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    les 4 vérités

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    Episodes (40)

    Meilleure prise en compte de l’endométriose : Catherine Vautrin est l’invitée du 7 mars 2024

    Meilleure prise en compte de l’endométriose : Catherine Vautrin est l’invitée du 7 mars 2024

    Lundi 4 mars 2024, la France est devenue le premier pays du monde à inscrire explicitement dans sa Constitution l’interruption volontaire de grossesse, après une approbation très large du Parlement. Pourtant, dans les faits, certains freins existent toujours, et l’accès à l’IVG reste limité dans certains départements, faute de disponibilité de médecins. Pour apporter des réponses concrètes à ce problème, Catherine Vautrin ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités et invitée des 4 vérités, propose des points importants : la capacité d’exercer l’IVG instrumentalisée pour les sages femmes à partir de fin mars et la revalorisation de l’acte  pour les médecins, notamment. Ils n’étaient jusqu’alors que 3% à pratiquer l’IVG. 

    La clause de conscience, droit reconnu à certains professionnels de ne pas accomplir un acte pour des enjeux éthiques, est une clause à laquelle la ministre ne « touchera pas ». En revanche, en élargissant le nombre de médecins qui pourront pratiquer l’IVG, elle dit offrir une « réponse » à cet enjeu. 

    Selon l’Inserm, une femme sur dix souffre d’endométriose, soit 2 millions en France. Pourtant, le sujet est encore largement tabou, notamment en entreprise. Pour une meilleure prise en compte, la femme d’État parle de l’existence de tests salivaires fiables testés il y a peu dans une entreprise dans Landes et mis en avant par la Haute autorité de Santé. Ils permettent d’effectuer facilement le diagnostic et seraient une vraie révolution sanitaire. L’expérimentation doit se poursuivre jusqu'à la fin de l’année sur un ratio de 3000 femmes. L’objectif est de mettre dès 2025 ce test à la disposition des femmes de façon remboursée. En parallèle, l’État prévoit aussi de distribuer une information aux entreprises pour expliquer cette pathologie, ainsi que de mener une campagne d’information sur le sujet.

    L’inégalité persistante entre les salaires des hommes et des femmes

    Le jeudi 8 mars marquera, comme tous les ans, la journée Internationale des droits des femmes. Il existe toujours aujourd’hui 23% d’écart entre les salaires des femmes et des hommes. En 2019, un index a été créé par le Gouvernement afin de corriger les inégalités. Catherine Vautrin parle de 77% des entreprises qui ont adopté cet index. Mais il reste, concède-t-elle, « à avancer sur l’inégalité salariale », notamment chez les cadres dirigeants. Elle parle, en 2023, des 827 contrôles qui ont généré des sanctions à cause de manquements sur plusieurs années de suite. 

    L’État prévoit-il de réduire les indemnités des demandeurs d’emploi ? Celle qui est aussi ministre du Travail parle d’une volonté de « retrouver la capacité à produire ». Pour autant, la question de la baisse de l’indemnité chômage n’est pas, assure-t-elle, sur la table en ce moment. Le sujet qui importe avant tout les ministres est celui des 60-64 ans, pour lesquels il faut « travailler l’employabilité ». 

    Quand le projet sur la fin de vie arrivera-t-il devant le Parlement ? La femme politique parle d’un « sujet important » sur lequel le président de la République Emmanuel Macron s’exprimera dans les jours qui viennent. 

    Nicole Belloubet - 26 février 2024

    Nicole Belloubet - 26 février 2024

     Thomas Sotto reçoit Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de France, sur le plateau des 4 Vérités.

    Alors que les ministres se succèdent ces derniers mois, la nouvelle ministre de l’Éducation, Nicole Belloubet, a souhaité rassurer les parents d’élèves et les enseignants. « On a besoin de sérénité, de calme et de se projeter. J’espère pouvoir répondre à l’ensemble de ces objectifs », a-t-elle déclaré, affirmant qu’elle ne souhaitait pas changer de Ministère si l’occasion se présentait. Elle a ensuite débuté son interview avec le sujet des élèves radicalisés, dont 160 sont considérés comme dangereux d’après les chiffres rapportés par Thomas Sotto. Elle a annoncé que ces derniers feraient l’objet d’un suivi « de près » et en a précisé les contours. Concernant les financements opaques d’établissement, Nicole Belloubet précise que les situations sont diverses, selon que l’établissement soit hors contrat ou sous contrat avec l’Etat et que chaque établissement est suivi de manière individuelle. La ministre a ensuite évoqué le cas du collège musulman hors contrat de Nice, qui selon elle, est contraire à la loi anti-séparatisme de 2021. Conformément à ce principe, elle a annoncé avoir demandé la fermeture du collège d’ici septembre. Les élèves seront quant à eux pris en charge dans d’autres établissements.

    Des nouveautés dans l’Éducation Nationale

    C’est aujourd’hui la rentrée des classes pour la zone C, dont certains établissements vont participer à l’expérimentation sur l’uniforme. Au niveau national, ce sont 92 lieux d’enseignements qui se sont portés candidats pour le port de l’uniforme, dont la ville de Béziers. Une expérimentation qui cherche à savoir si le port de la tenue peut apaiser le climat scolaire et favoriser l’apprentissage. Une évaluation sera faite pour une potentielle généralisation en 2026. Selon la ministre, cette mesure peut être l’un des moyens pour lutter contre le harcèlement scolaire. Actuellement un élève par classe est considéré comme harcelé. « Nous ne pouvons pas laisser ça comme ça, il y a là-dessus zéro tolérance » a expliqué Nicole Belloubet avant de détailler la feuille de route : prévenir, détecter et apporter des solutions. Par la suite, l’invitée des 4 Vérités a été interrogé sur les groupes de niveaux, une mesure qui fait suite au « choc des savoirs », annoncé par le premier ministre Gabriel Attal. Elle a d’abord rappelé que cet apprentissage différencié selon le niveau des élèves ne concernerait que les matières fondamentales (français et mathématiques), et ce afin d’améliorer les résultats. Concrètement, des groupes de 15 seront formés et l’accompagnement se déroulera sur les heures de cours habituelles. Pour le reste des matières, les classes resteront les mêmes afin d’éviter les classes de niveaux et de favoriser l’hétérogénéité. Cette nouvelle organisation sous-entend donc le recrutement de nouveaux professeurs, soit plus de 2000 postes supplémentaires au collège. « Nous avons les emplois. Il faut maintenant mettre tout ça en place pour la rentrée prochaine », a affirmé Nicole Belloubet expliquant que des professeurs qualifiés seront présents devant les élèves. Elle rappelle également qu’il faut rendre la profession attractive, notamment grâce à une rénovation de la formation. Pour le financement, elle fera appel à la réserve de précaution. Enfin, nouveau débat qui crispe les syndicats dans un contexte économique tendu : le livret pédagogique pour les JO distribué dans les écoles primaires, une opération estimée 16 millions d’euros. La ministre rappelle un élan collectif : « nos élèves doivent y participer », a-t-elle conclu. 

    Arnaud Rousseau, président de la FNSEA - 24 février 2024

    Arnaud Rousseau, président de la FNSEA - 24 février 2024

    Le salon de l’agriculture débute ce samedi 24 février 2024. Comme le veut la tradition, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, et invité de l’édition spéciale des 4 vérités en direct du salon de l’agriculture, ira accueillir le président de la République. Malgré les vives tensions suite aux mesures qui n’ont pas convaincu les terriens de France, le chef de l’État a maintenu sa visite. Un grand débat était prévu avec les protagonistes du monde agricole, mais il a finalement été annulé. Arnaud Rousseau indique qu’au vu de ce qui avait été proposé par les représentants de l’État et de ce qui était voulu par les agriculteurs, le décalage était si grand qu’ils ne souhaitaient, de toute manière, pas prendre part à cette conversation. 

    La politique de la chaise vide n’aurait-elle pas été la bonne méthode pour montrer son mécontentement ? L’agriculteur ne le pense pas. Il a toujours, indique-t-il, favorisé le dialogue. « C’est notre rôle [à lui et à la FNSEA, NDLR] d’être un corps intermédiaire et de parler avec les pouvoirs publics ». Mais ce qui est attendu par les agriculteurs, maintenant, sont des « décisions concrètes »

    L’exploitant agricole céréalier indique que si tant de difficultés de trouver un terrain d’entente demeurent aujourd’hui, c’est parce que le sujet de la « juste rémunération » et celle des difficultés des agriculteurs « revient de très loin. » 

    Ce que les paysans réclament concrètement ? Donner du sens à leur métier, revoir le sujet du juste revenu et changer le rôle de la production, entre autres. Selon Arnaud Rousseau, malgré ses annonces, Gabriel Attal n’est pas proactif et continue de laisser passer des lois qu’ils était censé juguler. Par exemple, celle sur les céréales ukrainiennes, qui vont pouvoir continuer d’être importées sans taxes. 

