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    Union sacrée, union fragile ?

    frJune 18, 2021
    What was the main topic of the podcast episode?
    Summarise the key points discussed in the episode?
    Were there any notable quotes or insights from the speakers?
    Which popular books were mentioned in this episode?
    Were there any points particularly controversial or thought-provoking discussed in the episode?
    Were any current events or trending topics addressed in the episode?

    About this Episode

    C’est une semaine politique intense qui s’achève à Kinshasa. Comme le souhaitait le président Félix Tshisekedi, dès le lundi 14 juin, 24 heures avant la clôture initiale de la session ordinaire de mars, les sénateurs ont adopté le projet de loi portant habilitation du gouvernement sur certaines matières notamment la prolongation de l’état de siège. Mais le lendemain, le mardi 15 juin, l’examen de ce texte censé permettre à l’exécutif d’intervenir dans le domaine législatif pendant les vacances parlementaires est bloqué à l’Assemblée nationale, pourtant majoritairement dominée par l’Union sacrée de la nation. Le même jour, des sénateurs votent majoritairement contre la levée des immunités parlementaires de Matata Ponyo Mapon, ancien Premier ministre, que le procureur voulait entendre dans le cadre de la gestion décriée des fonds destinés au parc-agroalimentaire de Bukanga Lonzo. Et ce, malgré le message subliminal de Félix Tshisekedi leur demandant de ne pas faire entrave à la justice. Peut-on en déduire que cette coalition au pouvoir initiée par le chef de l’État bat de l’aile ?

    Bonjour,

    Je suis Trésor Kibangula, analyste politique au sein du Groupe d’étude sur le Congo, centre de recherche de l’Université de New York. Vous écoutez le 18ème numéro de Po Na GEC, notre capsule audio qui tente d’éclairer les questions d’actualité en RDC.

    Nous sommes le vendredi 18 juin.

    On le savait dès le départ : la vie d’une coalition si hétéroclite ne serait pas un long fleuve tranquille. Il vous souviendra par exemple qu’après les candidatures uniques de l’Union sacrée de la nation au bureau de l’Assemblée nationale, la coalition n’avait pas réussi à imposer le même schéma au Sénat : Ensemble pour la République de Moïse Katumbi et le MLC de Jean-Pierre Bemba, pourtant membres de l’Union sacrée de la nation, s’étaient alors affrontés pour le poste de deuxième vice-président de la chambre haute. Un premier fait révélateur du difficile consensus auquel la coalition au pouvoir allait devoir faire face.

    D’autant que les intérêts politiques des uns et des autres ne sont pas toujours concordants. Loin de là. Surtout que, plus de six mois après sa constitution, l’Union sacrée de la nation ne dispose toujours pas de charte devant préciser ses objectifs et les rôles de chaque composante. Modeste Bahati, président du Sénat, pousserait en vue de son adoption le plus rapidement possible, notamment pour définir la clé et les critères de répartition des responsabilités maintenant et après les élections à venir. Mais l’UDPS, parti présidentiel, ne se montrerait pas pressée de s'inscrire dans cette démarche. Ajoutez à cela les ressentis de Moïse Katumbi et de Jean-Pierre Bemba. Ces deux leaders qui ont rallié Félix Tshisekedi ont eu l’impression d’avoir été subtilement floués lors de la composition du gouvernement, certains de leurs lieutenants désignés ne s’étant pas retrouvés aux postes promis ou espérés lors de la nomination de l’équipe gouvernementale dirigé par Sama Lukonde. Ce qui n’a fait que renforcer le déficit de confiance entre eux.

    La machine Union sacrée de la nation vient donc de nouveau de s’enrayer au Parlement. Au même moment, Vital Kamerhe, le premier allié du président de la République, est reconnu coupable de détournement de fonds publics et condamné en appel à 13 ans de travaux forcés. Son parti menace de claquer la porte de la coalition et de suspendre sa participation aux institutions.

