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    Episodes (33)

    Épisode 25 – Simon et les épées de cour (Passion Modernistes)

    Épisode 25 – Simon et les épées de cour (Passion Modernistes)

    Affûtez vos connaissances sur les épées de cour du XVIIe au XIXe siècle avec Simon Colombo !

    Portrait Simon Colombo
    Portrait Simon Colombo

    Dans cet épisode, Simon Colombo tire de son fourreau le sujet intrigant des épées de cour. Simon nous présente sa thèse «  L’épée de cour de la première moitié du XVIIe siècle à l’aube du XIXe siècle » sous la direction de Pascal Julien (Université Toulouse – Jean Jaurès), commencée en 2018.

    Simon Colombo présente l’importance et les détails des épées de cour, armes civiles dérivées de la rapière du début de l’époque moderne. Entre décoration et arme blanche, indicatrice de rang militaire comme social, Simon Colombo vous parle de cet objet ambivalent. Les armes qu’il étudie proviennent des collections de beaucoup de cours d’Europe, parfois de lointains maîtres forgerons, allant jusqu’au Japon.

    De l’affirmation du rang de la noblesse à l’après Révolution Française

    épée de cour, travail français ou anglais, vers 1780, Paris, Musée de l'Armée copyright Simon Colombo
    Epée de cour, travail français ou anglais, vers 1780, Paris, Musée de l’Armée (copyright Simon Colombo)

    Simon Colombo raconte dans l’épisode comment l’épée de cour est devenu peu à peu un élément de mode et de distinction sociale. Particulièrement développée en France, l’épée de cour dérive de la rapière du XIVe siècle. Raccourcie et allégée, elle profite de l’immense influence française à la fin du règne de Louis XIV. Elle se diffuse ensuite en Angleterre, aux Flandres, en l’Italie et jusqu’à la Russie.

    Les colonies européennes en Amérique sont aussi d’important lieux de production, mais aussi l’Asie, où se développe un marché de la création d’épées de cour à destination des cours européennes, revisitées par les courants de décoration du Japon et du Tonkin.

    L’épée de cour au râtelier de la typologie

    épée écaille de tortue, Naples, vers 1720, New York, Metropolitan Museum of Art, 26.145.339
    Epée écaille de tortue, Naples, vers 1720, New York, Metropolitan Museum of Art, 26.145.339

    Dans sa thèse, Simon Colombo dresse une classification des épées de cour afin de mieux en comprendre l’usage et les choix faits à leur création. Dans une période de profonde mutation de la noblesse avec l’opposition entre noblesse de robe, nouvelle et enrichie, et noblesse d’épée, souvent ancienne et appauvrie, l’épée de cour devient un objet de crispation identitaire. Pour les bourgeois anoblis elle est un moyen de se rapprocher de la noblesse, pour la noblesse ancienne elle est le symbole d’un héritage familial de charges et de puissance militaire, représentation de leurs privilèges.

    L’épée de cour est un objet ambivalent, entre arme et bijou :

    • Objet d’apparat, elle se décline en différentes versions pour le matin, la rue ou l’opéra. Mais l’épée de cour reste une arme dont la lame doit être prête au combat. Même si le port de l’épée reste soumis à un privilège nobiliaire, nombreux sont les hommes du Tiers-État à s’en procurer pour se faire passer pour noble.
    • Si tout le monde peut acheter une épée, mais pas forcément la porter en ville, la question de la défense face à une agression se pose. L’épée de cour n’est ainsi pas qu’un bel objet mais aussi bel et bien une arme qui, dans des mains expertes, peut s’avérer mortelle. Au sortir d’un opéra, une épée peut s’avérer bien utile dans les ruelles mal famées de Paris.
    • Mortelle en effet, car l’épée de cour peut permettre de régler un conflit par le duel. Bien qu’interdit en France depuis 1666, le duel d’honneur reste une actualité à l’époque, comme le duel sportif.

    Découvrez les enjeux et les anecdotes qui entourent cet objet fascinant qu’est l’épée de cour dans ce nouvel épisode de Passion Modernistes !

