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    transat jacques vabre

    Explore "transat jacques vabre" with insightful episodes like "Marie Riou, comme un air de pionnière", "Pos. Report #104 avec Guillaume Pirouelle et Pierre Leboucher", "Pos. Report #103 avec Anthony Marchand et Amélie Grassi", "Pos. Report #102 avec Justine Mettraux et Anne-Claire Le Berre" and "[REDIFFUSION] - Charline Picon, deux médailles olympiques, un enfant et toujours l'esprit de compétition" from podcasts like ""Navigantes", "Pos. Report", "Pos. Report", "Pos. Report" and "Navigantes"" and more!

    Episodes (100)

    Marie Riou, comme un air de pionnière

    Marie Riou, comme un air de pionnière

    A 42 ans, Marie Riou a un palmarès et une expérience à en faire pâlir plus d’un. Deux participations aux Jeux olympiques, quatre titres de championne du monde de Nacra 17 avec Billy Besson et une victoire sur la Volvo Ocean Race avec Dongfeng Race Team aux côtés de Charles Caudrelier en 2017-2018. Ce qui lui a valu le titre prestigieux, et rare pour une Française, de meilleure navigatrice du monde en 2018, partagée avec la Néerlandaise Caroljin Brouwer, également de l’aventure. “Une incroyable reconnaissance”, confie celle qui a bénéficié des quotas de femmes à bord imposés par l’organisateur pour participer à la course autour du monde. Ce qui lui fait dire : “Ça m’a permis de faire des choses extraordinaires, mais en réalité, ça ne devrait pas exister ! Ça devrait être naturel d’avoir des femmes à bord.”.


    Dans la foulée de la Volvo, Marie Riou est devenue la première femme à avoir un poste clé en SailGP, recrutée dès la première saison, en 2019, comme régleuse de vol du F50 français, et ce bien avant que les navigatrices ne deviennent “obligatoires” sur le circuit. Elle en garde un souvenir fort, sans pour autant s’être sentie comme un “ovni” dans un univers jusqu’alors masculin : “C’est vrai que j’étais la seule femme, mais on se connaissait tous, car on s’était tous plus ou moins croisés sur les compétitions de voile olympique ; homme ou femme sur ces postes clés de pilote, de régleur d’aile ou de vol, c’est la même chose. C’est bien aujourd’hui que les femmes soient à bord, ça va dans le bon sens ”.


    En 2021, Amélie Grassi fait appel à la Brestoise pour sa première Transat Jacques Vabre en Class40, exercice auquel elle a pris goût, au point qu'elle se verrait bien remettre ça, mais en Imoca… Avis aux amateurs ! En septembre dernier, elle est devenue maman d’une petite fille et reconnaît que “la question de la maternité est un sujet pour les femmes actives en général et pour les sportives de haut niveau en particulier”. Si elle prend le temps de pouponner, Marie Riou est déjà investie dans The Famous Project d’Alexia Barrier, dont l'objectif est le Trophée Jules Verne en 2025 avec un équipage 100% féminin. Ce qui l’amène à se poser quelques questions : “Je me demande comment ça va être quand je vais laisser ma petite trois semaines, mais ce qui est sûr, c’est que j’ai vraiment envie de naviguer, j’ai encore plein d’envies.” 


    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 1er février 2023. 

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Pos. Report #104 avec Guillaume Pirouelle et Pierre Leboucher

    Pos. Report #104 avec Guillaume Pirouelle et Pierre Leboucher

    Ce 104e épisode de Pos. Report reçoit deux invités, qui, après avoir débuté par la voile olympique, tous les deux en 470, se sont ensuite lancés sur le circuit Figaro avant d’être embarqués l’un comme l’autre à bord d’un maxi-trimaran chasseur de records : le premier, Guillaume Pirouelle, sur Sodebo Ultim 3, le second, Pierre Leboucher, sur Sails of Change (ex Spindrift 2).


    Ils commencent d’ailleurs par raconter comment ils vivent leurs actuelles périodes de stand-by respectives, qui dure depuis trois mois pour Pierre Leboucher, puisque Sails of Change attend toujours une fenêtre météo pour s’élancer à l’assaut du Trophée Jules Verne. Le stand-by a d’ailleurs été prolongé d’un mois, jusqu’à début mars.


    De son côté, Sodebo Ultim 3 a fait un aller-retour la semaine dernière entre Lorient et Cadix, d’où l’équipage mené par Thomas Coville espérait se lancer sur la Route de la Découverte - record détenu depuis octobre 2013 par Spindrift 2 en 6 jours 14 heures 29 minutes et 21 secondes -, la fenêtre météo s’étant finalement refermée. Nos deux invités racontent ensuite comment ils ont intégré les équipages des deux trimarans, deux expériences qu’ils apprécient particulièrement.

    Nous ouvrons ensuite une page Figaro, au moment où Guillaume Pirouelle a repris le jour même le chemin de l’entraînement lundi à Port-la-Forêt sur Région Normandie, Pierre Leboucher confiant de son côté qu’il part à La Rochelle rejoindre Camille Bertel, issue de la classe Mini, avec laquelle il prendra fin avril le départ de la Transat Paprec, courue pour la première fois en double mixte.


    Nous revenons ensuite avec Guillaume Pirouelle sur son choix de se lancer en Figaro il y a deux ans, encouragé par son “compatriote” normand Alexis Loison qui l’a incité à postuler à la sélection lancée par la région, avant de lui transmettre son savoir du Figaro Beneteau 3. Une méthode payante, puisque pour sa première saison seul à la barre du monotype en 2022, le natif de Rouen a pris la deuxième place de la Solitaire du Figaro et du championnat de France Elite de course au large.


    Nous finissons par évoquer la saison à venir : Guillaume Pirouelle, qui hésite encore à disputer la Transat Paprec, se fixe la Solitaire du Figaro comme objectif principal, il devrait encore naviguer sur Sodebo Ultim 3 et annonce qu’il courra la Transat Jacques Vabre en Class40 avec “un projet havrais”. Pierre Leboucher, en plus de la Transat Paprec et de Sails of Change, va disputer le Tour Voile en Figaro 3 avec Philippe Hartz et des jeunes et espère une opportunité sur la Transat Jacques Vabre. 


    Diffusé le 31 janvier 2023

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Grégoire Levillain

    Pos. Report #103 avec Anthony Marchand et Amélie Grassi

    Pos. Report #103 avec Anthony Marchand et Amélie Grassi

    Ce 103e épisode de Pos. Report reçoit deux invités, qui ensemble, ont pris la quatrième place de la première étape de The Ocean Race entre Alicante et Mindelo, au Cap Vert, à bord de Biotherm, l’Imoca de Paul Meilhat, à savoir Anthony Marchand et Amélie Grassi. 


    Cette dernière commence par faire une petite carte postale du Cap Vert, avec une escale particulière dans le sens où les équipes techniques n’ont pas le droit de monter à bord, charge aux équipages de bricoler ce qui doit l’être, ce qui a été fait à bord de Biotherm, avant de se consacrer, à partir de ce mardi, à la préparation météo de la deuxième étape qui part mercredi en fin de journée. 


