Logo

    sama lukonde

    Explore "sama lukonde" with insightful episodes like "RDC : quel scénario pour la délivrance des cartes d’identité nationale en juin 2023 ?", "🎙 Programme du gouvernement Sama : pourquoi il y a quelques lueurs d'espoir", "🎙L'ambitieux programme du gouvernement Sama Lukonde" and "🎙 Sama Lukonde, le choix parfait de Tshisekedi" from podcasts like ""🎙Po Na GEC", "🎙Po Na GEC", "🎙Po Na GEC" and "🎙Po Na GEC"" and more!

    Episodes (4)

    🎙 Programme du gouvernement Sama : pourquoi il y a quelques lueurs d'espoir

    🎙 Programme du gouvernement Sama : pourquoi il y a quelques lueurs d'espoir

    Dans le programme approuvé par l’Assemblée nationale le 26 avril, le Premier ministre Sama Lukonde présente un programme ambitieux qui comprend des réformes de l'armée et de l'administration, la mise en place de soins de santé et d'un enseignement primaire gratuits, ainsi qu'un vaste projet d'infrastructures, le tout en deux ans et demi. Mais d'où viendra l'argent ?

    Bonjour !

    Je m'appelle Jason Stearns et je suis le directeur du Groupe d'étude sur le Congo, centre de recherche basé à l'Université de New York. Vous écoutez le 12e numéro de Po Na GEC, notre capsule audio qui tente d'éclairer les questions d'actualité en RDC.

    Nous sommes le vendredi 30 avril.

    Dans son discours de présentation du programme, le nouveau premier ministre a indiqué  que ce plan coûterait 36 milliards de dollars entre 2021 et 2023, soit 12  milliards de dollars de plus que le budget prévu pour cette période. En fait, même ce budget prévisionnel d'environ 7 milliards de dollars par an sera difficile à réunir pour le gouvernement. L’année dernière, le gouvernement n'avait pu lever que 3,7 milliards de dollars en 2020. 

    Néanmoins, il y a quelques lueurs d'espoir. Le gouvernement pourrait augmenter ses recettes en luttant contre la corruption et l'évasion fiscale. Il s'agit d'un processus à long terme. Cependant, il y a des secteurs  où des fuites pourraient être colmatées relativement facilement. Le gouvernement perd énormément d'argent en exonérations fiscales ; en 2020, par exemple, il a accordé des exonérations fiscales d'une valeur de 818 millions de dollars, soit près d'un quart de toutes les recettes de cette année-là. Dans son programme, le Premier ministre Sama  a mentionné ces exonérations, ainsi que l'importance d'une meilleure application de la taxe sur la valeur ajoutée, l'une des plus grandes sources de revenus du pays. 

    La deuxième augmentation potentielle des recettes pourrait provenir du secteur minier. Environ la moitié des revenus du gouvernement provient de ce secteur, et les tendances dans ce domaine semblent prometteuses. Le cuivre, de loin la matière première la plus importante, connaît une hausse spectaculaire de son prix mondial, qui a presque doublé l’année passée. Dans le même temps, bon nombre des plus grandes sociétés minières congolaises - Tenke Fungurume, Katanga Mining, MMG - ont remboursé leurs investissements en capital et paient désormais des impôts sur les bénéfices ou vont bientôt commencer à le faire. 

    Finalement, les bailleurs de fonds pourraient aider. La Banque mondiale, en particulier, nourrit de grands projets pour le Congo. Elle veut dépenser 800 millions de dollars pour soutenir l'éducation primaire gratuite, un autre demi-milliard pour soutenir les communautés vulnérables dans l'est du pays, et un demi-milliard pour les infrastructures et l’économie à Kinshasa. Mais une grande partie de ce financement est conditionnée à des réformes. La Banque a reporté sa première tranche d'argent pour l'éducation en raison d'allégations de corruption - c'est probablement l'une des raisons pour lesquelles l'ancien ministre de l'enseignement primaire et secondaire Willy Bakonga a été arrêté la semaine dernière. Entre-temps, le FMI demande un audit de la Banque centrale, la publication des contrats miniers, ainsi que d'autres réformes. 

    Le gouvernement chinois est un autre donateur important. De nombreux auditeurs se souviendront de l'accord d'infrastructure de 6 milliards de dollars signé entre le gouvernement de Kabila et la Chine en 2006. Cependant, une grande partie de cet argent n'est jamais arrivée - le gouvernement chinois était censé dépenser 3 milliards de dollars dans la construction d'infrastructures (en grande partie par le biais d'entreprises chinoises), mais  jusqu'à deux tiers de ces fonds ne sont sans doute jamais arrivés en raison des préoccupations de corruption et de mauvaise gestion exprimées par la partie chinoise. Si le gouvernement de Sama peut répondre à ces préoccupations, il est possible que certaines des infrastructures proposées puissent être construites avec de l'argent chinois.  

