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    Navigantes

    Navigantes, c’est le podcast des femmes en course et des femmes de la course : celles qui régatent - au large comme entre trois bouées - mais aussi celles qui œuvrent à terre, sous les projecteurs ou non. Objectif : mettre en lumière les parcours, les bonnes pratiques, les réussites mais aussi les difficultés et les échecs de toutes les femmes qui se lancent dans l’aventure de la voile de compétition. Des rôles modèles aux femmes célèbres, en passant par les futurs talents. Dans ce nouveau rendez-vous, au-delà de leur parcours, les femmes skippers, les régatières, les organisatrices, les communicantes, les techniciennes, les sponsors, toutes générations confondues, nous racontent leur vie dans les méandres de la voile de compétition. Comment elles mènent de front un quotidien aux multiples facettes de sportive de haut niveau, de championne, d’experte, de femme d’affaires, de mère, d’épouse… Comment elles ont pu - comment elles ont dû - faire leur place et parfois… prouver leur légitimité, dans un des rares sports où les femmes peuvent prendre le même départ que les hommes. Où homme et femme peuvent se retrouver sur un même bateau dans une même compétition. Un temps en tête à tête avec elles pour évoquer aussi ce qui les anime, leurs bonheurs intenses et leurs cicatrices, les victoires et les doutes, pour parler de celles et ceux qui les ont guidées, de ce qu’elles attendent aussi de l’évolution des mentalités. Des discussions et des femmes inspirantes. Voilà… Navigantes. Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft. Post production : Grégoire Levillain Générique : All the summer girls
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    Coraline Jonet, la plus Suisse des Françaises

    Coraline Jonet, la plus Suisse des Françaises

    A 41 ans, la Française Coraline Jonet vit depuis plus de quinze ans une grande histoire avec l’équipe suisse d’Alinghi, qu’elle considère comme une famille, au point qu’elle confie : “Je pourrais partir en vacances avec n’importe quel membre de l’équipe.” 


    Originaire de Mâcon, en Bourgogne, Coraline tire ses premiers bords à Marseille jusqu’à ce que sa famille déménage à La Réunion. A 15 ans, elle passe au judo - “Maman en avait un peu marre de tous les déplacements pour la voile” -, mais ça ne dure pas et dès son retour à Marseille, elle renoue avec son sport, décrochant un titre de championne du monde de 420, en parallèle de ses études de sciences éco et communication. 


    Elle se jette ensuite dans le grand bain professionnel et rejoint Alinghi, defender de la 32e America’s Cup à Valence, dans le département hospitalité. Elle vit de l’intérieur la victoire suisse, avant de devenir membre de l’équipage de D35 barré par Ernesto Bertarelli, seule femme à bord. “Le fait que je sois une femme n’a jamais été un sujet, la différence, c’est le physique, mais il y a clairement des moyens de s’adapter.” 


    L’aventure D35 dure dix ans, pendant lesquels, en plus de son rôle d’équipière, elle gère également la communication du projet. La place des femmes dans la voile ? “Elle est essentielle, répond-elle, comme dans tous domaines sur terre. Celles qui ont envie d’aller plus loin, il faut leur laisser les opportunités et ce que fait Team New Zealand en créant la première Women’s America’s Cup, c’est fabuleux.” 


    Coraline Jonet est d’ailleurs en charge du projet féminin pour Alinghi Red Bull Racing, ajoutant, à propos des navigatrices helvètes : “Ce qui est essentiel, c’est de leur donner les outils pour être performantes l’année prochaine, qu’elles apprennent. J’ai envie d’être à l’écoute, car quand on a un manager à l'écoute, on progresse plus vite.” Il y a un an, elle a donné naissance à un petit garçon, ce qui l’a poussée à adapter son emploi du temps, jonglant entre ses différentes casquettes de maman, manageuse et régatière.


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.


    Diffusé le 05 juillet 2023

    Post production :  Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Le fabuleux destin d’Amélie Riou

    Le fabuleux destin d’Amélie Riou

    A 31 ans, Amélie Riou est impliquée dans trois projets de très haut niveau : préparation olympique pour les Jeux de Paris 2024, stratégiste au sein de l’équipe de France de SailGP et sélectionnée au sein d'Orient Express Racing Team pour la première Women's America’s Cup de l’histoire en septembre 2024 à Barcelone. Le crédo de cette fille d’agriculteurs finistériens ? Le travail. "Je viens de la terre et j’en suis fière, mes parents m’ont donné de fortes valeurs et évidemment celle du travail."


    Après un sport-études à Brest puis un passage par le pôle France de La Rochelle, elle se retrouve en lice pour les Jeux de Rio en Laser Radial, mais c’est Mathilde de Kerangat qui est sélectionnée. Elle passe ensuite par du  Nacra 17 et intègre l’équipage de La Boulangère sur le Tour Voile 2019, au sein duquel elle côtoie notamment Marie Riou, "son mentor". Son homonyme la dirige vers les sélections pour intégrer l’équipe de France de SailGP. "J’ai dû me faire un peu violence parce que je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup mais j’ai compris qu’il fallait montrer et exprimer sa motivation, ses envies."


    Et ça marche, puisqu’elle est retenue, en alternance avec Manon Audinet, connaissant l’ivresse d’une première victoire en Grand Prix à Saint-Tropez en septembre 2022 sur le F50… américain ! "James Spithill m’a demandé après si je ne voulais pas devenir américaine et rester avec eux", sourit la Bretonne, qui avait remplacé au pied levé une équipière américaine, blessée.


    Malgré tout, Amélie Riou est une discrète, pas du genre à fanfaronner : "Je ne suis pas forcément une leader vocal, mais je peux être leader dans ma volonté, dans mon implication." La navigatrice vit son fabuleux destin à fond, qu’elle est allée chercher "à force d’ouvrir toutes les petites portes". 


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.


    Diffusé le 21 juin 2023

    Post production :  Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Anne Beaugé, la mer en image

    Anne Beaugé, la mer en image

    Anne Beaugé est une des très rares femmes onboard reporters qui racontent et filment les courses depuis les bateaux. “Nous sommes peu de femmes, pourtant, elles ont complètement leur place dans ce milieu. Pour moi, c’était vraiment la meilleure façon d’allier mes deux passions”, confie-t-elle. 


    Pourtant rien ne prédestinait au départ la jeune femme, originaire des Lilas, en Seine-Saint-Denis, à emprunter ce chemin, elle qui a été plusieurs années graphiste dans le monde de la publicité et de la mode, entre Paris et New York. En revanche, la photo a toujours été son truc. La mer l’est peu à peu devenu : “J’ai fait des stages de voile quand j’étais petite, chaque fois, j’ai adoré la sensation d' être en mer.” 