    Anthony Marchand revient ensuite sur la première étape, avec notamment une sortie de Méditerranée au près dans 60 nœuds qui a mis à mal les organismes, puis une descente au débridé vers le Cap Vert, pendant laquelle la vie à bord a encore été “hostile”, ce qui lui fait dire que cette entrée en matière était “engagée”. D’où le choix de l’équipage de ménager la monture “car on ne voulait surtout pas avoir de problème technique ; sur cette course qui est très longue, il faut prendre soin du bateau, encore plus en Imoca.” Le résultat de l’étape est jugé satisfaisant, l’ancien figariste estimant que les objectifs vont devenir de plus en plus élevés au fur et à mesure de la course, l’équipage découvrant le plan Verdier, mis à l’eau fin août dernier. 


    Les deux marins racontent ensuite comment la vie à bord s’est organisée et la difficulté de se faire à manger ou de dormir sur un foiler lancé à pleine vitesse - “C’est très ingrat, ça m’a un peu surpris”, confie Anthony Marchand -, ce qui a d’ailleurs occasionné quelques brûlures avec de l’eau bouillante sur cette étape initiale pour Boris Herrmann, skipper de Malizia-Seaexplorer, et Damien Seguin à bord de Biotherm. Ils évoquent ensuite la deuxième étape à venir, 4 600 milles jusqu’au Cap, avec un équipage inchangé, mais également leurs programmes respectifs pour la suite de The Ocean Race, qu’ils ne disputeront pas en intégralité, chacun ayant son propre projet en parallèle. 


    Pour Anthony Marchand, ce sera l’Ultim Actual, dont il a récemment été promu skipper à la place d’Yves Le Blevec, ce dernier se concentrant sur la direction du team Actual. Il explique comment cette transmission s’est effectuée : “Après la Route du Rhum, Yves m’a posé la question, j’ai eu le convoyage retour pour y réfléchir, il fallait cocher les cases”. Proche de l’équipe Actual - elle est la fille de Sandrine Bertho, directrice de projet et par ailleurs compagne d’Yves Le Blevec -, Amélie Grassi estime que ce passage de témoin s'est fait “naturellement, avec bienveillance et en harmonie avec l’équipe”. Le nouveau skipper d’Actual raconte ensuite comment il compte préparer le grand défi à venir, l’Arkea Ultim Challenge-Brest (départ le 7 janvier 2024), son objectif étant de “gravir petite colline par petite colline”. 


    Amélie Grassi, après avoir dressé le bilan de sa saison 2022 en Class40 faite de “hauts et de bas”, dont un démâtage sur la Route du Rhum, évoque quant à elle la suite de ce projet sous les couleurs de La Boulangère Bio - jusqu’à fin 2024 -, avec une rentrée prévue sur Les Sables-Horta en juin, puis la préparation de la Transat Jacques Vabre, deux courses qu’elle disputera avec une équipière prochainement annoncée. L’avenir plus lointain ? L’ex étudiante en droit social n’exclut rien, entre Ultim, Imoca et autres rêves de large…


    Diffusé le 24 janvier 2023

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Grégoire Levillain

    Pos. Report #102 avec Justine Mettraux et Anne-Claire Le Berre

    Pos. Report #102 avec Justine Mettraux et Anne-Claire Le Berre

    Ce 102e épisode de Pos. report est une nouvelle fois consacré à The Ocean Race, dont le départ de la première étape entre Alicante et le Cap Vert, a été donné le dimanche 15 janvier, en compagnie de deux navigatrices qui participent à cette 14e édition de la course autour du monde en équipage par étapes, même si elles ne sont pas en mer sur cette étape initiale : Justine Mettraux (11th Hour Racing Team) et Anne-Claire Le Berre (Guyot Environnement-Team Europe). Toutes les deux commencent par décrire comment elles ont suivi le départ, depuis Lorient, après avoir chacune passé plusieurs jours à Alicante.


    Anne-Claire Le Berre raconte ensuite comment, après avoir “tapé à la porte” de quasiment toutes les équipes disputant The Ocean Race, elle a fini par recevoir tardivement un coup de fil de Benjamin Dutreux et Sébastien Simon pour intégrer l’équipe franco-allemande en remplacement d’Annie Lush sur la deuxième étape. Elle poursuit en expliquant pourquoi, après huit ans au sein du team Initiatives Coeur de Sam Davies, elle a choisi de céder à l’appel de la course et du large, avec pour objectif d’être au départ en 2026 de la Route du Rhum en Class40. Une transat retour du Brésil en 2019 sur l’ancien Imoca de Sam Davies et une saison en demie en classe Mini (5e de la Mini Transat 2021 en série) l’ont convaincue que c’était le bon moment pour se lancer, Justine Mettraux estimant que les années Transat Jacques Vabre sont souvent propices pour trouver des opportunités de navigation.

    Cette dernière explique de son côté que son engagement sur The Ocean Race a un peu changé depuis qu’elle a lancé en juin dernier son propre projet Imoca avec Teamwork, elle va du coup se partager le tour du monde avec l’Italienne Francesca Clapcich, “un bon équilibre” pour la Suissesse qui disputera les étapes 2, 3 et 5. Elle revient ensuite sur la préparation de 11th Hour Racing Team, équipe, qui, contrairement aux quatre autres également focalisées sur le Vendée Globe, d'où leur participation à la Route du Rhum 2022, a fait de The Ocean Race son objectif principal.


    Anne-Claire Le Berre raconte ses premiers pas au sein de l’équipe Guyot Environnement-Team Europe à l’occasion d’un convoyage entre Barcelone et Alicante et la découverte d’un bateau que Justine Mettraux connaît bien, puisqu’il appartenait auparavant à 11th Hour Racing Team et qu’elle a pris le départ à son bord de la dernière Transat Jacques Vabre.


    Après avoir parlé chacune de leurs objectifs respectifs sur la course autour du monde en équipage, les deux navigatrices évoquent leurs projets personnels respectifs : pour Justine Mettraux, brillante septième de la dernière Route du Rhum sur Teamwork (ex Charal 1), ce sera la poursuite du projet Vendée Globe aux côtés de l’équipe BeYou Racing, avec au programme de 2023 le Fastnet, le Défi Azimut et la Transat Jacques Vabre. Anne-Claire Le Berre, qui a participé l’automne dernier à la sélection Skipper Macif, remportée par Charlotte Yven, se dit de son côté “ouverte à différentes opportunités”, espérant notamment prendre le départ de deux transats en 2023 : la Transat Paprec, mixte, si un co-skipper la contacte, la Jacques Vabre en fin d’année. 


    Diffusé le 17 janvier 2023

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Grégoire Levillain

    [REDIFFUSION] - Charline Picon, deux médailles olympiques, un enfant et toujours l'esprit de compétition

    [REDIFFUSION]  - Charline Picon, deux médailles olympiques, un enfant et toujours l'esprit de compétition

    En cette première semaine de 2023, TIP & SHAFT vous propose d’écouter ou de ré-écouter le 2e épisode de NAVIGANTES le plus suivis en 2022. Votre podcast revient dans son format habituel le 18 janvier. D’ici là, toute l’équipe de Tip & Shaft vous souhaite une très bonne année 2023.


