Logo

    Zone de contact

    frNovember 13, 2022
    What was the main topic of the podcast episode?
    Summarise the key points discussed in the episode?
    Were there any notable quotes or insights from the speakers?
    Which popular books were mentioned in this episode?
    Were there any points particularly controversial or thought-provoking discussed in the episode?
    Were any current events or trending topics addressed in the episode?

    About this Episode

    Ce plan particulier qui surgit à l’improviste, lorsque je suis touché positivement ou au contraire. J’y suis particulièrement vivant et pleinement conscient face au Réel. J'aurais envie d'ajouter "seul", mais ce n'est pas ce que je ressens en réalité. 

    C'est quand je me réveille que j'apprends que je dors, et en disparaissant, mon sommeil révélé révèle le Réel. Le flot des turbulences a fait un pas de côté, s'est estompé, s'est tu, tourné à l'arrière-plan. Je m'ignorais distinct du fleuve retiré dont j'apprends l'existence en vivant son absence. Soustrait des contingences, plongé dans le silence de mon fil de conscience, les pieds dans un limon imprégné d'expérience, je me sens engagé à donner au Réel, là où il m'interpelle, des réponses fidèles à mon plein potentiel. 

    Zone de Contact. Espace singulier de rencontre authentique, libre de lieu et de moment, de réflexe et conditionnement, loin du savoir et du vouloir, sans stratégie ni intention ; liberté embrassant le rien avec le tout ; vêtement à l'étoffe épurée en nudité qui s'émancipe au rang d'une présence enveloppée sans emprise dans la volute d'une empreinte ; un berceau
    d'innocence, fille tranquille de connaissance et d'abandon, dont le regard se pose comme un baiser sur le front du Réel, plein de l'avenante légèreté à la Vérité qui déjà survient, prête à suivre ce qui advient. Je ne suis pas plus dans la peur qu'en attachements et aversions,
    chacun et tous pourtant bien là, que j'observe face à moi. Ma vigilance n'est pas non plus de mise, dont le fil pertinent m'a conduit sur ce plan d'identité. En cet état, il ne tient plus à moi que de m'ouvrir à recevoir et à goûter pour sentir, connaître, servir de miroir, à refléter sans réfléchir et souverainement choisir.  

    Zone de Contact. Place indicible, mon sol, mon socle, ma terre, mon assise, mon havre aux embruns de nostalgie, ma maison bien aimée revenue par surprise, que je n'atteins vraiment pour t'avoir requise. Tu me combles, m'édifies, me porte et me soutiens ; m'offres de me tenir ici où je me tiens, loin de mon propre éloignement ; m'assures de me vivre présent comme justement rien d'autre, ni personne, bien là où tu demeures et n'as jamais manqué. 

    « Où et quoi » à la fois, autant qu'« avoir et être ». Je ne crains de me perdre dans cette nature innée, primitive, béante, séante et primordiale qui s'établit en moi, qui m'établit, ma source qui demeure, elle, qu'au soir de tous mes soirs, veillées où je termine d'apprendre et d'intégrer,
    en sa grandeur et son éternité prévalant à mon premier tricot, contient déjà et à jamais ce qui est à connaître. Las, la réalité n'a rien de cette mise en mots. Les mots ne sont que des nuées qui tournent autour et forment l'empreinte des choses. Or, il n'y a ni forme, ni mots pour parler de ce dont je parle : l'expérience seulement, muée de connaissance en plan de conscience à me sentir issu au juste de rien d'autre ni d'ailleurs, même aux retours de maints rêves et détours, pour être à son contact. 

    Zone de contact. Déconvenue ? Contrariété ? Révise ton attente, ajuste ta vision. Avant cela, accepte, accepte-toi, apprends. Tu trouves en toi le réconfort que tu espères. L'autre n'est pas là où tu l'attends ? Es-tu au plein de ta toute part ? Est-ce le temps, le lieu de la rencontre ? Son chemin lui appartient. Tu marches sur le tien. Étrangeté ? Différence ? La vie frotte, aiguise puis apaise. Nous sommes tous sous le même ciel. Chacun se tisse au fil de l'existence, cherche
    le juste mieux. Ton habit n'est pas l'habit de l'autre. Offre-toi ici ta meilleure maille. 

