El Da Sensei

Originaire de Long Island, Rick Rubin a grandi dans un environnement bourgeois bercé par la musique de Barbara Streisand, de Frank Sinatra et du latin jazz. Enfant solitaire, il a développé très tôt une passion pour la musique, notamment pour les Beatles, qu'il admirait déjà à l'âge de 5 ans.

En grandissant, Rick s'est tourné vers le rock et le punk, dont l'énergie l'a profondément marqué, tout comme celle de James Brown, dont il a été littéralement bouleversé en assistant à l'un de ses concerts.

Après avoir obtenu son diplôme, Rick Rubin s'est inscrit à la NY University, située en plein cœur de Manhattan, lui permettant de s'imprégner pleinement de la vie culturelle de l'époque. C'est pendant cette période qu'il est devenu DJ sur la radio universitaire WNYU, fréquentant assidûment les clubs et se liant d'amitié avec DJ Jazzy Jay. Ensemble, ils ont sorti le single fondateur "It's Yours" sur le label de Rick Rubin, Def Jam, mettant ainsi en avant l'importance du rôle du DJ dans la création musicale.

Associé au très influent Russell Simmons, Rick Rubin va révolutionner l'industrie musicale, tant au niveau esthétique que sonore. Il est devenu l'artisan du son de nombreux artistes, allant de  LL Cool J à Kanye West en passant par Eminem.

En cette semaine spéciale pour célébrer son anniversaire, nous mettons en lumière le producteur, ou plutôt le "reducer", à travers ses multiples casquettes. 

Le "king of rap" est à l'honneur cette semaine sur SL1200 en exclusivité sur Grünt Radio.

Le 3 mars 1987, sortait "Criminal Minded", le premier album de Boogie Down Productions composé du rappeur KRS One et de son DJ Scott La Rock.
Les deux hommes se sont connus au milieu des années 80 via l'intermédiaire de Ced Gee, figure essentielle dans la création de l'album "Criminal Minded".  

Le groupe Boogie Down Productions se fait rapidement un nom à New York, leur recette est simple : rapper la réalité des rues de manière intelligente, tout en adressant un message fort à la concurrence : ne venez pas nous tester.

Au-delà de cette dimension "battle", KRS One voulait également montrer ses talents d'écriture, ce qui les a motivés à créer cet album "Criminal Minded", épaulés par Ced Gee, alors la seule personne possédant un sampler dans le Bronx. 

Le résultat est explosif, à l'image de la couverture de l'album où les hommes posent fièrement avec leurs armes, les grenades sont prêtes à être dégoupillées, annonçant une déflagration imminente. Afin d'illustrer l'impact de cet album, Bachir et SLurg ont  décidé aujourd'hui de revenir sur des morceaux qui ont samplé "Criminal Minded", mettant ainsi en évidence son influence majeure dans le rap.

Cette semaine on célèbre l'anniversaire de "Philadelphia" le premier album de Freeway. Au début des années 2000, Freeway émerge en tant qu'artiste phare de la nouvelle génération de rappeurs de Philadelphie. Au-delà de la simple rupture avec ses prédécesseurs, Freeway s'inscrit profondément dans l'essence musicale de sa ville.

Son album met en lumière de manière poignante la rudesse de la vie à Philadelphie, résonnant ainsi pleinement avec l'héritage de Schooly D, véritable précurseur du gangsta rap. Freeway explore également la tension entre sa vie urbaine et sa spiritualité, en référence à la pratique de l'Islam à Philadelphie, la foie une thématique également présente chez Bahamadia avant lui.
Enfin tout comme Jazzy Jeff & The Fresh Prince, qui ont apporté une touche d'entertainment et de légèreté à la scène musicale de Philadelphie, Freeway va également produire des morceaux plus légers et mainstream