    Rien ne la prédestinait à devenir la championne qu’elle est. Ses parents ne sont pas franchement des « voileux » et ce n’est qu’au hasard d’un manque de bateaux dans le club où elle se rend petite, qu’elle doit sa rencontre avec la planche à voile.

    Très vite, Cédric Leroy, qui deviendra son entraîneur, et Maxime Frouin, du centre régional à La Rochelle, vont la prendre sous leurs ailes. Elle sera la petite sœur, celle qu’ils vont emmener naviguer partout ; peu importe qu’elle soit plus jeune et femme, elle fera comme eux.


    Et ce qui frappe chez elle c’est d’ailleurs cet esprit ultra déterminé autant que son corps d’athlète, presque frêle, dont on ne soupçonne pas la force dont il est capable. Elle ira loin. Au sommet.


    Après son titre olympique de Rio, elle devient maman et sans doute une des premières dans le milieu de la voile à vouloir mener de front une carrière d’athlète de haut niveau et sa vie de mère de famille.


    Sa médaille d’argent à Tokyo, 4 ans plus tard, force le respect et inspire : oui ces deux vies faites de voyages, d'entraînements, de séparations, de retrouvailles et d’intenses émotions, sont compatibles.


    A 37 ans, Charline Picon nous raconte son quotidien à 100 à l’heure. La première année de sa fille emmenée sur les parkings des championnats, son compagnon toujours présent pour assumer les absences, pierre indispensable à l’édifice de sa réussite. Son centre de Kiné pensé et monté avec son homme, aussi… Les valeurs qu’elle veut transmettre à sa fille, Lou, en lui montrant l’exemple : non, même quand on est femme, il ne faut pas se donner de limites.


    Et comme elle est encore animée par le feu sacré de la compétition, elle les repousse, les limites, en repartant de zéro sur un nouveau support olympique : le 49er FX.

    Et pourquoi pas aller représenter la France aux Jeux de Paris ?

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Première diffusion le 20 septembre 2022

    Rediffusé le 4 janvier 2023

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    [REDIFFUSION] - Pos. Report #76 avec Thomas Ruyant, Romain Attanasio et Benjamin Ferré

    [REDIFFUSION]  - Pos. Report #76 avec Thomas Ruyant, Romain Attanasio et Benjamin Ferré

    En cette première semaine de 2023, TIP & SHAFT vous propose d’écouter ou de ré-écouter le 2e épisode de POS. REPORT le plus suivis en 2022. Votre podcast revient dans son format habituel la semaine prochaine, le 10 janvier. Toute l’équipe de Tip & Shaft vous souhaite une très bonne année 2023.


    Ce 76e épisode de Pos. Report est consacré à la Vendée Arctique-Les Sables d'Olonne, dont le départ sera donné dimanche 12 juin à 17h depuis le port de départ et d'arrivée du Vendée Globe. Nos invités sont trois concurrents parmi les 25 inscrits à cette course en solitaire réservée aux Imoca : Thomas Ruyant, Romain Attanasio et Benjamin Ferré.


    Nous commençons cet épisode par l'évocation de la grande parade des skippers du Vendée Globe, qui s'est déroulée vendredi dernier : un moment sympa, avec "un monde fou", comme toujours aux Sables d'Olonne, et un moyen aussi de se retrouver entre coureurs du Vendée plus d'un an après l'arrivée, Benjamin Ferré, bizuth en Imoca, l'ayant suivi depuis... son balcon !


    Place, ensuite à l'analyse de la première épreuve Imoca de la saison, la Guyader Bermudes 1000 Race : confirmation que les costauds, comme Jérémie Beyou, Thomas Ruyant - "déçu" de son abandon mais "dans le match" - et Charlie Dalin sont au rendez-vous de ce début de saison, Thomas Ruyant confiant que le skipper d'Apivia s'annonçait difficile à prendre dans les courses avec des phases de transition. Et confirmation, côté Benjamin Ferré, qui n'avait pas navigué en solo depuis sa dernière Mini Transat en 2019, qu'il prenait beaucoup de plaisir à découvrir l'Imoca, cornaqué par Jean Le Cam. Quant à Romain Attanasio, accaparé par des opérations de RP entre Angleterre et Portugal, il n'a pas couru mais a beaucoup navigué sur bateau pendant un mois.


    Nos invités évoquent ensuite le parcours très particulier de cette Vendée Arctique, avec cette route plein Nord ou presque, le tour de l'Islande, avec le Groënland à proximité. Tous s'accordent à dire que l'épreuve, longue de 3 500 milles, s'annonce plus dure que la Route du Rhum, censée être le point d'orgue de l'année - "la Vendée Artcique est le très gros morceau de la saison", selon Thomas Ruyant, Romain Attanasio rappelant que, contrairement aux habitudes, "les marins seront traversés par les systèmes météo".


    De quoi rendre prudent Benjamin Ferré - bien content de ne pas avoir de foils ! -, qui a pour objectif principal de terminer l'épreuve, de "naviguer à mon niveau" et de poursuivre son apprentissage en Imoca, ses deux aînés s'attendant à une course très physique, avec beaucoup de changements de voiles...  Thomas Ruyant, depuis qu'il a gagné la Transat Jacques Vabre, vise désormais le podium et en particulier sa plus haute marche : "On ne va pas se mentir, je veux finir, mais devant". Romain, lui, garde en tête les milles à accumuler et la nécessité de ramener le bateau de contrées particulièrement peu hospitalières en cas de soucis. Quant à Benjamin Ferré, s'il est concerné lui aussi par la course aux milles, il cherche à ne pas trop y penser, participant à toutes les courses du circuit Imoca d'ici le départ du Vendée Globe.


    Nos trois invités concluent cet échange par un point sur l'évolution de leurs projets : un bateau neuf - plan Koch-Finot/Conq - mis à l'eau début 2023 pour Thomas Ruyant ; des évolutions en cours de réflexion côté Romain Attanasio, qui continue la prise en main de l'ex Malizia ; de la fiabilisation avant toute chose et pas de foils pour l'ex SMA de Benjamin Ferré.


    Première diffusion le 7 juin 2022

    Rediffusé le 3 janvier 2023

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Julien Badoil/Studio Juno

    [REDIFFUSION] - Sam Davies, navigatrice solidaire, "à sa place sur la ligne de départ"

    [REDIFFUSION]  - Sam Davies, navigatrice solidaire, "à sa place sur la ligne de départ"

    En cette fin d’année TIP & SHAFT vous propose d’écouter ou de ré-écouter les 2 épisodes de NAVIGANTES les plus suivis en 2022. Votre podcast revient dans son format habituel le 18 janvier, toute l’équipe de Tip & Shaft vous souhaite, avec quelques jours d’avance, une très bonne année 2023.


    Si la voile est un atavisme familial chez Samantha Davies, elle se voyait plutôt imaginer ou construire les bateaux, pas franchement naviguer dessus : « Je ne me sentais pas capable ». 


