#60 Dominique, un parcours de pionnière et une vie d’engagements

Comment lutter contre l’âgisme, ce raccourci intellectuel qui attribue à toutes les personnes d’une tranche d’âge des caractéristiques identiques ? En faisant l’effort de mieux se connaître, pour découvrir les singularités et les expériences de chacun.

J’ai proposé à ma petite-fille Mila de répondre aux questions qu’elle pouvait se poser concernant la vie d’une femme née en 1951 qu’elle ne voit que sous l’angle d’une grand-mère.

Elle s’est prêtée avec enthousiasme à l’exercice et j’ai essayé d’y répondre sans fard.

- Quelles ont été mes raison personnelles de me lancer dans un podcast il y a 3 ans ?
- Est-ce que c’est encore possible d’évoluer à 70 ans ?
- Est-ce que j’ai souffert du regard qui se détourne des femmes aux alentours de la ménopause ?
- Quelle importance j’accorde à mon apparence physique ?
- Quelles sont les valeurs que je voudrais transmettre à mes filles ?
- Comment j’étais quand j’avais 19 ans ?

Bonne écoute !

Les propositions du gouvernement, pour diminuer les droits à l'assurance chômage, se multiplient en ce mois de fév. 24 et s'ajouteront à la réforme des retraites du printemps dernier.
J'ai voulu faire entendre comment ces politiques se traduisent dans la vraie vie.

Le témoignage de Claire B. est une illustration :

• des difficultés insurmontables auxquelles sont confrontées les personnes qui recherchent du travail quand elles ont plus de 50 ans en France, et spécialement si elles résident hors de grandes métropoles ;

• de la prorogation à 64 ans de la date d'ouverture des droits : Claire devra attendre 63 ans pour liquider sa retraite, malgré ses 3 filles ;

• à 60 ans, bien qu'ayant travaillé toute sa vie jusqu'à 54 ans, elle se retrouve sans aucune ressource pendant les 3 ans à venir, autre que partager la petite retraite de son conjoint.

Et pourtant, pourtant ...

• Claire n'a pas baissé les bras et continue de rechercher activement,

• a des compétences certaines et accepterait une rémunération modeste

• fait tout pour garder le moral.

A l'issue de l'écoute de cet épisode, je forme un vœu : que nos négociateurs et nos dirigeants écoutent cette voix et parviennent à se convaincre que, oui, une chercheuse d'emploi est tout, sauf une "vieille flemmarde".

Bonne écoute !

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Cet épisode est la 2ème partie de l'interview que j'ai réalisée avec Bruno Palier, directeur de recherche CNRS à Sciences Po à l'occasion de la publication de l'ouvrage collectif "Que sait-on du travail ? " qu'il a supervisé en collaboration avec une soixantaine d'économistes et sociologues.

La 1ère partie a été mise en ligne précédemment sur Plaff : dans l'épisode 66, Bruno Palier expliquait que la "stratégie du low cost" française ou l’obsession de réduire les charges de personnel s'était traduite par des délocalisations, le recours à la sous-traitance, la mise à l'écart des plus vieux collaborateurs et la mise en place du "lean management".

Dans cet épisode, j'interroge Bruno Palier sur les conséquences de cette stratégie, tant au niveau de secteurs d'activité fragilisés que de catégories de travailleurs précarisés.

Vous pourrez écouter les conclusions auxquelles il est parvenu sur :

• ceux et, surtout celles, qui occupent les métiers d'essentiels exercés avec des horaires atypiques et dont les rémunérations demeurent notoirement insuffisantes ;

• les travailleurs d'origine étrangère auxquels est réservé "le sale boulot" ;

• les préconisations qu'il conviendrait d'adopter à l'égard des plus âgés ;

• et, enfin, l'urgence pour les entreprises de définir un cadre de travail sécurisé et valorisant pour tous les salariés qui aujourd'hui, pour 37 % d'entre eux, se déclarent incapables d'aller jusqu’à leur retraite .

Bonne écoute !