    La beauté surgit sans crier gare ? Du soutien, du secours ? Belle coïncidence d'une lumière, un sourire ? Tu n'es pas seul à tout porter. Ce que tu vois te touche. Vois que tu ne vois pas tout. Ouvre-toi au possible. Plus rien n'a de sens ? 

    (...)

     ---  

    Texte déposé : ©Renaud Soubise

    Musique : ©Concerto Pour Clarinette et Orchestreen La Majeur, K. 622, II. Adagio - Philippe Entremont  

    Recent Episodes from INTERSTICES

    Ode à la femme

    Ode à la femme

    Ode à la femme, à la vie, à nos esprits inspirés animant le souffle humain qui nous traverse.   


    Tu n'es jamais si belle qu'épanouie, femme libre, 

    Ornant de légèreté de ce monde la fibre. 

    Chaque journée nouvelle, enrichie, où tu vibres 

    Emplit à satiété nos vies en équilibre. 


    Tu es souffle de Vie. 

    Le cycle de ton corps, pour la nativité, 

    Te relie en cadence au tempo des saisons. 

    Et pour donner la vie, 

    Swing et blues en accord, de ton altérité, 

    Rythment en permanence fusions et défusions.

     

    Étant en résonnance au cœur de l'invisible, 

    Tu rayonnes du sens de l'Amour, du sensible. 

    D'intuitions en action, tu joues dans les nuances, 

    Tu es en relation, nous sommes là où tu danses. 


    Connectée à la terre et aux grands Univers 

    Tu reçois leur appel, dès lors tu t'y attelles. 

    Elle sera accomplie, la mission qui t'habite, 

    Quand de la galaxie les besoins seront quittes.

     

    Toute occasion t'engage. Tu te charges de veille. 

    Trop peu tu te ménages, négligeant ton sommeil 

    À transcender le monde hérissé de querelles 

    Pour en faire une ronde heureuse et fraternelle. 


    Ouvrant tes paires de bras comme des banderoles, 

    Tu pousses notre sagesse à quitter nos paresses 

    Et œuvres de caresse, entourant de largesse, 

    Par tes précieux extras, dans de si nombreux rôles. 

    Prendre soin, assainir, nourrir pour faire grandir, 

    Rassembler pour unir, aimer pour embellir. 

    Sertir en paraboles des choses bien futiles, 

    Composer l'inutile en créativité, 

    En sortir des symboles éclairés et subtils, 

    Élevant notre plan en écrin de beauté. 


    Ta force, tu la tiens de ta fragilité 

    Rarement tu t'abstiens devant l'adversité. 

    Si tu peux consentir à la réalité, 

    Stimulée du Réel à ne rien concéder, 

    Tu trouves en toi la voie de la persévérance 

    À bouger des frontières sans user de violence.

     

    Tu n'es jamais si belle et même si tu doutes, 

    Comme ferait une abeille qui rentrerait bredouille, 

    Ne laisse pas de fiel t'écarter de la route. 

    Ouvrière éphémère devant les alvéoles, 

    C'est chez toi qu'est le miel, ce n'est pas toi la folle. 

    Car tu es du Soleil des essaims de lucioles 

    Qui tapissent en Ciel la nuit dense des sols.  


     ---  

    (Rediffusion)

    Texte déposé : ©Renaud Soubise  

    Musique : ©Le Duo CelloPiano (Chocolat Musical)  

    Violoncelle : Marion Colas  

    Piano : Ludivine Lecureur  

    Musique : Femmes... Je vous aime (Julien Clerc)  

    https://youtube.com/playlist?list=PLSHFrm5PN7z_Xa72dACmFPfvG7duwMquO  

    Grand sourire

    Grand sourire

    Depuis ce lieu que je voudrais continuer de choisir, où je ne choisis pas ce que je vois, ni vraiment ce que je dis.

    Je te souhaite un très beau voyage.

    Plein de Lumière.

    C'est important la Lumière, car elle illumine tout !

    Une belle et grande Paix.

    La Paix est éternelle si tu sais la trouver dans le silence d'une respiration, autant que sous les assauts du chaos.

    Je te souhaite la Vérité.

