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    Bada : Jacques Trentesaux, journaliste et fondateur de Mediacités (1/3)

    frFebruary 21, 2024

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    Une conversation entre Jacques Trentesaux et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 décembre 2023.

    Pour ce nouveau Bada du Nouvel Esprit Public, Philippe Meyer a eu la joie de recevoir Jacques Trentesaux, journaliste, co-fondateur de Mediacités.

    Dans ce premier épisode, Jacques Trentesaux se penche, à la lumière de son parcours, sur la profession de journaliste. Il mentionne l’importance de la formation et du milieu social. Il souligne les difficultés rencontrées aujourd’hui dans le reportage et l'enquête journalistiques, tout en déplorant un système médiatique qui privilégie la nouveauté au détriment d'une investigation approfondie.

    Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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    Les pays européens, l’Ukraine, les propositions de Macron

    Les pays européens, l’Ukraine, les propositions de Macron

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    Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’École alsacienne le 10 mars 2024.

    Avec cette semaine :

    • Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
    • François Bujon de l’Estang, ambassadeur de France.
    • Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.
    • Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.

    LES PAYS EUROPÉENS, L’UKRAINE, LES PROPOSITIONS DE MACRON

    À l'issue d'une conférence internationale de soutien à l'Ukraine réunissant une vingtaine d’homologues à l’Élysée, le 26 février, Emmanuel Macron a créé la surprise : interrogé sur la possibilité d'envoyer des troupes occidentales sur le sol ukrainien le Président français n'a pas écarté cette option : « Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre », a affirmé le chef de l'État, disant « assumer » une « ambiguïté stratégique ». Plusieurs pays occidentaux alliés de l'Ukraine ont aussitôt pris leurs distances. Le chancelier allemand Olaf Scholz a assuré que l'Otan ne déploierait pas de combattants au sol en Ukraine, alors qu'un responsable de la Maison Blanche assurait que les Etats-Unis ne prévoyaient pas non plus d'en envoyer. La Pologne, la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie, la Suède, l’Italie et l’Espagne ont opposé une fin de non-recevoir à la suggestion française. Plus ambigu, le Royaume-Uni a affirmé « ne pas prévoir de déploiement à grande échelle » de troupes en Ukraine en plus du « petit nombre » de personnes déjà sur place « pour soutenir les forces armées ukrainiennes, notamment pour la formation médicale. » Plutôt que d’envoyer des troupes combattre aux côtés des soldats ukrainiens, l’Élysée présente l’idée d’une prise en charge sur le terrain d’activités, comme le déminage, la formation ou la surveillance des frontières. Sur la scène européenne, les rares voix à soutenir la démarche sont venues des Pays baltes, en première ligne face à la Russie.

    Avant le déclenchement de cette polémique, les chefs d’États et de gouvernement réunis à Paris avaient pourtant affiché leur unité en approuvant cinq actions concernant : la défense cyber, la coproduction d'armements en Ukraine (comme va le faire l'Allemand Rheinmetall dans les obus), la défense des pays tiers menacés, en particulier la Moldavie, le déminage et l'aide à l'Ukraine pour le contrôle de sa frontière avec la Biélorussie avec des forces non-militaires. Emmanuel Macron a reconnu que l'engagement de l'UE à fournir un million d'obus avait été « imprudent », les Européens n'ayant pu fournir que 30% du total, faute de stocks et de capacités industrielles.

    Deux ans après le début de l'offensive russe en Ukraine et la sérieuse dégradation des relations entre Moscou et le Vieux continent, de nombreux pays européens ont décidé d'augmenter drastiquement leurs budgets accordés à la Défense. Les pays voisins de la Russie consacrent beaucoup plus de moyens à leurs armées proportionnellement à leurs ressources. Ainsi, en 2022, les dépenses militaires de l'Europe ont atteint 314 milliards d'euros, une progression record depuis plus de trois décennies, selon les données de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), soit une hausse de 30% par rapport à 2012. Ce chiffre devrait encore grimper en 2023 et 2024 au vu des annonces de chefs d'États européens allant dans ce sens.

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    Bada : Jacques Trentesaux, journaliste et fondateur de Mediacités (3/3)

    Bada : Jacques Trentesaux, journaliste et fondateur de Mediacités (3/3)

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    Une conversation entre Jacques Trentesaux et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 décembre 2023.

