Un livre, trois lectures

La guerre entre l’Ukraine et la Russie est un événement majeur en Europe, en ce qu’elle met à mal nos principes et nos valeurs que les trois religions tentent de nous enseigner. Dans ce second volet de la discussion, les trois interlocuteurs s’interrogent sur ce que disent les Livres – Torah, Nouveau Testament et Coran – de la haine de l’autre, et de la guerre. Juifs, chrétiens et musulmans ont eu à souffrir de la détestation dont ils ont un jour fait l’objet au cours de l’histoire, il est donc intéressant de voir comment les textes l’appréhendent, justement pour mieux la transcender et l’inscrire dans une réalité à laquelle, peut-être, chacun peut être appelé à résister. 

Actualité oblige, nous parlons dans cette émission d’un sujet grave : la haine et la guerre. Nos trois religions nous enseignent l’amour du prochain, mais hélas nous devons observer aussi la réalité dans sa crudité et constater que le diable nous a joué à tous un vilain tour : il a semé la guerre et la haine en Europe. Cet événement bouscule nos habitudes, notre confort physique et notre moral sont menacés. 

Outre la mobilisation sur le plan pratique, les trois interlocuteurs comparent leurs positions doctrinales, interrogent l’humanité en tant que principe et passent en revue les valeurs qui sont actuellement mises à mal ou, paradoxalement, fleurissent et produisent des fruits positifs. 

Parlons de nos prophètes, ceux d'hier et ceux d'aujourd'hui. En effet, pour ce premier numéro de la rentrée, nous avons choisi un sujet dit "transversal". Il concerne, comme il est de tradition dans cette émission, nos trois religions, mais nous allons parler de ce sujet d'une part dans le Livre qui est le nôtre, à chacun d'entre nous, et d'autre part dans une forme d'actualisation, de ce qui se passe - ou ne se passe pas - de nos jours.

Le monde a-t-il toujours besoin de prophètes ? Ceux qui peuvent être considérés comme tels aujourd'hui, sont-ils davantage écoutés que dans l'antiquité biblique et dans le monde musulman ancien ? 

D'ailleurs, à cette époque ancienne, ils étaient parfois des conseillers politiques des princes, mais étaient-ils autant écoutés et suivis ?...

 Croyants : une minorité dans la minorité. Florence Taubmann, pasteur. Jonas Jacquelin, rabbin. Saïd Haddioui, communauté musulmane Ahmadiyya. 

Avec Florence Blondon, Jonas Jacquelin et Saïd Haddioui.

Apologétique pour notre temps : ce que nous aimons chez les autres religions. 

 Parlons d’enseignement religieux, non pas celui des écoles du monde profane, mais de l’enseignement du texte qui se fait, chez les protestants par exemple, par le biais de l’école biblique. Ce sont en général des formations dispensées par le ministre du culte, le pasteur, le rabbin, l’imam, et qui s’adresse aux jeunes afin de leur donner les bases de la religion qui leur est transmise par leurs parents.

Comment tout ceci se passe ? Quels sont les thèmes les plus courants qui y sont évoqués et dans quelle perspective ?

Quand les communautés se saisissent des problématiques du « vivre ensemble » sous le regard des textes religieux.

Le mysticisme religieux existe-t-il encore ? La faculté de théologie protestante de Genève dispense un cours, agrémenté de conférences, sur le mysticisme chrétien. Les figures mystiques sont connues, pour qui s'intéresse à ce volet de l'histoire religieuse, d'Hildegarde de Bingen en passant par Madame Guyon ou Catherine Emmerich. Albert Schweitzer a écrit quelques pages contemporaines, rejoignant des auteurs anciens comme Nicolas de Cues. Mais aujourd'hui ? En avril, la chaîne Arte diffusait une émission réalisée par Frédéric Lenoir sur quelques pratiques mystiques à travers le monde, incluant dans son propos nos trois religions. Faisons donc le point, avec nos mots à nous, sur ce que nous savons des mystiques juifs, chrétiens et musulmans d'aujourd'hui. 

L’objectif de la loi contre le séparatisme, actuellement en discussion chez les Parlementaires, est de « conforter les principes républicains ». En réalité, elle a pour objectif de lutter contre l’islamisme politique : encadrement du financement étranger d’une association culturelle, suppression du régime d’éducation à domicile, signature d’une charte d’engagement républicain… Quelle sont les réactions de nos trois religions face à ce texte et ses implications ?

Florence Blondon, temple de l’Etoile.

Jonas Jacquelin, synagogue rue Copernic.

Saïd Haddioui, communauté musulmane Ahmaddiya.

Les points de vue sont variables à propos du trait que l’on peut tracer entre science et religion, notamment en fonction des époques, des cultures et des régions; certains voient une harmonie, d’autres des domaines séparés avec peu d’interactions et d’autres encore y voient une incompatibilité et un conflit fondamental, notamment entre la foi fondée sur des croyances et la science fondée sur des faits et ouverte à la critique.

La théorie de l’évolution selon Darwin qui, globalement, nous propose un mécanisme de sélection et de mutation naturelles, ne permet pas en elle-même de déduire de manière logique que Dieu n’existe pas : en effet, ce mécanisme n’empêche pas l’existence d’un agent ayant créé ce mécanisme. Le point de vue de nos trois religions.

Florence Blondon, pasteur au Temple de l’Etoile, Jonas Jacquelin, rabbin de la synagogue rue Copernic, Saïd Haddioui, de la communauté musulmane Ahmaddiya.

Le paradis et l’enfer.

Florence Blondon, pasteur au Temple de l’Etoile.

Jonas Jacquelin, rabbin de la synagogue rue Copernic.

Saïd Haddioui, de la communauté musulmane Ahmaddiya

Les noms de Dieu dans les trois religions. Florence Blondon, pasteur au Temple de l'Etoile. Le rabbin Jonas Jacquelin, de la synagogue rue Copernic. Saïd Haddioui, de la communauté musulmane Ahmaddiya. 

Fruits et légumes, les végétaux entre Bible et Coran. 

Florence Blondon, pasteur au Temple de l’Etoile, Ann-Gaëlle Attias, du courant juif libéral et Saïd Haddioui, de la communauté musulmane Ahmaddiya 

Vie et mort de Sarah ou Saraï, épouse d’Abraham 

 Comparons les points de vue de nos 3 religions sur la question de la liberté d'expression. Le postulat est : nous avons la nécessité de vivre ensemble. Et le dilemme est le suivant : pour certains, il convient de protéger la liberté d'expression, fondement essentiel d'une société démocratique. Pour d'autres, il faut garantir la liberté de religion, également considérée comme l'une des assises d'une société démocratique. Comment nos communautés agissent-elles et réagissent-elles ? Les libertés de conscience, de religion et d'expression ont toutes la même valeur.