    Un jour, elle choisit de donner un cours nouveau à son existence : “J’ai embarqué sur un bateau qui ralliait la Corse, le skipper cherchait des gens pour le ramener en convoyage, je n’y connaissais rien, mais j’y suis allée.” Le virus la prend, au point de se retrouver au départ de la Mini Transat 2019. 


    Un jour, alors qu'elle fait des photos avec Sam Davies sur le Défi Azimut, elle croise la route de Paul Meilhat qui, quelques semaines plus tard, lui propose de l’embarquer sur Biotherm pour The Ocean Race : “Je n’ai pas hésité longtemps !” Son job : filmer la vie à bord, rendre compte de ce que vivent les marins, sans participer aux manoeuvres. 


    Quand on lui demande ce qu’elle préfère, elle évoque “les moments de vie pas prévus”, mais aussi quand elle va installer sa go pro à l’avant du bateau “pour essayer de prendre des images dingues”.  A 37 ans, Anne Beaugé est une femme épanouie qui, derrière son objectif, a su créer une relation forte avec les marins. Elle a pris le temps de se livrer, quelques jours avant le départ de l’avant-dernière étape de The Ocean Race entre Aarhus et La Haye.


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.


    Diffusé le 7 juin 2023

    Post production :  Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Anne Le Cam, l'humain avant tout

    Anne Le Cam, l'humain avant tout

    Véritable pilier des projets de son mari Jean, Anne Le Cam n’était pourtant absolument pas prédestinée à se retrouver embarquée sur ses projets au long cours. A la fin des années 80, elle débarque à Port-la-Forêt “pour se reconstruire”, elle n’en dira pas plus. Elle travaille d’abord pour Nautisme en Finistère, “une expérience merveilleuse”, qui va lui permettre de mettre en avant sa capacité à monter des projets et son sens de l'humain.


    Dans le même temps, elle devient la compagne de Jean Le Cam, sans pour autant être une fan de voile et de course au large, confiant : “Je ne sais pas si j’ai vraiment une histoire d’amour avec la mer et les bateaux.” Ce qui ne l’empêche pas d’accompagner ce dernier dans ses aventures maritimes, tournées depuis maintenant vingt ans autour du Vendée Globe. Elle trouve aussi le temps de monter son restaurant, Le Kinawa, à quelques mètres du pôle Finistère de Port-la-Forêt, dont Jean est un pilier. ”Au départ, je devais faire des plats pour que les marins les emportent en mer, finalement, c’est devenu un restaurant. J’ai repris des études, car ça ne s’invente pas”.


    Tout en faisant tourner la boutique, Anne Le Cam vit de l’intérieur les courses et les tours du monde de son mari, l’aide dans la recherche de sponsors, le porte quand il est en mer et… soigne son cancer du sein. Ça fait beaucoup. “Je pense que nous les femmes, on a une énergie assez considérable”, explique-t-elle. Lors de la dernière campagne de Vendée Globe de Jean, elle était chef du projet, cravachant aux côtés de son marin de mari pour que le projet voie le jour. “Etre au départ était déjà une sacrée victoire”.


    Quand il est en mer, elle prend son rythme - “Je suis un peu libre, je fais ma vie” sourit-elle - mais toujours à l’affût d’un appel et présente s’il a besoin de parler. “Quand il y a eu l’accident de Kevin (Escoffier), je l’ai eu en pleurs, il pensait qu’il ne le retrouverait pas, et puis Kevin est monté à bord, ça a été les montagnes russes de l’émotion.” Ces derniers temps, même si elle n’est jamais très loin du chantier dans lequel Jean construit son nouveau bateau, Anne a décidé de prendre un peu de recul, parce  qu’elle aimerait ouvrir un nouveau chapitre en s’adonnant à un rêve de toujours : écrire. 


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.


    Diffusé le 24 mai 2023

    Post production :  Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Caroline Muller, le plein d'énergie

    Caroline Muller, le plein d'énergie

    Caroline Muller est depuis 26 ans une figure connue et reconnue dans monde de la voile, son métier : la communication. Pourtant, sa double maîtrise de droit public et pénal ne la prédestinait pas vraiment à arpenter les pontons. "Ça part d’un échec, j’ai raté le barreau d’un rien et derrière, j’ai eu la chance de faire des rencontres, j’ai découvert un univers dans lequel j’ai plongé aux côtés de gens fabuleux."


    La première est avec Laurent Bourgnon et sa bande de copains suisses pour la Route du Rhum 1998, suivront Philippe Facque, ancien navigateur et surtout créateur du circuit Orma, “hyper visionnaire”, Franck Cammas, Roland Jourdain, Marc Guillemot, Mike Horn ou Ellen MacArthur, qu’elle accompagnera lors de son record du tour du monde en solitaire en 2005. "L’arrivée, quel bonheur ! C’étaient aussi des moments de stress et d’intensité professionnelle parce qu’il ne fallait pas décevoir les nombreux journalistes venus l’accueillir, c’était dingue, on a vécu un tunnel médiatique complètement fou."


    Pendant dix ans, Caroline Muller a formé un tandem de choc avec Vincent Borde au sein de l’agence Welcome On Board, en charge notamment de la communication de Groupama et de Franck Cammas, dont elle dit : "Il a un degré d’exigence et une curiosité incroyables et une force de boulot hors du commun, vous ne pouvez que progresser à ses côtés."


    La collaboration durera jusqu’à la Coupe de l’America en 2017, "une autre dimension, très internationale, le graal, c’est différent de notre milieu de la course au large très français". « Caro », comme on surnomme dans le milieu cette femme énergique, s'occupe ensuite de Yannick Bestaven en vue du Vendée Globe 2020-21, que le skipper de Maître CoQ remporte, nouvelle effervescence médiatique à la clé pour sa communicante.


    Si l’aventure se poursuit avec ce dernier, avec dans le viseur le prochain Vendée Globe, Caroline Muller a pris en charge récemment la communication d’Orient Express Racing Team, le défi français pour la 37e Coupe de l’America, qui s'alignera également sur la Youth et la Women America’s Cup, une grande première pour l’épreuve féminine. Ce qui lui fait dire : "Être au commencement d’une équipe, c’est fantastique, ce sont des femmes inspirantes, qui donnent vraiment envie de se défoncer pour elles." 


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft .


