Épisode 39 – Raphaël et les protestants en Alsace (Passion Modernistes)
Comment se développe le protestantisme en Alsace, comment vivent les protestants dans ce territoire ?
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Affûtez vos connaissances sur les épées de cour du XVIIe au XIXe siècle avec Simon Colombo !
Dans cet épisode, Simon Colombo tire de son fourreau le sujet intrigant des épées de cour. Simon nous présente sa thèse « L’épée de cour de la première moitié du XVIIe siècle à l’aube du XIXe siècle » sous la direction de Pascal Julien (Université Toulouse – Jean Jaurès), commencée en 2018.
Simon Colombo présente l’importance et les détails des épées de cour, armes civiles dérivées de la rapière du début de l’époque moderne. Entre décoration et arme blanche, indicatrice de rang militaire comme social, Simon Colombo vous parle de cet objet ambivalent. Les armes qu’il étudie proviennent des collections de beaucoup de cours d’Europe, parfois de lointains maîtres forgerons, allant jusqu’au Japon.
Simon Colombo raconte dans l’épisode comment l’épée de cour est devenu peu à peu un élément de mode et de distinction sociale. Particulièrement développée en France, l’épée de cour dérive de la rapière du XIVe siècle. Raccourcie et allégée, elle profite de l’immense influence française à la fin du règne de Louis XIV. Elle se diffuse ensuite en Angleterre, aux Flandres, en l’Italie et jusqu’à la Russie.
Les colonies européennes en Amérique sont aussi d’important lieux de production, mais aussi l’Asie, où se développe un marché de la création d’épées de cour à destination des cours européennes, revisitées par les courants de décoration du Japon et du Tonkin.
Dans sa thèse, Simon Colombo dresse une classification des épées de cour afin de mieux en comprendre l’usage et les choix faits à leur création. Dans une période de profonde mutation de la noblesse avec l’opposition entre noblesse de robe, nouvelle et enrichie, et noblesse d’épée, souvent ancienne et appauvrie, l’épée de cour devient un objet de crispation identitaire. Pour les bourgeois anoblis elle est un moyen de se rapprocher de la noblesse, pour la noblesse ancienne elle est le symbole d’un héritage familial de charges et de puissance militaire, représentation de leurs privilèges.
L’épée de cour est un objet ambivalent, entre arme et bijou :
Découvrez les enjeux et les anecdotes qui entourent cet objet fascinant qu’est l’épée de cour dans ce nouvel épisode de Passion Modernistes !
Culture et mentalité de la noblesse :
Armes et armures :
Les épées :
Blasco Almudena, Cognot Fabrice, Duvauchelle Christine, Huynh Michel, Lebedynsky Iroslav, L’épée : Usages, mythes et symboles, Paris, RMN, 2011
Merci à Julien Baldacchino et par Clément Nouguier qui ont réalisé le générique du podcast et à Ilan Soulima pour l’article !
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Découvrez dans cet épisode Madame Roland, femme de lettres du XVIIIème siècle !
Dans ce nouvel épisode de Passion Modernistes, Edith Jouanjean vous parle de son mémoire sur “Madame Roland ou les correspondances d’une femme des Lumières de 1780 à 1787 : entre incarnation et distinction de son temps”. Sous la direction de Dominique Godineau (Université de Rennes 2), Edith Jouanjean a soutenu ce mémoire en septembre 2019, et nous avons pu enfin nous rencontrer début 2021 pour enregistrer cet épisode !
Elle vous raconte la vie de Madame Roland, surtout connue pour ses écrits et prises de position pendant la Révolution, mais en se concentrant justement sur sa correspondance avant 1789. Edith Jouanjean s’est en particulier intéressée à ce que Madame Roland racontait de sa vie intime, comme lors des lettres où elle parle de sa fille à son mari.
C’est à travers 289 lettres envoyées à des destinataires divers, comprenant son mari et plusieurs de ses ami·e·s,retranscrites par Claude Perroud en 1900 et conservées à la BNF,que Edith Jouanjean a pu entrevoir ce que fut une partie de la vie de Madame Roland.
Cette femme, qui ne prend le nom de Roland qu’en 1780 en épousant celui qui sera son époux jusqu’à la fin de sa vie, est née le 17 mars 1754 sous le nom de Marie–Jeanne Phlipon, bien qu’elle fût surnommée Manon durant son enfance. Femme lettrée de la seconde moitié du XVIIIème siècle, elle fut surtout étudiée soit à travers ses lettres de jeunesse qu’elle échangea avec ses amies du couvent, les sœurs Cannet, ou avec ses différents prétendants, soit au prisme de la Révolution Française,à travers ses lettres et ses Mémoires, afin d’étudier le rôle qu’elle put avoir aux côtés de son mari et ministre girondin.
C’est pourquoi l’invitée de l’épisode a souhaité se concentrer une étude plus approfondie des années 1780 à 1787, toujours sous le prisme de l’épistolaire. La lettre a en effet toujours été une pratique régulière chez Madame Roland, une activité quotidienne dont elle dépasse la seule fonction d’expression mondaine et sentimentale pour en faire l’outil d’une pensée dialogique en prise sur le monde.
Edith Jouanjean souhaitait dans son mémoire mettre en avant l’individualité et la singularité de Madame Roland tout en cherchant à voir en quoi elle a pu et peut être comparée au type de la « femme des Lumières », prônant les idées progressistes d’une société qui loue l’autonomie intellectuelle et la critique des savoirs. Cette étude s’inscrit directement dans une histoire des femmes et du genre dont le point de départ se trouve dans une considération de la différence sexuelle, agrémentée de la notion centrale d’agency.
Cette recherche propose ainsi de voir en quoi Madame Roland a pu atteindre un certain degré d’autonomie en tant que femme. Ses lettres illustrent une prise d’autorité féminine au sein de son entourage proche mais également maternelle dans sa prise en charge de l’éducation de sa fille. Sa capacité à asseoir un cercle d’influence dans l’espace privé mais aussi dans celui du public permet de questionner sa place dans une République des Lumières à laquelle elle participe à un certain niveau via la pratique culturelle qu’est l’épistolaire.
Il s’agit de voir comment cette femme se positionnait face à son genre et aux règles sociales qui lui étaient assignées, dans son couple, puisqu’elle contribua fortement aux travaux de son mari, dans sa famille, mais aussi dans la société même.
Sur l’épistolaire féminin:
Sur le corps, la grossesse, l’allaitement et l’éducation de sa fille :
Sur l’éducation de sa fille :
Sur les pratiques de lecture :
Sur le couple Roland :
Le générique du podcast a été réalisé par Julien Baldacchino et par Clément Nouguier (du podcast Au Sommaire Ce Soir).
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