    La première des vérités est qu'on ne la connaît ni suffisamment, ni finalement.

    Je te souhaite de pouvoir alors la chercher et la connaître assez, pour ne plus jamais..., quoiqu'il arrive... ne plus avoir peur, ne plus, rien ni personne, affliger ou culpabiliser, et aussi ne jamais rien regretter.

    Pour trouver la Vérité, il te suffit d'écouter ton cœur, où elle se trouve bien solidement ancrée et protégée, et de regarder les autres en devinant, en chacune et en chacun, le visage de l'enfant calme, l'enfant espiègle ou farceur, l'enfant en tout cas innocent, qui l'habite perpétuellement.

    Regarde les bien toutes et tous, et regarde toi : n'est-il pas là cet enfant ? Il ne quitte jamais ton intuition, faufilée dans l'air entrant dans tes poumons, ni l'éclat qui jaillit et brille en ton regard.

    La Lumière, la Paix, la Vérité, je te les souhaite sans trop d'effort, puisqu'elles ne t'ont jamais quitté et ne te laisseront pas, que tu saches ou non les garder.

    Il se peut que tu t'imagines autrement, en retrait ou plus loin, mais ce n'est alors qu'un rêve, un rêve qui n'a rien de mauvais, qui t'enseigne l'absurde du détour que tu fais de la part du réel que tu as laissée libre.

    Tu dors alors en réalité, dans le confort immuable de la présence, là, parfaitement en toi et en elles.

    En remuant tout cela bien doucement au-dedans de toi, cela pourrait déclencher la réaction naturelle, systématique, automatique et zygomatique de la Joie.

    Ce n'est pas tout.

    En effet, tu n'es pas loin de la noyade, et je t'en prie, ne t'en prives pas, dans les grands flots de l'Amour infini et sans condition.

    Tout cela est là si tu ouvres les yeux.

    Tout cela est en toi si tu ouvres ton cœur.

    Tout cela est toi si tu ouvres les mains.

    Toi, autant que chacune et chacun, soit qui le connaît, soit qui, en sommeil, se croit ailleurs.

    Ces mots t'offrent ce que tu as déjà.

    Ils me viennent depuis ce lieu que je voudrais continuer de choisir, où je ne choisis pas ce que je vois ni vraiment ce que je dis.

    Je te les donne simplement en partage et en commun sur notre beau chemin, dans le grand sourire de la Vie.

    -----

    Texte déposé ©Renaud Soubise

    Musique : ©The Dying Poet by LOUIS MOREAU GOTTSCHALK - ROLLIN WILBER

    En soi

    En soi

    À quoi bon être sans en avoir conscience ?


    Nous gagnons en doublant la mise, à être conscient d'être conscient au lieu et au moment présent, et non pas dans un ailleurs ou un autre temps. 


    Cet état est variable en fonction de ce qui s'y passe. Or, le plus souvent, nous y trouvons vite l'ennui sans voir alors l'intérêt paradoxal que ce sentiment est seulement la première ligne de défense du mental, l'évitement de la preuve d'un stade meilleur, la résistance du petit-moi au bien-être qui s'instaurerait sans lui. 


    Il suffit du trop-peu minimum d'une simple dose de conscience pour que s'opère le retour mécanique au bercail du conditionnement, ce pli marqué en soi de nous extraire coûte que coûte d'une intériorisation dont l'inconnu nous pousse à préférer nous refugier vers n'importe quoi d'autre de décentrant : la projection reflexe dans une pensée ou le premier écran venu, le premier bavardage ou un acte compulsif créant le déséquilibre, préférablement anxiogène, dont notre intellect zélé s'empare promptement, justifiant de l'utilité tant rassurante qu'anihilante de son agitation à traiter du futile qu'il nous déguise en importance. 


    À la hauteur de cette disposition, il nous est loisible de nous laisser porter de confiance et de curiosité pour changer d'espace et découvrir ce que nous tenons pour le néant, puisque échappant à nos sens. Il nous suffit pour cela de nous éloigner du volontaire autant que de tout concept, idée ou opinion, et nous ouvrir à l'intention flottante de percevoir pour sentir sans yeux ce que nous observons, sans ouïe ce que nous entendons, sans derme ce qui nous touche et le goût sans papilles que nous avons de l'abondance du vide, de la vérité poétique blottie dans le silence, des ondulations douces de l'immobilité, de la paix sans limite sous-jacente au tumulte. 