    Diffusé le 10 mai 2023

    Post production :  Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Anne-Claire Le Berre, multi-cartes

    Anne-Claire Le Berre, multi-cartes

    Régatière, ingénieure, architecte, responsable technique, ministe, figariste, maman, Anne-Claire Le Berre est tout ça à la fois, plutôt du genre à vouloir sortir de sa zone de confort. A 41 ans, après avoir notamment enchaîné trois préparations olympiques et été une des rares femmes à intégrer le bureau d’études d’une équipe Imoca, celle d’Initiatives Cœur, dont elle est ensuite devenue directrice technique, elle a décidé de vivre sa passion à fond et de devenir navigatrice professionnelle. 


    « Ce n’est pas une décision qui s’est prise sur un coup de tête, surtout quand on a deux enfants », confie celle qui, au fil de ses différentes expériences, a pu se rendre compte de la difficulté, parfois, pour les femmes de s’imposer dans la voile. « L’accès au haut niveau et au professionnalisme est difficile depuis longtemps, parce qu’elles sont peu nombreuses et que les bateaux sont de plus en plus physiques. Et pendant longtemps, les places dans les équipages étaient réservées aux hommes parce qu’on ne considérait que le physique et pas le reste. » 


    Lentement mais sûrement, les mentalités évoluent cependant : « Avec toutes les courses mixtes qui sont mises en place, il y a beaucoup d’opportunités données aux navigantes par les organisateurs de course qui imposent la mixité, je trouve ça très bien. » Ce qui est le cas de la Transat Paprec, dont Anne-Claire prend le départ le dimanche 30 avril aux côtés de Gaston Morvan. 


    Quand on lui a aussi parlé maternité et sport de haut niveau et que le sujet Clarisse Crémer est venu dans la conversation, l’ancienne spécialiste de match-racing a fait part de son expérience : « Sur le circuit féminin de match-racing, la solution a été trouvée il y a très longtemps : geler les points pendant 12 mois le temps des grossesses, pour que les femmes enceintes ne soient pas pénalisées. Il y avait même des femmes qui venaient avec leurs enfants et qui les allaitaient entre deux matchs ! La course au large en France n’a jamais été vraiment confrontée au sujet, mais aujourd’hui, les solutions vont être trouvées, elles ne sont pas très compliquées à mettre en œuvre. »


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.


    Diffusé le 26 avril 2023

    Post production :  Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Charlotte Yven, "Chacha" la terrible

    Charlotte Yven, "Chacha" la terrible

    Charlotte Yven connaît tous les cailloux de la baie de Morlaix et pour cause, c’est là qu’elle a découvert la voile, sur le bateau familial, mais également en Optimist, avant de passer au Laser puis au match-race… A 17 ans, elle décroche un titre de vice-championne du monde de 420 au Japon, “un souvenir incroyable”, elle enchaîne ensuite avec le 470 et une préparation olympique en vue des Jeux de Tokyo. Qui sonne la fin de son parcours en voile légère : “Quand on a appris que le 470 passait mixte pour les Jeux de Paris, je me suis vraiment posé la question, il fallait repartir avec un garçon, en soi ce n’était pas un problème, parce que le côté mixte m’a toujours plu, mais il y avait aussi cette envie de faire du large.”


    Il faut dire que dans sa chambre d’adolescente, il y avait des posters de stars de la voile, “le plus grand, c’était celui de Sam Davies à bord de Roxy pour le Vendée Globe, mais il y avait aussi Michel Desjoyeaux, Armel Le Cléac’h…” En parallèle de ses études d’ingénieur à l’Insa, elle saisit dès lors toutes les opportunités de découvrir le large et se présente à toutes les sélections possibles. Avec succès, puisque la Finistérienne intègre le Team Vendée Formation. “C’était une sélection mixte, j’étais la seule femme, mais ça ne m’a pas dérangée ; que ce soit dans les études ou dans mon sport, j’ai souvent été entourée d’hommes.”


    Deux saisons sur le circuit Figaro Beneteau plus tard, Charlotte Yven postule à la sélection Skipper Macif, pour la première fois 100% féminine, qu’elle remporte en octobre 2022. “Nous étions six finalistes, j’avais préparé cette sélection, je m’étais renseignée sur les épreuves, j’avais surtout bien bossé mon grand oral final. J’étais vraiment super contente d’être choisie, c’est exactement ce qu’il me fallait pour continuer mon parcours, c’est une énorme opportunité.”

    Déterminée mais sans pour autant être du genre à brûler les étapes, la Morlaisienne ne cache pas, à 26 ans, avoir plein de rêves et d’envies : “The Ocean Race, par exemple, est une course à laquelle j’adorerais participer, je trouve le format génial… Bien sûr, il y a aussi le Vendée Globe dans un coin de ma tête mais avant, j’ai encore beaucoup à apprendre.”

    Fin avril, elle prendra ainsi, aux côtés de Loïs Berrehar, Skipper Macif 2022, le départ de sa première traversée de l’Atlantique, la Transat Paprec, passée en double mixte. “C’est bien qu’il y ait des quotas, parce que c’est un cercle vertueux qui va ouvrir plus de portes aux femmes et permettre à celles qui sont très talentueuses de s’exprimer”, commente-t-elle. 


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.


    Diffusé le 12 avril 2023

    Post production :  Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Élise Bakhoum, la quête de la perfection

    Élise Bakhoum, la quête de la perfection

    Elle fait partie de ces personnes de l’ombre qui vous apportent la lumière. Ce qui la caractérise ? Son sourire communicatif, la dextérité de ses mains et son petit côté MacGyver. A 40 ans, « enfin pas tout à fait, 39 exactement », Elise Bakhoum a déjà 20 ans de carrière derrière elle et quel parcours ! 


    L’école, ce n’était pas tellement son truc et c’est en déambulant avec une amie dans les allées du Salon Nautique de Paris – où elle habitait à l’époque - qu’elle a une révélation : « On est passées devant le stand du Chasse-Marée et on s’est dit : on va fabriquer un bateau, on a acheté des plans ». Et elle va apprendre, à lire les plans, à les comprendre. Elle a alors 16 ans. Elise rentre chez elle et déclare : « Je vais apprendre à fabriquer de bateaux », sa mère l’encourage. « Ce sera le premier jour du reste de ma vie ». 


    Elise se forme aux métiers du bois, puis au matelotage, apprend au contact des meilleurs et, à 23 ans, monte sa petite entreprise. Elle devient gréeuse professionnelle et évolue dans un monde éminemment masculin, mais « à aucun moment, au début du moins, je n’ai senti qu’être une femme faisait une différence ; à la limite ils étaient intrigués et voyaient que j’étais là pour apprendre, que j’en voulais ». Ce monde aussi un peu rustre, « où on fait pas de chichi », lui va bien. 