    Si tout ceci laisse entrevoir la fragilité de l’édifice construit de bric et de broc par le président de la République, il est encore trop tôt pour en tirer une quelconque conclusion. L’Union sacrée a d’ailleurs réussi à faire passer plusieurs lois. Ce qui démontre une certaine cohésion. En tout cas, l’avenir de cette coalition au pouvoir dépendra,de la capacité de ses membres et de son autorité morale, Félix Tshisekedi, à s’accorder clairement sur un objectif commun à court, moyen et long terme. Ils doivent se mettre d’accord maintenant sur des priorités à la fois en termes de gouvernance que des contenus des réformes à enclencher. L’exemple de celle de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) n’ayant pas rassuré toutes les parties. Sinon les dissensions internes d’aujourd’hui apparaîtront de plus en plus au grand jour demain.

    En attendant, rejoignez notre fil WhatsApp en envoyant « GEC » au +243 894 110 542 pour recevoir Po Na GEC chaque vendredi sur votre téléphone. À bientôt !

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    Pourquoi la mission de la SADC exaspère-t-elle tant le Rwanda ?

    Pourquoi la mission de la SADC exaspère-t-elle tant le Rwanda ?

    Est-ce une défaite anecdotique ? Ou un tournant dans la crise du M23 ? La diplomatie rwandaise a en tout cas enregistré un revers le mardi 5 mars lorsque le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a officiellement soutenu le déploiement de la SAMIDRC, la mission de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) dans l’est du Congo, malgré les virulentes protestations du ministre rwandais des Affaires étrangères deux jours plus tôt. Pourquoi le gouvernement rwandais s’inquiète-t-il autant de cette mission ?

    Élections indirectes de gouverneurs et sénateurs : peut-on éviter la corruption des députés provinciaux ?

    Élections indirectes de gouverneurs et sénateurs : peut-on éviter la corruption des députés provinciaux ?

    Le 28 février, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a révélé être informée de cas de corruption impliquant certains prétendants candidats sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs de provinces. Ces derniers auraient corrompu ou se seraient vus demander par des députés provinciaux, agissant en tant que grands électeurs, de payer des sommes d’argent considérables en échange de leurs suffrages. Cette annonce vient confirmer les craintes de plusieurs  observateurs qui redoutent que ces élections soient, comme en 2019, marquées par la corruption. Peut-on éviter ou empêcher un tel scénario ?

    Crise du M23 : la porte du dialogue avec le Rwanda entrouverte

    Crise du M23 : la porte du dialogue avec le Rwanda entrouverte

    Le jeudi 22 février, lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a confirmé qu’il participerait à une nouvelle médiation entre lui et son homologue rwandais, sous l’égide du président angolais Joao Lourenço, à Luanda, à partir du 27 février.


    Cette affirmation fait suite au mini-sommet extraordinaire sur la sécurité dans l’est de la République démocratique du Congo, en marge du 37e sommet des chefs d’État de l’Union africaine tenu les 17 et 18 février à Addis-Abeba, en Ethiopie. Cette réunion, déjà convoquée par le président angolais, médiateur de l’UA dans cette crise, visait à relancer le dialogue entre la RDC et le Rwanda en vue de parvenir à la cessation des hostilités dans l’est de la RDC. Pourquoi a-t-il échoué ?

    Le gouvernement congolais pourra-t-il Ă©viter toute discussion avec le Rwanda ?

    Le gouvernement congolais pourra-t-il Ă©viter toute discussion avec le Rwanda ?

    « À la moindre escarmouche, (...) je vais réunir les deux chambres en congrès comme me le recommande la Constitution. Je vais demander l'autorisation de déclarer la guerre au Rwanda. Et je pèse mes mots », déclarait le président Félix Tshisekedi le 18 décembre 2023 à la veille du scrutin controversé à l'issue duquel il a été proclamé vainqueur. 


    Depuis, sur le terrain, la situation s’est encore détériorée, avec des tirs d'artillerie qui ont touché la ville de  Goma.  Le chiffre record d’un million de personnes déplacées internes fuyant les combats au Nord-Kivu a été atteint.


    Face à cette recrudescence, le chef de l’État pourrait-il mettre ses menaces à exécution ? Ou, au contraire, accepter des discussions ?