    Et puis un jour Tracy Edwards monte un équipage pour aller défier le chrono autour du monde ; exclusivement des femmes. L’emblématique skippeuse britannique, la seule, alors, à avoir mené un bateau entièrement féminin dans la Whitbread, envisage de faire ce Trophée Jules Verne sur l’ancien Enza de Peter Blake. Samantha Davies répond à l’appel : comment passer à côté de son héroïne et de ce bateau mythique ? « J’étais la moins expérimentée, j’y allais avec des étoiles dans les yeux, cette skippeuse, sur ce bateau… Il y avait peu de navigatrices et finalement ça a été une chance pour moi, j’ai été prise ».


    Ça lui a donné SA chance ; nous sommes en 1998. De cette expérience Sam Davies apprend la peur en mer, la navigation autour du monde, la déception d’une avarie qui fiche tout en l’air, la joie d’avoir été sur les temps du record d’Olivier de Kersauson qui fera taire ceux qui les prenaient pour des folles, s’inspire de Tracy Edwards en meneuse de troupe… Elle sera navigatrice.


    Dix ans après, premier Vendée Globe, elles sont deux femmes sur la ligne de départ « ça ne m’a jamais fait me poser de questions, je me sens à ma place, c’est quand on me le fait remarquer que je me dis : ah oui peut-être que ce n’est pas tout à fait normal qu’il y ait si peu de filles »… elle terminera 4e, meilleure performance d’une femme après Ellen Mac Arthur, 2e en 2000.


    Elle nous raconte cette période plus difficile, où elle perd son sponsor après ce Vendée qui s’avèrera être un moment heureux : elle tombe enceinte « C’était finalement le meilleur moment. Après… il faut gérer aussi car il y a un moment où ton ventre ne rentre plus dans ta salopette de nav’ ».


    Elle répond simplement « non » à la question : as-tu changé ta façon de naviguer une fois devenue maman ? « Je ne suis pas quelqu’un qui prend des risques ». Elle nous raconte la force et l’importance de son entourage pour mener une telle carrière et gérer le quotidien. Comment elle implique son fils dans sa vie de skippeuse.


    A 48 ans, Samantha est même « la maman » au sein de la classe imoca pour les femmes « j’ai créé un groupe whatsapp pour qu’on échange entre filles ». Elle ne sait que dire des quotas mais se pose la question d’un trophée de la meilleure femme dans des courses comme la Solitaire du Figaro ou le Vendée Globe - tellement dures physiquement.


    Elle témoigne d’autre chose, aussi : la grande solidarité féminine qui existe dans la course au large et les avancées que ce sport est en train de réaliser pour plus d’équité.

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Première diffusion le 5 octobre 2022

    Rediffusé le 28 décembre 2022

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    [REDIFFUSION] - Pos. Report #56 avec Violette Dorange, Tanguy Le Turquais et Louis Duc

    [REDIFFUSION]  - Pos. Report #56 avec Violette Dorange, Tanguy Le Turquais et Louis Duc

    En cette fin d’année TIP & SHAFT vous propose d’écouter ou de ré-écouter les 2 épisodes de POS. REPORT les plus suivis en 2022. Votre podcast revient dans son format habituel le 10 janvier, toute l’équipe de Tip & Shaft vous souhaite, avec quelques jours d’avance, une très bonne année 2023.


    Ce 56e épisode de Pos. Report reçoit trois invités dont l’objectif est de s’aligner pour la première fois au départ du Vendée Globe en 2024 : Violette Dorange, Tanguy Le Turquais et Louis Duc.


    Tous commencent par faire leur bilan de la saison 2021 : engagée sur le circuit Figaro Beneteau, Violette Dorange, parle de « mission accomplie », après sa 19e place sur sa deuxième Solitaire ; Tanguy Le Turquais, qui disputait sa cinquième saison en Figaro, se réjouit de son côté de sa deuxième place, avec Corentin Douguet, sur la Transat Concarneau-Saint-Barth, « la grande réussite de la saison », de son podium sur la Solo Guy Cotten, mais confie sa « déception » de sa 14e place sur la Solitaire en raison d’une étape manquée.


    Quant à Louis Duc, il raconte son « année de folie », au cours de laquelle il a réussi à remettre sur pied l’ancien Imoca de Clément Giraud (partiellement détruit dans un incendie avant la Jacques Vabre 2019) avant de s’élancer sur la Jacques Vabre avec Marie Tabarly et une 14e place à la clé. « C’était à la fois inimaginable au lancement du projet d’être au départ de la Jacques Vabre et d’y être compétitif », confie le Normand. Qui a cependant déchanté, puisque son Imoca, mené par une partie son équipe, a démâté lors du convoyage retour, obligeant le skipper à se démener pour faire en sorte qu’il soit ramené à bon port et à trouver un mât de rechange, denrée rare dans un marché sous tension.


    Nos invités détaillent ensuite leurs projets de Vendée Globe respectifs : Violette Dorange, qui a prévu de continuer en Figaro cette année, compte ensuite louer Hubert (ex Yes We Cam !) à Jean Le Cam, qui va l’accompagner sportivement et techniquement au sein d’un « petit collectif » également composé de Benjamin Ferré et d'Eric Bellion. Elle vise un budget annuel de 1,5 million d’euros et se dit « quasi sûre que le projet va partir. » Tanguy Le Turquais, qui a choisi de plaquer le circuit Figaro pour aller au bout de son rêve de Vendée Globe, raconte le montage financier qui lui a permis de racheter Groupe Apicil à Damien Seguin, « une super aubaine », mais aussi l’impression de « sauter de l’avion sans parachute » dans la mesure où il lui faut désormais trouver des partenaires, avec dans le viseur la Route du Rhum cette année.


    Cette problématique d’achat d’un bateau d’occasion a également été au centre des préoccupations de Louis Duc, d’autant qu’il a au départ fait l’acquisition d’une « épave » dont il a financé la reconstruction grâce à un financement participatif de 300 000 euros. Lui aussi vise le Rhum, pour lequel il s’est inscrit très tôt, comme Tanguy Le Turquais, les places étant limitées (25). Nous finissons justement par aborder ces questions de qualification et de course aux milles en vue du Vendée Globe, qui sont pour nos trois invités de vrais sujets de préoccupation. 


    Première diffusion le 18 janvier 2022

    Rediffusé le 27 décembre 2022

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Julien Badoil

    Pos. Report #100 avec Charles Caudrelier et Cyril Dardashti

    Pos. Report #100 avec Charles Caudrelier et Cyril Dardashti

    Ce 100e épisode de Pos. Report reçoit Charles Caudrelier, vainqueur de la 12e édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe à bord du Maxi Edmond de Rothschild, ainsi que le directeur général du Gitana Team, Cyril Dardashti, pour revenir sur la saison en Ultim et évoquer le Trophée Jules Verne à venir.


    Après avoir raconté comment ils ont vécu la finale de la Coupe du monde de football entre la France et l’Argentine, nos deux invités commencent par revenir sur la manière dont ils ont préparé et planifié cette saison 2022. Charles Caudrelier explique que sa “priorité était d’engranger de l’expérience en solo” car il était “le bizuth des favoris” sur la Route du Rhum. D’où le choix d’effectuer l’an dernier le retour de la Transat Jacques Vabre en “faux solo”. A côté de ça, il a “mis un gros coup de collier physique” pour répondre au défi de piloter un Ultim en solitaire, suivi une préparation mentale avec Gilles Monnier, tout en parlant de “rencontre décisive” avec l’apnéiste Arnaud Jerald, avec lequel il a travaillé “la concentration et la respiration”.