    Elise Bakhoum va traverser le monde de la course au large, se créant les opportunités :  Mini, Orma, Multi50, France, Nouvelle-Zélande, et jusqu’à la Coupe de l’America en 2017 avec Franck Cammas où elle sera responsable de l’aile.  « Quel que soit le support, j’ai toujours voulu et tout mis en œuvre pour que ce soit le plus parfait possible. Mon angoisse, c’est qu’il puisse y avoir une casse à cause de quelque chose que j’aurais mal fait, alors vraiment je ne laisse rien au hasard. » 


    Elle vit aussi l’aventure du Vendée Globe, avec Jean-Pierre Dick en 2004, puis Charlie Dalin en 2021, et aujourd’hui auprès de Jérémie Beyou. « Quand il m’a dit que c’est moi qu’il voulait dans son équipe, ça a été un moment fort, je me suis dit que c’était la récompense de 20 ans de travail. » Au sein du Charal Sailing Team, elle est responsable de tout le pont : « Je voulais que Jérémie le dise bien à toute son équipe, que ce soit clair et OK pour tout le monde, que moi, une femme, serait responsable. » 


    Forte de son parcours, de ses rencontres, de son franc-parler, Elise Bakhoun fait d’ailleurs tout pour intégrer et amener plus de femmes dans son monde à elle, celui de la construction de bateau. Regarder ses mains, c’est imaginer un peu sa vie. L’écouter, c’est mieux la comprendre.


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 29 mars 2023.

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Marine Derrien, polyvalente et bosseuse

    Marine Derrien, polyvalente et bosseuse

    « A la maison, on avait le droit à la télé pour regarder du sport. » Voilà comment, enfant, Marine Derrien s’est prise de passion pour le sport, au point, confie-t-elle, d’avoir « tout fait pour être dans les coulisses ». Avec réussite, puisque, à 38 ans, elle peut se targuer d’un parcours riche et varié, tant en France qu’à l’étranger.


    Diplômée de commerce international, elle effectue ainsi son premier stage outre-Manche auprès du tandem constitué d’Ellen Mac Arthur et de Mark Turner, deux personnalités qui vont la marquer pour toujours. « Ellen a été un modèle, elle ne se posait pas de question et mettait tout en œuvre pour réussir ce qu’elle avait décidé, Mark, c’est mon mentor. »


    Ce dernier l’embauche comme responsable logistique sur les Extreme Sailing Series, elle passe ensuite par Luna Rossa sur la Coupe de l’America 2013 à San Francisco, puis devient bras droit de Bruno Dubois au sein de l’équipe Dongfeng Race Team, engagé sur la Volvo Ocean Race 2013-2014. « Un des souvenirs les plus forts de toute ma carrière restera le démâtage du bateau et tout ce qu’il a fallu mettre en œuvre pour que l’équipe puisse repartir ensuite. »


    Marine Derrien revient ensuite en France, directrice des opérations événementielles pour OC Sport Pen Duick, oeuvrant sur des courses comme la Solitaire du Figaro ou la Route du Rhum : « Le retour a été rude ; à l’étranger, je n’avais jamais ressenti que le fait d’être une femme puisse être une entrave, on me choisissait pour ce que je savais faire, en France, c’était différent. » Elle prend un nouveau virage en 2020, choisissant de réintégrer des équipes professionnelles.


    D’abord au sein de TR Racing, la structure de Thomas Ruyant, sur le Vendée Globe 2020, ensuite, depuis mai 2021, en tant que team manager de Holcim PRB, l’équipe de Kevin Escoffier, actuellement en tête de The Ocean Race. Là encore, elle a dû s’imposer : « Au départ, il a fallu assoir mon autorité au sein de l’équipe et autour, bien faire comprendre que c’était moi le chef. » Avant d’ajouter : « Je pense que j’apporte de la rondeur, j’aime mener une équipe dans la bienveillance. »


    Marine Derrien estime pour finir que si la féminisation a progressé dans l’univers de la voile de compétition, « il faut des femmes à des postes à grosses responsabilités ! » 


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 15 mars 2023.

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Alexia Barrier, la fonceuse

    Alexia Barrier, la fonceuse

    Surtout ne pas se fier aux apparences : derrière son petit gabarit, Alexia Barrier cache une détermination et une passion pour la voile qui vous emportent facilement. Pourtant au début, son truc, c’est le basket, et son rêve, la WNBA, la ligue nord-américaine. N’ayant pas le physique de l’emploi, elle doit y renoncer, "une énorme déception", pour celle qui reste alors persuadée que son avenir, "c’est le sport de haut niveau ou rien". 


    Et c’est en regardant le Vendée Globe à la télé, que la voile entre dans sa vie. "De ce jour, je n’ai plus rien lâché", confie Alexia qui, dans le sud de la France, saisit dès lors chaque opportunité de naviguer. Et si elle ne suit pas le parcours classique d’une apprentie navigatrice, elle ajoute : "Je trace ma route et je pense être sur le bon chemin, même si peut-être ce n’est pas le plus court." 


    Une route qui va lui faire croiser celle de grands noms, dont Florence Arthaud, une véritable inspiration, "une femme libre sans compromis", ou la légende de la Coupe de l’America, Dennis Conner. Et puis à force d’abnégation et de démarches, elle parvient en novembre 2020 à réaliser son rêve en prenant le départ de son premier Vendée Globe, qu’elle termine après 111 jours de mer. 


    Sans sponsor pour le suivant, la Niçoise décide de lancer The Famous Project, projet de Trophée Jules Verne avec un équipage 100% féminin, et de marcher ainsi sur les traces de la mythique Tracy Edwards, qui avait tenté pareil défi en 1998. "Il y a eu tellement peu d’opportunité pour les femmes auparavant que pour moi, il était inenvisageable que je laisse une place à un garçon sur le bateau ; ça suffit !"


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 1 mars 2023. 

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Elodie Bonafous, la guerrière

    Elodie Bonafous, la guerrière

    C’était chanteuse comme Lorie ou navigatrice comme Ellen Mac Arthur ! Voilà l’avenir que s’était imaginé, toute petite, Elodie Bonafous au milieu des posters de ses idoles sur les murs de sa chambre. Pour ce qui est de la voile, elle a mordu dedans dès son plus jeune âge : “Quand le vent était fort, mon père se disait qu’il n’allait pas m’emmener naviguer, mais moi, j’allais chercher mes bottes et mon ciré et je me cachais dans la coffre de sa voiture.”