    Dans ce troisième et dernier épisode, Jacques Trentesaux aborde l'état de la presse indépendante en France, marqué par la concentration des médias entre les mains de milliardaires et les défis posés par cette concentration pour la diversité des voix et la liberté de la presse. Il évoque les aides à la presse, les effets des algorithmes des réseaux sociaux sur la diffusion de l'information, et appelle à un soutien accru pour les médias indépendants afin de préserver un paysage médiatique diversifié.

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    Thématique : agriculture et environnement, avec Quentin Sannié

    Thématique : agriculture et environnement, avec Quentin Sannié

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    Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 19 janvier 2024.

    Avec cette semaine :

    • Quentin Sannié, entrepreneur et fondateur de l’agence de notation des sols Genesis.
    • David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation.
    • Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.

    AGRICULTURE ET ENVIRONNEMENT

    Quentin Sannié, vous êtes entrepreneur et chef d’entreprise. Après avoir co-fondé et dirigé le leader mondial du son haut de gamme, Devialet, vous vous êtes lancé dans une nouvelle aventure entrepreneuriale en 2018, avec la création de Genesis – la première agence de notation des terres agricoles.

    Votre start-up innovante est née du constat suivant : il subsiste une lacune significative dans la mesure de l'impact environnemental des pratiques agricoles et les acteurs du secteur demeurent souvent aveugles aux conséquences sur l’environnement de leurs décisions. D’où votre idée de noter la santé des sols pour mieux corriger les techniques de ceux qui les travaillent. Selon vous, « En collectant des pratiques et en établissant des corrélations scientifiques entre les techniques agricoles, le climat et la santé des sols, on peut voir quels leviers d'action ont un vrai impact positif ».

    Aujourd’hui, 60 à 70 % de nos sols en Europe sont abîmés ou très abîmés, estime l’Union Européenne. Leur bonne santé est pourtant décisive pour la fertilité, la productivité agricole, le stockage du CO2, la rétention et la filtration de l’eau. « Nous devons soulever le capot de nos sols et des pratiques agricoles liées, pour comprendre comment les faire évoluer durablement vers des modes régénératifs », écrivez-vous. Cette absence de mesure risque de mettre en péril notre souveraineté alimentaire. Les pratiques régénératrices doivent, en effet, être déclinées selon les types de cultures, de productions, de sols et de climats.

    Cette lacune ne concerne pas seulement l’évaluation ; le sol est en effet le grand absent de la politique environnementale alors qu’il pour vous le véritable éléphant dans la pièce en matière d'environnement. L’exploitation des sols représente 20 à 25 % des émissions de gaz à effet de serre ; ils sont à la source de notre alimentation, renferment 1/4 de la biodiversité mondiale, et, en stockant plus de carbone que les forêts, constituent un enjeu essentiel de la lutte contre le changement climatique. Pourtant le sol demeure le seul milieu naturel à ne pas être couvert par une politique nationale dédiée à sa protection.

    Les multiples alertes que vous avez lancées avec la communauté scientifique semblent néanmoins être arrivées jusqu’aux oreilles des parlementaires. Menée par le député (Modem) du Loiret Richard Ramos, une proposition de loi visant « à instaurer un diagnostic de la santé des sols, des terrains agricoles, naturels et forestiers » a été déposée à l’Assemblée Nationale le 12 octobre 2023. De même, quelques jours plus tard, une proposition de loi visant à « préserver des sols vivants » a été déposée par la sénatrice PS Nicole Bonnefoy. L’objectif est d’apporter une réponse globale avec la création d'une stratégie nationale pour la protection et la résilience des sols, sous la houlette d'un haut-commissaire dédié.

    Mais avant de nous pencher sur l’articulation des sols avec l’agriculture et la transition écologique, racontez-nous comment votre projet est né.

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    Bada : Jacques Trentesaux, journaliste et fondateur de Mediacités (2/3)

    Bada : Jacques Trentesaux, journaliste et fondateur de Mediacités (2/3)

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    Une conversation entre Jacques Trentesaux et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 décembre 2023.