    Cyril Dardashti revient quant à lui sur le pari d’installer de nouveaux foils sur le Maxi Edmond de Rothschild l’été dernier - “on se devait d’élever le niveau de jeu” - ce qui aurait dû être fait plus en amont, mais l’équipe a mis du temps à trouver la bonne configuration, d’où plusieurs modifications sur ces appendices qui, finalement, ont donné satisfaction à Charles Caudrelier.

    Arrivé à Saint-Malo pour le départ de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe avec l'étiquette de favori, ce dernier explique qu’il a "étonnamment bien vécu” cette pression, qu’il a ressentie davantage à mi-course, quand il était sous la menace de François Gabart : “J’ai fait quelques bêtises à cause de ça”, confesse-t-il. Malgré ça, il y a eu la victoire au bout, “une délivrance”, que le skipper reconnaît avoir célébrée sans exubérance, notamment parce qu’il est arrivé de nuit - “J’avais l’impression que personne ne me voyait”. Cyril Dardashti évoque de son côté “un moment incroyable, la concrétisation de six ans de travail.”


    Interrogé sur son palmarès, un des plus beaux de la voile française, le skipper estime que s’il en est là, c’est parce qu’à un moment, “on m’a donné ma chance”, ajoutant : “Ce n’était pas ma quête absolue, mais aujourd’hui, il n’y a que la victoire qui m’intéresse, j’ai besoin de gagner sinon je souffre.” Il évoque ensuite l’Arkea Ultim Challenge-Brest dans un an (course autour du monde en Ultim en solitaire) - “On va être des pionniers, ça me plaît bien” -, expliquant que cette course va le "consoler" de n’avoir jamais fait le Vendée Globe, un de ses grands objectifs depuis toujours.


    Le directeur général du Gitana Team raconte ensuite pourquoi l’équipe a décidé de lancer la conception d’un nouvel Ultim: “Quand nous avons fait ce bateau (le Maxi Edmond de Rothschild), il y a des points de développement que nous n’avons pas poussés.”

    Nous finissons par le Trophée Jules Verne, Charles Caudrelier annonçant que l’équipe - en plus de lui, Franck Cammas, Erwan Israel, Morgan Lagravière, David Boileau, Yann Riou - sera en stand-by avant la fin de cette semaine, avant d’expliquer que les bonnes fenêtres sont difficiles à trouver car “il faut arriver à l’équateur en moins de six jours puis devant une dépression au large de l’Argentine, il faut beaucoup d’enchaînements favorables.” Et avoir un bateau fiable, puisque jusqu’ici, les trimarans volants n’ont jamais dépassé 17 jours sur ce record en équipage. 


    Diffusé le 20 décembre 2022

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Grégoire Levillain

    Anne Combier, femme à l’écoute

    Anne Combier, femme à l’écoute

    A 19 ans, elle voulait goûter l’immensité du Sahara, c’est finalement celle de l’océan qu’elle va découvrir avec Florence Arthaud. Elle n’y connaissait rien, elle apprendra tant aux côtés de celle qui allait devenir la première femme à remporter la Route du Rhum, en 1990.


    La voile va aussi la remettre sur le chemin des études, « parce que mes parents n’étaient pas tellement d’accord avec mes envies d’aventures » - et sur celui de l’olympisme aussi. Elle préparera les Jeux de Séoul mais ne sera pas sélectionnée, pas grave elle va faire autre chose de cette « non sélection ». Thierry Peponnet futur champion olympique en 470 va venir la chercher pour l’aider à gérer son projet : il fera tout sur l’eau, elle fera tout à terre. Elle précise: « Mais je lui ai dit : que les choses soient bien claires, je ne suis pas là pour être ta secrétaire ! »


    Anne Combier allait inventer le concept de team manager dans la voile. En parallèle de sa carrière sportive - elle sera championne du monde de J22 à La Rochelle avec Christine Briand et son équipage en 1994 - Anne se met à porter le projet des autres et va nouer des amitiés pour la vie.


    Elle sera aux côtés de Catherine Chabaud pour son premier Vendée Globe, un tour du monde que la navigatrice sera la première femme à boucler : « J’ai vécu le tour du monde de Catherine à terre pendant 140 jours non stop, c’est quasiment 5 mois. A l’époque ça n’avait rien à voir, il fallait savoir tout faire quand on était team manager, aujourd’hui il y a des équipes techniques, des boat captains, avant ce n’était pas le cas. »


    On viendra la chercher, souvent : « J’ai un principe je laisse les gens venir me chercher comme ça je suis sûre qu’ils veulent vraiment travailler avec moi ». C’est elle, ainsi, qui porte le projet de Yannick Bestaven depuis plusieurs années, elle qui a vécu avec sa casquette de team manager l’incroyable victoire dans le Vendée Globe 2020-21.


    Quand on lui parle de la place des femmes dans la voile la réponse fuse : « J’ai toujours pensé qu’elles avaient entièrement leur place, que ce soit en mer ou dans les équipes à terre. De part mon caractère je ne me suis jamais posée la question de savoir si c’était un souci d’être une femme ».


    Mais elle se réjouit de constater qu’elles sont de plus en plus nombreuses même si « devoir parler ou imposer la parité n’est pas “normal” mais c’est nécessaire » ; heureuse aussi de constater que dans la classe Imoca on comptait 20 team managers femmes sur 38 bateaux au départ de la dernière Route du Rhum. Elle nous explique aussi ce qu’elles peuvent apporter de différents au sein d’une équipe.


    A la solidarité féminine, elle préfère la solidarité des gens de mer : « La voile c’est une histoire de solidarité ». Si à son poste il faut avoir l’œil sur tout telle une « tour de contrôle » c’est l’écoute qui est importante et elle sait faire. Logiquement, on a adoré l’écouter.


    Anne Combier, femme pilier de la voile tricolore, est l’invitée du dernier épisode de l’année 2022 de Navigantes, et comme cadeau de Noël, elle nous livre même une petite info concernant la prochaine Transat Jacques Vabre.

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 14 décembre 2022

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Pos. Report #99 avec Jacques Guyader, Stéfan L’Hermitte et Paul Gury

    Pos. Report #99 avec Jacques Guyader, Stéfan L’Hermitte et Paul Gury

    Ce 99e épisode de Pos. Report propose une rétrospective de quelques grands faits marquants de l’année 2022, commentés par trois journalistes spécialisés dans la voile de compétition, Jacques Guyader (Ouest-France), Stéfan L’Hermitte (L’Équipe) et Paul Gury (Voile Magazine).


    Nous commençons par revenir rapidement sur l’élection du Marin de l’Année, avec un titre pour Jean-Baptiste Bernaz que Stéfan L’Hermitte juge mérité car il estime qu’une victoire, en l’occurrence au championnat du monde d’ILCA 7 (Laser) pour le Varois, “se mesure à l’adversité”, très forte dans cette discipline olympique. Jacques Guyader trouve de son côté “que ça n’a pas de sens de mélanger des choux et des carottes” dans cette élection, à savoir marins olympiques et coureurs au large.