    La FNSEA veut que l'agriculture soit reconnue comme d'intérêt général majeur

    Le syndicaliste tempère néanmoins, et parle de mesures de simplification du premier ministre qui « vont dans le bon sens », comme celle qui va protéger les éleveurs contre les plaintes pour nuisances sonores et olfactives qui devrait être mise en place très prochainement. 

    D’autres efforts sont encore à faire. « Par exemple, on veut que dans la loi, l’agriculture soit reconnu comme d’intérêt général majeur », martèle l’exploitant, rappelant les mots mêmes de Gabriel Attal, qui, lors de son discours successif aux blocages et aux manifestations, avait lui-même dit que l’agriculture était « au dessus de tout ». 

    Vendredi 23 février 2024, les principaux patrons de la grande distributeur, dont E. Leclerc, Carrefour, et Intermarché, ont appelé à étendre les obligations d’Égalim aux acteurs de la restauration hors-foyer ainsi qu’aux grossistes industriels. Arnaud Rousseau est d’accord. «Nous sommes conscients que 40 à 50% de la consommation de nos produits se fait en grand surface (…) mais ils ont en tout cas raison d’écrire qu’une partie importante se fait aussi dans la restauration hors du foyer (…) et il faut évidemment traiter ce sujet. » Comment ? En faisant en sorte que la matière première agricole soit « justement rémunérée », justement. 

    Pour l’instant, l’opinion publique soutient massivement les agriculteurs. Mais Arnaud Rousseau et les syndicats ne craignent-ils pas un basculement ? Ils se disent prêts à supporter l’agriculture envers et contre tout et assurent que le but est de « continuer à produire pour nourrir les français ». Ils sont conscients qu’il y a encore des progrès à faire, mais souhaitent les faire dans un cadre qui « respecte les biens et les personnes. » 

    Christophe Béchu - 22 février 2024

    Christophe Béchu - 22 février 2024

     Le jeudi 22 février 2024, Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires en France était au micro d'Anne Bourse dans Les 4 Vérités sur Télématin. Il s’est d’abord exprimé au sujet de la crise agricole. Pour Christophe Béchu, le dialogue est bel et bien présent entre le gouvernement et les agriculteurs. Il a dit avoir entendu le ras-le-bol par rapport aux empilements normatifs, à la baisse de revenus et aux intérêts divergents avec la grande distribution. Mais il souligne les avancements qui ont été faits depuis le début de la crise : « pas moins de 62 chantiers qui ont été ouverts, et 32 déjà refermés car les résultats ont été obtenus ».

    Alors que le salon de l'Agriculture va bientôt ouvrir ses portes, un moment que Christophe Béchu considère comme un événement qui va permettre à « la grande famille de l'Agriculture de se retrouver », il réaffirme avoir entendu les attentes des agriculteurs et être en train de mettre en place des actions en ce sens. « Quand je vais sortir de ce plateau, j'ai précisément rendez-vous avec des organisations agricoles sur une partie des chantiers qui dépend de mon Ministère », a-t-il expliqué. Concernant la visite du président de la République, prévue le samedi 22 février 2024, elle laissera la place au dialogue selon son ministre, qui a rappelé au sujet de son président « qu'il prend toujours le temps de discuter avec les agriculteurs ».

    Enfin, Christophe Béchu a réaffirmé la compatibilité avec les enjeux environnementaux. Selon lui, l'écologie ne doit pas s'opposer à l'écologie. « Si à la fin une règle aboutit à ce qu'on s'éloigne de l'objectif, on a droit de s'interroger sur la pertinence de la règle » ,a-t-il commenté au sujet des haies, initialement censées préserver la biodiversité, mais qui ont finalement diminué de 20.000 km chaque année à cause de normes complexes. Cependant, Christophe Béchu précise que des lignes rouges subsisteront tout de même sur certaines règles, notamment celles sur la santé. Et selon lui, une entente européenne ne nuira pas à cet objectif. « Que l'on résonne en européen sur un sujet de santé et agricole, non seulement ce n'est pas absurde, mais c'est même assez logique », a expliqué le ministre de la Transition écologique concernant les pesticides. Une question de santé qui soulève deux débats : l'un sur la quantité de pesticides utilisée, l'autre sur leur dangerosité.

    Une tête de liste pour la majorité aux les élections européennes ?

    Concernant les élections européennes, le premier meeting de campagne de la majorité aura lieu le 9 mars prochain. D'ici là, aucune annonce de la tête de liste. « Mon travail au sein du gouvernement n'est pas de désigner la tête de liste. Ça c'est la responsabilité du président de la République », a commenté Christophe Béchu tout en réaffirmant son soutien à l'Europe dans un contexte international tendu.

    Grégory Doucet - 21 février 2024

    Grégory Doucet - 21 février 2024

    La cérémonie d’entrée au Panthéon de Missak Manouchian aura lieu ce mercredi 21 février 2024 en fin d’après-midi. Il y a 80 ans, le résistant et poète était fusillé au Mont Valérien. Grégory Doucet, maire (EELV) de Lyon et invité des 4 vérités, sera bien présent à cette cérémonie. Pour Lyon, précise-t-il, la résistance « signifie énormément ». De Gaulle l’avait d’ailleurs qualifié de "ville de la résistance". » La cité des Gones est aussi « l’un des symboles de la république, et de la défense de [ses] valeurs ». Le maire a donc la responsabilité d’un passeur de mémoire. 

    Missak Maouchian, qui avait échappé au génocide arménien, est aussi le symbole de cette union entre les deux pays. La France, rappelle également le maire, a une grande histoire avec l’Arménie, qui a été une terre d’accueil à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Une fois encore, le maire insiste sur "l’importance que les deux collectivités [Paris et la Métropole de Lyon, NDlR] accordent au travail de mémoire autour du génocide des Arméniens ».

    Malgré les réserves du chef de l’État, Marine Le Pen sera bien présente à l’hommage à Missak Manouchian. L’homme politique considère qu’il n’est pas le jour à polémiquer, mais espère que les gens qui seront présents « auront à cœur d’honorer la mémoire [du résistant]. Le sujet aujourd’hui, c’est lui. »

    Cet hommage est-il l’occasion de réconcilier résistants communistes et gaullistes, souvent opposés ? L’homme politique rappelle que les deux partis formaient une alliance contre Vichy lors de la résistance, avec, comme « grand unificateur », Jean Moulin. 

    Pour Grégory Doucet, l’Europe est « le bon échelon » pour parler du dérèglement du climat

    Les élections européennes auront lieu du 6 au 9 juin 2024, soit dans un peu plus de trois mois. Le parti Europe Écologie les Verts est autour de 8% des intentions de vote. L’enjeu de cette élection est de réaffirmer l’« attachement [du parti] au projet Européen ». Le diplômé de l’ESC Rouen parle d’élections qui seront « sans doute les plus importantes depuis le début de ce siècle ». L’Europe est « le bon échelon pour traiter du dérèglement du climat », martèle-t-il. 

    À la suite des blocages et manifestations des agriculteurs qui ont lieu début février, le Gouvernement, par le biais de Gabriel Attal, a présenté un lot de mesures pour montrer son soutien à « ceux qui nourrissent la France ». Des mesures qui n’ont « pas réussi à répondre aux attentes des agriculteurs et agricultrices », juge Grégory Doucet. La différence de normes au sein même de l’Europe, la difficulté de l’accès au foncier, restent parmi les difficultés que les suscités vivent toujours. Pour ceux qu’il est « allé rencontrer », «il faut des règles communes à toutes et à tous », pour éviter notamment la distorsion de concurrence.

    En France, la crise du logement connaît actuellement une ampleur inédite depuis plus de 30 ans. Le Gouvernement a proposé plusieurs solutions pour redynamiser ce secteur, parmi lesquelles une construction doublée de logements inédits. En tant que maire et donc, en tant que personne en première ligne, Grégory Doucet confirme qu’il « faut agir sur le logement », et notamment sur le logement social. Il parle de signaux « incompréhensibles » envoyés par le Gouvernement, qui dit vouloir porter de l’intérêt aux classes moyennes mais qui en fait les premières victimes de cette crise. 