    Dans ce deuxième épisode, Jacques Trentesaux nous raconte l'aventure journalistique qu’il a lancée en 2016 : Médiacités. À travers l’exemple de ce média d’investigation au niveau régional, Il aborde les défis rencontrés dans ce travail essentiel pour la démocratie - difficultés financières, censure et exclusion, manque de soutien du service public.

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    Dette : comment faire des économies ? / À quoi ressemble la Russie de Poutine ?

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    Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 23 février 2024.

    Avec cette semaine :

    • Nicolas Baverez, essayiste et avocat.
    • Matthias Fekl, avocat et ancien ministre de l’Intérieur.
    • Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien La Croix
    • Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.

    DETTE : COMMENT FAIRE DES ÉCONOMIES ?

    Depuis plusieurs mois plus aucun expert ne croyait à l'hypothèse de croissance de la France, fixée à 1,4 % pour 2024. La Commission européenne et la Banque de France n'attendent que 0,9 %, l'OCDE 0,6 %. Finalement, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire a annoncé dimanche qu'il l'abaissait à 1 %, avec à la clef, des recettes fiscales en moins pour l'État et l'obligation d'annoncer un plan d'économies en urgence de 10 milliards d'euros pour tenir l'objectif d'un déficit public ramené de 4,9 % à 4,4 % du PIB. Des économies visant à maîtriser la trajectoire de notre dette, qui atteint désormais 3.088 milliards d'euros et 111,9 % du PIB. Les 10 milliards d’euros seront économisés « exclusivement sur le budget de l’État », a précisé Bruno Le Maire, qui dit emprunter là « la voie du courage » plutôt que celle de la « facilité » consistant à augmenter les impôts. Des économies d’autant plus urgentes selon Bercy que les dépenses se sont multipliées depuis janvier, comme les 400 millions d’euros dégagés pour les agriculteurs, les primes pouvant aller jusqu’à 1.900 euros pour les policiers et gendarmes à l’occasion des Jeux olympiques, ou les 3 milliards d’euros promis à l’Ukraine.

    Les collectivités locales et la sphère sociale (retraites, chômage, assurance maladie, prestations sociales, etc.) sont à ce stade épargnées. Toutefois un nouveau tour de vis sur l’assurance chômage interviendra dès cette année, et un doublement des franchises médicales sera instauré. La moitié des 10 milliards d’euros annoncés proviendront d’annulations de crédits dans les budgets des ministères sur la gestion de leur immobilier, leurs recrutements, leurs dépenses énergétiques ou leurs achats. Sept cents millions d’euros seront gagnés sur les dépenses de personnel et 750 millions sur les achats. Les 5 autres milliards seront prélevés sur différentes politiques publiques, à commencer par le budget des opérateurs de l’État, ces agences spécialisées dont les crédits seront réduits d’un milliard d’euros. Bruno Le Maire a notamment cité France compétences (chargée de la formation professionnelle et de l’apprentissage), le Centre national d’études spatiales, l’agence nationale de la cohésion des territoires, ou encore Business France, qui aide les entreprises françaises à s’internationaliser. Un milliard d’euros seront retranchés du budget de l’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’, qui sera ramenée de 5 à 4 milliards d’euros cette année, tout en continuant à augmenter par rapport à l’année précédente. Enfin, 800 millions d’euros seront ponctionnés dans les crédits de l’aide publique au développement, avec notamment une contribution réduite à l’ONU. Si l’économie se dégradait davantage, un budget rectificatif pourrait s’imposer, a prévenu le ministre. Mais le contexte politique rend l’exercice très périlleux en l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le prochain projet de loi de finances attendu à l'automne doit dégager 12 milliards d'euros supplémentaires. Des revues de dépenses sont engagées et seront l'occasion de regarder du côté de la Sécurité sociale, en particulier les affections longue durée telles que le diabète ou les cancers, actuellement prises en charge à 100 % par l'assurance maladie.

    A QUOI RESSEMBLE LA RUSSIE DE POUTINE ?