    Atténuant toute emprise sur ce qui est et se vit en soi, nos sens inversés, retournés vers l'intérieur et si discrets soient-ils, impriment malgré tout une imparable, même infime influence, laquelle aussitôt s'expanse et se dilue dans la sphère observée, ce, jusqu'à la plus profonde dissolution du « moi existentiel » traduisant à juste proportion le réinvestissement du Soi : cette incontestable, pleine, vivante et paisible présence dont la place supplante celles de tous sujets d'attention, de peur ou d'affection, désormais enfouis à l'arrière-plan bien estompé. 


    Retiré des pensées, de l'espace et du temps, le mental se désidentifie et se mue dans la protection subtile du témoin intérieur de l'harmonie de la vie inscrite dans le corps en relation à son environnement : la toute nature dont la proximité affine la reconnaissance enseignante de la Nature du Tout. 


    --- 

    (Rediffusion 2024)

    Texte déposé ©Renaud Soubise

    Musique : ©Gurvitz Weiner, Night Shadows licence Ausha 

    Le sens des nuages

    Le sens des nuages

    Les nuages ne servent qu'à prouver le ciel. 


    Dessous toutes les couches de nos existences, 

    il y a la vie que l'on oublie. 


    Or elle est là en mouvement permanent 

    qui se donne, 

    sans que nous n'ayons rien fait spécialement pour cela 

    et nous n'avons rien à faire d'autre qu'à être. 


    La pulsation qui est à l'origine de tout est pur amour et pure joie. 

    Nous la recouvrons de nos travers, 

    ce qui nous empêche de la voir, 

    de la sentir et de réaliser qu'elle est là, toujours là, cette pulsation. 


    En fait, nous la recouvrons par du rien, 

    ce qui fait qu'elle n'est en rien recouverte. 


    Juste, ce rien,  

    que sont nos projections et nos conditionnements, 

    nous ferme à notre sens 

    de voir et de sentir spirituellement, 

    si bien que nous oublions 

    que la pulsation pulse en continu 

    et qu'elle nous constitue. 


    Quoique tu penses, quoique tu te dises, cela pulse. 

    Que tu y prêtes ou non attention, cela pulse. 

    Que tu en aies conscience ou non, cela pulse. 


    Cette pulsation ne te demande rien, elle fournit tout. 

    Elle est en joie de te savoir être qui tu es. 

    Elle ne s'inquiète en rien de voir

    que tu tournes en rond, 

    que tu te tracasses et que tu t'inquiètes, 

    car seul compte le Réel. 


    Comme le père et la mère 

    des inquiétudes de l'enfant, 

    même s'ils sont pleins d'amour pour l'enfant 

    et veillent à lui apporter 

    tout ce dont il a besoin, 

    ce à quoi l'enfant ne pense pas, 

    alors qu'il est préoccupé 

    par ses pensées d'enfant. 


    Le Réel n'est pas le vent qui souffle 

    dans ton esprit d'enfant, 

    mais cette pulsation d'amour et de joie qui vibre en toi, 

    qui est toi en même temps que tout l'Univers. 


    Elle ne s'inquiète de rien. 

    L'inquiétude est de nous, pas d'elle. 


    Nos météos, nos états d'âme passeront 

    comme passent les nuages. 


    La joie du ciel est toujours là 

    et le sera toujours. 


    Tant que nous prendrons 

    l'accessoire pour l'essentiel 

    et l'essentiel pour l'accessoire, 

    nous serons dans l'errance. 


    Nous avons besoin de cette errance 

    pour apprendre de son usure 

    et aller au bout de notre fatigue 

    pour nous retourner. 


    La fatigue n'est pas la fin de tout. 

    Elle est la fin de l'étape où l'on s'est fatigué. 


    Pendant ce temps, 

    imperturbablement, généreusement, amoureusement, cela pulse, 

    d'une joie et d'un amour qui ne connaissent pas la fatigue. 

    Toute vie renaît, 

    toute fatigue s'évanouit dans le repos, 

    toute inquiétude, 

    préoccupation ou état d'âme existentiel 

    meure à l'essentielle pulsation de l'Univers. 