    Pour en savoir plus sur le sujet de l’épisode, on vous conseille de lire :

    Simon Colombo avec une de ses épées en main
    Simon Colombo avec une de ses épées en main

    Culture et mentalité de la noblesse :

    • Barbier Muriel, Duvauchelle Christine, Vassogne Sophie, Chevaillier Yves, Être et paraître, la vie aristocratique au XVIIIe siècle : trésors cachés du musée national de la Renaissance, Paris, Artlys, 2015
    • Brioist Pascal, Drévillon Hervé, Serna Pierre, Croiser le fer : violence et culture de l’épée dans la France moderne (XVIe-XVIIIe siècle), Seyssel, Champ Vallon, 2008.
    • Schalk Ellery, L’épée et le sang : une histoire du concept de noblesse (vers 1500 – vers 1650), Seyssel, Champ Vallon, 1986

    Armes et armures :

    • Norman Vesey, Armes et armures, Paris, Hachette, 1964
    • Malgouyres Philippe, Armes européennes, Histoire d’une collection au musée du Louvre, Paris, Louvre édition, 2014
    • Oakeshott Ewart, European Weapons and armor, Lutherworth Press, Guildford & London, 1978
    • Prevot Dominique, Renaudeau Olivier, Trucas Ronan, Les canons de l’élégance, Dijon, Faton, Pairs, Musée de l’Armée, 2019
    • Reverseau Jean-Pierre, Musée de l’Armée, les armes et la vie, Paris, Dargaud, 1982

    Les épées :

    • épée de cour à poignée de porcelaine, Allemagne, vers 1750, Paris, Musée de l'Armée copyright Simon Colombo
      Epée de cour à poignée de porcelaine, Allemagne, vers 1750, Paris, Musée de l’Armée copyright Simon Colombo

      Blasco Almudena, Cognot Fabrice, Duvauchelle Christine, Huynh Michel, Lebedynsky Iroslav, L’épée : Usages, mythes et symboles, Paris, RMN, 2011

    • Capwell Tobias, The noble art of the sword: fashion and fencing in Renaissance Europe, 1520-1630, Londres, Wallace Collection, 2012.
    • Collectif, Epées et armes blanche, Pairs Bordas, 1990
    • Scalini Mario (dir.), Epées d’hommes libres chevaliers et saints, Milan, Silivana Editoriale, 2007

    Dans cet épisode vous avez pu entendre les extraits des œuvres suivantes :

    •  Cyrano de Bergerac (1990)
    • Games of Thrones – Saison 1 Episode 2

    Si cet épisode vous a intéressé vous pouvez aussi écouter :

    Merci à Julien Baldacchino et par Clément Nouguier qui ont réalisé le générique du podcast et à Ilan Soulima pour l’article !

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    Épisode 22 – Edith et Madame Roland, une femme des Lumières

    Épisode 22 – Edith et Madame Roland, une femme des Lumières

    Découvrez dans cet épisode Madame Roland, femme de lettres du XVIIIème siècle !

    Passion Modernistes

    Portrait Edith Jouanjean
    Portrait Edith Jouanjean

    Dans ce nouvel épisode de Passion Modernistes, Edith Jouanjean vous parle de son mémoire sur “Madame Roland ou les correspondances d’une femme des Lumières de 1780 à 1787 : entre incarnation et distinction de son temps”. Sous la direction de Dominique Godineau (Université de Rennes 2), Edith Jouanjean a soutenu ce mémoire en septembre 2019, et nous avons pu enfin nous rencontrer début 2021 pour enregistrer cet épisode !

    Elle vous raconte la vie de Madame Roland, surtout connue pour ses écrits et prises de position pendant la Révolution, mais en se concentrant justement sur sa correspondance avant 1789. Edith Jouanjean s’est en particulier intéressée à ce que Madame Roland racontait de sa vie intime, comme lors des lettres où elle parle de sa fille à son mari.

    Une correspondance intime

    Bonneville / François / 17..-18.. / graveur / 0410. Portrait de Madame J. Ph. Roland, en buste, de profil dirigé à droite dans une bordure ovale / [estampe]. Gallica.fr
    Bonneville / François / 17..-18.. / graveur / 0410. Portrait de Madame J. Ph. Roland, en buste, de profil dirigé à droite dans une bordure ovale / [estampe]. Gallica.fr
    C’est à travers 289 lettres envoyées à des destinataires divers, comprenant son mari et plusieurs de ses ami·e·s,retranscrites par Claude Perroud en 1900 et conservées à la BNF,que Edith Jouanjean a pu entrevoir ce que fut une partie de la vie de Madame Roland. 

    Cette femme, qui ne prend le nom de Roland qu’en 1780 en épousant celui qui sera son époux jusqu’à la fin de sa vie, est née le 17 mars 1754 sous le nom de MarieJeanne Phlipon, bien qu’elle fût surnommée Manon durant son enfance. Femme lettrée de la seconde moitié du XVIIIème siècle, elle fut surtout étudiée soit à travers ses lettres de jeunesse qu’elle échangea avec ses amies du couvent, les sœurs Cannet, ou avec ses différents prétendants, soit au prisme de la Révolution Française,à travers ses lettres et ses Mémoires, afin d’étudier le rôle qu’elle put avoir aux côtés de son mari et ministre girondin.