Au final observer ce premier opus de Freeway, c'est un peu mesurer l'héritage musical immense de Philadelphie, et pour l'explorer de manière non exhaustive, nos deux Dj's s'appuient  aujourd’hui sur le titre "Uknowhowedoo" de Bahamadia. Dédié à tous les pionniers et acteurs de la scène rap de la ville, ce morceau sera  le fil conducteur du périple à Phily proposer par SLurg et Bachir  en exclusivité sur Grünt Radio

Originaire de Philadelphie et de son vrai nom Antonia Reed, Bahamadia a grandi dans un environnement musical riche, avec une bande son représentant parfaitement la diversité musicale de sa ville dans les années 70. Passionnée par différents styles musicaux tels que le soul, le funk et l'électro, elle a d'abord débuté sa carrière artistique en tant que DJ, avec un intérêt particulier pour les breakbeats, ayant étudié les percussions à l'école de musique.

Sa rencontre avec le rap s'est faite à travers des cassettes de mix live et grâce à une artiste locale à la fois rappeuse et animatrice de radio, Lady Bee, connue pour son titre "To The Beat Y'All" sorti en 1979. Considérée comme l'une des premières rappeuses à avoir enregistré un disque, Lady Bee a été une source d'inspiration majeure pour Bahamadia, qui s'est identifiée à cette artiste originaire de Philadelphie. À la fin des années 80, Bahamadia s'est associée à une autre star locale, le DJ Ran, avec qui elle a sorti son premier morceau "Funk Vibe", titre qui a attiré l'attention du rappeur Guru du groupe Gang Starr. En tant que découvreur de talents à travers son label Ill Kid Records, Guru a permis à Bahamadia de signer un contrat avec le label Chrysalis, où elle a sorti son magnifique album "Kollage" en 1996. L'album met en avant le talent d'écriture de Bahamadia, sa voix envoûtante et le travail exceptionnel des producteurs l'accompagnant sur ce projet. Ainsi, Bahamadia est rapidement devenue l'une des rappeuses les plus respectées de l'industrie, multipliant les collaborations et consolidant sa réputation.

Mettre en lumière Bahamadia, c'est célébrer une artiste complète et engagée, ainsi qu'honorer son talent artistique hybride qu'elle a toujours revendiqué.

Au début des années 2000, le monde du journalisme a connu une véritable mutation, passant de la presse traditionnelle à de nouveaux formats tels que les blogs. C'est dans ce contexte que Robbie Ettelson, un Australien passionné de rap, a créé le site Unkut.com, devenant rapidement une véritable mine d'or pour les fans de cette musique. Robbie s'est donné pour mission de retrouver des artistes tombés dans l'oubli et de leur rendre hommage à travers des interviews. Le site est rapidement devenu une référence, avec une approche puriste assumée.

En 2023, après un travail colossal, Robbie Ettelson décide de compiler une partie de ses interviews dans un livre intitulé "Past Of The Margin: A Decade of Unkut Interviews", publié par les éditions Conservative Rap Coalition. Ce livre est un véritable témoignage de l'importance du travail accompli par Robbie. Bachir et SLurg souhaitent rendre hommage à cette œuvre de fond en vous proposant un mix Unkut.com, mettant en avant les artistes interviewés par Robbie Ettelson et présents dans ce livre.

Le génie de Marley Marl , dans sa maîtrise des mixes et de la production, en feront le premier producteur star dans le rap , qui va poser les bases du style boom bap. 

Étant donné son impressionnant CV, il était évident qu'un hommage lui soit rendu sur SL1200.

Originaire du Queens et de son vrai nom Marlon Williams, Marley Marl débute sa carrière en tant que DJ, influencé par son grand frère qui était également DJ. 