    Au lycée à Brest, elle combine études et 420 sans cependant “trouver une équipière qui ait la même motivation”, ce qui la pousse à se tourner vers l’équipage. J80, match-race, elle fédère autour d’elle des équipages entièrement féminins et devient championne du monde universitaire. Elle décroche son Master 2 Activité physique adaptée et santé et commence à travailler dans un Ehpad. Mais l’appel de la mer, et plus particulièrement du Figaro reprend le dessus : “Je suivais à fond la Solitaire du Figaro en 2019, je me suis dit que ma place était sur l’eau et j’ai quitté mon travail.”


    Ça tombe bien, puisqu’au même moment, la filière de formation Bretagne-Crédit Mutuel de Bretagne, qui a vu éclore les Cammas, Le Cléac’h, Gabart et autres, crée une voie spécifique pour les femmes. Elodie Bonafous met tous les moyens de son côté pour se préparer et remporte la sélection, devenant la première skipper Bretagne-CMB Océane. Première Solitaire en 2020 à 24 ans (25e), deuxième l’année suivante, avec une 12e place à la clé, ce qui lui permet d’attirer l’attention du groupe Quéguiner qui la choisit pour succéder à Tanguy Le Turquais. “Mon sponsor ne m’a pas choisie parce que j’étais une femme, mais plutôt parce que j’avais prouvé ma volonté et mes capacités sur l’eau.”


    Et il ne le regrette pas, puisque sur la Solitaire 2022, la navigatrice de la baie de Morlaix devient la deuxième femme de l’histoire - et première Française - à monter sur un podium d’étape. Elle reçoit aussi le prix de la combativité, ce qui sied plutôt bien à celle qui se définit comme “une guerrière” quand elle est sur l’eau. Si elle se pose des questions sur le bien fondé des quotas qui, sur certaines courses, imposent des femmes à bord, Elodie Bonafous reconnaît que “ça permet d’ouvrir des portes, ça m’en a ouvert une incroyable avec la filière Océane”.

    A 27 ans, elle entame sa quatrième saison en Figaro avec des objectifs précis : finir dans le top 5 des grandes compétitions de l'année, la Transat Paprec en double mixte, qu’elle courra avec Martin Le Pape, et la Solitaire du Figaro. Avec, plus loin, dans un coin de la tête le Vendée Globe 2028. Histoire de marcher sur les traces de celle dont le poster ornait les murs de sa chambre d’enfant… 


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 15 février 2023. 

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Marie Riou, comme un air de pionnière

    Marie Riou, comme un air de pionnière

    A 42 ans, Marie Riou a un palmarès et une expérience à en faire pâlir plus d’un. Deux participations aux Jeux olympiques, quatre titres de championne du monde de Nacra 17 avec Billy Besson et une victoire sur la Volvo Ocean Race avec Dongfeng Race Team aux côtés de Charles Caudrelier en 2017-2018. Ce qui lui a valu le titre prestigieux, et rare pour une Française, de meilleure navigatrice du monde en 2018, partagée avec la Néerlandaise Caroljin Brouwer, également de l’aventure. “Une incroyable reconnaissance”, confie celle qui a bénéficié des quotas de femmes à bord imposés par l’organisateur pour participer à la course autour du monde. Ce qui lui fait dire : “Ça m’a permis de faire des choses extraordinaires, mais en réalité, ça ne devrait pas exister ! Ça devrait être naturel d’avoir des femmes à bord.”.


    Dans la foulée de la Volvo, Marie Riou est devenue la première femme à avoir un poste clé en SailGP, recrutée dès la première saison, en 2019, comme régleuse de vol du F50 français, et ce bien avant que les navigatrices ne deviennent “obligatoires” sur le circuit. Elle en garde un souvenir fort, sans pour autant s’être sentie comme un “ovni” dans un univers jusqu’alors masculin : “C’est vrai que j’étais la seule femme, mais on se connaissait tous, car on s’était tous plus ou moins croisés sur les compétitions de voile olympique ; homme ou femme sur ces postes clés de pilote, de régleur d’aile ou de vol, c’est la même chose. C’est bien aujourd’hui que les femmes soient à bord, ça va dans le bon sens ”.


    En 2021, Amélie Grassi fait appel à la Brestoise pour sa première Transat Jacques Vabre en Class40, exercice auquel elle a pris goût, au point qu'elle se verrait bien remettre ça, mais en Imoca… Avis aux amateurs ! En septembre dernier, elle est devenue maman d’une petite fille et reconnaît que “la question de la maternité est un sujet pour les femmes actives en général et pour les sportives de haut niveau en particulier”. Si elle prend le temps de pouponner, Marie Riou est déjà investie dans The Famous Project d’Alexia Barrier, dont l'objectif est le Trophée Jules Verne en 2025 avec un équipage 100% féminin. Ce qui l’amène à se poser quelques questions : “Je me demande comment ça va être quand je vais laisser ma petite trois semaines, mais ce qui est sûr, c’est que j’ai vraiment envie de naviguer, j’ai encore plein d’envies.” 


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 1er février 2023. 

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Hélène Noesmoen, atout olympique

    Hélène Noesmoen, atout olympique

    A tout juste 30 ans, Hélène Noesmoen peut se targuer d’avoir un palmarès déjà long comme le bras, au point d’être considérée comme une grande chance de médaille et même de titre pour les prochains Jeux olympiques de Paris 2024. « Je n’aime pas trop me présenter avec des lignes de résultats, je préfère parler d’histoires humaines, qui me ressemblent », commente pourtant celle qui, enfant, s’est, passionnée pour le Vendée Globe, dont elle ne ratait ni les départs ni les arrivées chez elle, aux Sables d’Olonne. « Du premier au dernier on allait tous les voir, sur nos vélos le long du chenal. Quand on est Sablais, le Vendée Globe, c’est quelque chose. »


    Emerveillée par ces aventuriers qui s’élancent à l’assaut du tour du monde, elle l’est particulièrement par les navigatrices : « Je me souviens de l’arrivée d’Ellen MacArthur et de celle, de nuit, de nuit, de Sam Davies, j’étais fascinée et évidemment, ça m’a inspirée. » Mais son histoire avec la navigation va débuter sur la planche à voile familiale, initiée par un papa champion du monde et d’Europe qui avait « fabriqué pour moi un petit gréement tout léger avec une canne à pêche ».


    La jeune Hélène Noesmoen mord à l’hameçon pour se lancer en sport/études. « On s’entraînait avec les garçons, c’était motivant parce qu’on essayait toujours de les dépasser, j’ai toujours aimé m’entraîner avec les hommes, ils nous tirent vers le haut. » Viennent ensuite des études d’ingénieur en parallèle de ses entrainements au pôle de Brest et les premiers titres - championne du monde et d’Europe junior, victoire en Coupe du monde  – sur le désormais ancien support olympique, la RS:X.