    Ne nous inquiétons pas, 

    ne t'inquiète de rien.

    Les nuages ne servent qu'à prouver le Ciel.

     ----

    (Rediffusion)

    Texte déposé ©Renaud Soubise

    Musique : ©Baron Eraser - Pulsations 

    J'apprends

    J'apprends

    Il n'y a rien à faire, tout est à défaire.


    L'école de Soi est l'autre.

    L'école de l'autre est Soi.


    Voilà qui parle d'Unité,

    de Vie, école de la Vie.


    De nos itinéraires

    sur notre sphère la Terre,

    nos arrivées, fondées

    au rêve sédentaire,

    ne sont-elles pas plutôt des passages :

    les marches d'escalier

    d'une vocation nomade

    que trace notre focale

    à l'onde circulaire ?


    Tu règles ta grandeur

    à la hauteur de vue

    que fixe à ton regard

    l'estime que tu te dois

    depuis la perception

    que tu comprends d'autrui,

    l'amour que tu reçois

    et que tu resplendis.


    Attribut de la Vie

    qui s'écoule en rivières

    comme le font aussi

    l'eau, l'air et la lumière.


    Que tu la prennes ou n'oses,

    la place dont tu disposes

    est pour un temps donné.

    Elle vient de tes visées

    qualités, compétences,

    de la coïncidence

    de quelques circonstances

    cachées dans la nuance

    qu'en plus de ces critères,

    eh oui, ce sont les autres

    qui, ou bien te l'accordent

    ou encore te l'imposent.


    Des autres qui tâtonnent

    sur leurs propres chemins

    que leurs élans façonnent

    à viser leurs destins

    jalonnés des ornières

    de pareils mystères.


    Ai-je gagné la chance

    où danse ma providence ?

    Ou bien, ai-je le tort

    d'avoir le mauvais sort ?

    Est-ce moi qui mérite

    les choses dont j'hérite,

    avec quoi je compose

    celles que je propose ?


    Puis-je être à l'origine

    de ce que j'accomplis

    si je n'ai pas créé

    au-delà du mystère

    tout ce qui m'y conduit :

    le charme qui promet,

    le sens qui repère,

    l'intellect qui prospère,

    les moyens qui opèrent

    et le cœur qui espère ?


    Du fond de ma poitrine,

    un élan s'illumine

    et mon cœur tambourine

    afin que je m'incline

    à mieux voir autrement.

    Nous sommes de l'importance

    des gouttes de l'océan,

    de ces bouffée d'air pur

    qui volent dans le vent,

    les pousses sur la mousse,

    les grains d'or sur la dune,

    les barbes d'une plume.


    De mer, d'atmosphère,

    de frères et de terre

    tout était là avant,

    et demeure après nous

    sans être autre que nous.


    Dans l'impensable, il est possible

    et l'essentiel s'y tient

    entre paix et silence.


    En m'assumant, je deviens fort.

    En acceptant, je guéris.

    En prenant soin de moi, je rayonne le meilleur.

    Parce que je doute, je me rassure.

    En sachant quoi attendre, j'apprécie et reçois.

    Ayant droit à l'erreur, je m'affirme fiable.

    Me ressentant si libre, je demeure fidèle.

    En épousant nos solitudes,

    nous nous unissons.

    Si tu m'écoutes, je peux dire.

    Si tu m'entends, je peux changer.

    En fermant les yeux, je vois mieux.


    Et puis, j'ai cheminé,

    à mesure que je marche,

    mon pas s'est allégé,

    levant les conditions,

    à pardonner, à être et à aimer.


    Là est mon intention.

    ---


    Texte déposé ©Renaud Soubise

    Musique libre de droits Isolated - Countless

    Dans le train

    Dans le train

    Fallait-il être à bord du direct Paris de 6h54 pour faire un tel voyage ?

    C’est dans le direct Paris de 6h54, que cela se produit. C’est la fin de l’automne ou le début de l’hiver. Il fait nuit et froid dehors, ce qui me procure un confort douillet et embrumé dans la relative obscurité de l’heure matinale.