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Références

• Que sait-on du travail ? Les presses de Sciences Po - 2023
  Projet de médiation scientifique lancé par le Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (Liepp) de Sciences Po auprès d’un collectif de chercheuses et chercheurs

• Extrait émission de Dominique Méda "Le pourquoi du comment ?"

  Pourquoi le travail est-il devenu insoutenable pour une large partie de la population ? Pourquoi le travail est-il devenu insoutenable pour une large partie de la population ?

  
  

Force Femmes est une association qui accompagne gratuitement chaque année 2000 femmes de plus de 45 ans sans emploi dans leurs démarches de retour à l’emploi ou de création d’entreprise.

Nous écoutons

• Corinne Guermont qui y travaille depuis deux ans dans le cadre d’un mécénat de compétences,

• Valérie et Hortense, en recherche d’emploi, qui se renseignent sur le programme collectif  « Motivées vers l’emploi ».

Corinne expose les propositions mises à disposition par Force femmes à l’intention des chercheuses d’emploi :

• un accompagnement individuel par une référente

• la participation à un groupe de travail de 9 personnes pendant 5 semaines,

• la possibilité de suivre des webinaires et des ateliers « à la carte ».

Au travers des parcours des 3 invitées, nous percevons la puissance de la solidarité qui se noue entre les bénévoles qui encouragent et les femmes accompagnées qui peuvent reprendre confiance.

J’espère qu’à l’écoute de cet épisode, de nombreuses femmes franchiront le pas pour rejoindre cette belle association.

Qui suis-je et comment me soutenir ?

Claire Flury, retraitée, passionnée par les mutations du travail et mobilisée pour dénoncer la double peine « sexisme + âgisme » qui s’abat sur les femmes à l'approche de la cinquantaine.

Si cet épisode vous a plu, abonnez-vous au podcast Plaff sur Apple podcasts ou sur toute autre plateforme d’écoute de podcasts et laissez-y votre avis : c’est le meilleur moyen de m'encourager.

Vous pouvez aussi vous inscrire sur le site de Plaff (encart en bas de page) : vous serez informé.e dans votre boîte mail du sujet et du nom de l’invité.e du dernier épisode publié. 👇 https://bit.ly/3S9AUjy

Pour cerner cette question, Bruno Palier, Directeur de recherche du CNRS à Sciences Po, a dirigé un projet de médiation scientifique auquel ont participé une soixantaine d’économistes et de sociologues.

Je l’interroge sur ce qui lui semble être à l’origine des performances françaises moins bonnes que celles de nombreux pays européens : la stratégie du low cost, à savoir le choix de considérer le personnel comme une charge et la volonté de rechercher en permanence à produire à moindre coût.

Cette vision a été adoptée depuis plus de 30 ans, tant par les gouvernements successifs que par les entreprises.

Elle s’est traduit par des exonérations de cotisations sociales patronales toujours plus importantes, dont l’efficacité en termes de création d’emplois et de meilleurs salaires mérite d’être questionnée.

Les entreprises, de leur côté, se sont attachées à réduire leurs coûts :

1. Elles sont délocalisé dans des pays à moindre coût
2. Elles ont recouru à l’intérim et à la sous-traitance
3. Elles se sont débarrassées de leurs collaborateurs les mieux payés, ceux qui étaient les plus âgés
4. Elles ont intensifié leur pression sur les salariés restant à l’effectif par des modes de management stressants.

La suite de l’entretien avec Bruno Palier qui traitera des conséquences de cette stratégie pour des catégories de travailleurs particulièrement fragilisées – les femmes, les immigrés, les plus de 55 ans, ceux et celles de la 1ère ou 2nde ligne – sera mis en ligne sur Plaff le 8 février prochain

REFERENCES

• Que sait-on du travail ? Ouvrage édité aux Presses de Sciences Po - 2023
  Projet de médiation scientifique lancé par le Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (Liepp) de Sciences Po auprès d’un collectif de chercheuses et chercheurs

• Rapport d'information d'une Mission d'évaluation (…) de l’efficacité des exonérations de cotisations sociales présenté par MM. Marc Ferracci et Jérôme Guedj
  

• Rapport de l’Unédic - Articulation entre assurance-chômage et retraite – mars 23
  

Caroline Sarrot-Lecarpentier réunit ce qui fait le moteur de sa vie dans son univers familial et dans son activité professionnelle : rester à l'écoute de la richesse des personnes expérimentées, tirer profit des connaissances et motivations respectives de toutes les classes d'âge. 