    Les défis sont énormes mais ces pistes montrent que l’espoir est permis. On ne manquera pas de revenir bientôt sur ces questions.

    En attendant cela, n’hésitez pas à rejoindre notre fil WhatsApp en envoyant GEC au +243 894 110 542 pour recevoir directement “Po na GEC” chaque vendredi sur votre téléphone.

    Au revoir!

    🎙L'ambitieux programme du gouvernement Sama Lukonde

    🎙L'ambitieux programme du gouvernement Sama Lukonde

    “Construire un État fort, prospère et solidaire.” Telle est la mission que s’est assignée le gouvernement de l’Union sacrée de la nation. Pour y parvenir, son chef, Jean-Michel Sama Lukonde, compte s’appuyer sur un vaste programme qui s’articule autour 15 piliers et 343 actions. Il a déposé, le 20 avril, les 64 pages du document au bureau du président de l’Assemblée nationale, en attendant l’investiture de la nouvelle équipe gouvernementale qu’il dirige. Si personne ne peut reprocher aux gouvernants d’être ambitieux, il est tout aussi légitime de s'interroger sur les moyens et les ressources disponibles pour atteindre les objectifs fixés dans un temps aussi court, soit entre maintenant et décembre 2023.

    Bonjour !

    Je m’appelle Trésor Kibangula et je suis analyste politique au sein du Groupe d’étude sur le Congo, centre de recherche basé à l’Université de New York. Vous écoutez le 11e numéro de Po Na GEC, notre capsule audio qui tente d’éclairer les questions d’actualité en RDC.

    Nous sommes le vendredi 23 avril.

    En parcourant le programme d’actions du gouvernement de l’Union sacrée de la nation, l’on s’aperçoit, contrairement à celui porté par l’équipe précédente, qu’il contient plusieurs mesures concrètes, parfois même spectaculaires, à l’instar de “[l’établissement] d’une administration militaire dans les zones en proie à l'instabilité et aux conflits”.

    En fait, certaines des actions reprises dans le programme du gouvernement Sama vont dans la bonne direction. Il en est ainsi de la volonté exprimée entre autres de faire adopter des lois relatives à la justice transitionnelle et à l’accès à l’information, d’interdire l’intégration des rebelles au sein de l’armée et de la police, de trouver un large consensus pour des réformes constitutionnelles, de dépolitiser l’administration publique, de protéger légalement les lanceurs d’alerte, d’unifier les régies financières, de prévoir dans le budget de chaque année des crédits nécessaires pour le financement des élections, de dépénaliser les délits de presse, de rendre plus effectif le fonctionnement de la Cour des comptes. 

    D’autres actions, en revanche, paraissent moins bien définies : éradiquer les groupes armés opérant dans le pays, limiter strictement l'octroi des exonérations dérogatoires, améliorer la gouvernance de la Regideso, construire des logements sociaux à travers la République, rationaliser les jours fériés. La liste de ces bonnes intentions sans indication claire de leur faisabilité est bien longue. À côté d’une vingtaine de nouvelles structures à créer, notamment l’Agence pour la promotion de l’innovation, l'Office national de la pêche, la Banque nationale de développement et l'Académie pour l’apprentissage, la promotion et la protection des langues nationales.

    Entre les lignes, le nouveau gouvernement laisse entendre qu’il ne pourra pas tout faire. D’autant que le pays peine à disposer d’un budget conséquent. Et le temps ne joue nullement en sa faveur. Il ne lui reste qu’un peu plus de deux ans pour mettre en œuvre une partie de cet ambitieux programme. Il va falloir donc mieux hiérarchiser ces 343 actions et indiquer clairement aux Congolais celles qui sont prioritaires, le temps qu’il faut pour leur réalisation, leur coût financier, et qui en sont spécifiquement responsables. 

    Cette responsabilisation est d’autant plus nécessaire lorsqu’on veut faire émerger un État fort à même de pacifier l’est du pays. Mais renforcer l’armée et la police par exemple, sans poser un diagnostic sérieux sur le comportement de ces forces de défense qui, souvent, font également partie du problème puisqu’également pointés dans les violations des droits de l’homme, la taxation de la population, le transfert d'armes et soutien à des groupes armés, occulte dans ce programme la nécessaire lutte contre l’impunité au sein de l’armée. La redevabilité à tous les niveaux nous paraît pourtant être la clef de voûte du Congo de demain qui se veut “fort, prospère et solidaire”.

