropolitiques.eu, intitulé “Les Community Land Trusts : vers l’émergence de communs de l’habitat ?”, écrit par Daniela Festa.

    Pour en discuter, nous sommes avec Cécile Hagmann, DG de la coop foncière, un Organisme de Foncier Solidaire.

    À l’oreille

    #55 – Hors Série – (Un) abécédaire des friches, avec ses auteurs et divers témoins

    #55 – Hors Série – (Un) abécédaire des friches, avec ses auteurs et divers témoins

    Émission hors-série en direct de Mains d’œuvres, pour la présentation du livre “(un) abécédaire des friches, laboratoires, fabriques, squats, espaces intermédiaires, tiers-lieux culturels”, coordonné par Fabrice LEXTRAIT et Marie-Pierre BOUCHAUDY, aux éditions Sens & Tonka.

    L’émission explore 5 mots de l’abécédaire : Expérimentation, Mixité, Modèle économique, Occupation temporaire et Négociation.

    Pour en parler, 6 auteurs et 4 grands témoins de l’univers des friches : Pascal Nicolas Le Strat, Marta Rosenquist, Philippe Henry, Isabelle Mayaud, Fabrice Raffin, Colette Tron, & Sylvie Robert, Fazette Bordage, Vincent Prieur, Michel Duffour.

    Musiques et sons

    H Mineur, Expérimentation
    Mylène Farmer – Sans contrefaçon
    Starmania – Le blues du business man
    Léo Ferré – Avec le temps
    Extrait du film les Bronzés en vacances

    #54 – L’air de la ville rend puissant. Avec Kevin Lambert

    #54 – L’air de la ville rend puissant. Avec Kevin Lambert

    Contexte

    « Montréal a tout pour rejoindre les rangs des grandes villes d’Amérique du Nord, pour attirer les sièges sociaux et les étudiants internationaux qui ont de se payer les frais de scolarité, Vancouver, Toronto, les moyens New York, San Francisco sont les exemples à suivre, des marchés où ça joue dur, villes-talismans dont on répète les noms comme un mantra. D’après la petite caste de dirigeants que Marine apprend chaque jour à connaître, Montréal a la planification urbaine idéale pour qu’émergent de ses sols contaminés des tours d’habitation modernes, le conseil municipal encourage ce genre d’initiative qui augmente la densité habitable et contribue au projet socialiste qu’il croit défendre. Dans des soirées entre personnes influentes, on se dit à mi-voix, avec de l’espoir dans les yeux, que c’est ici que ça se passe, maintenant, que ça va juste exploser dans les prochaines années, Toronto, Vancouver, c’est fini, c’est rendu trop fou, le gros argent international s’est mis de la partie et certaines villes préparent des règlements municipaux qu’on compare à ceux des pays nordiques, catastrophiques pour les bailleurs de fonds et les spéculateurs. Ici on a bien quelques lois, mais elles ne sont presque jamais appliquées, les locataires qu’accompagnent les collègues de Marine sont souvent effrayés par la lourdeur des processus judiciaires, elles ne parlent parfois ni français ni anglais, ils ne connaissent pas toujours l’existence d’un tribunal du logement où les juges, eux-mêmes propriétaires, penchent du côté des possédants. Les étudiantes étrangères et autres Permis-Vacances-Travail s’en tapent que les prix montent, elles louent n’importe quoi au gros prix avec l’argent de leurs parents ; en septembre, un gars que Marine connaît a fait une énorme opération dans le Mile-End en transformant son appartement en dortoir, louant ses lits superposés 500 $ mois. »

    Ce passage est extrait de Que notre joie demeure, roman paru en cette rentrée littéraire 2023 aux éditions du nouvel Attila, dans lequel une fronde sociale concernant un immense projet immobilier va entrainer la chute de son architecte, la géniale, puissante et célèbre Céline Wachowski.

    Dans ce roman, il est question de ville, de vies, et de toutes les subtilités qui peuvent se glisser derrière ces deux mots, sous la plume à la fois précise et féérique de Kevin Lambert.

    Une émission en collaboration avec IDHEAL, l’Institut des Hautes Études pour l’Action dans le Logement, dans le cadre du projet DESIR : Densité Éprouvée, Souhaitée, Imaginée, Redoutée.