    Christophe Soulard - 14 février 2024

    Christophe Soulard - 14 février 2024

    Un hommage national à Robert Badinter sera rendu place Vendôme ce mercredi 14 février 2024 à Paris. Invité des 4 vérités, Christophe Soulard, premier président de la Cour de cassation depuis le 1er juillet 2022, se souvient de l’immense émotion ressentie lors de l’abolition de la peine de mort en 1981 : « J’étais en âge, déjà, de ressentir que c’était un grand événement, l’aboutissement d’un long combat ». Pour lui, l’humanité et la rigueur du grand avocat décédé le 9 février dernier se concentrent dans cette grande réforme. Par la suite, rappelle-t-il, d’autres réformes « considérables » ont été adoptées grâce à Badinter, notamment certaines sur les juridictions d’exception, d’autres qui aidèrent à faciliter les plaintes des victimes et favoriser leur indemnisation, ainsi que le droit de recours individuel devant la cour individuelle des Droits de l’Homme, réforme là aussi on ne peut plus porteuse de changements importants.  

    Lors de sa carrière, Robert Badinter citait souvent ces mots de Victor Hugo à propos de l’abolition de la peine de mort : « On ne doit jamais retirer à un être humain sa vie ni la possibilité de devenir meilleur. » Aujourd’hui, la société croit-elle encore qu’elle aide ceux qu’elle condamne à se corriger ? « Il faut le croire, en tout cas, nous n’avons pas le choix », juge Christophe Soulard, qui rappelle que l’écrivain français avait été lui-même membre du Sénat. En grand admirateur de ce « premier abolitionniste », selon ses propres mots, Robert Badinter est allé s’asseoir dans la chaise occupée en son temps par l’auteur des Misérables le jour de l’abolition de la peine de mort. Haut symbole. 

    Christophe Soulard évoque les conditions carcérales préoccupantes en France 

    Aujourd’hui comme hier, les prisons françaises sont pointées du doigt. Les conditions de vie des détenus, la densité carcérale explosant souvent son taux légal (taux supérieur à 271% à Mayotte, à 212% à Perpignan, à près de 205% à Foix…) et le travail de réinsertion quasi inexistant a été plusieurs fois dénoncé par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Le premier magistrat français confirme ce triste constat. Il déplore des cellules surpeuplées, les matelas par terre à cause du manque de lits, l’heure unique de promenade autorisée, les douches peu fréquentes. « La France doit être très préoccupée par ses prisons », alerte-t-il. 

    Mardi 13 février 2024, l’entourage d’Emmanuel Macron a déclaré sur France Inter que le président de la République était favorable à une entrée de Robert Badinter au Panthéon. Christophe Soulard considère aussi qu’en tant qu’ « homme de lumière », l’ancien avocat y a en effet « évidemment » sa place. 

    Aujourd’hui, le sujet de la peine de mort revient parfois en France sous forme de débat. Cette abolition est-elle menacée ? Pour le premier magistrat français, cette loi a toujours été très controversée. Il rappelle néanmoins que revenir dessus serait aujourd’hui, d’un point de vue juridique, plutôt compliqué, puisque celle-ci est inscrite dans un protocole de la convention des Droits de l’Homme.

    De même, faut-il inscrire l’IVG, un droit, qui, on l’a vu, a été menacé voir aboli dans plusieurs pays du monde, dans la Constitution ? Il s’agit selon Christophe Soulard d’une question complexe en ce qu’elle touche à des règles et des principes juridiques « pas évidents ». 

    Dans son discours d’intronisation tenu en juillet 2022, le premier président de la Cour de cassation avait mis l’accent sur « la défiance accrue envers les institutions et à l’égard de la justice ». Il a aujourd’hui rapporté dans les 4 V les propos des citoyens qui parlent, « à juste titre », d’une justice lente. La cause, selon lui ? Un manque de moyens, de magistrats, et même de système informatique. Une lenteur qui tend cependant à s’améliorer ces derniers mois. Il faudra rester patient. 

    Jack Lang - 10 février 2024

    Jack Lang - 10 février 2024

    « Un géant, un juste, un homme des lumières ». Les hommages sont unanimes depuis que la mort de Robert Badinter, ancien ministre de la Justice et avocat, a été annoncée, vendredi 9 février 2024. Invité sur le plateau des 4 vérités, Jack Lang, ministre de la culture l’année où Robert Badinter fut désigné garde Sceaux, se souvient d’un homme qui a fait « bien plus qu’abolir la peine de mort ». « C’était un combattant de la liberté », dit-il. Ajoutant que « bien avant 1981, année lors de laquelle la fameuse abolition de la peine de mort fut proposée, « nous [François Mitterand, Jack Lang et Robert Badinter, NDRL] nous retrouvions chez lui afin de travailler à l’élaboration d’une charte des libertés ». L’ancien avocat a aussi, rappelle le ministre délégué à la Culture du 24 mars 1983 à décembre 1984, contribué à l’amélioration des conditions de vie en prison, y introduisant par exemple la télévision et la radio. Et il s’est également battu contre la condamnation à la perpétuité, qui est, rappelle Jack Lang, « une condamnation à une mort lente ». Par ailleurs, au-delà des libertés civiles, le grand homme s’est battu pour sortir les libertés locales des mains des uniques préfets, et même pour la liberté des radios. « Enfin, il s’est battu pour la liberté en général ». 

    Homme intègre et entier dans ses convictions, Robert Badinter l’était aussi dans son attitude. Jack Lang se souvient d’un impressionnant « personnage » au « physique, à l’allure et à la voix  tour à tour surprenante, douce ou exaltante ». Sommes toutes, un mot qui, juge le président de l’Institut de monde arabe, pourrait résumer son ancien ami, serait « fidélité ». Aux convictions et aux amitiés notamment. 

    Des hommages unanimes à Robert Badinter, décédé le vendredi 9 février 2024

    À propos de cette immense intégrité, Jack Lang rappelle ce discours historique prononcé lors du 50ème anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv en 1992. Lors de cette cérémonie commémorative, François Mitterrand, alors président de la République, avait été accueilli par des sifflets et des violentes invectives d’une partie de l’assistance à cause de son amitié avec René Bousquet, organisateur de la Rafle du Vel d’Hiv’. Robert Badinter, qui, selon le conseiller de Paris dans les années 1980, « savait que son ami, à aucun moment, n’était traversé par l’ombre d’un quelconque racisme », s’est dressé pour défendre le Président de la République. 

    La mort de Robert Badinter a donc déclenché des hommages unanimes, même du côté du RN. Marine Le Pen a notamment salué une « figure marquante du paysage politique et intellectuel ». Jack Lang rappelle toutefois qu’en son temps, le garde des Sceaux avait fait l’objet d’une « manifestation hostile devant le Palais de Justice, dans la presse et ailleurs » à cause de ses convictions de liberté. 

    Reste-t-il toujours quelques flammes de cette gauche de 1980 incarnée par Robert Badinter, François Mitterrand et Jack Lang ? « Oui, dans le cœur de beaucoup de gens », considère le président de l’Institut du monde arabe. Aujourd’hui, la France porte-t-elle encore un idéal collectif ?  La gauche est, malheureusement, déplore l’ancien ministre de la Culture, « divisée en mille morceaux. »

    Depuis la mort du ministre, une pluie de voix se sont élevées pour demander son entrée au Panthéon. Jack Lang juge que ce serait « une très bonne chose ». Cette figure « forte et symbolique » pourrait « inspirer les générations à venir ». 

    Fabien Roussel - 6 février 2024

    Fabien Roussel - 6 février 2024

    Lundi 5 février 2024, sur France Inter, Michel-Édouard Leclerc s’est fâché en anticipant les reproches après l’annonce par le Gouvernement du « contrôle à venir sur toutes les chaînes de supermarché », et ce afin de garantir le respect de la loi Égalim. « J’ai été instrumentalisé, j’ai été jeté en pâture », a-t-il déploré, dénonçant une « cabale » contre les grands distributeurs. La période serait-elle à la recherche de boucs émissaires permanents ? Invité dans les 4 vérités, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste et député de Nord, considère qu’il faudrait « nuancer ces propos ». « Il y a une réalité dans notre pays, c’est que ceux qui nourrissent la France sont bien mal payés. », constate-t-il. Quoique « imparfaite », la loi Égalim a selon lui au moins le mérite de mettre en place un « observatoire des marges et des prix ». Cet observatoire a notamment permis de montrer que les agriculteurs ne récupèrent que 10% de la marge de leur production, les grandes surfaces bénéficiant d’une grande part des 90% restants. Selon Fabien Roussel, il faudrait mettre en place un outil qui fasse office de coefficient multiplicateur pour faire ajuster les marges sur toute la chaîne de production et de distribution. Chaque agriculteur obtiendrait ainsi un prix plancher pour ce qu’il produit. 