    Affalé sur les deux sièges à droite de l’entrée de la rame, je me suis recroquevillé comme j’ai pu dans mon manteau avec une écharpe entortillée autour du cou, mon feutre sur le visage renvoyant la chaleur de mon souffle, et la tempe appuyée sur la paroi du wagon.

    Les vibrations du train me bercent des contrastes entre froideur glacée de la vitre et fraîcheur de l’habitacle, dans la tiède ambiance de mon cocon.

    Sans que j’en aie l’intention, mon cerveau s’affaire à syntoniser le brouhaha sourd et mécanique du tangage, pour me servir « Hôtel California », ce morceau que d’innombrables écoutes au cours de décennies a fini par graver en moi, si bien qu’il ne résonne pas dans ma tête comme un pâle souvenir : j’entends réellement les arrangements des cuivres et des guitares, les percussions et les tonalités des voix, comme si j’avais chaussé des écouteurs. Cette loyauté vocale et instrumentale est inespérée et exquise. Plus encore, j’ai la capacité consciente de guider le phénomène à loisir, en choisissant mentalement la séquence de l'œuvre. J’en profite pour réentendre d’autres zones de mémoire, avec « West Side Story », Brassens, Les Doors, Chopin, Tchaïkovski… Tout se joue merveilleusement d’une étonnante fidélité.

    Je me laisse porter au point où il devient vain d’opter entre veille et sommeil, observant passivement le déplacement de bulles et de filaments, ces inutiles formes dont je n’ai jamais su ce qui l’emportait entre réalité et virtualité. Elles évoluent lentement sur le fond de mon œil intime, de pastelle pénombre, fade et ocre, frayée entre mes paupières mi-closes sous mon chapeau. Je repère une sorte de spirale pyramidale qui se détache des autres microcosmes, se dessinant d’une géométrie nette et harmonieuse. Sa silhouette remonte imperceptiblement la diagonale de mon champ de vision au rythme du boléro de Ravel en tournant lentement sur elle-même. Au moment où elle va sortir de ma vue, j’entends le grincement de la porte coulissante et, juste à ma gauche, l’intimation ferme et convenue du contrôleur de lui présenter mon titre de transport.

    Cela arrive à cet instant. Mais ce n’est qu’après s’être terminé que je l’ai su.

    Il y a d’abord une période de sas, comme une très grande nuit, que je ne parcoure pas vraiment tant ma conscience est enfouie. À son issue, en percevant la puissante ankylose de mon esprit, j'apprécie l’inimaginable, sirupeuse et pesante profondeur de cet intermède. Il en faut du temps, un temps incalculable et indicible pour que mon éveil se clarifie enfin.

    Puis rien, absolument rien. Et au contraire : Tout. Rien ne se passe et tout est là. Je ne dors pas. Je suis incomparablement vivant, éveillé comme jamais, dans une conscience que j’ai du mal à qualifier. C’est trop long, si je donne des adjectifs : il en faudrait un seul qui évoquerait superlativement et positivement La Vie : à la fois résonnance, acuité, présence, paix, joie, lumière, confiance… Je ne me demande pas où je suis, et pourtant j’ai toute capacité de m’interroger. Rien ne manque. Rien ne me surprend. Je me sens affranchi : non pas de bouger, car il n’y a pas d’espace ; sans que cela conduise à la moindre inquiétude, du reste devenue impossible.

    Que de beauté ! L’idée même d’une idée est révolue. Il n’y a pas plus de pensée que d’étendue. Est-ce cela libre ?

    Je ne me suis pas rendu compte tout de suite que le « où » a aussi disparu. Je me découvre esprit hors de tout corps et de tout confinement, entouré d’une sorte de réseau immatériel. Je n’ai besoin de rien.

    (...)

    ---

    [Rediffusion]

    Texte déposé ©Renaud Soubise

    Musiques : free music projets ; extrait Hotel California ; Tchaikovsky  ; Ravel (Boléro) 

    Sonnez les matines

    Sonnez les matines

    À l'écoute du silence et en présence de notre Étoile intérieure, chaque instant nous ouvre une fenêtre d'éternité.

    Ma conscience s'est ouverte à la noirceur de la nuit, diluée dans la profondeur du silence.

    L'obscurité est telle que je dois clore à nouveau mes paupières, pour voir.