    Nous ouvrons ensuite une page Imoca, avec une domination sur la saison du trio Thomas Ruyant-Charlie Dalin-Jérémie Beyou, “les plus entraînés, les plus expérimentés, les plus talentueux et ceux qui ont les meilleurs bateaux”, selon Jacques Guyader. Paul Gury estime cependant que “le jeu va s’ouvrir” l’an prochain, avec notamment Maxime Sorel, “qui a fait une course extraordinaire” sur la Route du Rhum, ou Kevin Escoffier, tandis que la performance sur le Rhum de Justine Mettraux, 7e, est également soulignée. Nous fermons ce chapitre par la prochaine Ocean Race dont ce sera la première en Imoca, “un pari” que Jacques Guyader, malgré seulement 5 bateaux au départ, voit gagnant dans le temps, persuadé qu’ils seront le double lors de l’édition suivante.


    Place ensuite à la classe Ultim, marquée cette année par “l’affaire Gabart vs la classe", “une sorte de rupture de digue pour la voile qui était jusqu’ici à l’écart d’une certaine vision du monde”, pour Stéfan L’Hermitte, tandis que Jacques Guyader pense que les “prochaines semaines seront décisives” pour la résolution, ou non, du conflit. D’un point de vue sportif, Paul Gury note que “l’écart se réduit entre le Maxi Edmond de Rothschild et Banque Populaire et SVR Lazartigue”, ce qui promet dans la perspective de l’Arkea Ultim Challenge Brest, première course autour du monde en solitaire qui s’élancera dans un an.


    Nous enchaînons par le circuit Figaro avec la domination sans partage cette saison de Tom Laperche, vainqueur notamment de la Solitaire du Figaro, dont l’édition 2022 aura été “celle de la jeunesse” pour Paul Gury qui, comme nos autres invités, s’interroge sur le devenir d’une classe soumise à une forte concurrence, notamment de la part de la Class40 et de la classe Mini 6.50, “qui permettent de raconter des histoires”, selon Jacques Guyader.


    Nos invités commentent ensuite la saison de SailGP, circuit qui ne convainc ni Stéfan L’Hermitte, qui l’estime “à contre-temps” avec un côté business trop marqué, ni Jacques Guyader, même s’il reconnaît qu’il est de “très haut niveau avec le gratin mondial”. Nous finissons par évoquer la voile olympique et les chances de l’équipe de France de briller dans un an et demi lors des Jeux de Paris 2024.


    Diffusé le 13 décembre 2022

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Grégoire Levillain

    Pos. Report #97 avec Michel Desjoyeaux et Didier Ravon

    Pos. Report #97 avec Michel Desjoyeaux et Didier Ravon

    Deux sujets au menu de ce 97e épisode de Pos. Report : la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, dont le palmarès de la 12e édition est désormais complet, et l’élection du Marin de l’Année 2022, dont le lauréat sera connu vendredi 2 décembre lors de la Soirée des champions organisée à l’Olympia par la Fédération française de voile. Pour en parler, un marin qui a été élu Marin de l’Année à trois reprises, Michel Desjoyeaux, par ailleurs vainqueur de la Route du Rhum en Orma en 2002, et le journaliste Didier Ravon (pour Voiles & Voiliers et Libération entre autres).


    Nous commençons donc par revenir sur la 12e édition de la Route du Rhum, Michel Desjoyeaux évoquant “un joli cru”, même s’il se montre un peu "chafouin" quant au report du départ. Didier Ravon parle de son côté d’une “belle Route du Rhum, difficile, avec des fronts à passer, beaucoup de suspense et de superbes vainqueurs.”


    Des vainqueurs que nous passons ensuite en revue. Didier Ravon se montre impressionné par Yoann Richomme, qui est un peu “le Mbappé de la voile”, victorieux pour la deuxième fois de suite en Class40, nos deux invités louent le côté “dur au mal” de Thomas Ruyant, qui s’est imposé en Imoca, Michel Desjoyeaux estime que Charles Caudrelier, vainqueur en Ultim, a navigué à son image, “très propre, jamais dans le paraître”, et qu’Erwan Le Roux a réussi à l’emporter en Ocean Fifty parce qu’il avait “le cuir un peu plus épais” que son dauphin Quentin Vlamynck, dont Didier Ravon tient à souligner la prestation.


    Nous évoquons ensuite l’élection du Marin de l’Année, titre que Michel Desjoyeaux a donc remporté à trois reprises, en 2001, 2007 et 2009, confiant sa surprise d’avoir été élu en 2009 - il pensait que la récompense irait à l’équipage de Banque Populaire V de Pascal Bidégorry pour son record de l’Atlantique -, au point de ne rien avoir préparé avant de monter sur scène.


    Nos deux invités commentent ensuite la liste des six nommés - Charles Caudrelier, Thomas Ruyant, Jean-Baptiste Bernaz, Marion Mortefon, Adrien Bosson, Pauline Courtois. Didier Ravon, qui a fait partie de tous les jurys depuis la première édition en 2001, estime qu’il manque peut-être “Tom Laperche, Yoann Richomme et Lauriane Nolot”, il fait ensuite part de sa préférence, différente de celle de Michel Desjoyeaux.


    Diffusé le 29 novembre 2022

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Grégoire Levillain

    Pos. Report #96 avec Erwan Le Roux et Quentin Vlamynck

    Pos. Report #96 avec Erwan Le Roux et Quentin Vlamynck

    Ce 96e épisode de Pos. Report refait le match de la 12e édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe en Ocean Fifty avec les deux marins qui ont terminé aux deux premières places, Erwan Le Roux (Koesio) et Quentin Vlamynck (Arkema 4).


    Avec eux, nous revenons un peu plus de deux semaines en arrière, au moment où la direction de course annonce le report du départ, “une bonne décision” pour Erwan Le Roux qui, dès le mercredi précédant le départ, avait alerté la direction de course sur le sujet. Départ finalement donné le mercredi 9 novembre et marqué par l’abandon, avant même le passage de la ligne, de Sam Goodchild, pour qui Erwan Le Roux, sur le coup, a eu très peur, pensant même “sa vie menacée.”


    Quentin Vlamynck passe la bouée de Fréhel en tête puis “plonge dans le Four” avec Thibaut Vauchel-Camus, au contraire d’Erwan Le Roux qui reconnaît une petite erreur : “C’est un premier but marqué par les concurrents.” La suite ? Une descente en escalier dans le golfe de Gascogne, favorable à Arkema 4 - “ce n’est pas un secret de dire que dès qu’il y a un peu de vent au près, le bateau va vite”, explique son skipper -, avant deux passages de front, le second, plus violent, fatal à Thibaut Vauchel-Camus qui chavire alors qu’il venait de prendre la tête.

    “Thibaut a une trajectoire très engagée, on sent qu’il veut gagner, c’est dommage qu’il hypothèque ainsi ses chances, il aurait peut-être dû patienter”, commente Erwan Le Roux qui, de son côté, a préféré miser sur une trajectoire plus sud car moins ventée. Quentin Vlamynck reprend alors la tête, comptant un moment presque 80 milles d’avance sur ses poursuivants, Erwan Le Roux et Sébastien Rogues, ce qui fait dire au premier : “J’ai eu un peu peur qu’il s’en aille et qu’on ne soit plus dans le même système.”