    Selon Fabien Roussel, le malaise profond constaté par toute la France au moment des blocages des agriculteurs vient de « choix politiques qui ont été faits depuis des années ». Les traités de libre échange, très pointés pendant les manifestations des agriculteurs, ont tous été votés, rappelle le secrétaire de parti, aussi bien par la droite que par la majorité actuelle. « Il faut pouvoir mettre en place des coopérations, mais il faut que ce soit respectueux de nos filières agricoles ».

    Fabien Roussel veut rendre leur pouvoir d’achat aux Français

    Après celui de l’électricité, c’est l’augmentation du prix du gaz qui est à prévoir dès juillet prochain, avec une facture qui devrait grimper de 5,5%. Malgré les boucliers tarifaires mis en place par le Gouvernement, le secrétaire de PCF dénonce là encore des augmentations qui sont « le fruit de choix politiques ». Pourtant, lui assure qu’il est « possible de diviser par deux » ces factures.  « Nous sommes autosuffisants. Nous pouvons produire seuls. Retrouvons cette productivité énergétique ! » L’homme politique promet que son parti mettra le projet de redonner du pouvoir d’achat au Français « au cœur de la campagne européenne » qui aura lieu en juin 2024. Selon lui, la France produit suffisamment de richesses pour inverser la hiérarchie des normes. 

    Parmi les projets envisagés par le Parti communiste existe celui d’indexer les salaires sur l’inflation. Pour plus de justice sociale, le député du Nord prévoit d’accompagner « les entreprises qui distribuent les dividendes et qui ont la possibilité d’augmenter les salaires ». Et pour celles qui n’en ont pas les moyens, le PCF propose de moduler les cotisations sociales, baisser l’électricité et de « donner des marges ». 

    Les membres du LFI, cousins et alliés du PCF, sont encore agités d’une polémique après qu’ils aient annoncé leur présence lors de la cérémonie d’hommage aux victimes françaises du Hamas mercredi 7 février 2024 à l’Élysée. Cinq familles demandent à ce que cette présence de la France Insoumise, qui avait mis longtemps à condamner les actions commises par le Hamas, soit interdite. Fabien Roussel juge qu’il faut que ce moment soit un moment « d’unité nationale ». Il considère que tout le monde y aura sa place, chacun devant « prendre la mesure » d’un tel drame. 

    Erwan Balanant - 3 février 2024

    Erwan Balanant - 3 février 2024

    Jeudi 1er février, après les annonces visiblement satisfaisantes de Gabriel Attal, les syndicats agricoles ont annoncé l’arrêt des manifestations des blocages qui avaient lieu dans toute la France depuis près de deux semaines. Depuis, les associations écologiques pointent la cause écologique comme victime collatérale des mesures prises par le Premier ministre. La mise en pause du plan Écophyto passe notamment très mal chez les défenseurs de l’environnement. Invité des 4 vérités, Erwan Balanant, député MoDem de la huitième circonscription du Finistère, souligne en tout cas le fait qu’il « serait une erreur de continuer à opposer les agriculteurs d’un côté et l’écologie de l’autre. » Pour lui, et « [il] le voi[t] bien sur [son] territoire », chaque parti est conscient des transitions nécessaires pour avancer. Une transition qui ne se fera pas sans les agriculteurs, et qu’il faudra sans doute revoir sur certains points. Le plan Écophyto, selon lui, ne marchait de toute façon « peut-être pas très bien ».

    Marine Tondelier était l’invitée des 4 vérités vendredi 2 février 2024. La Secrétaire nationale du parti Écologique Les Vers a estimé que cette mise en pause était une manière d’obtenir la paix sociale vis-à-vis des agriculteurs. Un avis que ne partage pas Erwan Balanant. « Ce n’est pas la réalité du terrain ». Il parle de plusieurs actes en cours sur son territoire, tels que la décarbonation, qui montrent que les agriculteurs sont prêts à faire un pas en avant vers la transition écologique. 

    À l’issue de leur lutte, les agriculteurs ont obtenu une enveloppe de 4 millions d’euros, promise par Gabriel Attal. Mais le traitement très favorable qui leur a été réservé par le Gouvernement malgré quelques dégradations soulève une question : y a t-il, en France, deux points de mesures ? L’homme politique ne considère pas que le traitement diffère en fonction des manifestants mais pense que le Gouvernement a simplement su « écouter » des revendications légitimes. « Si on ne fait pas l’effort aujourd’hui pour l’agriculture, ça nous coûtera plus cher après. » 

    Erwan Balanant s’exprime sur l’éventualité de François Bayrou au ministère de l’Éducation 

    Pour mettre en cohérence son parti MoDem, très pro Européen, avec les enjeux des agriculteurs, Erwan Balanant estime qu’il faut davantage protéger l’environnement, les agriculteurs, et leur revenus. 

    Quelles sont les attentes du MoDem concernant les nominations gouvernementales après le remaniement ? Ce « recentrage à droite » n’effraie en tout cas pas le membre du Mouvement démocrate, qui juge, que, dans le discours du premier ministre, « il y avait aussi l’idée de partager la valeur et d’aller vers plus de justice sociale ». 

    Lundi 5 février 2023 sera connue la décision de justice sur l’affaire des emplois présumés fictifs d’assistants européens MoDem qui implique notamment François Bayrou. Le maire de Pau espère une relaxe. Alors que l’on connaîtra le Gouvernement complet, avec la dernière vague de nominations par Gabriel Attal, d’ici mardi 6 février 2024, Erwan Balanant nourrit-il des ambitions pour le président de son mouvement ? Il juge en tout cas qu’il ferait « un très bon ministre de l’Éducation Nationale, si toutefois, il le voulait. (…) Mais je ne crois pas que ce soit sa préoccupation première. »

    Le MoDem n’a pas encore présenté sa tête de liste pour les élections Européennes qui auront lieu le 9 juin 2024. Le député ne se tourmente pas pour autant. « On a au moins l’avantage d’être clairs par rapport à d’autres partis, dont on ne sait pas trop où ils se positionnent par rapport à l’Europe. La question de l’incarnation devra venir, mais il ne faut plus que ça tarde, c’est vrai », juge-t-il tout de même. 

    Marine Tondelier - 2 février 2024

    Marine Tondelier - 2 février 2024

    Jeudi 1er janvier 2024, Gabriel Attal a dévoilé de nouvelles mesures pour tenter de répondre à la colère des agriculteurs. Objectif de souveraineté alimentaire inscrit dans la loi, enveloppe de 150 millions d’euros pour les éleveurs… Ces annonces ont en partie permis de calmer la colère. Selon les syndicats agricoles, les agriculteurs devraient progressivement lever les blocages routiers. Mais un volet de ces annonces a fortement déplu au groupe Europe Écologie Les Verts : la mise en pause du plan Écophyto. Invitée des 4 vérités, Marine Tondelier, la secrétaire nationale du parti, a détaillé pourquoi l’arrêt provisoire de l'usage des pesticides sur les grandes cultures est une catastrophe sur le plan écologique et sanitaire. Citant le site du ministère de l’agriculture, elle parle du plan Écophyto comme d’une nécessité pour préserver à la fois « notre santé, et la biodiversité ». « Les agriculteurs n’ont rien gagné, car ils attendaient beaucoup de choses pour leurs revenus, mais en revanche, tout le monde a perdu avec cette réforme », martèle-t-elle.  

    « Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas », avait dit Emmanuel Macron en meeting en 2022 à Marseille. L’élue d’opposition au conseil municipal d’Hénin-Beaumont constate qu’il « n’est donc pas ». 

    Si Gabriel Attal a rappelé dans son discours que les « objectifs rest[aient] les mêmes », la secrétaire nationale d'EELV déclare « se ficher » de ces promesses souvent « non respectées ». « Je veux des actes ! »

    En un an, le prix de production des agriculteurs a baissé de 9%. En parallèle, leurs charges ont explosé. Marine Tonnelier rappelle que les premières victimes du fait qu’il « n’y a pas un partage juste dans ce pays » sont les agriculteurs. « Tant que la charge n’est pas partagée justement, comment demander à cette profession qui crève des efforts supplémentaires ? » Ces efforts doivent être faits, martèle-t-elle, par le Gouvernement. 