    Il me suffit de sentir la joie simple et spontanée de mon cœur, pour réaliser que l'énergie de sa tranquille présence n'a pas varié d'avec celle qui m'habitait avant que le sommeil ne m'emporte, et la reconnaissance qui grandit maintenant, ravive ce lien.

    Je me prépare en vitesse, change de pièce, mets mon ordinateur en marche et rejoins la mosaïque souriante de notre groupe de méditation. Une fois passée la courte et savoureuse séquence d'accueil bienveillant des uns aux autres, nous commençons notre temps de partage du silence, en quête d'unité.

    Je détourne les velléités de captation de mon intellect en fixant mon attention sur elle-même, par la conscientisation des points de contact de mon assise, tout en m'assurant de l'alignement de ma posture, observant ma respiration et jaugeant le débit, la fluidité et la chaleur comparés de l'air qui me visite, dont je tente de suivre le voyage jusque dans mes centres d'énergie.

    Après quelques minutes, je me retrouve dans l'état exalté de conscience, ouverte sur elle-même, où le temps disparaît et le mental s'éteint.

    La paix est vivante.

    Je la ressens comme la présence sereine enveloppant tout ce sur quoi ma conscience s'expanse, au-dedans, au-delà de mon corps, et des murs, et de l'espace.

    Je concentre mon attention sur l'énergie-amour qui règne, et veille à ce qu'elle ne soit pas le fruit de pensées illusoires, mais bien le flux réel et ressenti dans lequel je me fonds, et qui m'identifie.

    Je suis prêt à recevoir l'enseignement qui, ici, parle en moi, tel qu'un fluide ardent coule et m'illumine dans la verticalité, jusque le haut du crâne érigé vers le ciel, jusqu'à la pointe de ma colonne orientée au sol.

    Mon esprit, à présent, est à sa juste place de beauté, de droiture et de sécurité. Sa signature universelle s'inscrit à jamais dans les milliards des plus infimes particules. Sa pureté est le fond de mon Âme auquel rien absolument ne peut être retiré, ni ajouté.

    Je suis au-delà de toute conception

    hors de toute frontière.

    La lumière éternelle est l'esprit de ma substance, autant que la substance de mon esprit, l'étoile d'où je viens, là où je suis et où je vais. Elle est ma véritable quête, car c'est elle qui me cherche à chaque fois que les tribulations de l'existence m'en écartent. Dans ces moments, l'ayant même oubliée jusqu'à la méconnaître, mon manque d'elle devient le déchirement rémanent qui me jette sur tous les substituts d'illusions et de limitations, lesquels, non seulement ne me la rendent pas, mais, au contraire, m'en privent davantage. La douleur induite réveille le souvenir salutaire de mon origine qui se rappelle à moi.

    À présent, tout cela est loin. J'incarne la nature de cet amour dans le monde, loin de tout sentiment d'appartenance.

    L'idée de danser de nouveau au tempo de l'effroi, de l'infamie et de la fascination, m'apparaît impensable, tant mon être se reconnaît au cœur de la grâce et rayonne de gratitude, mais il se trouve que malgré moi cette idée me traverse et que je ne suis pas dupe.

    Ici et maintenant, la beauté du silence de l'aube, sa mélodie, son empreinte, son parfum et sa saveur gardent en moi les attributs de paix et de joie pures et sans objet signant l'immuable sourire du fidèle esprit qui m'irradie.

    Puisse Sa lumière demeurer dans ma conscience, jalonner et éclairer ma journée. De sorte que, quels que soient les causes et les effets de l'environnement et du remous des autres, mon centre garde sa stabilité et y soit protégée et préservée la félicité de la plénitude si solidement établie et ancrée en moi en cet instant. Même si mon expérience pluri-quotidienne atteste immanquablement, qu'elle finit par s'estomper (...)

    ---

    Texte déposé ©Renaud Soubise

    Musique : ©Beethoven's Silence

    Aimer

    Aimer

    La réponse est toujours l'Amour. 

    Lorsqu'un chêne tombe, la terre tremble tout autour.

    C'est d'Amour qu'elle tremble.

    Aimer encore plus fort et plus profond.

    Tu te relèves à peine qu'une branche principale t'assomme.