    Non retenue pour les Jeux de Tokyo, elle anticipe le passage à l’iQFoil, planche à foil retenue pour les Jeux de Paris, plus adaptée à ses qualités physiques. La preuve : très vite, la Sablaise rafle tout, ou presque : triple championne d’Europe de 2020 à 2022, championne du monde en 2021, elle devient la référence mondiale de la discipline.


    Parallèlement, elle est une des premières femmes à monter sur le F50 de l’équipe de France de SailGP, dans le cadre du programme ouvrant l’accès de ce circuit à des navigatrices. « C’est vraiment bien, ça permet aux femmes d’avoir des opportunités, même si on aimerait avoir des rôles encore plus importants à bord », commente-t-elle en souriant. C’est l’hiver, entre sa préparation physique et ses navigations en vue du rendez-vous crucial de 2023, le test-event cet été à Marseille, Hélène Noesmoen a pris le temps de revenir sur son parcours et son quotidien pour ce 8e épisode de Navigantes.


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 18 janvier 2023. 

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    [REDIFFUSION] - Charline Picon, deux médailles olympiques, un enfant et toujours l'esprit de compétition

    [REDIFFUSION]  - Charline Picon, deux médailles olympiques, un enfant et toujours l'esprit de compétition

    En cette première semaine de 2023, TIP & SHAFT vous propose d’écouter ou de ré-écouter le 2e épisode de NAVIGANTES le plus suivis en 2022. Votre podcast revient dans son format habituel le 18 janvier. D’ici là, toute l’équipe de Tip & Shaft vous souhaite une très bonne année 2023.


    Rien ne la prédestinait à devenir la championne qu’elle est. Ses parents ne sont pas franchement des « voileux » et ce n’est qu’au hasard d’un manque de bateaux dans le club où elle se rend petite, qu’elle doit sa rencontre avec la planche à voile.

    Très vite, Cédric Leroy, qui deviendra son entraîneur, et Maxime Frouin, du centre régional à La Rochelle, vont la prendre sous leurs ailes. Elle sera la petite sœur, celle qu’ils vont emmener naviguer partout ; peu importe qu’elle soit plus jeune et femme, elle fera comme eux.


    Et ce qui frappe chez elle c’est d’ailleurs cet esprit ultra déterminé autant que son corps d’athlète, presque frêle, dont on ne soupçonne pas la force dont il est capable. Elle ira loin. Au sommet.


    Après son titre olympique de Rio, elle devient maman et sans doute une des premières dans le milieu de la voile à vouloir mener de front une carrière d’athlète de haut niveau et sa vie de mère de famille.


    Sa médaille d’argent à Tokyo, 4 ans plus tard, force le respect et inspire : oui ces deux vies faites de voyages, d'entraînements, de séparations, de retrouvailles et d’intenses émotions, sont compatibles.


    A 37 ans, Charline Picon nous raconte son quotidien à 100 à l’heure. La première année de sa fille emmenée sur les parkings des championnats, son compagnon toujours présent pour assumer les absences, pierre indispensable à l’édifice de sa réussite. Son centre de Kiné pensé et monté avec son homme, aussi… Les valeurs qu’elle veut transmettre à sa fille, Lou, en lui montrant l’exemple : non, même quand on est femme, il ne faut pas se donner de limites.


    Et comme elle est encore animée par le feu sacré de la compétition, elle les repousse, les limites, en repartant de zéro sur un nouveau support olympique : le 49er FX.

    Et pourquoi pas aller représenter la France aux Jeux de Paris ?

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Première diffusion le 20 septembre 2022

    Rediffusé le 4 janvier 2023

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    [REDIFFUSION] - Sam Davies, navigatrice solidaire, "à sa place sur la ligne de départ"

    [REDIFFUSION]  - Sam Davies, navigatrice solidaire, "à sa place sur la ligne de départ"

    En cette fin d’année TIP & SHAFT vous propose d’écouter ou de ré-écouter les 2 épisodes de NAVIGANTES les plus suivis en 2022. Votre podcast revient dans son format habituel le 18 janvier, toute l’équipe de Tip & Shaft vous souhaite, avec quelques jours d’avance, une très bonne année 2023.


    Si la voile est un atavisme familial chez Samantha Davies, elle se voyait plutôt imaginer ou construire les bateaux, pas franchement naviguer dessus : « Je ne me sentais pas capable ». 


    Et puis un jour Tracy Edwards monte un équipage pour aller défier le chrono autour du monde ; exclusivement des femmes. L’emblématique skippeuse britannique, la seule, alors, à avoir mené un bateau entièrement féminin dans la Whitbread, envisage de faire ce Trophée Jules Verne sur l’ancien Enza de Peter Blake. Samantha Davies répond à l’appel : comment passer à côté de son héroïne et de ce bateau mythique ? « J’étais la moins expérimentée, j’y allais avec des étoiles dans les yeux, cette skippeuse, sur ce bateau… Il y avait peu de navigatrices et finalement ça a été une chance pour moi, j’ai été prise ».


    Ça lui a donné SA chance ; nous sommes en 1998. De cette expérience Sam Davies apprend la peur en mer, la navigation autour du monde, la déception d’une avarie qui fiche tout en l’air, la joie d’avoir été sur les temps du record d’Olivier de Kersauson qui fera taire ceux qui les prenaient pour des folles, s’inspire de Tracy Edwards en meneuse de troupe… Elle sera navigatrice.


    Dix ans après, premier Vendée Globe, elles sont deux femmes sur la ligne de départ « ça ne m’a jamais fait me poser de questions, je me sens à ma place, c’est quand on me le fait remarquer que je me dis : ah oui peut-être que ce n’est pas tout à fait normal qu’il y ait si peu de filles »… elle terminera 4e, meilleure performance d’une femme après Ellen Mac Arthur, 2e en 2000.


    Elle nous raconte cette période plus difficile, où elle perd son sponsor après ce Vendée qui s’avèrera être un moment heureux : elle tombe enceinte « C’était finalement le meilleur moment. Après… il faut gérer aussi car il y a un moment où ton ventre ne rentre plus dans ta salopette de nav’ ».


    Elle répond simplement « non » à la question : as-tu changé ta façon de naviguer une fois devenue maman ? « Je ne suis pas quelqu’un qui prend des risques ». Elle nous raconte la force et l’importance de son entourage pour mener une telle carrière et gérer le quotidien. Comment elle implique son fils dans sa vie de skippeuse.