    Marine Tonnelier a pour projet de discuter avec « tous » les agriculteurs

    Comment solder l’enjeu phytosanitaire ? Les agriculteurs doivent-ils tous se convertir au bio, et vendre des denrées plus chères, alors que l’inflation continue d’augmenter (+3% en 2024 sur les produits alimentaires) ? « Personne ne dit qu’il n’y aura plus de pesticides nulle part du jour au lendemain », fait observer la femme politique. En revanche, elle rappelle qu’une baisse est demandée par différentes associations écologistes « depuis 15 ans », et que cette baisse « n’a pas eu lieu du tout ». 

    La question du partage de la valeur a également été abordée par Gabriel Attal dans son discours. Il garantit des « contrôles massifs des industriels et des distributeurs » afin que les producteurs ne fassent plus les frais de la guerre des prix entre supermarchés d'une part, et distributeurs et fournisseurs de l'agro-industrie d'autre part. Encore une fois, Marine Tondelier reste sceptique. Elle rappelle une autre promesse non tenue par le Gouvernement : la loi Égalim, qui avait pour objectif de faire manger des produits bio dans les cantines. Finalement, cette règle est respectée dans seulement 6% des cantines de France. Celles qui appliquent les règles, rappelle-elle, sont les cantines des communes dirigées par des écologistes. 

    Ce vendredi 2 février 2024, les barrages vont donc être levés pour les agriculteurs. Mais la lutte continue pour Les Verts. « En sortant de votre plateau, je vais sur un barrage à Lyon qui n’a pas encore été levé », indique Marine Tonnelier, qui ne renonce pas. Son projet ? Discuter avec « tous » les agriculteurs. 

    Les élections Européennes auront lieu dimanche 9 juin 2024. Quelles sont les chances d’Europe Écologie Les Verts ? La secrétaire nationale du parti parle en tout cas d’une cohérence dans les idées de son groupe depuis 40 ans, « Jusqu’au dernier souffle, on combattra pour la justice sociale et écologiste en France », promet-t-elle. 

    Gérald Darmanin - 31 janvier 2024

    Gérald Darmanin - 31 janvier 2024

    Le premier ministre Gabriel Attal s’est exprimé ce mardi 30 janvier devant les députés de l’hémicycle dans un discours de politique générale sur les grandes orientations de son gouvernement. Invité à réagir sur cette prise de parole dans les 4 vérités, Gérald Darmanin,  ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, l’a jugé « très fort, très dynamique et très clair. » 

    Gabriel Attal promet donc du « concret », avec notamment une réforme « par voie réglementaire » de l’aide médicale de l’Etat. Il a également mis l’accent sur la sécurité et la fermeté, avec des propos forts sur les « délinquants » appelés à « réparer » ce qu’ils « cassent ». Des mots qui ressemblent à ceux qu’auraient pu prononcer Gérald Darmanin, mais que l’ancien ministre de l’Action et des Comptes publics se défend de lui avoir soufflés. « C’est surtout du bon sens », considère-t-il. 

    Le discours de politique générale du Premier ministre pose une question : pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas exécuté ses points d’action depuis 7 ans qu’il est au pouvoir ? Gérald Darmanin rétorque qu’il a déjà « fait beaucoup de choses ». Prenant l’exemple de la « désmicardisation » prônée hier par Gabriel Attal, il rappelle par exemple la création de la prime d’activité. 

    Dans son discours, Gabriel Attal a également eu un mot pour les agriculteurs actuellement en grève. Face aux normes excessives, « il doit y avoir une exception agricole », a-t-il dit. Mais cette déclaration n’a pas convaincu. Beaucoup d’agriculteurs appellent à durcir le mouvement. Cette colère va-t-elle monter jusqu’à la capitale, comme le promettent ces derniers ? L’ancien conseiller régional des Hauts-de-France argue qu’il a « rappelé des lignes rouges à ne pas dépasser » mais se montre confiant. « Les dialogues que j’ai eu avec les confédérations agricoles (…) montrent qu’ils respectent les règles ». En revanche, s’ils devaient franchir la ligne, le gouvernement « ne laisserait pas faire ». Pour l’instant, il n’est en tout cas pas question d’évacuation des autoroutes occupées par les manifestants. 

    Gérald Darmanin : « Il y a deux poids, deux mesures »

    À l’heure où une certaine tolérance est appliquée envers les agriculteurs, peut-on parler d’un non-respect de l’ordre public ? Le ministre de l’Intérieur ne le pense pas. Il considère que « la manifestation est un cadre légal et institutionnel » et juge qu’il y a « deux poids, deux mesures ». « Il est hors de question de considérer les gens qui travaillent comme des délinquants ». 

    Le bilan de la délinquance et de la criminalité sera dévoilé dans la journée du mardi 31 janvier par le service statistique du ministère de l’Intérieur. Gérald Darmanin parle de « résultats encourageants », notamment en matière de lutte contre la drogue, mais évoque également des chiffres à améliorer encore, notamment ceux des tentatives d’homicides et d’agressions envers les femmes. La « mère de toutes les batailles », pour lui , reste la lutte contre la drogue. 

    Le 15 janvier 2024, l’exécutif a décidé de revenir au niveau 2 du plan Vigipirate. « Pour l’instant la décision n’a pas été totalement prise », tempère Gérald Darmanin. La menace terroriste reste, indique-t-il, « extrêmement forte », la menace intérieure particulièrement.

    La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques aura lieu le 26 juillet 2024 en bord de Seine. Le ministre de l’Intérieur parle d’une jauge de spectateurs d’à peu près 300 000 personnes. 

    « Après les Jeux Olympiques, un cycle au ministère de l'Intérieur sera atteint », a déclaré Gérald Darmanin au Figaro le 14 janvier 2024. « C’est au président de la République de décider », a-t-il évoqué dans les 4 vérités, rappelant le fait qu’il faille « rester modeste » et « trouver des projets nouveaux », même si son ambition est « d’accompagner le président de la République jusqu’à la fin ». 

    Marc Fesneau - 29 janvier 2024

    Marc Fesneau - 29 janvier 2024

     La forte mobilisation des agriculteurs se poursuit un peu partout en France lundi 29 janvier 2024. Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé 10 mesures de simplification et la fin de la hausse de la taxe sur le GNR [gazole non routier, ndlr] pour tenter de répondre à la colère des agriculteurs. Insuffisant pour beaucoup d’entre eux qui souhaitent obtenir des mesures « concrètes » comme une simplification des normes environnementales, de meilleures rémunérations ou la mise en place de leviers pour compenser la taxation du gazole non routier. 

    Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, explique qu’il continue de travailler avec les représentants. « Dans les 48h, il y aura un certain nombre de choses que l’on pourra poser sur la table qui permettra de compléter et de montrer la globalité des mesures que l’on entend proposer au monde agricole. » Selon le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, la crise est « multiple » : « Il y avait des crises sur les questions fiscales ainsi que sur la question de la simplification ».

    Dimanche 28 janvier 2024, une cellule de crise interministérielle a été créée pour faire face à la gronde des agriculteurs. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a décidé de mettre en place un dispositif XXL : 15 000 membres des forces de l'ordre seront mobilisés pour « garantir que les tracteurs ne se rendent pas à Paris et dans les grandes villes pour ne pas créer des difficultés extrêmement fortes ». Aux abords de Rungis et de l'aéroport de Roissy, des blindés de la gendarmerie ont pris place en début de soirée pour empêcher le blocage. « L’objectif est de pouvoir rentrer dans le dialogue avec les agriculteurs, de respecter leur mouvement et leurs revendications et de le faire sans avoir recours à la violence » défend Marc Fesneau, invité des 4 vérités. 


    Colère des agriculteurs : la grande confusion


    Marc Fesneau, qui se rendra à Bruxelles pour un Conseil européen au début du mois de février afin de porter les revendications des agriculteurs français sur notamment l’obligation de jachère. « Nous sommes 22 pays européens à le demander », a-t-il assuré. La guerre en Ukraine a engendré un chamboulement des marchés européens. Pour faire face à la crise,  l’UE, pour soutenir les forces ukrainiennes, a accordé des règles d’exportations très favorables dont l’effet est qu’elles affaiblissent les agriculteurs et éleveurs français. « Nous sommes au rendez-vous du soutien à l’Ukraine, simplement, la déstabilisation des marchés est telle que nous devons prendre des mesures (…) Nous travaillons à ce qu’il y ait des limites à ces importations. (…) En tant que ministre de l’Agriculture, je souhaite que, dès lors que cela déstabilise les marchés, on puisse y mettre un terme. (…) Les produits concernés : la volaille, les œufs et le sucre. ». 

     

    Enfin, Éric Ciotti, président des Républicains, propose de garantir aux agriculteurs un revenu minimum de 1500 euros mensuels. 