    Investiture de Tshisekedi : en cinq ans, un radical changement de discours sécuritaire

    Investiture de Tshisekedi  : en cinq ans, un radical changement de discours sécuritaire

    « Ce quinquennat aura pour objectif […] d’assurer avec plus d’efficacité la sécurité de nos populations, de notre territoire ainsi que la préservation de nos intérêts au moyen de la restructuration de notre appareil de sécurité et de défense. Et par la poursuite du renforcement de la diplomatie. » Voilà les quelques phrases que le président Félix  Tshisekedi a consacrées au chapitre sécuritaire de son discours d’investiture le  20 janvier 2024. 

    En 2019, il semblait considérer que le problème sécuritaire était essentiellement interne avec les groupes armés qu’il fallait éradiquer. Aujourd'hui, il insiste sur l’éradication d’une menace extérieure contre les populations, le territoire congolais et les intérêts congolais.  


    Comment expliquer cette évolution du discours sécuritaire ? 


    Bonjour et bienvenue dans ce troisième épisode de la saison 4 de Po Na GEC, la capsule audio du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et d’Ebuteli, institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence, qui tente d’éclairer l’actualité de la RDC. Je suis Reagan Miviri, chercheur à Ebuteli. Nous sommes le vendredi 26 janvier 2024.


    Le 20 janvier, le président Tshisekedi a prêté serment pour un second et dernier mandat.   Lors de son discours, son analyse et son approche sur la question sécuritaire ont évolué. En 2019,  Tshisekedi avait présenté les huit priorités de son mandat avec la sécurité en tête. Il s'était engagé à « la pacification de tout le territoire national en accélérant la lutte contre l’éradication des groupes armés qui sévissent et sèment la désolation auprès de nos populations» ». Cet engagement n’a pas été  tenu. Depuis la résurgence du mouvement du 23 Mars (M23), les trois dernières années du quinquennat ont plutôt  été caractérisées par la remobilisation des groupes armés. Certains combattent désormais aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre le M23 soutenu par le Rwanda. 

    Pendant la campagne électorale dont les questions sécuritaires étaient au centre, le président  a justifié l’implication des certains groupes armés aux côtés des FARDC. Il a présenté ces Wazalendo  comme des patriotes qui protègent l'intégrité nationale contre  « l’agression rwandaise ». Ils peuvent désormais se prévaloir du statut de réservistes grâce à une loi votée en 2023. 


    Lorsqu’il est arrivé à la présidence, Tshisekedi pensait pouvoir s'appuyer sur la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) et les voisins pour résoudre la problématique des groupes armés. Il avait même proposé l'idée d'un état major régional en 2019. Il a décidé d'entrer dans la communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), et a même voulu et obtenu son intervention militaire en RDC. Depuis, il a mis fin au mandat de sa force militaire et maintenant, il veut le départ de la Monusco. Il veut s'appuyer sur les groupes armés contre le M23, soutenu par le Rwanda qu'il n'hésite plus à présenter comme l’ennemi qu’il faut mettre en échec.

    La résurgence du M23 a été un point de rupture et a beaucoup influencé le changement radical du discours de Kinshasa. Le président aurait sous-estimé les rivalités régionales et n'aurait pas anticipé le soutien de Kigali au M23.  L’autre raison serait le fait que l'EAC (et dans une moindre mesure la Monusco) ont voulu l'inciter à négocier, une approche très impopulaire en RDC.  Le président a choisi de radicaliser son discours : il n'était pas question de négocier. 



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    La SADC réussira-t-elle à mettre fin à la crise du M23 ?

    La SADC réussira-t-elle à mettre fin à la crise du M23 ?

    Après une année de déploiement, les forces de la Communauté  de l’Afrique de l’Est (EAC) ont quitté le territoire congolais suite au non renouvellement de leur mandat par le gouvernement congolais. Ce dernier reprochait à ces forces de n’être pas assez offensives contre  le Mouvement du 23 mars (M23). Le président congolais, Félix Tshisekedi, les a même accusés de cohabiter avec les rebelles du M23.


    C’est pour remplacer ces forces que Kinshasa a négocié le déploiement de la force de la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) dont le premier contingent est arrivé à Goma le 27 décembre 2023. Cette force s’ajoute aux  sociétés militaires privées et aux groupes armés locaux communément appelés Wazalendo (traduisez en français patriote) qui sont en appui aux Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).