Dans cet épisode, nous l'écoutons nous raconter, à la fois, 

- les joyeuses animations qu'elle invente à l'occasion de Noël, de dîners amicaux ou de rencontres familiales pour que les enfants interrogent leurs grands-parents, ou pour que les invités approfondissent leurs relations de manière plus authentique ; 

- un des événements décisifs qui l'ont conduite à ne plus laisser passer les occasions de mieux  connaître son entourage proche ; 

- l'importance d'assurer la transmission des savoirs entre générations, fondement de l'offre qu'elle propose aux entreprises. 

Pour ce faire, elle a créé le cabinet conseil en innovation RH ICI Intelligence Collective Intergénérationnelle  et s'est formée à l'approche cognitive et comportemantale. Elle illustre, au travers de la procédure de recrutement, comment il est possible de sortir de pensées automatiques et clichés et, ainsi, embaucher des candidats âgés de + 45 ans. 

J'ai été très touchée par l'approche, la curiosité et la sensibilité de Caroline qui l'amènent à s'engager pour convaincre de l'indispensable complémentarité des talents et des profils qui profitera à chacun, à titre personnel mais aussi aux entreprises et à la société toute entière. 

C’est au Plie de Lens-Liévin que j’ai trouvé la perle rare : une action de formation destinée à des personnes éloignées de l’emploi, âgées de + 45 ans. 

C’est Amandine Derviaux qui en est la référente. Elle a déjà animé 11 sessions et suit encore une centaine de personnes.  

Je me suis rendue sur place pour l’interviewer et écouter les 10 bénéficiaires de cette session d’oct-nov 2023.  

L’action fait alterner des ateliers collectifs (animés soit par Amandine, soit par des partenaires), avec des entretiens individuels et des stages découverte de l’entreprise.  

Je vous invite à les écouter dresser le bilan de leurs 6 semaines, un moment très riche d’émotions tellement le groupe s’est soudé et a progressé, soutenu par le dynamisme de leur animatrice.   

- pourquoi ? pourquoi le Plie a lancé cette action et pourquoi les stagiaires s’y sont inscrits ;

- quoi ? reprendre confiance, dynamiser sa recherche ; on pourra y entendre le pitch élaboré par 2 participantes ;

- quels ont été les ateliers préférés ? surprise : la marche nordique !

- quels résultats ?  Les personnes des sessions précédentes ont été 60% à retrouver un emploi ou à entrer en formation

- quelles leçons tirer de cette expérience ? un hackathon a été organisé afin de recueillir la parole de ceux auxquels cette action se destine.   

Aude Hayot a créé son podcast "La fin des règles " en janvier 2023 avec l'objectif de mieux faire connaître ce tournant dans la vie des femmes. Elle a déjà interrogé plus d'une vingtaine de femmes qui se sont confiées à elle en toute intimité. Elles abordent les divers aspects de cette période qui peut s'avérer tout autant tumultueuse que profitable. 

Dans cet épisode de Plaff, nous avons circonscrit nos échanges aux conséquences de la ménopause sur la vie professionnelle et il y a déjà beaucoup à dire ! 

Après avoir rappelé les raisons qui l'ont menée à ce sujet, Aude explique quels sont les symptômes qui gênent particulièrement les femmes au travail : les insomnies qui les épuisent et le "brouillard cérébral" qui perturbe la confiance en soi. Les risques d'ostéoporose sont aggravés pour les femmes qui travaillent debout ou portent des charges lourdes. 