    Pour Marc Fesneau, cette proposition organise un combat entre l’urbain et le rural. « Il est infichu de dire comment il le fait. (...) Je ne comprends pas comment il finance cette mesure ». 

    Julien Bayou - 27 janvier 2024

    Julien Bayou - 27 janvier 2024

    Vendredi 26 janvier a été le jour des annonces pour Gabriel Attal. Face à la colère des agriculteurs qui gronde depuis plusieurs jours, le premier ministre a déclaré « avoir reçu le message cinq sur cinq » et a proposé diverses mesures, comme l'accélération du versement des aides ou encore des mesures sur le GNR. Mais Julien Bayou, député écologiste Nupes et invité des 4 vérités, n’est pas convaincu. « On parle de mesurettes », dit-il pour qualifier ces propositions. Il faudrait selon lui  « changer radicalement » les politiques agricoles, « ce que le gouvernement ne fait pas depuis 2017 ». « Quelque part, lorsqu’il multiplie les traités de libre échange, il ignore l’agriculture » juge-t-il même, citant l’exemple du traité avec le Chili. Selon plusieurs syndicats agricoles, dont le FNSEA, syndicat agricole majoritaire, les traités de libéralisation du commerce avec le pays d’Amérique latine ratifiés par l’Europe avec l’aval de la France seraient une plaie pour les agriculteurs français, notamment à cause de la concurrence déloyale provoquée. 

    Julien Bayou considère cela dit que les normes ne sont pas le problème. Le bas blesse surtout au niveau de la rémunération, qui n’est selon lui pas « juste » pour les agriculteurs. Sous la pression des manifestants, Gabriel Attal a certes annoncé l’annulation de la hausse de la fiscalité sur le gazole non routier (GNR), mais, pour le député Nupes, au regard des charges écrasantes, c’est loin d’être suffisant.

    Lactalis, un géant intouchable ? 

    Les écologistes et les agriculteurs constituent-ils deux camps irréconciliables ? Julien Bayou souhaite déconstruire cette idée reçue en soulignant à quel point il était « frappant, depuis une semaine, de voir les discussions fécondes » entre les deux partis. « On se rend compte bien souvent qu’il manque quelqu’un à la table : la grande distribution », note-t-il par ailleurs. Il prend l’exemple de Lactalis, qui « pressurise[rait] » les producteurs de lait en leur imposant un prix de 40 centimes par litre pour une revente au consommateur à 1 euro 40. « Ça fait une immense fortune, que le Gouvernement n’a jamais cherché à encadrer », fait observer l’homme politique. 

    À ce propos, la loi EGAlim, loi adoptée en octobre 2021, vise à protéger la rémunération juste des agriculteurs. Parmi ses mesures phares, on retrouve justement une disposition interdisant de vendre tout produit en dessous du prix auquel il a été acheté au fournisseur. Vendredi 26 janvier, Gabriel a promis de « faire respecter cette loi partout » en renforçant les contrôles, en « mettant une pression maximale » dans les négociations commerciales et en menaçant de « sanctions lourdes » ceux qui ne la respectent pas. Mais là encore, l’écologiste n’est pas convaincu. Selon lui, ceux qui « sont au Gouvernement depuis dix ans » —Emmanuel Macron ayant été ministre de l’économie en 2014— auraient déjà pu et dû agir en conséquence. Le député EELV rappelle qu’un quart des postes agents chargés de la répression des fraudes ont pourtant été supprimés depuis 2018.

    Si la colère des agriculteurs se manifeste surtout par de nombreux blocages, des débordements ont parfois été constatés dans certains endroits, notamment à Narbonne, où un incendie a eu lieu. Face à cette colère qui dégénère, Julien Bayou parle d’un ministre de l’Intérieur comme « tétanisé » par la situation. On constate selon lui « un sentiment de fin de règne », un Gouvernement qui « ne sait pas faire face aux crises ». « Il faut réorienter notre politique pour qu’elle bénéficie aux agriculteurs », martèle-t-il. 

    Arnaud Gaillot - 22 janvier 2024

    Arnaud Gaillot - 22 janvier 2024

    En France et même en Europe, la colère du monde agricole est clairement montée d’un ton le week-end du 20 et 21 janvier 2024, lors duquel les exploitants ont multiplié les actions contre le GreenDeal européen et la hausse des taxes du gazole. Invité des 4 vérités, Arnaud Gaillot, président des jeunes agriculteurs, est venu parler de ce « ras-le-bol général » qui le touche lui et ses collègues et pour lequel ils ne se sentent pas entendus depuis des années. Des agriculteurs qui ne sont pas rémunérés et « toujours plus de contraintes », c’est ce que dénonce l’homme de 37 ans. Les contraintes se matérialisent par des normes de plus en plus importantes et exigeantes (le sénat parle d’ailleurs « d’overdoses normatives ») et d’injonctions contradictoires. Si l’éleveur de vaches laitières et de génisses argue que lui et la communauté qu’il représente sont favorables à la transition, il rappelle qu’un équilibre doit être trouvé. Comment maintenir les niveaux de production actuels tout en maintenant l’environnement dans lequel on vit ? C’est aujourd’hui toute la question. « On ne peut pas demander au monde agricole de faire en 5 ans ce qu’il n’a fait pas en 40 ans. » Cette « pression continuelle », vient, selon l’agriculteur, de toutes parts, puisqu’elle arrive de France mais également d’Europe. L’ennui est qu’elle ne s’accompagne d’aucune compensation financière. 

    Ce lundi 22 janvier 2024, Gabriel Attal reçoit la FNSEA,  puissant syndicat agricole français. à Matignon. Arnaud Gaillot compte notamment lui demander de faire appliquer la loi Egalim, visant à protéger la rémunération des agriculteurs adoptée le 18 octobre 2021. Dans ce « jeu de dupes » qui s’est installé depuis des années, il exige une chose : que les contrôles soient renforcés. La deuxième exigence est celle d’une « pause normative » qui fixera les objectifs de la France dans des délais plus réalistes de « 20-25 ans, 30 ans ». « Il faut un peu de rationalité. Les agriculteurs ne sont pas là pour détruire la planète, ni pour produire des choses qui tuent les gens », martèle-t-il. La troisième revendication est la régulation de la concurrence. La France pâtit d’accords ou d’aides à d’autres pays. L’agriculteur parle notamment de l’Ukraine, dont nombre de produits alimentaires sont exportés en France, notamment les poulets dans les cantines pour les enfants. Des produits qui sont pourtant loin d’être produits avec les mêmes règles et les mêmes normes que dans l’Hexagone. 

    La fin du monde agricole est-elle proche ?

    Le blocage de l’autoroute A64 qui relie Toulouse à Bayonne, à hauteur de Carbonne, en Haute-Garonne, se poursuit depuis trois jours. Les agriculteurs sont toujours mobilisés sur ce tronçon et exigent des mesures concrètes avant de bouger. Arnaud Gaillot soutient ce mouvement : « j’aurais du mal à leur dire d’arrêter tant que des solutions concrètes ne sont pas apportées. »Malheureusement, les agriculteurs ne « croient plus trop aux belles promesses » et souhaitent désormais des actes. Il prévient que si le gouvernement n’apporte pas des solutions à la hauteur en ce lundi 22 janvier lors de la réunion à Matignon, d’autres blocages pourraient bien advenir dans les jours à venir. 

    Se trouve-t-on à l’aube d’un nouveau mouvement « gilets jaunes » ? Le président des jeunes agriculteurs ne le pense pas, mais dit en revanche qu’un « gros mouvement européen se prépare si aucune réponse n’est apportée. Vous savez, nos voisins allemands nous imitent, la Belgique nous appelle pour savoir où on est, l’Italie réfléchit aussi, donc on peut imaginer quelque chose qui se propage et qui dure longtemps s’il n’y a pas de réponses de la communauté Européenne », prévient-il.  

    Jean-Philippe Tanguy - 19 janvier 2024

    Jean-Philippe Tanguy - 19 janvier 2024

    La semaine politique a été marquée par la conférence de presse donnée le 16 janvier 2024 par Emmanuel Macron. Une batterie de mesures pour « une France plus forte et plus juste » ont été annoncées par le président de la République, qui a parlé de la famille et de l’école et notamment proposé de généraliser l’uniforme. Invité à évoquer ce « réarmement civique » dont parle le chef de l’État, Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national de la Somme et invité des 4 vérités, n’est pas convaincu. Si, selon lui, beaucoup de « mesures symboliques » ont été « empruntées » au Rassemblement national, elles auraient déjà pu et dû être appliquées. « Emmanuel Macron est au pouvoir depuis 7 ans, plus si on compte la période où il était ministre au gouvernement Hollande », rappelle-t-il.

