D’après une étude du MIT de 2018, une fausse information a 70% plus de chances d'être propagée qu’une information fiable[1]. Aujourd'hui ces fausses informations appelées couramment fake news s'immiscent dans les campagnes politiques, les débats privés du fait notamment de leur recrudescence sur les réseaux sociaux.
La divulgation consciente et organisĂ©e de fausses informations n’est pas aussi rĂ©cente qu’on pourrait le croire. Dès le 6ème siècle avant JC, dans son ouvrage L’Art de la guerre, le cĂ©lèbre gĂ©nĂ©ral et stratège chinois Sun Tzu mettait en Ă©vidence l'importance de la tromperie dans les conflits armĂ©s. Il insistait sur la nĂ©cessitĂ© de trouver un compromis entre vĂ©ritĂ© et mensonge afin de rendre les fake news aussi crĂ©dibles et efficaces que possible.Â
L’objectif était de tromper l’ennemi pour le battre plus facilement, les fake news étant déjà considérées comme une véritable arme de guerre. C’est cette arme qu’a également utilisée Elizabeth McIntosh, une espionne de l’OSS, ancêtre de la CIA, durant ses missions dans le Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est l’histoire d’Elizabeth McIntosh que nous raconte aujourd’hui Zoé Delaforge, responsable de la formation chez Preligens.
Elizabeth McIntosh n’a que 26 ans lorsque le 7 dĂ©cembre 1941, le ciel s'abat sur les habitants de Honolulu et de HawaĂŻ. L’attaque de Pearl Harbour vient d’avoir lieu. Pour la jeune journaliste qui a grandi et travaille sur l'Ă®le, le choc est effroyable. Son devoir d’information prend nĂ©anmoins le pas sur son Ă©moi. Celle qui Ă©tait Ă l'Ă©poque une correspondante pour le Honolulu Star Bulletin s’empresse d’écrire un article sur cet Ă©vĂ©nement historique dont elle vient d’être le tĂ©moin[3].Â
Pour cette fille de deux journalistes, le devoir d’informer est primordial. Malheureusement son article ne passe pas la censure militaire. Un coup dur qui ne l’empêche pas de continuer dans le journalisme. En 1943, elle s’envole pour Washington et devient la correspondante du Scripps Howard News à la Maison Blanche.
Au printemps de la même année, un commandant proche de sa famille lui propose un poste de correspondant Asie à l’OSS (Office of Strategic Services). Sans en savoir trop mais aimant voyager, Elizabeth s’engage dans cette nouvelle aventure [4]. Elle rejoint l'équipe “Morale Operation” en Extrême Orient sous les ordres du fameux William Joseph Donovan, dans la toute nouvelle OSS, créée en juin 1942 par le président Roosevelt pour coordonner les ressources du renseignement militaire américain.
Ecoutez les épisodes précédents:
Episode #1 : Roberta Wohlstetter
Episode #2 : Stanley Kubrick
Episode #3: Jules Verne
Episode #4: Hannah Arendt et Hans Jonas
Crédit Musique : Boogie Belgique - Once Have I