    Le remplacement de la force de l’EAC par celle de la SADC va-t-il mettre fin à la crise sécuritaire liée à l’activisme du M23 ? 


    Bonjour et bienvenue dans ce deuxième  épisode de la saison 4 de Po Na GEC, la capsule audio du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et d’Ebuteli, institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence, qui tente d’éclairer l’actualité de la RDC. Je suis Agenonga Chober, chercheur principal pour les Uélé au sein du pilier violence d’Ebuteli. Nous sommes le vendredi 19 janvier 2024.


    Début décembre 2023, les contingents de la force régionale de l’EAC se sont retirés. Ils devraient être remplacés par la mission  de la SADC en RDC – (SAMIDRC) – qui, à terme, devrait être composée de contingents sud-africain, malawite et tanzanien.


    Pour l’instant, seule l’Afrique du Sud a déployé un contingent de 200 militaires environ, un déploiement qui ne fait pourtant pas consensus dans ce pays.  À ce contingent, d’autres pourraient s’ajouter d’ici fin janvier. 

    Ayant un mandat offensif, selon les autorités militaires du Nord-Kivu, la force de la SADC est appelée à combattre les rebelles du M23 comme souhaité par le gouvernement de Kinshasa qui a exclu toute négociation avec le M23. 


    La SAMIDRC réussira-t-elle à démanteler le M23 et à restaurer la paix à l’est de la RDC  ? 

    En 2013, c’est avec l’appui de la SADC à travers la brigade d’intervention de la Monusco que le M23 fut maîtrisé. Mais la donne  a changé .Pour l’instant, la force de la SADC ne bénéficie ni du mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, ni de ses moyens.


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    RDC : comment Ă©valuer les Ă©lections ?

    RDC : comment Ă©valuer les Ă©lections ?

    Ce premier épisode de Po Na GEC de 2024 est une bonne occasion de commenter les élections qui viennent de se dérouler. Quelle a été leur crédibilité et quels en ont été les principaux résultats ?


    C'est le début de la quatrième saison de Po Na GEC, capsule audio du Groupe d'étude sur le Congo (GEC) et d'Ebuteli, institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence, qui tente chaque semaine d'éclairer un sujet d'actualité en RDC. Je suis Jason Stearns, directeur du GEC. Nous sommes le vendredi 12 janvier 2024.


    Il y a eu aussi des aspects positifs de ce processus électoral : il n'y a pas eu de coupure d'Internet, comme lors des élections précédentes, et les candidats de tous bords ont pu se déplacer et tenir des meetings relativement librement pendant la campagne électorale proprement dite – mais beaucoup moins pendant la période qui l'a précédée. La commission électorale nationale indépendante (Ceni) a publié les résultats des élections présidentielles sur son site web jusqu'au niveau des bureaux de vote, ce qui n'avait pas été fait lors des dernières élections, et elle a retransmis des mises à jours régulières des décomptes des voix sur un écran géant pour l'élection présidentielle dans son centre Bosolo à Kinshasa.  


    Cependant, ces élections ont aussi exposé de nombreuses lacunes logistiques. Elles ont en outre été entachées d'irrégularités et des graves allégations de fraude, de bourrage d’urne en particulier dans certaines parties du pays. La Ceni n'a pas déployé à temps les matériels sensibles y compris les machines à voter et les PV dans chacun des 75 000 bureaux de vote, ce qui a entraîné la confusion et le désordre dans certains endroits. La plus grande mission d'observation des élections, envoyée par l'Église catholique et l'Église du Christ au Congo, a rapporté que dans 551 bureaux de vote (6 % des bureaux observés), des bagarres ont éclaté, souvent parce que les électeurs étaient fatigués d'avoir attendu pendant des heures ou parce qu'ils ne trouvaient pas leurs noms sur les listes électorales. Dans 3 % des cas, des bourrages d'urnes ou des achats de voix ont été observés, et dans environ un quart des endroits, les dispositifs électroniques de vote, anciennes machines à voter, sont tombées en panne. SYMOCEL, une mission d'observation, a rapporté que 58 % des bureaux de vote ont ouvert tardivement et 13% n'ont simplement pas ouvert du tout. En fin de compte, cette confusion a probablement contribué à une faible participation : seuls 43 % des électeurs inscrits ont pu voter, le taux le plus bas jamais atteint. 