    Comment ce remaniement gouvernemental survenu le 12 janvier 2024 et qui met en lumière des personnalités aussi marquées que Rachida Dati est-il perçu par Jean-Philippe Tanguy ? Malgré le flagrant virage à droite du gouvernement, l’homme politique ne demeure pas convaincu par cette réorganisation. « On peut prendre des gens pour faire croire qu’on a un changement », dit-il, mais ceci ne serait selon lui pas forcément gage de mutation réelle. À propos des mesures fortes présentées par le président de la République, Jean-Philippe Tanguy attend de les voir traduites en actes. Lors de son discours le 11 janvier sur TF1, Gabriel Attal a notamment évoqué une baisse d’impôts pour les classes moyennes. Cette baisse aurait déjà été reportée à plusieurs reprises, précise Jean-Philippe Tanguy, et ne concernerait que certaines taxes très ciblées. 

    Jean-Philippe Tanguy évoque un bouclier tarifaire qui aurait pu être « maintenu »

    Face à la hausse sans précédent du prix de l’électricité, le Gouvernement avait instauré un bouclier tarifaire visant à freiner son augmentation. Au 1er février 2022, le plafonnement de la hausse du tarif réglementé de l’électricité était ainsi passé à 15%. Mais la fin de ce bouclier a été annoncée par Gabriel Attal. Le ministre délégué aux Comptes publics a confirmé jeudi 8 janvier 2024 lors d'une interview sur RTL que le gouvernement y mettrait "progressivement" un terme, d'ici fin 2024. Le rattaché au RN, lui, assure que son parti aurait maintenu ce bouclier en faisant, dit-il, payer le tarif de l’électricité au prix de production français.

    La ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse de France Amélie Oudéa-Castéra est sous le feu des critiques après ses propos polémiques sur l’école publique, où, selon elle « un paquet d’heures » d’absences de professeurs n’étaient pas remplacées. Jeudi 18 janvier, cette dernière a déclaré avoir décidé de se dessaisir du dossier Stanislas, où sont scolarisés ses enfants. C’est notamment ce que préconisait la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Est-ce à dire que cette affaire qui fragilise le gouvernement depuis son éclatement, est close ? « Le problème, c’est que la ministre a menti et continue de mentir », juge Jean-Philippe Tanguy, rappelant que ce « mensonge renvoie à d’autres mensonges » et martelant que « à l’école, on a besoin d’une ministre qui incarne des valeurs et qui raconte la vérité ». 

    Dans un numéro diffusé sur France 2 jeudi 18 janvier 2024, Complément d’enquête affirme que le président du Rassemblement national Jordan Bardella aurait tenu un compte Twitter raciste et homophobe entre 2015 et 2017. L’intéressé nie avoir tenu ce compte. Interrogé sur le sujet, Jean-Philippe Tanguy nie également, pense que les journalistes « se sont trompés » et dénonce un reportage « à charge ». Il préfère se concentrer sur les « valeurs positives » et les qualités de « travail phénoménales » de Jordan Bardella. 

    Amélie Oudéa-Castéra - 17 janvier 2024

    Amélie Oudéa-Castéra - 17 janvier 2024

    Depuis vendredi 12 janvier 2024, la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra est sous le feu des projecteurs après des propos jugés polémiques par le corps enseignant et une partie des Français. Aux caméras de BFMTV, la femme politique avait déclaré avoir placé ses enfants dans l’école privée Stanislas à cause d’un « paquet d’heures non remplacées » dans l’école publique Littré où ils se trouvaient.

    Invitée dans les 4 vérités, Amélie Oudéa-Castéra s’est exprimée sur cette tempête politique et médiatique. Au syndicat d'enseignants du second degré SNES-FSU qui a dit sur BFMTV ce lundi 15 janvier vouloir des « excuses » de la part du ministère de l’Éducation, elle déclare qu’elle leur « doit ». « Je les ai blessés, je les ai heurtés, et je le regrette extrêmement vivement. Je pense que je n’aurais pas dû tenir ces propos-là, et je n’aurais pas dû nommer l’école Littré », dit-elle, précisant être allée « s’entretenir » avec l’équipe pédagogique de l’école. 

    La ministre a-t-elle inventé l’absence des enseignants dans cette école publique pour justifier son choix d’avoir recours au privé ? « Moi, je me suis appuyée avec la plus totale sincérité sur le souvenir et le ressenti d’une expérience de maman d’il y a 15 ans. Maintenant, les résultats statistiques du rectorat et la parole d’une enseignante me donnent tort, et c’est leur parole qui compte », répond-elle. 

    Mardi 16 janvier, lors de sa prise de parole tenue en direct de l’Élysée, Emmanuel Macron a déclaré avoir de « l’indulgence » pour Amélie Oudéa-Castéra au cœur de cette polémique. Ce n’est pas le cas de plusieurs syndicats de l’Éducation nationale, qui ont porté plainte pour diffamation contre la ministre. AOC avoue s’être « naturellement » posé la question de sa démission. Malgré tout, elle assure que sa détermination est plus forte que les doutes. 

    Le débat sur le séparatisme scolaire relancé

    Cette polémique a soulevé le débat de la mixité sociale au sein de la société. À la vue du grand nombre de ministres ou anciens ministres qui ont scolarisé leurs enfants dans le privé ou y ont eux-mêmes fait leurs études, peut-on dire que le mécanisme des reproductions sociales s’y perpétue ? La ministre réfute en tout cas la notion de séparatisme scolaire. Elle invoque « des choix guidés par différents types de considérations. » 

    Dans son discours du 16 janvier 2024, Emmanuel Macron a également martelé l’importance de l’école. Cependant, le vote du budget 2024 a prévu la suppression de 2500 postes. Des suppressions qui auraient d'ores et déjà été annulées « dans le cadre des arbitrages avec la loi de finance 2024 », précise la ministre.

    Ses propos polémiques ont relancé la colère des syndicats. Le Snes-FSU, le Fnec FP-FO, la CGT Éduc'action et Sud Éducation appellent à la grève au 1er février 2024. Ils demandent notamment des revalorisations salariales et de meilleures conditions de travail. « Ils ont raison d’y aspirer, et nous avons la détermination avec Gabriel Attal de leur apporter », assure la haute fonctionnaire. 

    Une enquête commandée en avril 2023 par l’ancien ministre de l’Éducation Pap NDiaye sur l’institution Stanislas pointe plusieurs dérives. Neuf mois plus tard, Mediapart a publié une enquête dénonçant un univers « sexiste », où les propos « homophobes et anti avortement sont très présents ». Selon Amélie Oudéa-Castéra, un plan d’action avec 15 mesures aurait été commandé par Gabriel Attal suite à ce rapport. 

    Les Jeux Olympiques de Paris 2024 seront le plus grand événement jamais organisé en France. Ils se tiendront du 26 juillet au 11 août 2024. La France sera-t-elle prête à accueillir ce grand événement ? La femme politique promet qu’on « va les livrer, les livrer à temps, et qu’ils vont rendre fier les Français ». 

    Éric Coquerel - 12 janvier 2024

    Éric Coquerel - 12 janvier 2024

    Les premiers noms du nouveau gouvernement de Gabriel Attal ont été annoncés jeudi 11 janvier 2024. Parmi eux, Rachida Dati. L’inspiration penche clairement plus à droite que par le passé. Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis, président de la commission des finances et invité des 4 vérités, parle d’un choix « uniquement politique ». Il considère par ailleurs que ce choix illustre la façon dont le gouvernement actuel «considère la culture », c’est-à-dire pas énormément. 

    Le nouveau premier ministre a annoncé jeudi 11 janvier 2024 dans son discours sur TF1 l’intention de prendre des mesures très concrètes pour aider les français. Il parle notamment d’une baisse d’impôts pour certains salariés de la classe moyenne. Mais ce qu’entend Éric Coquerel dans cette promesse est avant tout qu’il n’y a aucune politique d’indexation des salaires sur l’inflation. Il souligne aussi le fait que les cadeaux fiscaux faits aux plus riches restent tels quels, alors même qu’ils « coûtent très cher au pays ». Pour lui, les politiques néolibérales qui continuent d’être appliquées ne sont « vraiment pas dans l’intérêt des Français », surtout dans le contexte d’un risque de récession mondial. 