    Musiques

    Diane DufresneLe rêve de Stella Spotlight
    PitouLes Louanges

    #53 – Qui fait le trottoir ? Avec Isabelle Baraud-Serfaty

    #53 – Qui fait le trottoir ? Avec Isabelle Baraud-Serfaty

    Contexte

    « “Pour lire l’avenir des villes, regardez le trottoir !”, titrait un éditorialiste américain. Depuis quelques années dans les métropoles européennes, les fontaines rafraichissantes, les micro-plateformes de compostage urbain, les bornes de recharge électriques témoignent ainsi des nouveaux usages de la rue, sous l’effet de la transition écologique, tandis que la multiplication sur les trottoirs des trottinettes en free-floating, des chariots de livraison Amazon, des livreurs de repas portant des sacs isothermes de couleur orange, violette ou turquoise atteste que les plateformes numériques participent de plus en plus à la fourniture de services aux habitants.
    Si le trottoir constitue de fait un sismographe de l’évolution des villes, c’est sans doute parce qu’il est fondamentalement un entre-deux. Sur le plan spatial, il est l’espace entre la chaussée et la base des façades des immeubles ou des maisons. Sur le plan juridique, il est en principe, en tout cas en France, de domanialité publique, mais les riverains peuvent avoir des obligations d’entretien. Il est également hybride du point de vue de la distinction marchand/non marchand : en tant que composante de l’espace public, le trottoir est fondamentalement considéré comme non marchand, libre d’accès et gratuit. Pourtant, depuis longtemps, nombreux sont ceux qui gagnent leur vie sur le trottoir : prostituées, mendiants, boutiquiers et cafetiers qui y déploient leurs étals et leurs terrasses.
    Espace de l’entre-deux, le trottoir est de fait l’espace du jeu, au sens mécanique du terme (espace nécessaire qui permet l’assemblage des éléments d’un mécanisme). Il est ainsi l’espace qui rend possible l’ajustement de la ville aux évolutions qu’elle subit. »

    Cet extrait est tiré d’un livre intitulé « Trottoirs ! une approche économique, historique et flâneuse », paru cette année aux éditions Apogées, et écrit par Isabelle Baraud-Serfaty.

    À l’oreille

    Quand on arrive en villeStarmania
    The Sidewalks of New York (East Side, West Side) – Shannon Quartet

    #52 – Qui sont les nouveaux urbanistes ? avec Thibaut Vullin

    #52 – Qui sont les nouveaux urbanistes ? avec Thibaut Vullin

    Contexte

    « Si l’objectif de mixité peut être globalement perçu comme une contrainte sur un îlot, il constitue l’opportunité première des projets de l’Économie Sociale et solidaire. En effet, les multiplicités d’usages contribuent à renforcer la convivialité et l’attractivité d’un site. Les expériences conduites dans le cadre des urbanismes tactiques et temporaires permettent ainsi de prototyper des dispositifs plus pérennes et économiquement stabilisés (…). De plus, il s’avère que les acteurs locaux sont les plus à même de se mobiliser pour solutionner les problématiques foncières des collectivités. Leur capacité à structurer les expertises avec les habitants et les usagers participent à la (re)construction d’actions citoyennes, pour passer d’une démocratie participative idéelle à une démocratie active et effective. Les citoyens, les associations, les corps intermédiaires ont ainsi la possibilité d’agir localement pour la cité. (…)

    Les initiatives se multiplient grâce à une réglementation plus ouverte à l’innovation, des collectivités et des opérateurs curieux de ces expérimentations. L’ESS a également développé ces dernières années de solides expertises et outils opérationnels, à l’instar des foncières solidaires. Les Organismes fonciers solidaires, comme à Lille, permettent de dissocier la propriété du foncier de l’emprise bâti pour lutter contre la spéculation foncière. À travers ces expérimentations, visant à replacer l’habitant et l’usager au centre des projets, les acteurs de l’ESS ont acquis une légitimité à se positionner sur le foncier des collectivités ou les fonciers atypiques hors marchés.

    L’ESS doit investir durablement le champ de l’urbanisme et de l’immobilier, pour constituer désormais un vecteur de développement local à part entière et venir prendre la place qui est la sienne : le sur-mesure, la proximité, l’efficience sociétale.

    Les opérateurs publics et privés pourraient mieux appréhender ces changements structurels et ne pas considérer l’ESS comme la cinquième roue du projet urbain. En contrepartie, les acteurs de l’innovation sociale ont le devoir de renforcer leurs compétences en matière de projets urbains. Ils doivent prendre conscience des rôles qu’ils auront à jouer à court terme dans un urbanisme toujours plus complexe dans un contexte de raréfaction foncière et de tension économique, voire de défiance citoyenne.”

