Brume
Une brume épaisse déchire son voile sur les monts d'Arrée Des trouées bleues embrasent d'un coup les champs de molinie.L'usine est éteinte pourtant.Le feu est dans la lande et tout n'est que silence.L'humide chaleur des sols tourbeux, le parfum rouge des fétuques Tout est immobile ou presque. Des perles d'eau sur une toile d'araignée scintillent, au ras du sol, en suspens, dans rien, au milieu de rien, invraisemblablement.La chaleur monte maintenant. Les gouttes résistent. Sur le chemin caillouteux bordant la lande, un dernier scarabée. Tout est immobile ou presque. Tout est immobile et silencieuxLe monde poursuit ainsi sa route. Silencieux.Plus bas dans la prairie, les vers de terre tentent encore de purifier le sol.Le temps s'écoule, mais pour personne. Il ne se passe plus rien. Pour longtemps. Brenniliz.