    Assommé d'Amour.

    Nos turbulences, nos erreurs d'Amour,

    ne font que soulever des nuages et des nuées d'Amour.

    L'Amour n'est pas plus Grand à la fin qu'au début.

    Il est Grand de bout en bout, sans bout, sans but. Il est Grand pour l'Amour.

    La réponse est toujours l'Amour,

    et rien d'autre n'y peut jamais,

    car rien n'est autre.

    Il n'y a que l'Amour.

    Quand deux êtres s'aiment,

    ce n'est pas leur Amour qui se rejoint.

    Ce sont eux qui rejoignent l'Amour.

    Ils n'aiment pas davantage.

    Ils sont davantage conscients d'être conscients d'Aimer.

    Aimer, c'est connaître de plus en plus,

    et inversement.

    --- 

    [Rediffusion]

    Texte déposé ©Renaud Soubise

    Musique ©ScottBuckley-Sleep   

    Le Verbe

    Le Verbe

    À l'écoute de l'essentiel ultime.


    Au Commencement était le Verbe,

    le seul qui soit

    n'ayant de cesse d'étayer,

    du fond de l'univers,

    toutes autres expressions

    aux portées éphémères.


    Commencement

    dont l'évocation nous parle

    aux plus anciennes de nos mémoires.

    Nostalgie d'une impulsion

    enfouie dans l'Éternel Présent.


    Emprise ou frémissement

    aux expansions jaillissantes

    de la Vie, déjà et toujours là,

    vibrant à l'infini.


    Siège d'avant le premier égarement,

    précédant toute errance

    et tout enfermement.


    Havre de l'ultime et implacable retour,

    au bout des efforts, de tout retournement,

    des tournoiements, de la fatigue

    et de la résilience,

    lorsqu'il n'y a plus rien à explorer,

    rien à exploiter, ni à miser, ni à même essayer.


    Visée de la libération

    de maintes chutes et évasions,

    boucles d'impasses et de rechutes,

    las, après que soient déposées

    les tendances, les influences,

    les incidences, les importances,

    les urgences et les déchéances.


    Alors qu'ont tous été

    tentés les impossibles,

    lâchés les impensables

    et consommés les possibles,

    loin des bruits du monde et de l'humanité,

    arrive enfin le Saint Moment

    du Règne de la Vérité

    où la meilleure des mises en mots

    fait place à l'éloquence du silence,

    emprunt de la Singulière Présence 

    transcendant l'espace et le temps.


    Soufflant et fredonnant

    depuis la profondeur,

    rayonnant sur l'épopée salutaire

    de la conscience humaine,

    Il l'aura, mine de rien, permise, suggérée,

    inspirée, soutenue,

    habitée selon le Plan Divin

    de Son Unique volonté,

    par Son Unique façon d'œuvrer,

    dans Son Unique Amour.


    Au temps béni où les fleurs de la diversité

    encensent d'équilibre et d'harmonie

    les fausses baies de ronces

    des différences et de la multitude,

    S'actualise la pleine et primordiale Paix

    dans le Commencement Perpétuel

    du Verbe Éternel.

    ---

    Texte déposé ©Renaud Soubise 

    Musique : © Philip Glass Truman Sleeps

    Identité

    Identité

    « Lorsque la conscience spirituelle devient plus réelle, les conditions de l'existence humaine s’améliorent. » Joël S. Goldsmith.


    Suis-je ce qui m'arrive

    ou bien m'arrive-t-il qui je suis ?


    Ni l'une ni l'autre

    et plutôt la deuxième.


    Croyant être qui tu crois,

    ce qui t'arrive est à la fois

    ton besoin de devenir

    et l'errance que trace le manque

    d'autant plus profondément

    que ce que tu te racontes 

    t'éloigne de qui tu es.


    Le sens de cette distance 

    est d'être parcourue en retour

    pour que tu ancres en toi

    la valeur inexorable de ton identité,

    ce qui intégralement

    élimine tout personnage.


    Il ne t'arrive plus alors

    que la Liberté

    inhérente à la Vérité.

    ---

    Texte déposé ©Renaud Soubise 

    Musique : ©Mozart's Piano Concerto No.21 (2nd movement)