Sa rencontre avec le rap a lieu au début des années 80, au lycée, lorsqu'il rencontre DJ Breakout des Funky Four Plus One, qui jouait de la musique à fond sur son Ghetto Blaster pendant la pause déjeuner. C'est à cette époque que Marley Marl crée son premier groupe, appelé le Shure Shot Crew. L'homme commence à se faire un nom dans le Queens en tant qu'ingénieur du son passionné par les réglages et les avancées technologiques de l'époque. Le disque qui a changé sa vie est le morceau "I Feel Love" de Donna Summer, sorti en 1977, sa production et ses sonorités ont éveillé la curiosité de Marley Marl, qui a cherché à comprendre comment un tel morceau était produit. Au milieu des années 80,  Marley Marl  commence à produire pour des artistes de son quartier, tels que Roxanne Shanté et MC Shan. C'est avec eux qu'il va fonder le premier véritable collectif de rap, le Juice Crew, auquel participaient Big Daddy Kane, Biz Markie, Kool G Rap, Masta Ace et Graig G.

Cette semaine, nos deux Dj's mettent en lumière une série de disques qui a définitivement marqué la production du rap et influencé la musique pop des 30 dernières années. Il s'agit de la collection Ultimate Breaks & Beats, initiée par les collectionneurs new-yorkais Lenny Roberts et Lou Flores, également connu sous le nom de Breakbeat Lou. Entre 1986 et 1991, ils ont sorti 25 volumes des Ultimate Breaks & Beats, devenant ainsi la référence ultime prisée par les DJs et les producteurs.

Retour en 1986, lorsque le producteur Marley Marl découvre accidentellement qu'il peut utiliser un sampler pour composer la rythmique de ses morceaux, se détachant ainsi des boîtes à rythme traditionnelles. À partir de là, les producteurs se lancent dans une quête effrénée de matériaux bruts, et les Ultimate Breaks & Beats deviennent la référence incontournable. Des producteurs tels que Ced Gee ou Mantonik harcelaient Lou Flores pour obtenir les test press avant tout le monde, pour ainsi puiser dans les batteries et les cuivres sélectionnés par Lenny Roberts et Lou Flores. Ce dernier a aussi réalisé un travail d'édition remarquable, rendant parfois les morceaux encore plus pêchus que les originaux.

Cette émission est une ode à tous les fans de breakbeats, de basses bien grasses et bondissantes, ainsi qu'à tous les danseurs qui écoutent Grünt Radio.

Aujourd'hui, on plonge dans le monde du rap interrogatif, celui qui suscite des questions, qu'elles soient ouvertes, rhétoriques ou affirmatives. L'émission aurait pu durer 4 heures, car le rap a toujours su interpeller et interroger son public notamment avec des groupes tels que La Rumeur, Public Enemy  ou encore Fabe qui en ont fait leur spécialité. 

Cette semaine, les questions sont à l'honneur sur SL1200, avec que des titres à la forme interrogative, en exclusivité.

Cette semaine, SLurg et Bachir ont décidé de rendre hommage à une icône de la musique : LL Cool J, dont on célèbre l'anniversaire ce 14 janvier. Rappeur, acteur, artiste polyvalent, LL Cool J s'efforce actuellement de valoriser la culture hip-hop et son héritage à travers son média, Rock The Bells.

Au lieu de simplement revisiter sa carrière, nos deux DJ proposent un mix spécial intitulé "BAD", un terme popularisé dans le rap par LL Cool J en 1987 sur son album "Bigger & Deffer". L'émission d'aujourd'hui ne présente que des titres contenant le mot "Bad", que ce soit comme une affirmation artistique d'un capital guerrier ou pour dénoncer les abus policiers. La polysémie du mot "Bad" est mis à l'honneur exclusivement sur les platines de SL 1200, en exclusivité sur Grünt Radio.

Le 17 décembre 1991 le tribunal du district Sud de New York donnait son verdict dans le procès qui opposait le rappeur Biz Markie à Gilbert O'Sullivan, un auteur et compositeur irlandais; le cœur du litige étant l 'utilisation d'un sample sur le titre "Alone Again". Ce procès fit date dans l'histoire du rap et fut l'un des virages marquant dans la judiciarisation du sampling.

Pour célébrer cet anniversaire à leur façon Bachir et SLurg nous offrent un mix spéciale sample non clearés qui revient sur des titres qui ont connu les affres des poursuites judiciaires, mais également sur les samples originaux, en exclusivité sur Grünt Radio.