    Musiques

    • Nina Simone – Sinnerman
    • Feu! chatterton – Côté Concorde

    #51 – Dans les boites noires de la smart city, avec Cécile Diguet et Fanny Lopez

    #51 – Dans les boites noires de la smart city, avec Cécile Diguet et Fanny Lopez

    Contexte

    « Portées par la numérisation de l’économie, l’explosion des échanges de données, du Cloud et des objets connectés, les infrastructures numériques seront l’un des plus importants poste de consommation électrique au 21e siècle. Les prévisions les plus pessimistes atteignent pour 2030 un maximum de consommation de 51% d’électricité mondiale dédié au secteur informatique. Nouvelle étape de l’urbanisme de réseaux, la ville numérique a souvent été analysée en termes d’usages et de pratiques, de services et d’évènements, laissant au deuxième plan la spatialité et l’impact énergétique de ses infrastructures. Quelques 15 ans après l’émergence du concept de smart city créé par les industriels de Cisco et IBM, la prospective économique et urbaine s’est affairée à la mise en place de ce produit infrastructurel global. Les entreprises privées se sont rapprochées des opérateurs historiques de l’urbain pour tenter de rassembler,  stocker, trier, analyser les données qui permettraient de maintenir et d’optimiser la ville des flux, et de contrer les crises – technique, idéologique, climatique et énergétique. (…) Le numérique permettra-t-il d’économiser de l’énergie ? (…) quelles sont les perspectives d’intégration architecturales et urbaines des centres de données ? Est il possible de mieux intégrer ces infrastructures aux territoires urbains et ruraux ? (…) comment faire émerger des récits urbains et spatiaux alternatifs à ceux de la smart city ? »

    Ces considérations sont tirées de l’introduction d’un livre paru récemment aux éditions Métispresses, intitulé « Sous le feu numérique, spatialité et énergie des data center » et écrit par Fanny Lopez et Cécile Diguet.

    À l’oreille

    • Arne VinzonPoteaux électriques
    • Chocolate RemixNi una menos

    #50 – Accueillir un centre d’hébergement dans un lieu hybride, avec Plateau Urbain – Partie 2

    #50 – Accueillir un centre d’hébergement dans un lieu hybride, avec Plateau Urbain – Partie 2

    Partie 2

    Contexte

    Après deux ans de travail, de réunions, de dépôt de dossiers, de commissions de sécurité, de négociations et de renégociations, et avec le soutien de tous les acteurs locaux et institutionnels, la coopérative Plateau Urbain a enfin réussi à ouvrir un centre d’hébergement… temporaire (!) dans le bâtiment « Opale » à Montreuil, mis à disposition par le promoteur Axe Immobilier.

    Pourquoi cette ouverture du centre d’hébergement, pourtant si nécessaire en ces temps de crise du logement, a eu lieu deux longues années après l’installation des autres occupants de cet ensemble d’immeubles ? Malgré le soutien de la ville de Montreuil (élus et techniciens), du propriétaire Axe immobilier, de la préfecture, et bien sûr de l’opérateur Cité Caritas, pourquoi a-t-il fallu si longtemps pour parvenir à donner à ces anciens bureaux une fonction si utile et si évidente, puisque voulue par l’ensemble des parties prenantes ?

    Alors que les professionnels de la ville ont pour habitude de louer les expérimentations consistant à mélanger des activités sociales comme un centre d’hébergement avec d’autres fonctions urbaines comme des ateliers d’artistes, d’artisans, des bureaux d’associations, cet épisode vient rappeler que l’urbanisme contemporain, ses règles, ses règlements, n’est pas toujours adapté aux projets qui ne rentrent pas dans les cases.

    Quand on fait de l’urbanisme, on sait que les questions techniques et réglementaires peuvent parfois faire avorter les projets les plus généreux, mais quand l’entêtement presque militant (car dépourvu de logique économique) permet de trouver les bonnes cases, il paraît nécessaire de documenter ces pratiques de manière précise, afin que d’autres puissent un jour les réutiliser.

    Cette émission a donc pour objet de raconter l’histoire du montage du centre d’hébergement au sein du tiers lieu Opale, et j’ai le plaisir d’accueillir l’équipe de la coopérative Plateau Urbain qui est venu à bout de cette équation complexe : Aude Nzana Ekani responsable de site et responsable technique, Gautier le Bail, Directeur technique, Pierre Chicoisne, responsable développement, et Alice Gendre, responsable de site.

    Que les auditeurs nous pardonnent le caractère technique de la conversation qui va suivre, mais elle nous semble nécessaire pour avancer collectivement vers une ville plus solidaire.

    Autres liens utiles

    Le projet sur le site actu.fr
    Le communiqué de presse de la ville de Montreuil, Axe Immobilier, Cité Caritas et Plateau Urbain

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