    En dépit des sanctions occidentales, l’économie russe connait une croissance 2,6% meilleure que celle de la zone euro, selon les estimations du Fonds monétaire international publiées fin janvier. L'activité économique du pays est désormais largement tirée par un secteur, devenu prioritaire : la Défense. Moscou a acté une envolée de près de 70% des dépenses militaires en 2024, soit 6% du PIB. Moscou parie aussi sur ses revenus pétroliers et les échanges commerciaux avec son voisin chinois, pour soutenir son économie. Toutefois, la Russie doit faire face à une inflation de 7,4% et un taux de chômage à 3%, qui traduit des pénuries de main d'œuvre persistantes. À long terme, l'exode à l'étranger de 800.000 à un million de Russes, selon les estimations, à la suite du lancement de l'offensive en Ukraine et après la mobilisation partielle de septembre 2022, va continuer à peser sur de nombreux secteurs (banques, énergie, télécommunications...), amputés des travailleurs qualifiés dont ils ont besoin.

    Récemment, la Douma s'était alarmée du fait qu'en 2046, la Russie aura perdu 7,5% de ses habitants, selon les prévisions officielles. Elle a aussi rappelé que le taux de natalité était évalué à 1,42 enfant par femme fin 2022. Ce chiffre était de 1,5 en 2020, la moyenne dans l'Union européenne. Selon l’agence statistique Rosstat, la Russie comptait, au 1er janvier dernier, 146.447.424 habitants (Crimée annexée comprise). Soit moins qu’en 1999. Des jeunes parmi les mieux formés, et donc armés pour travailler à l’étranger, ont quitté le pays pour ne pas être mobilisés. Selon le renseignement américain 120.000 soldats russes auraient été tués depuis le début de la guerre en Ukraine pour un total hors de combat d'environ 320.000 blessés. Soit deux fois plus que les pertes ukrainiennes, mais avec une population quatre fois plus élevée.

    La conquête le 16 février dernier par les soldats russes de la ville d’Avdiïvka, dans la région de Donetsk et le retrait des forces ukrainiennes, constitue une victoire symbolique pour Moscou. Avdiivka est la première conquête substantielle russe depuis la prise de Bakhmout, en mai 2023. À l'approche de l'élection présidentielle en Russie, Moscou n'a pas manqué d'exprimer son autosatisfaction : Vladimir Poutine a salué une « importante victoire ». Elle aurait coûté 47.178 hommes à l'armée russe d'après l'état-major ukrainien. Avdiivka tombée, la Russie devrait mettre à l'épreuve la seconde ligne de fortifications établie par l'armée ukrainienne ces derniers mois.

    En politique intérieure, la mort en détention de l’opposant Alexeï Navalny, annoncée le 16 février, signale selon Renaud Girard dans le Figaro : « un retour de la Russie aux pratiques staliniennes. Sous Brejnev, on enfermait les dissidents, mais on ne les tuait pas », remarque-t-il. Le scrutin présidentiel des 15-17 mars prochains, où même le plus modéré des opposants, Boris Nadejdine, n'a pas été autorisé à se présenter, ne devrait pas représenter une compétition politique significative.

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    Bada : Jacques Trentesaux, journaliste et fondateur de Mediacités (1/3)

    Bada : Jacques Trentesaux, journaliste et fondateur de Mediacités (1/3)

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    Une conversation entre Jacques Trentesaux et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 22 décembre 2023.

    Pour ce nouveau Bada du Nouvel Esprit Public, Philippe Meyer a eu la joie de recevoir Jacques Trentesaux, journaliste, co-fondateur de Mediacités.

    Dans ce premier épisode, Jacques Trentesaux se penche, à la lumière de son parcours, sur la profession de journaliste. Il mentionne l’importance de la formation et du milieu social. Il souligne les difficultés rencontrées aujourd’hui dans le reportage et l'enquête journalistiques, tout en déplorant un système médiatique qui privilégie la nouveauté au détriment d'une investigation approfondie.

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    Écologie, « la Révolution obligée »

    Écologie, « la Révolution obligée »

    Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 9 février 2024.

    Avec cette semaine :

    • David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation.
    • Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.
    • Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.
    • Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit

    PREMIÈRE PARTIE : DIAGNOSTIC

    En 2022, 82 % de l’énergie consommée dans le monde était d’origine fossile. Cette proportion reste inchangée depuis quarante ans. De ce chiffre accablant, David Djaïz et Xavier Desjardins tirent un constat provocateur : « la transformation écologique n’a pas commencé. » Malgré la reconnaissance de la crise climatique et les efforts engagés pour combattre ses effets sur l’environnement, la croissance démographique, la hausse de la consommation énergétique et les hésitations politiques maintiennent notre dépendance aux énergies fossiles. « Pire, les timides mesures écologiques déjà engagées rencontrent souvent de virulentes oppositions partout en Europe ».

