Aujourd'hui, vous allez découvrir un métier extrêmement rare, incarné par Jonathan Cabianca.
Jonathan est en effet pilote de tunnelier chez Vinci Construction. En France, il ne sont qu'une cinquantaine à piloter de tels engins.
Avant de vous présenter le parcours de Jonathan, laissez-vous moi déjà vous parler du fameux tunnelier
Un tunnelier, c'est quoi ?
Un tunnelier creuse des tunnels. Dit comme ça, c'est simple. Or, la réalité est nettement plus complexe. Si je vous le décris, cet engin, véritable concentré de technologie, ressemble à un train d'une centaine de mètres de long et pèse plus de 1000 tonnes.
Lorsque le tunnelier perce, il crée également l'arc de béton qui abritera la future ligne 18 du métro francilien, qui reliera l’aéroport d'Orly à Versailles. Car figurez-vous que Jonathan, le pilote du tunnelier qui répond au doux prénom de Céline, participe, lui aussi, à la construction du Grand Paris Express.
Les matériaux qui sont excavés, comme la roche, la terre et l'argile, sont récupérés à l'intérieur du tunnelier et sont, par la suite, déposés dans des carrières.
Jonathan, seul maître à bord du tunnelier
Originaire des environs de Montauban, rien ne prédestinait Jonathan, mon 20e invité, à piloter un tunnelier.
Diplômé en mécanique, il débute sur les chantiers en 2010, où il construit le tunnelier. Ce n'est qu'en 2013 qu'il commence à conduire l'engin, après avoir reçu une formation en interne et sur le terrain.
Aujourd'hui pilote chevronné, Jonathan a formé 5 de ses collègues. Un nombre conséquent quand on sait qu'il n'existe, comme je le disais, qu'un cinquantaine de pilotes de tunnelier dans l'Hexagone.
Jonathan adore son métier, qui lui a permis de voir du pays. Sa famille et lui ont en effet vécu à Strasbourg, à Rennes, à Paris mais aussi en Egypte, au Caire. A chaque fois, mon invité a creusé les lignes de métro de ces villes.
Lorsque je lui demande le chantier qu'il a préféré, Jo me répond du tac-au-tac que c'est celui de Rennes. Pourquoi ? Parce que ce fut complexe en raison des matériaux très différents et du tracé sinueux. En somme, l'éclate, quand on creuse un tunnel, ce n'est pas d'aller tout droit !
Si Jonathan est seul à bord du tunnelier, il travaille en équipe. Pas moins de 20 personnes – 10 sous terre et 10 sur la terre ferme - l'épaulent pour faire son travail en toute sécurité. D'ailleurs, sachez que Jonathan, lorsqu'il pilote son tunnelier par -25 mètres de profondeur, ne voit rien. Pour se repérer, il utilise un tableau de bord, digne de celui d'un avion.
Le Grand Paris Express et Jonathan
Le Grand Paris Express est le projet de métro automatique et d'aménagement francilien qui permettra aux usagers de se déplacer plus facilement et plus rapidement de banlieue à banlieue, sans passer par Paris.
Le GPE comprend l’extension de la ligne 14 au nord jusqu’à Saint-Denis Pleyel et au sud jusqu’à l’aéroport d’Orly. Quatre nouvelles lignes de métro seront aussi construites : les lignes 15, 16, 17 et la ligne 18.
Sur le lot 1 de la ligne 18, les équipes de VINCI Construction et SPIE Batignolles construisent 12 km de tunnel, 3 futures gares et 13 ouvrages de service qui deviendront par la suite des issues de secours et des puits de ventilation.
Pour réaliser ces 12 km de tunnel, deux tunneliers sont nécessaires. Ces trains-usines de 100m de long creusent le terrain, évacuent les déblais et posent le tunnel définitif du métro. Sur le lot 1 de la ligne 18, chaque tunnelier réalise 6 km de galerie.
Comme vous pouvez l'imaginer, Jonathan est très fier de participer à ce chantier d’ampleur inédite.
Très bonne écoute et svp, n'oubliez pas de noter 5 étoiles sur Apple Podcasts et Spotify.
Enfin, un grand merci à Julie de Vinci Construction ainsi qu'Alexia et Mélanie de la Société du Grand Paris, sans lesquelles cette interview n'aurait pas eu lieu.
Laurent FRANCOIS, papa du podcast Je Suis et de l'agence Maverick Communication
