bains-douches

LALCA a posé ses micros dans les derniers bains-douches de Lyon, pendant le premier confinement en mars / avril 2020

Aujourd’hui, nous laissons la parole à Macqueen que nous avons rencontré un matin alors qu’il mangeait sur un muret devant les bains-douches. Actuellement sans papier, il nous explique en anglais, la manière dont sa vie à Lyon s’organise : les endroits qu’ils trouvent pour dormir, les gens qui lui donnent de la nourriture, que pour l’instant quand ses vêtements deviennent trop sale, il doit les jeter puisqu’il ne trouve pas où les laver… C’est une jeune femme travaillant dans un accueil de jour qui lui a donné tout récemment l’adresse des bains-douches Delessert.VO English doublé en Français

Michel nous l'avons rencontré si souvent qu'il est devenu un membre de LALCA. C’est lui qui nous montre comment se construit l’habiter en temps précaire, comment se nomme la ville quand on dort dehors, comment se façonne son histoire personnelle quand on ne peut rien garder, comment se construit son alimentation quand on ne peut pas cuisiner. Michel est le gardien des clés de la ville, il la connaît sur le bout des doigts, les yeux fermés sans doute !

Aujourd’hui, nous laissons la parole à Jérémy. Originaire de l'île Maurice, il a beaucoup bourlingué avant d'arriver à Lyon. Il a même passé plusieurs années au Japon. Amoureux des levés de soleil, il a trouvé à Rilleux-la-pape un endroit d'où il regarde le monde et où il se souvient de ceux de son pays. En 2018, Jérémy était toujours en attente de son titre de séjour. Nous avons reçu un mail en septembre 2020 nous indiquant qu’il a fini par l'obtenir et qu'il habite désormais en Bretagne.

A 71 ans, Jean-Yves connaît la rue par intermittence depuis 55 ans ; adolescent, il a préféré la rue à un père ultra violent. Depuis il travaille dans le bâtiment et voyage à travers tout le pays avec ses outils. On lui a proposé de se marier, mais "surtout pas, voyager oui, se marier jamais".

Le jour où nous rencontrons Jawad, il a 35 ans et il est à la rue depuis 7 mois. Plus en mesure de payer son loyer, il a été expulsé de son appartement avec son chat sous le bras. Il ne l'a pas gardé longtemps, parce que "la rue n'est pas faite pour les chats" dit-il. Il l'a alors confié à une association et s'est mis en quête de trouver les ressources nécessaire à sa survie dans la ville. En octobre 2020, Jawad nous rappelle pour nous dire : “ cette fois, j’ai une bonne nouvelle”

Aujourd’hui, nous donnons la voix à l'un de nos complices : Eric. Nous le rencontrons à chacun de nos Campement Sonores installés devant les bains-douches. Eric vit dans le camion de la société pour laquelle il travaille à mi-temps en contrat à durée indéterminé. C’est en échange de menus travaux sur les autres camions de la boîte, qu’il peut utiliser son camion pour y dormir. Lorsqu’il est en vacances, c’est donc dehors qu’il dort.

Aujourd’hui, nous écoutons Eric. Il est arrivé à Lyon en 2018. Avant il était en Suède et il aurait aimé y rester si la procédure de Dublin ne l'avait pas renvoyé ici, en France. Avant cela il était en Côte d'Ivoire. A la date de notre rencontre, Eric dormait avec un de ses potes, dans un parking à la Part-dieu et ils venaient ensemble aux bains-douches quotidiennement.