    Le défi climatique se caractérise par une double contrainte de temps et d’objectif. Nous devons, en effet, atteindre la neutralité carbone autour de 2050. D’où le titre de votre essai : La Révolution obligée, au double sens du terme, à la fois inévitable et fortement dirigée. « Malheureusement, nous n’avons pas trente ans, pas même dix pour penser et expérimenter le comment agir. Aussi renvoyez-vous à un penseur du gouvernement dans l’urgence, Machiavel, qui nous apprend que « lorsque la tempête approche, une pensée politique valide ne se développe pas in abstracto, mais se forge en situation, sous les contraintes concrètes de l’action. » Ces contraintes sont nombreuses.

    D’abord, comme la révolution industrielle, la transformation écologique exige un changement de ressources énergétiques, le déploiement d’innovations technologiques et institutionnelles, une forte augmentation de l’investissement dans de nouvelles industries et la relégation de certains équipements. Mais elle doit se produire à une vitesse bien plus rapide et sans les mêmes promesses de gains économiques. C’est pourquoi « tout le monde se renvoie la balle » ; chacun estime que les autres doivent porter la majeure partie des efforts. Ainsi la transformation écologique est-elle la source d’une compétition entre les territoires, les secteurs, les classes sociales et les générations. De plus, les problèmes écologiques entrent parfois en contradiction. Par exemple, certaines mesures en faveur de la décarbonation peuvent nuire à la biodiversité ou au cycle de l’eau. Enfin, régler l’urgence climatique ne peut être accompli indépendamment des huit autres processus écologiques qui caractérisent le système Terre.

    Malgré ces obstacles, « le coût de l’inaction climatique est infiniment supérieur à celui de l’action. » C’est ce qu’ont compris la Chine et les États-Unis, engagés dans des transformations intégrées à leurs stratégies nationales. La Chine, avec son concept de « civilisation écologique », mène une politique d'autoritarisme vert, tandis que les États-Unis, à travers l'Inflation Reduction Act, investissent massivement dans les énergies renouvelables et les technologies vertes. L’Europe a, quant à elle, adopté un ensemble de normes, d’instruments de marché et de soutiens à l’innovation afin de devenir le premier continent « climatiquement neutre » en 2050. Mais son Pacte Vertfait face à des défis de financement et de soutien social. Vous le jugez trop réglementaire et inadapté aux enjeux politiques, économiques et sociaux de la transition écologique.

    DEUXIÈME PARTIE : NOUVEAU PACTE VERT

    « Si l’on veut sauver la transition écologique, il faut imaginer un autre Pacte vert, une nouvelle méthode de conduite du changement écologique. Celle-ci doit s’inspirer de l’expérience chinoise ou américaine, non pas pour les imiter, mais pour comprendre combien la « civilisation écologique » chinoise comme l’IRA américain sont articulés à un imaginaire national, à un modèle de gouvernance, à une économie politique ou encore à une pratique des relations internationales. » Le nouveau Pacte vert doit s’appuyer sur les forces de l’Europe : l’État-providence ; la diversité des territoires et des modes de vie ; la vivacité de la société civile dans un cadre démocratique et pluraliste. Seul un modèle conforme au projet politique européen permettra de recueillir l’adhésion de la société. Aussi proposez-vous un nouveau contrat social qui repose sur trois piliers : un nouvel imaginaire de la solidarité ; un nouveau pacte de production et de consommation ; un nouveau mode de gouvernance.

    L'incertitude quant à la répartition exacte des gains et des pertes nécessite, d’après vous, l'adoption d'une nouvelle solidarité, dans le cadre d'un contrat social refondé à partir du « voile d'ignorance » du philosophe libéral John Rawls et l’acceptation collective des coûts. L'État-providence élargi que vous envisagez transcenderait les frontières nationales et inclurait l'eau, l'air, le sol, les animaux, et les végétaux. Ainsi pourrions-nous « réencastrer » nos sociétés dans les limites planétaires, tout en reconnaissant les droits des éléments non humains. Durkheim avait théorisé le passage d’une solidarité mécanique à une solidarité organique. Une solidarité écologique,pourrait renouveler la confiance dans les institutions et mobiliser les citoyens.