    A 48 ans, Samantha est même « la maman » au sein de la classe imoca pour les femmes « j’ai créé un groupe whatsapp pour qu’on échange entre filles ». Elle ne sait que dire des quotas mais se pose la question d’un trophée de la meilleure femme dans des courses comme la Solitaire du Figaro ou le Vendée Globe - tellement dures physiquement.


    Elle témoigne d’autre chose, aussi : la grande solidarité féminine qui existe dans la course au large et les avancées que ce sport est en train de réaliser pour plus d’équité.

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Première diffusion le 5 octobre 2022

    Rediffusé le 28 décembre 2022

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Anne Combier, femme à l’écoute

    Anne Combier, femme à l’écoute

    A 19 ans, elle voulait goûter l’immensité du Sahara, c’est finalement celle de l’océan qu’elle va découvrir avec Florence Arthaud. Elle n’y connaissait rien, elle apprendra tant aux côtés de celle qui allait devenir la première femme à remporter la Route du Rhum, en 1990.


    La voile va aussi la remettre sur le chemin des études, « parce que mes parents n’étaient pas tellement d’accord avec mes envies d’aventures » - et sur celui de l’olympisme aussi. Elle préparera les Jeux de Séoul mais ne sera pas sélectionnée, pas grave elle va faire autre chose de cette « non sélection ». Thierry Peponnet futur champion olympique en 470 va venir la chercher pour l’aider à gérer son projet : il fera tout sur l’eau, elle fera tout à terre. Elle précise: « Mais je lui ai dit : que les choses soient bien claires, je ne suis pas là pour être ta secrétaire ! »


    Anne Combier allait inventer le concept de team manager dans la voile. En parallèle de sa carrière sportive - elle sera championne du monde de J22 à La Rochelle avec Christine Briand et son équipage en 1994 - Anne se met à porter le projet des autres et va nouer des amitiés pour la vie.


    Elle sera aux côtés de Catherine Chabaud pour son premier Vendée Globe, un tour du monde que la navigatrice sera la première femme à boucler : « J’ai vécu le tour du monde de Catherine à terre pendant 140 jours non stop, c’est quasiment 5 mois. A l’époque ça n’avait rien à voir, il fallait savoir tout faire quand on était team manager, aujourd’hui il y a des équipes techniques, des boat captains, avant ce n’était pas le cas. »


    On viendra la chercher, souvent : « J’ai un principe je laisse les gens venir me chercher comme ça je suis sûre qu’ils veulent vraiment travailler avec moi ». C’est elle, ainsi, qui porte le projet de Yannick Bestaven depuis plusieurs années, elle qui a vécu avec sa casquette de team manager l’incroyable victoire dans le Vendée Globe 2020-21.


    Quand on lui parle de la place des femmes dans la voile la réponse fuse : « J’ai toujours pensé qu’elles avaient entièrement leur place, que ce soit en mer ou dans les équipes à terre. De part mon caractère je ne me suis jamais posée la question de savoir si c’était un souci d’être une femme ».


    Mais elle se réjouit de constater qu’elles sont de plus en plus nombreuses même si « devoir parler ou imposer la parité n’est pas “normal” mais c’est nécessaire » ; heureuse aussi de constater que dans la classe Imoca on comptait 20 team managers femmes sur 38 bateaux au départ de la dernière Route du Rhum. Elle nous explique aussi ce qu’elles peuvent apporter de différents au sein d’une équipe.


    A la solidarité féminine, elle préfère la solidarité des gens de mer : « La voile c’est une histoire de solidarité ». Si à son poste il faut avoir l’œil sur tout telle une « tour de contrôle » c’est l’écoute qui est importante et elle sait faire. Logiquement, on a adoré l’écouter.


    Anne Combier, femme pilier de la voile tricolore, est l’invitée du dernier épisode de l’année 2022 de Navigantes, et comme cadeau de Noël, elle nous livre même une petite info concernant la prochaine Transat Jacques Vabre.

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 14 décembre 2022

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Camille Lecointre, femme d’équilibre

    Camille Lecointre, femme d’équilibre

    Un récent sondage indique que 61% des femmes athlètes de haut niveau estiment qu’il est difficile de continuer leur carrière sportive après être devenues mères… "Je pense qu’elles se mettent des freins avant même d’être enceintes, à cause de la logistique notamment", commente à ce propos l'invitée de ce 6e épisode de Navigantes, qui, elle, a décidé de concilier les deux.


    A 37 ans, Camille Lecointre dispose d'un des plus beaux palmarès de la voile olympique française : double médaillée de bronze de 470 aux Jeux de Rio avec Hélène Defrance puis de Tokyo en 470 avec Aloïse Retornaz, championne du monde, triple championne d’Europe, 4e des Jeux de Londres avec Mathilde Géron. Elle est aussi maman de deux enfants, nés entre deux échéances olympiques.


    Après la naissance de sa fille au printemps 2022, la Normande d'origine a réussi l'exploit de décrocher une médaille de bronze pour sa première grande compétition internationale au championnat du monde disputé en octobre en Israël avec son nouvel équipier, Jérémie Mion. Il lui aura fallu moins de six mois pour redevenir l'athlète et la compétitrice qu'elle était avant son arrêt et pour construire une nouvelle paire mixte - le 470 est passé à ce format après les JO de Tokyo. "Pendant ma grossesse, on a essayé de perdre le moins de temps possible, on a beaucoup travaillé à distance en prépa mentale pour apprendre à bien se connaître ; et tant que mon ventre me permettait de me pencher, j’ai bricolé sur le bateau !", sourit-elle.


    Pour mettre toutes les chances de son côté, la double médaillée olympique a quitté Brest pour s’installer à Marseille avec toute sa famille. "C’est le meilleur compromis, pour la logistique et pour partager mon temps ; le matin, je dépose les enfants à l’école ou la crèche et je pars m’entraîner, et à 16h, je peux aller les chercher. Je passe peut-être un tout petit peu moins de temps sur l’eau, mais je m’entraîne mieux." Elle reconnaît cependant que "c’est très chronophage d’organiser les déplacements, c’est un peu de la débrouille, heureusement, on a les grands-parents, mais c’est quand même un sujet !" Toujours est-il que la championne a trouvé un équilibre parce qu’elle a la flamme, encore… ce rêve de décrocher sa qualification pour ses 4e Jeux, avec l’ambition d’aller chercher l’or sur le plan d’eau marseillais qui accueillera les épreuves de voile des JO de Paris 2024.