    Commence alors une course poursuite au portant entre Arkema 4, à bord duquel Quentin Vlamynck explique qu’il n’avait jusqu’ici “jamais fait quatre jours de portant en solitaire”, et Koesio, dont Erwan Le Roux dit : “Je savais que le bateau avait des qualités dans ces conditions”. Ce dernier parvient peu à peu à grappiller son retard, au point de se dire persuadé à un moment de la victoire, évoquant chez lui “une stabilité mentale assez bluffante.”


    Juste avant l’arrivée en Guadeloupe, il s’empare des commandes, les perd un court instant sous le vent de l’île, il reconnaît au passage s’être fait peur, la veille de l’arrivée dans un grain à 37 noeuds lui ne lui laisse pas le temps de réduire la toile, et dans le dernier bord vers la ligne, où il est passé “pas loin de la correctionnelle.”


    Ce n’est qu’à 5 milles de la ligne qu’Erwan Le Roux comprend qu’il avait gagné, il a alors beaucoup pleuré, de joie, tout en se montrant “triste pour Quentin qui a navigué taille patron.” Ce dernier, qui raconte avoir manqué la ligne d’arrivée, ce qui l'a obligé à la repasser, n’a pas pleuré, mais confie “n’avoir jamais été aussi bien sur l’eau”, avant d’ajouter : “J’ai tout donné, il me manquait la carte de l’expérience qu’avait Erwan.” 


    Diffusé le 22 novembre 2022

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Grégoire Levillain

    Justine Mettraux, navigatrice engagée

    Justine Mettraux, navigatrice engagée

    Justine Mettraux est une femme engagée. D’abord engagée dans ses projets et dans la recherche de la performance. Sa progression parle pour elle : première femme sur la deuxième marche du podium de la Mini Transat (2013), elle enchaîne quatre participations à la Solitaire du Figaro, avec une 7e place à la clé en 2017, deux à la Volvo Ocean Race, des courses en Class40 et Imoca, et prendra le départ du prochain Vendée Globe pour la première fois.


    Engagée, la skipper de Teamwork l’est aussi en faveur de la mixité et de la cause des femmes de la course au large. Elle fait partie des premières à avoir porté en France le Magenta Project, association anglo-saxonne qui a pour but d’aider les navigatrices à faire leur place dans le monde de la voile. Elle a été mentor de jeunes navigatrices espagnoles et italiennes dans ce large réseau mondial qui se met en place. « La sororité, c’est primordial », estime-t-elle.


    A 36 ans, Justine Mettraux, polyvalente et très talentueuse, a longtemps été l’équipière idéale, celle qu’on allait chercher – et c’est encore le cas puisqu’elle fera partie de l’équipage américain 11th Hour Racing Team sur la prochaine Ocean Race -, mais aujourd’hui, elle entame un parcours sur SON Imoca, Teamwork, l’ancien Charal 1 de Jérémie Beyou. « Ça arrive peut-être un peu tard dans ma carrière, mais je suis riche de toutes les expériences passées », analyse la Suissesse dans cet épisode enregistré moins d’une semaine avant le départ de sa première Route du Rhum en Imoca.


    Malgré la fatigue et un emploi du temps hyper chargé, elle a pris le temps de raconter son cheminement vers l’excellence, mais également de parler de sa famille, notamment de ses quatre frères et sœurs tous marins professionnels aujourd’hui. « On n’était pas du tout destinés à la voile… et puis on a déménagé près du lac et mon père a acheté un bateau… ». Voilà comment Justine Mettraux est devenue navigante…

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 16 novembre 2022

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Pos. Report #95 avec Yann Eliès et Sébastien Josse

    Pos. Report #95 avec Yann Eliès et Sébastien Josse

    Ce 95e épisode de Pos. Report est une nouvelle fois consacré à la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, dont l’épilogue, pour les Ultims, est attendu tôt mercredi matin du côté de Pointe-à-Pitre. Nos deux invités sont Sébastien Josse, qui fait partie de l’équipe Banque Populaire aux côtés d’Armel Le Cléac’h, dont il était le skipper remplaçant sur cette 12e édition, et Yann Eliès, qui travaille au sein de la cellule de routage de l’Ocean Fifty Koesio d’Erwan Le Roux.


    Nous commençons par évoquer avec eux les conditions difficiles de cette 12e édition, “pas tout à fait classiques” d’une Route du Rhum, selon Yann Eliès, dans la mesure où “il n’y avait pas de route sud possible pour aller chercher les alizés”, ce qui a obligé toute la flotte à aller traverser plusieurs fronts, d’où une transat “éprouvante qui va laisser des traces.” “Ça ressemble à une transat anglaise”, ajoute Sébastien Josse qui estime que ces conditions mettent en avant le “côté courageux” des solitaires, tout en étant un vrai test pour les bateaux. Les deux marins racontent au passage comment on traverse de telles conditions en course, Sébastien Josse estimant que “ça se joue au mental.”


    Yann Eliès revient ensuite sur l’incendie survenue à bord de Nexans-Art & Fenêtres, l’Imoca de Fabrice Amedeo qui a perdu son bateau et a été secouru par un cargo. “Le feu à bord, c’est ce qu’il y a de pire, le carbone, ça crame en très peu de temps”, explique le triple vainqueur de la Solitaire du Figaro qui estime qu’il va falloir tirer les enseignements de cet incendie. “Ça glace le sang”, ajoute Sébastien Josse à l’évocation du récit fait de l’accident par Fabrice Amedeo.


    Nos deux invités commentent ensuite la course flotte par flotte : en Ultim, Yann Eliès retient que “les trois bateaux de devant ont super bien navigué” et que rien n’est encore joué, d’autant que le tour de la Guadeloupe, décisif il y a quatre ans, “est une épreuve en soi, peut-être plus difficile que la sortie de Manche.” Ce que confirme Sébastien Josse qui insiste sur la nécessité de l’aborder avec un minimum de fraîcheur. En Ocean Fifty, nos deux invités s’avouent impressionnés par Quentin Vlamynck, l’actuel leader, Yann Eliès regrettant au passage de “ne pas avoir plus poussé” Erwan Le Roux dont il assure le routage, avant de confier suivre “la bonne performance” d’Eric Péron qui a fait “un investissement lourd" au sud potentiellement payant.

    En Imoca, les deux marins saluent la maîtrise de Charlie Dalin, même si, selon eux, rien n’est encore joué, et évoquent leurs coups de coeur pour Paul Meilhat, sur un bateau tout juste mis à l’eau, et surtout Justine Mettraux. En Class40, Yann Eliès souligne “le formidable comeback de Yoann Richomme”, obligé en début de course de s’arrêter quatre heures pour avoir volé le départ, ce qui ne manque pas d’étonner nos deux invités. Enfin en catégorie Rhum, leur coup de coeur se nomme Gilles Buekenhout en tête devant les marins expérimentés que sont Roland Jourdain, Marc Guillemot ou Halvard Mabire. Nos deux invités finissent par parler de leur avenir, avec une saison 2023 qui s’annonce chargée pour eux. 