    Votre nouveau pacte de production et de consommation postule la nécessité d'une politique industrielle européenne, qui lui assure son autonomie tout en soutenant l'innovation, la production d'énergie propre et la consommation durable. Pour accompagner cette transformation, vous proposez la création d'un pass climat qui unifierait les aides existantes en faveur de la transition écologique, offrant une flexibilité et un soutien financier adaptés aux besoins et revenus de chaque citoyen européen. Financé au niveau européen, ce pass climat permettrait d’engager tous les citoyens dans l'action écologique et rendrait tangible la solidarité européenne dans la lutte contre le changement climatique.

    Vous proposez enfin un nouveau mode de gouvernance fondé sur le contrat. La négociation sectorielle et territoriale adapterait les exigences écologiques aux spécificités locales et permettrait ainsi une transformation plus juste et plus efficace. Vous appelez également à une nouvelle décentralisation et à l'utilisation de nouveaux outils de mesure et de suivi. Cette nouvelle architecture de la transition, fondée sur le consensus régional et la contribution active des collectivités, vise à renforcer la capacité de l'Europe à réaliser une transformation écologique harmonieuse. Vous voyez ce nouveau Pacte Vert comme une opportunité de réenchanter l'Europe et de renforcer la démocratie face aux défis écologiques.

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    Bada : les questions du public (remaniement et Ukraine)

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    Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’Ecole alsacienne le 11 février 2024.

    Avec cette semaine :

    • Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
    • David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation.
    • Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.
    • Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit

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    Remaniement ministériel / Si les Etats-Unis lâchent l’Ukraine, que fera l’Europe ?

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    Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l’Ecole alsacienne le 11 février 2024.

    Avec cette semaine :

    • Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
    • David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation.
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    REMANIEMENT MINISTÉRIEL

    Attendue depuis plus de trois semaines, l’achèvement de la composition du gouvernement de Gabriel Attal a été retardé par le refus de François Bayrou d'entrer dans l'équipe. Le dirigeant centriste a invoqué mercredi un désaccord de fond avec les deux têtes de l'exécutif, alors que son nom circulait notamment pour le portefeuille de l'Éducation nationale depuis sa relaxe dans l'affaire des assistants parlementaires du MoDem. La liste rendue publique jeudi soir par un simple communiqué de l'Élysée, comprend en plus des 15 ministres de départ, 2 ministres de plein exercice, 13 ministres délégués et 5 secrétaires d'État.

    Le chef de l’État souhaitait une équipe resserrée de 30 ministres, au lieu des 41 de l'équipe Borne. Au terme du plus long remaniement de l'histoire de la Ve République, le gouvernement est composé de 35 ministres et secrétaires d'État. Promue il y a moins d'un mois à la tête d'un ministère cumulant Éducation, Sports et JO dans le gouvernement de Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra paye des polémiques à répétition en perdant le ministère de l'Éducation nationale, mais conserve celui des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. « Emmené » par Gabriel Attal à Matignon, le dossier éducation sera désormais partagé avec l’ancienne garde des Sceaux Nicole Belloubet. En dépit de la crise ouverte par François Bayrou, le Modem conserve quatre postes. Le parti d'Edouard Philippe passe de 3 à 2 portefeuilles. La plupart des entrants sont des revenants. A Bercy, Olivia Grégoire (Entreprises, Tourisme et Consommation), Thomas Cazenave (Comptes publics) et Roland Lescure (Industrie, et désormais Energie) restent auprès de Bruno Le Maire. Quelques périmètres sont fusionnés pour réduire la taille du gouvernement.

    Aucun ministre du gouvernement Attal 1 ne vivait plus au sud qu'Angers, ville de Christophe Béchu (Transition écologique). Une Nantaise, une Bourguignonne, une Savoyarde une Héraultaise, Une Marseillaise, font leur entrée. La parité, en revanche, est respectée, même si on peut observer que 8 ministres de plein exercice sur 13 sont des hommes, tandis que 4 secrétaires d'État sur 5 sont des femmes.