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    Élections de 2023 en RDC : quand le respect des délais prime sur la qualité

    Élections de 2023 en RDC : quand le respect des délais prime sur la qualité

    Si les élections ont effectivement eu lieu le 20 décembre malgré les incertitudes, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et la classe politique congolaise ont manqué une occasion cruciale de renforcer la confiance des citoyens dans le processus électoral. Après trois scrutins controversés, ces élections, les premières depuis la passation pacifique du pouvoir de 2019, devaient symboliser un progrès démocratique majeur pour les Congolais. Cependant, elles ont été entachées par de nombreuses irrégularités, soulevant des doutes quant à leur intégrité. Quelles leçons en tirer?


    Bonjour et bienvenue dans ce 50e et dernier épisode de la saison 3 de Po Na GEC, la capsule audio du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York et d’Ebuteli, qui cherche à éclairer l’actualité de la RDC. Je suis Jacques Mukena, chercheur principal en gouvernance à Ebuteli. 


    Nous sommes le vendredi 22 décembre 2023.


    Le 20 décembre, dès l’aube, les électeurs ont afflué en masse dans les centres de vote à travers le pays, déterminés à exercer leur droit de vote malgré les incertitudes persistantes, jusqu’à la veille, sur un éventuel report du scrutin. La Ceni, présidée par Denis Kadima, a ignoré les appels à un audit indépendant du fichier électoral, une démarche qui aurait pu renforcer la confiance dans le processus. De même, la Ceni n’a pas suffisamment pris en compte les enjeux logistiques, refusant de reporter, même brièvement, les élections pour permettre une meilleure préparation et un déploiement adéquat du matériel de vote. Cette décision rigide de s’en tenir strictement à son calendrier a entraîné une série de complications inattendues pour les électeurs : les retards dans l’ouverture des bureaux de votes, absence d’équipements dans les bureaux de votes ou, dans d’autres cas, présence du personnel de la Ceni mais sans matériel nécessaire, des dispositifs de vote dysfonctionnels et des listes électorales incomplètes. Bien consciente des défis logistiques, la Ceni a maintenu la date des élections, tout en précisant que le déploiement du matériel se poursuivrait même le jour du vote. 


    Normalement dans une logique dictée par la crédibilité du processus, ces contraintes auraient objectivement justifié un report des élections, mais, malgré la brèche ouverte de certains candidats à la présidentielle concernant les irrégularités du processus électoral en cours,  la date du 20 décembre a été maintenue. Cette décision reflète un choix assumé de privilégier le respect du calendrier électoral établi, quitte à négliger les aspects qualitatifs et les exigences de fiabilité du processus électoral.


    Après le scrutin, une série de déclarations politiques, à la fois prévisibles et familières, a été entendue. Dès la nuit du 20 décembre, cinq candidats présidentiels, dont Martin Fayulu et Denis Mukwege, ont appelé à la réorganisation des élections. De son côté, Moïse Katumbi appelle à une mobilisation générale en cas de proclamation d’un autre vainqueur que lui. Le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, bien qu’ayant boycotté le scrutin, accuse le président sortant Tshisekedi d’être responsable des irrégularités et appelle à la mobilisation populaire. Pendant ce temps, le gouvernement se félicite du respect des délais constitutionnels, minimisant les irrégularités observées comme faisant partie intégrante de tout processus électoral.


    Mais qu’en est-il du peuple au milieu de ces controverses politiques ? En dépit des imperfections et des retards, une grande partie des électeurs a montré un engagement remarquable, certains restant dans les files d’attente jusqu’à tard dans la nuit, voire jusqu’au lendemain, pour exercer leur droit de vote. Ceci souligne non seulement leur désir de participer activement au processus démocratique, mais aussi leur souhait de voir les acquis démocratiques préservés et renforcés.

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