    Depuis sa fraiche accession au rôle de premier ministre, Gabriel Attal se présente comme un « homme de dialogues ». Mais cette affirmation laisse Éric Coquerel dubitatif. L’homme politique souligne une économie, qui, depuis 2023, est « dans la droite ligne d’un gouvernement de droite, aussi bien que le plan économique, social et sociétal ». Il rappelle l’emploi en très grand nombre de 49.3 depuis la réélection d’Emmanuel Macron, qui est un « problème majeur ». Puisqu’on ne peut pas « gouverner ainsi », le gouvernement, pour faire passer ses lois, semble, selon le député français, aller chercher des inspirations « du côté des Républicains, qui eux-mêmes vont chercher du côté du Rassemblement national ». « Vous voyez l’inquiétude », martèle-t-il. 

    Un gouvernement à droite, des ministres peu formés ? 

    L’inquiétude d’Éric Coquerel se dirige aussi vers la nomination de plusieurs ministres, qui, selon, lui, ont des idées qui penchent très à droite. Il cite Catherine Vautrin, la nouvelle ministre   du Travail, de la Santé et des Solidarités depuis le 11 janvier 2024, qui, rappelle-t-il, avait, au conseil constitutionnel, voté contre l’institutionnalisation de l’IVG. 

    Un changement important a lieu aussi au quai d’Orsay, avec la nomination de Stéphane Séjourné , qui remplace l’ancienne ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna. Là aussi, le président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale exprime un certain pessimisme. « Catherine Colonna, au moins, était une diplomate de métier. Sur la question du conflit Israélo-Palestinien, elle a été la première à parler de cessez-le-feu », rappelle-t-il. Stéphane Séjourné, quant à lui, n’a « pas de formation diplomatique ». « Donc c’est une inquiétude. »

    Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a annoncé janvier 11 janvier 2023 qu’il se rendait à La Haye (Pays-Bas) pour participer à une initiative de l’Afrique du Sud visant l’État d’Israël, qui, toujours selon l’Afrique du Sud, pratiquerait une politique de génocide. Éric Coquerel insiste sur l’idée que peuple Palestinien n’a « aujourd’hui plus de territoire ». « C’est la raison pour laquelle Jean-Luc Mélenchon a été appuyer cette initiative ». Est-ce que l’armée Israélienne pratique un génocide dans la bande de Gaza ? « On parle de risque génocidaire », martèle le député français, prudent. 

    François Villeroy de Galhau - 11 janvier 2024

    François Villeroy de Galhau - 11 janvier 2024

    En ce début janvier 2024, la banque de France vient de publier un BCE. Il s’agit d’une note de 9 pages qui dresse un bilan de la situation financière des entreprises et des ménages à partir des statistiques disponibles à la fin janvier 2023. Sont décrites, notamment, l’évolution de la dette brute et la dette nette des entreprises et l’épargne financière des ménages complétée par une estimation du surplus d’épargne financière accumulé depuis le début de la pandémie. Comme le précise François Villeroy de Galhau, gouverneur de la banque de France et invité des 4 vérités, il s’agit d’une enquête de terrain réalisée par les hommes et les femmes employés de la banque de France auprès de 8000 entrepreneurs. Il ressort de cette enquête que l’économie française ralentit. Cependant, elle apparaît également « plus robuste qu’on pouvait le craindre », et, précise le haut fonctionnaire français, la croissance, au dernier trimestre 2023, est remontée à 0,2%. Si le chiffre n’est pas très élevé, il dépasse cependant les espérances du gouverneur, qui escomptait 0,1 %. Si cette tendance continue, elle confirmera la prévision de 0,9 % pour 2024. Pas de récession en cette nouvelle année, donc. Quelle est la caractéristique de la croissance ? Elle s’accompagne d’une baisse de l’inflation. Au sujet de la hausse générale des prix, le président du conseil d’administration de la Banque des règlements internationaux estime qu’elle devrait cesser de caracoler « avant juin 2024 » et même redescendre à 0,2 % d’ici cette date. 

    François Villeroy de Galhau énonce les objectifs de croissance de 2024 

    Quels sont les objectifs pour réussir la croissance en 2024 ? Pour François Villeroy de Galhau, il s’agit, en premier lieu, d’aller vers le plein emploi. Au troisième trimestre 2023,  selon les chiffres publiés par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) mercredi 15 novembre, le taux de chômage a enregistré une hausse de 7,4 % de la population active en France (hors Mayotte), contre 7,2 % au deuxième trimestre. Il faudrait, juge-t-il, stopper cette hausse via la mise en place de plus de formations, d’apprentissages, et la transformation numérique et écologique. 

    Concernant les livrets d’épargne, et plus précisément le livret A et le livret d’épargne populaire, dont les modalités proposent des taux d’intérêts historiquement favorables à ceux qui les possèdent, sont-ils toujours plébiscités par les français ? L’ancien polytechnicien promet, pour le livret A, compte d’épargne exonéré d’impôts et de prélèvement obligatoire qui permet notamment des prêts aux logements sociaux, une garantie de taux à 3% pour l’année à venir. Concernant le taux du livret d’épargne populaire, François Villeroy de Galhau promet, pour le 1er février prochain, un taux « très supérieur » à l’inflation. Il parle d’une fourchette entre 3 et 6 %. 

    Autre bonne nouvelle, alors que les taux d’emprunt pour les achats immobiliers ne cessent d’augmenter, allant jusqu'à 4% en 2023, le gouverneur de la banque de France parle d’une stagnation progressive, et même d’une baisse de la part de certaines banques. « [Elles] ont à nouveau la volonté de prêter, et le font de plus en plus », assure-t-il, promettant des facilitations de prêt, du moins « pour les dossiers solvables. » 2024 est pleine d’espoir. 

    Loïc Signor - 9 janvier 2024

    Loïc Signor - 9 janvier 2024

    Thomas Sotto reçoit Loïc Signor, porte-parole de Renaissance, sur le plateau des 4 Vérités. 

    2024, nouvelle année, et bonnes résolutions. Un seul mot semble diriger ce début d’année à l’Élysée : remaniement. Ce qui semblait très probable s’est finalement réalisé hier soir lundi 8 janvier quand Élisabeth Borne a remis sa démission de son poste de Première ministre. Le Président de la République l’a remercié pour vingt mois de loyaux services dans un tweet, évoquant son travail « exemplaire » au « service de la nation ». C’est désormais sur le jeune ministre de l’Éducation que les regards sont rivés, ce dernier étant pressenti pour succéder à l’ancienne conseillère de Lionel Jospin. Malgré des rumeurs allant bon train, l’identité du prochain occupant de Matignon sera officiellement révélée dans la matinée du mardi 9 janvier. 

    Loïc Signor, porte-parole du parti présidentiel, voit en cette démission une bonne nouvelle, un « changement de dynamique » correspondant à un « nouveau cap ». 2024, comme annoncé dans ses vœux aux français, serait pour Emmanuel Macron une année placée sous le signe du « réarmement ». Un réarmement à la fois civique, industriel, économique et social pour le porte-parole du gouvernement, qui permettrait à Renaissance de revenir à ses fondements et d’atteindre son objectif principal : le plein emploi. Au micro de Télématin, il reformule les remerciements du Président à son ex-Première ministre, rappelant son  travail effectué dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la planification écologique, saluant au passage les réformes « très difficiles » qu’elle a menées, celle des retraites en premier lieu. 

    Peu d’annonces 

    La veille, Raphaël Glucksmann, de Place Publique, ironisait sur une potentielle éviction de l’ancienne Première ministre du gouvernement en sous-entendant que le Président ne cherchait qu’une marionnette pour la remplacer. Interrogé sur les mots de l’opposant, Loïc Signor a déclaré que « les français n’auraient pas fait confiance à un Président omnipotent », et que celui-ci n’a pas gouverné de la même manière avec Elisabeth Borne qu’avec Jean Castex et Edouard Philippe. Il n’a pas souhaité s’exprimer sur une potentielle promotion de Gabriel Attal au rang de Premier ministre, attendant les annonces présidentielles, ni sur un vote de confiance au Parlement suite aux menaces d’une motion de censure formulées par Mathilde Panot, des Insoumis. 

    Et si Gabriel Attal démissionnait de son poste à l’éducation au bout de seulement cinq mois pour devenir Premier ministre ? Un passage éclair au ministère de l’éducation qui ne choque pas Loïc Signor, estimant qu’on « a fait pire » et que l’éducation reste une priorité pour le Président. Motus et bouche cousue également au sujet de possibles alliances pour donner un coup de boost à Renaissance, mais une insistance sur sa fidélité sans Borne à Emmanuel Macron. Il déclare ainsi : « Mon objectif, c’est que Marine Le Pen ne prenne pas le pouvoir en 2017, et cela veut dire que je serai utile aux côtés du Président où que je me trouve ». 

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