    SI LES ÉTATS-UNIS LACHENT L’UKRAINE, QUE FERA L’EUROPE ?

    Depuis le début de l'invasion russe il y a près de deux ans, les États-Unis ont alloué plus de 75 milliards de dollars à l'Ukraine, dont 44 milliards d'aide militaire, selon le Kiel Institute. Mais, il y a plusieurs mois, l'administration Biden a prévenu qu'elle n'était plus en mesure de continuer à soutenir militairement l'Ukraine sans l'aval du Congrès, et donc, sans compromis bipartisan. Le 12 décembre, à la Maison-Blanche, aux côtés de son homologue ukrainien, le président américain qui déclarait que l’appui des États-Unis à l’Ukraine se poursuivrait « aussi longtemps que nécessaire » (« as long as it takes »), a nuancé son propos en déclarant que l’aide militaire à Kyiv continuera « aussi longtemps que possible » (« as long as we can »). Certains élus Républicains ont cherché à utiliser cette question pour atteindre un autre objectif : des mesures plus strictes en matière d'immigration et d'asile.  Volodymyr Zelensky s’est vainement rendu à deux reprises à Washington pour tenter de convaincre le Congrès de ne pas abandonner l'Ukraine, en dépit des avancées jugées trop modestes de sa contre-offensive :  le 6 décembre, les élus Républicains ont bloqué une enveloppe de 106 milliards de dollars comprenant des fonds pour l'Ukraine mais aussi pour Israël, Joe Biden ayant décidé de lier les deux dans un plaidoyer pour la défense de la « démocratie » et de la « sécurité nationale » des États-Unis. Sur les quelque 118 milliards de dollars prévus par ce texte, plus de la moitié est destinée à l'Ukraine, dont 48 milliards de soutien militaire. Mercredi, les sénateurs ont rejeté un texte visant à débloquer de nouveaux fonds pour ces deux pays en guerre, tout en réformant le système migratoire des Etats-Unis. Jeudi, le Sénat a finalement accepté d'examiner un texte sans le volet migratoire. Il pourrait se prononcer prochainement lors d'un vote final puis l'envoyer à la Chambre des représentants, où les Républicains sont majoritaires.

    A Bruxelles, en revanche, le 1er février, les Européens sont parvenus à contourner l'opposition de Viktor Orbán pour voter un soutien de 50 milliards d'euros à Kyiv. Un nouveau paquet de sanctions contre Moscou est également en préparation. Les États membres ont validé le plan de la Commission pour identifier et mettre sous séquestre les revenus des actifs de la Banque centrale russe immobilisés en Europe (environ 200 milliards d'euros). A terme, les revenus de ces actifs devraient être taxés et les fonds récoltés transférés à Kyiv. Des transferts estimés entre 3 et 5 milliards d'euros par an. L'accord est selon le New York Times « particulièrement important, tant pour l'Ukraine que pour l'Union européenne ». L'enveloppe d'aide - 33 milliards de prêts et 17 milliards de dons sur quatre ans contribuera à maintenir l'économie ukrainienne à flot pour les quatre prochaines années. Le montant total de l’aide des Européens à l’Ukraine dépasse désormais celui de l’aide américaine. L’annonce de ce soutien européen a été immédiatement saluée par Kyiv, comme une « victoire commune » sur la Russie.

    Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

    Bada : Marion Godfroy Tayart de Borms, historienne de la gastronomie (4/4)

    Bada : Marion Godfroy Tayart de Borms, historienne de la gastronomie (4/4)

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    Une conversation entre Marion Godfroy Tayart de Borms et Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 27 novembre 2023.


    Dans ce quatrième et dernier épisode, Marion F. Godfroy-Tayart de Borms aborde l'importance de la formation en histoire pour les métiers de la gastronomie. Elle souligne la nécessité de connaître l'histoire pour s'inspirer du passé, s'en affranchir et s'inscrire dans l'histoire d'une profession en constante évolution. Elle revient également sur l'évolution des techniques, comme la cuisine à induction, ainsi que l'influence de la télévision et des médias sur la gastronomie.

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