    En attendant, n’hésitez pas à rejoindre notre fil WhatsApp en envoyant GEC au +243 894 110 542 pour recevoir directement “Po na GEC” chaque vendredi sur votre téléphone.

    🎙 Sama Lukonde, le choix parfait de Tshisekedi

    🎙 Sama Lukonde, le choix parfait de Tshisekedi

    La semaine dernière, le président Félix Tshisekedi a nommé M. Sama Lukonde comme Premier ministre. Il remplace à ce poste M. Ilunga Ilunkamba qui a démissionné le 28 janvier à la suite d’une motion de censure votée contre lui à l’Assemblée nationale. Pourquoi ce choix ?

    Bonjour !

    Je m’appelle Trésor Kibangula et je suis analyste politique au sein du Groupe d’étude sur le Congo, centre de recherche basé à l’Université de New York. Ceci est le deuxième numéro de Po Na GEC, notre capsule audio qui résume, explique et donne notre avis sur les questions d'actualité en RDC.

    Nous sommes le vendredi 19 février.  

    La désignation de Sama Lukonde augure la fin de la longue crise politique qui a paralysé les institutions du pays depuis la nomination contestée des trois juges à la cour constitutionnelle, en juillet 2020. 

    Le nouveau Premier ministre, malgré son jeune âge - il n’a que 43 ans - n’est pas à ses débuts en politique. Ce diplômé en chimie de l’Université de Lubumbashi a été élu en 2006 député national et a été membre de la commission de mines et hydrocarbure de l’Assemblée nationale. Entre 2014 et 2015, il a été ministre de la Jeunesse et des Sports dans le gouvernement Matata II avant de démissionner avec le groupe de sept partis qui demandaient au président Joseph Kabila de respecter la constitution en organisant les élections dans les délais. Sama Lukonde a été également membre du conseil de sages du Rassemblement de l’opposition autour d’Étienne Tshisekedi. Et jusqu’à sa nomination, il était directeur général de la Gécamines, la plus grande entreprise minière du pays.

    Cette désignation de M. Sama Lukonde intervient dans un contexte des manœuvres de redéfinition de rapports de forces dans le paysage politique congolais et surtout au sein de la nouvelle coalition, Union sacrée de la nation. Félix Tshisekedi, qui avait entretenu des relations difficiles avec l’ancien Premier ministre et les présidents de deux chambres du Parlement, avait besoin d’une personne loyale à la primature. Une personne qui ne lui ferait pas de l’ombre. Sama Lukonde, qui est issu d’un parti relativement petit et dont le président, Dany Banza, est proche du chef de l’État, apparaît comme le choix parfait. Et surtout qu’il est du Katanga… 

    Car être du Katanga était, selon plusieurs sources, une condition déterminante. L’ex-Katanga, poumon économique du pays, voudrait garder le contrôle d’une branche importante du gouvernement. De plus, nommer un katangais contribuerait à la fois à rassurer les hommes politiques issus de cette partie du pays et à réduire davantage l’influence de l’ancien président Joseph Kabila, lui-même originaire du Katanga.  

    Enfin, nommer un jeune qui, malgré son expérience politique, n’est cité ni dans les malversations financières ni autres scandales, traduit une volonté de renouvellement de la part de Félix Tshisekedi. Toutefois, le choix de Sama Lukonde confirme également le faible degré de confiance entre les nouveaux alliés et le délicat arbitrage qu’il faudra avoir dans la répartition des responsabilités au sein de l’Union sacrée de la nation. 

    Sama Lukonde n’aura toutefois pas de moment de répit tant les dossiers urgents remplissent sa table : d’entrée de jeu, il lui faudra définir un programme cohérent du gouvernement. L’attendent aussi l’épineuse question de la gratuité de l’enseignement de base, les récurrents problèmes de l’insécurité dans l’Est, et les nombreuses réformes que son gouvernement doit mener. Y arrivera-t-il ? C’est tout le mal que nous lui souhaitons.

    En attendant, vous pouvez rejoindre notre fil Whatsapp en envoyant GEC au +243 894 110 542 pour recevoir directement “Po na GEC” chaque vendredi sur votre téléphone. 

    À la prochaine ;)

    Logo

    © 2024 Podcastworld. All rights reserved

    Stay up to date

    For any inquiries, please email us at hello@podcastworld.io