Au milieu du siècle dernier, notre regard sur la folie criminelle était largement conditionné par les experts psychiatres : la prison était une catastrophe, le soin seul ouvrant le chemin de la guérison.
La réforme du Code pénal de 1994 a nuancé cette position y substituant deux hypothèses selon qu’il y a abolition du discernement, exclusive de responsabilité pénale, ou simple altération, entrainant responsabilité, procès et peine possiblement diminuée (art. 122-1 Code pénal).
Au tournant des années 2000, ce modèle s’est peu à peu effrité. Au sein même de courants de la pensée psychiatrique d’abord, aux yeux de la victime et de ses proches ensuite, dans un contexte socio-politique marqué par l’insécurité, enfin. Quelques affaires médiatiques portées par le discours politique ont fini par reconfigurer notre approche de la folie criminelle.
C’est dans ce contexte que se situe l’affaire Sarah Halimi que ce dossier des Cahiers de la Justice voudrait mettre en perspective. Notre dossier présente un éventail des interrogations posées par cette affaire.