cinéma documentaire

Pour savoir ce qui se passe dans le monde, il n’y a pas trois milles façons de s’y prendre.
Commencez déjà par eteindre les chaînes d’infos qui brassent en boucles les mêmes faits, qui traitent chaque nouvelle à une cadence effrénée, et plongez-vous avec moi dans la 13ème édition du festival Les Ecrans du Doc.
Du 19 au 24 mars, le Toboggan de Décines projette 14 films documentaires (entourés de séances de débats, de lectures et de rencontres) vont aborder les thèmes forts de l’actualité, le conflit israélo-palestinien, la guerre en Ukraine mais aussi les secrets de famille.
Parce que c’est bien grâce à lui, au cinéma documentaire que l’on peut appréhender, comprendre ce qu’il se passe dans le monde qui nous entoure.

Ce soir au Super Nova, on retrouve Marion Sommermeyer, du festival Les Ecrans du Doc.

Il y a dix ans Régis Sauder filmait des élèves et leur professeur de français au lycée Denis Diderot dans les quartiers Nord de Marseille. A l’occasion de l’étude de La Princesse de Clèves, le roman de madame de Lafayette, les élèves évoquaient leurs rêves, leurs projets, leurs espoirs et leurs peurs.
Dix ans plus tard, le réalisateur retrouve 10 d’entre eux (8 jeunes femmes et 2 jeunes hommes) et leur professeur pour voir leur évolution, les choix qu’ils ont fait et comment la vie les a changés ou fait changer.
Il y a une grande beauté et une grande force qui se dégagent de ces parcours chargés de combats, de coups durs et de victoires. Beaucoup de thèmes sont abordés : la place du travail, la maternité, la famille, les choix amoureux, les difficultés, la faim, le rôle du quartier, celui de l’école.
Avec En nous, au cinéma le 23 mars, Régis Sauder signe un grand et beau film et offre un beau portrait de jeunes gens d’aujourd’hui, humain et politique.

Avec Un peuple,  Emmanuel Gras montre ce que fut le mouvement des gilets jaunes de  Chartres. Pendant 5 mois (décembre 2018-avril 2019), il a suivi la lutte  principale et ses protagonistes de Chartres à Paris. Un peuple  permet de découvrir ce mouvement populaire inédit au plus près de ses  acteurs, sur les ronds-points, dans leurs actions et au cœur des  manifestations, mais aussi de constater la réponse des représentants du  peuple. Questionner son réalisateur permet, avec du  recul, de mieux comprendre la révolte des gilets jaunes et ce qu’elle  dit des inégalités et de la précarité en France.

Le 10 juin 1968, des étudiants en cinéma filment la reprise du travail aux usines Wonder de Saint-Ouen. Une jeune ouvrière dit qu’elle ne rentrera pas. En 1995, la recherche de cette femme prend le tour d’une enquête quasi-obsessionnelle...

Pour revenir sur ce film, Willy Persello reçoit Richard Copans et Nadine Tarbouriech, respectivement producteur et monteuse d'Hervé Le Roux.

Voici près de 25 ans que le poète et écrivain Thierry Metz s’est donné la mort. Il est l’auteur du Journal d’un manœuvre, de Lettres à la bien-aimée, de l’homme qui penche, notamment… Un quart de siècle plus tard, ils sont nombreux à vouer une admiration et un fort attachement à son œuvre. A partir de 7 de ses livres, Marie-Violaine Brincard et Olivier Dury livrent L’homme qui penche, un film contemplatif et puissant qui donne envie de lire et de relire Thierry Metz. 

C’est l’histoire d’un couple qui ne pouvait pas avoir d’enfants et qui en a eu des centaines. C’est l’histoire d’intellectuels, anarchistes, pacifistes, syndicalistes et féministes. C’est l’histoire de résistants qu’on a pris pour des collabos. C’est l’histoire d’Yvonne et Roger Hagnauer que tout le monde appelait Goéland et Pingouin. C’est l’histoire de la maison d’enfants de Sèvres, une expérience unique de liberté, de pédagogie et d’ouverture au monde. Et puis c’est aussi mon histoire puisque ma mère, sauvée par ce couple, a passé dans cette maison toute son enfance.

Avec Montand est à nous, le réalisateur Yves Jeuland a choisi de raconter Yves Montand, son idole, à la première personne du singulier. Il détaille à Ariane Dollfus comment il a construit ce documentaire, à découvrir sur france.tv.

