Loi immigration, droite cocue ? - 26 janvier 2024
Loi immigration, droite cocue ?
InvitĂ©s :Â
DaĂŻc Audouit, Ă©ditorialiste politiqueÂ
Rachel Binhas, journaliste au service société de Marianne
Stéphane Zumsteeg, directeur du département Politique et Opinion à l’institut IPSOS
Jeudi 25 janvier, le Conseil constitutionnel a annoncĂ© la censure partielle mais importante de la loi immigration, adoptĂ©e fin dĂ©cembre dans un contexte politique très tendu. Au total 35 des 86 mesures ont ainsi Ă©tĂ© censurĂ©es par Les Sages. Parmi elles? L’article 3, sur le resserrement du regroupement familial, l'article 11, qui prĂ©voyait une caution pour les Ă©tudiants Ă©trangers ou encore l’article 19 qui visait Ă durcir l’accès Ă certaines aides sociales. Des mesures principalement imposĂ©es par la droite lors du dĂ©bat parlementaire. « C’est un hold-up dĂ©mocratique », dĂ©nonce le chef de file des RĂ©publicains Eric Ciotti. De son cĂ´tĂ©, GĂ©rald Darmanin se fĂ©licite que la majoritĂ© des grandes mesures portĂ©es par la majoritĂ© soient maintenues comme la mesure qui facilite la rĂ©gularisation des Ă©trangers qui travaillent dans les mĂ©tiers en tension ou encore la facilitation des OQTF (obligation de quitter le territoire français). « On sent bien qu’il s’agit d’une habiletĂ© politique, d’avoir piĂ©gĂ© les LR, pour pouvoir adopter un projet de loi, sans passer par un 49.3, en sachant que les amendements de la droite allaient ĂŞtre rĂ©voquĂ©s par le Conseil Constitutionnel », commente DaĂŻc Audouit.Â
Alors que le projet de loi Ă©tait largement soutenu par la population française, les barons de la droite sont vent debout. « Ce sont les Français qui sont cocus », a dĂ©clarĂ© Pierre Henri Dumont, dĂ©putĂ© LR du Pas-de-Calais. « Le piège s’est totalement refermĂ© sur les LR », commente StĂ©phane Zumsteeg. « Les Français sont favorables Ă une politique migratoire plus stricte, Ă un renforcement d’un certain nombre de mesures. (…) La fureur des responsables LR est surprenante. Il y a une dĂ©rive populiste », prĂ©cise-t-il. Ce vendredi 26 janvier, le prĂ©sident du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a rappelĂ© les principes fondamentaux du Conseil constitutionnel, ciblant ainsi Laurent Wauquiez.Â