Nous discutons des réticences émanant des femmes elles-mêmes à briser le taboudans la sphère professionnelle. On peut comprendre qu'elles craignent d'être stigmatisées et mises sur la touche, si elles partagent leurs difficultés. 

Il n'en reste pas moins qu'il semble souhaitable, à l'instar des entreprises britanniques, de mieux informer les managers. Ils seront mieux armés pour prendre en compte les symptômes éventuels et, si besoin, adapter les conditions d'exercice des métiers. 

REFERENCES

« La Fin des règles », un podcast d’entretiens autour de la ménopause menés par Aude Hayot 

La fabrique de la ménopause de Cécile Charlap
CNRS Editions 2019   

ViveS media  dédiée au sujet : « 𝘏𝘰𝘳𝘮𝘰𝘯𝘦𝘴 𝘢𝘶 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘣𝘢𝘴, 𝘤𝘰𝘮𝘱𝘦́𝘵𝘦𝘯𝘤𝘦𝘴 𝘢𝘶 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘩𝘢𝘶𝘵 »  ! 

Le projet "Territoire zéro chômeur de longue durée", initié en 2016 et reconduit en 2020, s'étend à 58 territoires en 2023. Dans la ville du Teil en Ardèche, le projet a démarré en avril 22 et a permis le recrutement en CDI de 58 habitants qui étaient au chômage depuis bien longtemps. 

J'ai pu interviewer Marianne Guyon, sa co-directrice, ainsi que 3 de ses salariées, Claire, Hayat et Fatiha.

Ensemble, nous présentons les caractéristiques et les effets du dispositif. 

- sa logique : transformer des dépenses passives en dépenses actives
- son cadre législatif, contrôlé par l'Association nationale et de nombreuses évaluations
- qui sont les bénéficiaires au Teil ? quelles transformations dans leur vie ?
- quelles sont les activités qui ont été développées, des activités correspondant aux besoins de la ville et non assurées par les entreprises locales (recyclage, transport, couture, menuiserie)

- quelles conséquences pour l'ensemble du territoire ? 

Le bilan très positif - qui ne doit pas se limiter aux aspects comptables - reste controversé par ses détracteurs qui en contestent le coût. Le gouvernement a réduit le montant de sa subvention en octobre 2023, mettant en péril certaines des structures existantes. 

REFERENCES

Découvrir le projet
L’association nationale Territoire zéro chômeur de longue durée TZCLD 

Marina Al Rubaee, aidante de ses deux parents sourds depuis l'enfance, a mis très longtemps à se définir comme telle. Depuis la création de l'entreprise sociale et solidaire Les Aidantes&Co en 2020 avec Sigrid Jaud, elle a fait de la reconnaissance des aidants, à leurs propres yeux et aux yeux des entreprises, son activité principale.

Nous faisons le point sur la situation des 8 à 11 millions d'aidant.e.s en France.
62 % sont encore en activité et doivent concilier l'accompagnement de leur proche avec la poursuite de leur travail. 

Les deux associées ont développé leurs interventions dans deux directions : 

• auprès des entrerprises

Les Aidantes apportent leur expertise afin de mieux faire connaître aux dirigeants et professionnels RH le capital humain que représentent ces salariés, champions de l'organisation et de la relation humaine.

• auprès des aidant.e.s

Elles animent une association d'entr'aide et des ateliers de rencontres, ainsi qu'un podcast. 

Le credo de Marina est "parler, parler, parler" pour ne pas rester isolé.e, prendre confiance, et prendre conscience de sa formidable richesse. 

REFERENCES

 - Site Les aidantes & Co
Marina Al Rubaee, Sigrid Jaud 

- Espace d'échange et de partage d'expérience entre aidants
Les aidantes et bien plus
Marina Al Rubaee, Sigrid  Jaud, Julia Peyre

- Podcast
Plan A Plan aidants  
Sigrid Jaud

Autres sites à consulter 

- Vives Academy 9 vidéos instructives  qui font le tour de
toutes les questions autour de l’aidance.
Laure Marchal et Katerina Zekopoulos

- Association française des aidants  

- Avec nos proches