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 30 novembre 2022

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Justine Mettraux, navigatrice engagée

    Justine Mettraux, navigatrice engagée

    Justine Mettraux est une femme engagée. D’abord engagée dans ses projets et dans la recherche de la performance. Sa progression parle pour elle : première femme sur la deuxième marche du podium de la Mini Transat (2013), elle enchaîne quatre participations à la Solitaire du Figaro, avec une 7e place à la clé en 2017, deux à la Volvo Ocean Race, des courses en Class40 et Imoca, et prendra le départ du prochain Vendée Globe pour la première fois.


    Engagée, la skipper de Teamwork l’est aussi en faveur de la mixité et de la cause des femmes de la course au large. Elle fait partie des premières à avoir porté en France le Magenta Project, association anglo-saxonne qui a pour but d’aider les navigatrices à faire leur place dans le monde de la voile. Elle a été mentor de jeunes navigatrices espagnoles et italiennes dans ce large réseau mondial qui se met en place. « La sororité, c’est primordial », estime-t-elle.


    A 36 ans, Justine Mettraux, polyvalente et très talentueuse, a longtemps été l’équipière idéale, celle qu’on allait chercher – et c’est encore le cas puisqu’elle fera partie de l’équipage américain 11th Hour Racing Team sur la prochaine Ocean Race -, mais aujourd’hui, elle entame un parcours sur SON Imoca, Teamwork, l’ancien Charal 1 de Jérémie Beyou. « Ça arrive peut-être un peu tard dans ma carrière, mais je suis riche de toutes les expériences passées », analyse la Suissesse dans cet épisode enregistré moins d’une semaine avant le départ de sa première Route du Rhum en Imoca.


    Malgré la fatigue et un emploi du temps hyper chargé, elle a pris le temps de raconter son cheminement vers l’excellence, mais également de parler de sa famille, notamment de ses quatre frères et sœurs tous marins professionnels aujourd’hui. « On n’était pas du tout destinés à la voile… et puis on a déménagé près du lac et mon père a acheté un bateau… ». Voilà comment Justine Mettraux est devenue navigante…

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 16 novembre 2022

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Violette Dorange, précoce mais pas que…

    Violette Dorange, précoce mais pas que…

    Notre invitée va vite. A seulement 21 ans, Violette Dorange a déjà traversé la Manche et Gibraltar en Optimist, connu les honneurs des podiums internationaux en 420, participé à la Mini-Transat et deux fois à la Solitaire du Figaro. Bref, elle ne traîne pas.


    Quand on l’a rencontrée, elle venait de lâcher son Figaro 3 et partait à la fac à Rennes où elle suit des cours à l’Insa. En chemin, elle s’est arrêtée pour nous parler et se raconter à notre micro, ça tombait plutôt bien. Si elle rend son Figaro c’est qu’elle rêve maintenant de Vendée Globe. C’est l’objectif. En 2024 elle n’aura que 23 ans et serait alors la plus jeune femme à disputer ce tour du monde mythique.


    Sur son site elle écrit : « Il faut une bonne dose de volonté pour se lancer dans un projet voile lorsqu’on est une femme », forcément on a eu envie d’en savoir plus et de décortiquer avec elle cette fameuse volonté ; elle adore battre les garçons et se réjouit quand sa concurrente Elodie Bonafous devient la première française sur le podium d’une étape de la Solitaire !


    On a aussi évoqué ses femmes modèles et la force des réseaux sociaux aujourd’hui, outil incontournable de la jeune génération pour se faire connaitre : « Moi, je suis née avec YouTube ». Elle a même sa propre chaîne - « Je passe des jours à monter mes propres vidéos ; j’adore partager ce que je fais sur l’eau, je me crée aussi des souvenirs. »


    Et là, on se dit que sans doute on n’a pas fini d’entendre parler de cette jeune navigatrice à la tête bien faite et bien pleine et que des souvenirs il risque d’y en avoir beaucoup à venir.

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 2 novembre 2022

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Manon Audinet, suivre ses envies car « la vie n’est pas une ligne droite »

    Manon Audinet, suivre ses envies car «  la vie n’est pas une ligne droite »

    On avait profité du Grand Prix de SailGP de Saint-Tropez, en septembre dernier, pour lui donner rendez-vous, au milieu de la zone technique, entre les groupes électrogènes et les ailes des F50. Elle venait de faire une pointe à 99,94 km/h la veille en régate avec Quentin Delapierre et son équipage. Un nouveau record de vitesse, sur un des circuits les plus relevés de la planète, qui lui a collé un sourire indélébile sur le visage - « quel kiff » !


    Pour cette saison 3 de SailGP, le barreur Quentin Delapierre a voulu sa garde rapprochée autour de lui et s’il a appelé Kevin Peponnet pour régler l’aile, c’était aussi une évidence de recruter son équipière en Nacra 17 : Manon Audinet.


    Ensemble ils ont décroché le titre de vice-champion d’Europe en 2020, la huitième place aux JO de Tokyo. Et Manon Audinet a embarqué dans l’aventure SailGP, une compétition où, depuis l’an dernier, l’organisation a imposé la place d’une femme à bord : « C’est sûr que sans le quota nous n’aurions pas été là ».


    A 30 ans, la Rochelaise vit pleinement son rôle de tacticienne parfois même wincheuse à bord du bateau français. Elle « s’éclate » et nous explique combien le rôle des femmes à bord du F50 a considérablement évolué, et comment elle imagine l’avenir. Elle revient sur ses années avec Fabrice Denis, cet entraîneur de l’Ecole de voile rochelaise qui l’a formée pour aller au plus haut : « Je veux le remercier parce qu’il s’occupe toujours des jeunes et les pousse sans faire de distinction entre les filles et les garçons. »


    Elle nous parle du soutien de ses parents et « trouve ça génial de pouvoir vivre une vie qui ne rentre pas forcément dans les cases et de pouvoir la vivre à fond », reconnaît qu’au début, oui, il faut montrer qu’on a beau être une fille, « on est là et on en veut, même encore plus que les garçons parfois ». Manon revient sur ces années d’équipière avec Moana Vaireaux alors qu’ils étaient en préparation olympique pour Rio avec le duo magique Billy Besson-Marie Riou - quadruples champions du monde -, parle de son binôme avec Quentin Delapierre, de l’arrêt de la préparation olympique, de ce syndrome de l’imposteur qui, parfois, refait surface…


    Une vie faite de régates aux quatre coins du monde qu’elle partage avec un marin lui aussi. Elle se dit tous les jours : « Regarde la chance que tu as de faire ce que tu fais. Les émotions que le sport procure aux autres aussi ça me stimule vraiment fort ».


    Manon Audinet est l’invité de ce nouvel épisode de Navigantes

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

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