    C’est pourquoi l’invitée de l’épisode a souhaité se concentrer une étude plus approfondie des années 1780 à 1787, toujours sous le prisme de l’épistolaire. La lettre a en effet toujours été une pratique régulière chez Madame Roland, une activité quotidienne dont elle dépasse la seule fonction d’expression mondaine et sentimentale pour en faire l’outil d’une pensée dialogique en prise sur le monde.

    Une femme influencée par les Lumières

    3 : Silhouettes de la famille Roland, par Lavater à Zurich, vers 1792, Paris, musée Carnavalet. (page de garde de l’ouvrage Siân Reynolds))
    3 : Silhouettes de la famille Roland, par Lavater à Zurich, vers 1792, Paris, musée Carnavalet. (page de garde de l’ouvrage Siân Reynolds))

    Edith Jouanjean souhaitait dans son mémoire mettre en avant l’individualité et la singularité de Madame Roland tout en cherchant à voir en quoi elle a pu et peut être comparée au type de la « femme des Lumières », prônant les idées progressistes d’une société qui loue l’autonomie intellectuelle et la critique des savoirs. Cette étude s’inscrit directement dans une histoire des femmes et du genre dont le point de départ se trouve dans une considération de la différence sexuelle, agrémentée de la notion centrale d’agency.

    Cette recherche propose ainsi de voir en quoi Madame Roland a pu atteindre un certain degré d’autonomie en tant que femme. Ses lettres illustrent une prise d’autorité féminine au sein de son entourage proche mais également maternelle dans sa prise en charge de l’éducation de sa fille. Sa capacité à asseoir un cercle d’influence dans l’espace privé mais aussi dans celui du public permet de questionner sa place dans une République des Lumières à laquelle elle participe à un certain niveau via la pratique culturelle qu’est l’épistolaire.

    Il s’agit de voir comment cette femme se positionnait face à son genre et aux règles sociales qui lui étaient assignées, dans son couple, puisqu’elle contribua fortement aux travaux de son mari, dans sa famille, mais aussi dans la société même.

    Pour en savoir plus sur le sujet de l’épisode, on vous conseille de lire :

    Anonyme, Portrait de Manon Roland, v. 1790, huile sur toile, musée Lambinet, Versailles.
    Anonyme, Portrait de Manon Roland, v. 1790, huile sur toile, musée Lambinet, Versailles.

    Sur l’épistolaire féminin:

    • Brigitte Diaz et Jürgen Siess, L’épistolaire au féminin : correspondances de femmes, XVIIIe-XIXe siècle, Actes du Colloque de Cerisy, 1-5 octobre 2003, Presses Universitaires de Caen, Caen, 2006.
    • Dena Goodman, Becoming a Woman in the Age of Letters, Ithaca, NY, Cornell UP, 2009

    Sur le corps, la grossesse, l’allaitement et l’éducation de sa fille :

    • Emmanuelle Berthiaud , « Grossesse désirée, grossesse imposée : le vécu de la grossesse aux XVIIIe-XIXe siècles en France dans les écrits féminins privés », Histoire, économie & société : Varia, Armand Colin, 2009/4.
    • Nahema Hanafi, « Des plumes singulières : Les écritures féminines du corps souffrant au XVIIIe siècle », Clio. Femmes, Genre, Histoire, 2012-35, 2012
    • Marie-France Morel, « Madame Roland, sa fille et les médecins : prime éducation et médicalisation à l’époque des Lumières », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, 1972/86-2

    Sur l’éducation de sa fille :

    • Dominique Julia et Egle Becchi (dir.) Histoire de l’enfance en Occident, Edition du Seuil, Paris, 1998.
    • Isabelle Brouard-Arends et Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval (dir.), Femmes éducatrices au Siècle des Lumières, PUR, Rennes, 2007.
    Extrait manuscrit d'une lettre de Madame Roland
    Extrait manuscrit d’une lettre de Madame Roland

    Sur les pratiques de lecture :

    • Isabelle Brouard-Arends (dir.), Lectrices d’Ancien Régime, Rennes, PUR, 2003

    Sur le couple Roland :

    • Siân Reynolds, Marriage & revolution: Monsieur & Madame Roland, Oxford, Oxford University Press, 2012.

    Dans cet épisode vous avez pu entendre les extraits des œuvres suivantes :

    Si cet épisode vous a intéressé vous pouvez aussi écouter :

    Le générique du podcast a été réalisé par Julien Baldacchino et par Clément Nouguier (du podcast Au Sommaire Ce Soir).

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