 Il y eut d’abord la découverte de J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd. C’était en 2016. De cette lettre à Vincent, l’ami sourd disparu dix ans auparavant, de ce voyage au pays des sourds, l’émotion a jailli. C’était la découverte d’une voix, d’un univers, d’une sensibilité. Aujourd’hui encore, je ne peux revoir certaines scènes de ce film sans que les larmes ne montent. Puis je découvrais D’un chagrin, j’ai fait un repos, le film de fin d’études de Lætitia Carton. Ce fut un nouveau séisme. L’univers de la cinéaste propageait en moi son onde de choc. Alors que Le Grand Bal, son magnifique et entraînant nouveau film, sort en salles le 31 octobre, je vous propose un voyage d’une heure dans l’œuvre et l’univers de Lætitia Carton, cheminant parmi ses films, ceux qu’elle a réalisés, mais aussi certains de ceux qui l’ont marqués et qui ont nourri son regard de documentariste. 

Filmographie de Lætitia Carton

Grands-mères, court-métrage, 2004

D’un chagrin, j’ai fait un repos, 2005 (film de fin d’études)

La Pieuvre, long-métrage, 2009

Edmond, un portrait de Baudoin, long-métrage, 2015 – disponible en DVD aux éditions L’Association

 Laetitia et Julie au Musée d’Art moderne de la ville de Paris

J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd, long-métrage, 2016 – disponible en DVD chez Epicentre films

Le Grand Bal, en salles le 31 octobre 2018

Certains films sont disponibles sur la chaîne Viméo de Laetitia Carton ici

Les extraits des films cités par Lætitia Carton sont :

Les Nuits fauves de Cyril Collard, 1992 – disponible en DVD

A propos de Nice de Jean Vigo, 1930, mis en musique par Marc Perrone – l’intégrale de Jean Vigo est disponible en DVD chez Gaumont

Les choix musicaux de Lætitia Carton

Tout dit, Camille, sur l’album “Ilo veyou” en 2011

Aimer n’est pas un crime, La Machine, sur l’album “Les Couleurs” en 2011

Progarmme : Les p'ttits papiers d'Estelle / "La cour de récré expliquée aux parents", itw de Julie Delalande, anthropologue (redif) / "Récréations" ou comment filmer l'enfance, itw Claire Simon, documentariste, par AS Lepicard et C. Maréchal / Lecture, par L. Chenail

Les p'tits papiers d'Estelle

Revue de presse d'Estelle Laurentin - c'est presque au début

Livres pour enfants

Chronique de Véronique Soulé - c'est à 15 mn

• Nous étions dix, de Nine Antico - Albin Michel jeunesse
• Dans la ville, de Tineke Meriink - Le Diplodocus

La cour de récréation

Itw de Julie Delalande (c'est à 25 mn), puis de Claire Simon (c'est à 45 mn)

Que font donc les enfants dans la cour de récréation ? A quoi jouent-ils, qui joue avec qui, qui sont les leaders, pourquoi et comment se bagarrent-ils…

Claire Simon a filmé des enfants dans une école maternelle, et le documentaire, Récréations sorti en 1997 vient de ressortir dans une version restaurée, en même temps que son film Premières solitudes. Claire Simon est l’invitée de Camille Maréchal et Anne Sophie Le Picard, les deux chroniqueuses cinéma de cette émission.
Auparavant, nous commençons cette exploration de la cour d’école et de cette micro-société enfantine, par un retour sur archives avec l’anthropologue et ethnologue Julie Delalande qui a consacré sa thèse à la cour de récréation à la fin des années 90. Elle l’a publiée sous le titre La cour de récréation, pour une anthropologie de l’enfance aux Presses universitaires de Rennes en 2001, puis en proposait une version tout public sous le titre La récré expliquée aux parents, de la maternelle à l’école élémentaire la vie quotidienne dans une cour d’école, édité en 2003 aux éditions Audibert. Elle était venue en parler à ce micro lors de sa sortie, et nous vous proposons de réécouter en partie cet entretien.

Lecture

Chronique de Lionel Chenail - c'est quelques minutes avant la fin

• Tous les hommes désirent naturellement savoir, de Nina Bouraoui - JC Lattès, 2018

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