    Diffusé le 15 novembre 2022

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Grégoire Levillain

    Pos. Report #94 avec Jacques Caraës et Vincent Riou

    Pos. Report #94 avec Jacques Caraës et Vincent Riou

    Ce 94e épisode de Pos. Report est une nouvelle fois consacré à la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, dont le départ a été reporté du dimanche 6 au mercredi 9 novembre à 14h15, un report que nous évoquons avec nos deux invités, Jacques Caraës, qui officiait en tant que directeur de course sur l’édition 2018, et Vincent Riou, qui s’occupe du routage cette année de Thibaut Vauchel-Camus, engagé en Ocean Fifty.

    Pour nos deux invités, la décision de report était la bonne, car “les conditions étaient vraiment complexes”, selon Vincent Riou, qui ajoute : “Un petit pourcentage de la flotte était capable de passer, mais la Route du Rhum n’est pas une course juste pour les meilleurs.” Jacques Caraës évoque de son côté “un cas d’école” pour un directeur de course, racontant comment est prise une telle décision de report, entre nécessité de préserver les marins et contraintes de l’organisation.


    “La pression de l’organisateur est toujours importante car un report a des conséquences assez importantes, notamment pour les sponsors, mais c’est le sport qui doit primer.” Il explique ensuite comment est fixée la date du deuxième départ, souvent au moins 48 heures plus tard, pour laisser passer la dépression, mais aussi parce qu’il faut du temps pour faire sortir tous les bateaux des bassins.


    Vincent Riou détaille quant à lui les conditions météo du départ de mercredi, avec du vent de face entre la ligne et la porte du cap Fréhel, ce qui promet pas mal de virements et une progression plutôt lente vers la marque de passage. Il voit ainsi les Ultims passer Fréhel en une heure, les Ocean Fifty en 90 minutes, les Class40 “pas avant 17h”. Jacques Caraës estime qu’entre les contre-bords et croisements, ce premier tronçon s’annonce “stressant” pour les marins.

    La suite du programme ? “Deux fronts à passer avant de glisser sous l’anticyclone des Açores et rejoindre les alizés”, selon Vincent Riou qui ne voit pas de route sud possible et pronostique une transat très rapide, puisqu’il estime que les Ultims pourraient mettre moins de 6 jours, les Ocean Fifty moins de 9 ! Nos deux invités font ensuite un état des lieux des forces en présence, des Ocean Fifty aux Ultims en passant par les Imoca et Class40, Vincent Riou ayant navigué cette année avec plusieurs marins au départ : Thibaut Vauchel-Camus en Ocean Fifty, Jean Galfione, Aurélien Ducroz et Martin Le Pape en Class40.


    Nous terminons en évoquant l’avenir : Jacques Caraës confie qu’il a pensé à disputer son premier Rhum cette année sur l’ancien Happy de Loïck Peyron, finalement pas disponible, il continuera en 2023 à diriger une flotte de classiques et devrait se positionner quand l’appel d’offres de la direction de course du Vendée Globe 2024 sera lancé. Vincent Riou, qui se verrait bien courir le Rhum en 2026, “pourquoi pas en Class40”, va quant à lui continuer à entraîner les Imoca au pôle Finistère de Port-la-Forêt, accompagner des projets, mais aussi disputer la Transat Jacques Vabre, sans préciser avec qui… 


    Diffusé le 8 novembre 2022

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Grégoire Levillain

    Violette Dorange, précoce mais pas que…

    Violette Dorange, précoce mais pas que…

    Notre invitée va vite. A seulement 21 ans, Violette Dorange a déjà traversé la Manche et Gibraltar en Optimist, connu les honneurs des podiums internationaux en 420, participé à la Mini-Transat et deux fois à la Solitaire du Figaro. Bref, elle ne traîne pas.


    Quand on l’a rencontrée, elle venait de lâcher son Figaro 3 et partait à la fac à Rennes où elle suit des cours à l’Insa. En chemin, elle s’est arrêtée pour nous parler et se raconter à notre micro, ça tombait plutôt bien. Si elle rend son Figaro c’est qu’elle rêve maintenant de Vendée Globe. C’est l’objectif. En 2024 elle n’aura que 23 ans et serait alors la plus jeune femme à disputer ce tour du monde mythique.


    Sur son site elle écrit : « Il faut une bonne dose de volonté pour se lancer dans un projet voile lorsqu’on est une femme », forcément on a eu envie d’en savoir plus et de décortiquer avec elle cette fameuse volonté ; elle adore battre les garçons et se réjouit quand sa concurrente Elodie Bonafous devient la première française sur le podium d’une étape de la Solitaire !


    On a aussi évoqué ses femmes modèles et la force des réseaux sociaux aujourd’hui, outil incontournable de la jeune génération pour se faire connaitre : « Moi, je suis née avec YouTube ». Elle a même sa propre chaîne - « Je passe des jours à monter mes propres vidéos ; j’adore partager ce que je fais sur l’eau, je me crée aussi des souvenirs. »


    Et là, on se dit que sans doute on n’a pas fini d’entendre parler de cette jeune navigatrice à la tête bien faite et bien pleine et que des souvenirs il risque d’y en avoir beaucoup à venir.

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Diffusé le 2 novembre 2022

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Sam Davies, navigatrice solidaire, "à sa place sur la ligne de départ"

    Sam Davies, navigatrice solidaire, "à sa place sur la ligne de départ"

    Si la voile est un atavisme familial chez Samantha Davies, elle se voyait plutôt imaginer ou construire les bateaux, pas franchement naviguer dessus : « Je ne me sentais pas capable ». 


    Et puis un jour Tracy Edwards monte un équipage pour aller défier le chrono autour du monde ; exclusivement des femmes. L’emblématique skippeuse britannique, la seule, alors, à avoir mené un bateau entièrement féminin dans la Whitbread, envisage de faire ce Trophée Jules Verne sur l’ancien Enza de Peter Blake. Samantha Davies répond à l’appel : comment passer à côté de son héroïne et de ce bateau mythique ? « J’étais la moins expérimentée, j’y allais avec des étoiles dans les yeux, cette skippeuse, sur ce bateau… Il y avait peu de navigatrices et finalement ça a été une chance pour moi, j’ai été prise ».


    Ça lui a donné SA chance ; nous sommes en 1998. De cette expérience Sam Davies apprend la peur en mer, la navigation autour du monde, la déception d’une avarie qui fiche tout en l’air, la joie d’avoir été sur les temps du record d’Olivier de Kersauson qui fera taire ceux qui les prenaient pour des folles, s’inspire de Tracy Edwards en meneuse de troupe… Elle sera navigatrice.


    Dix ans après, premier Vendée Globe, elles sont deux femmes sur la ligne de départ « ça ne m’a jamais fait me poser de questions, je me sens à ma place, c’est quand on me le fait remarquer que je me dis : ah oui peut-être que ce n’est pas tout à fait normal qu’il y ait si peu de filles »… elle terminera 4e, meilleure performance d’une femme après Ellen Mac Arthur, 2e en 2000.


    Elle nous raconte cette période plus difficile, où elle perd son sponsor après ce Vendée qui s’avèrera être un moment heureux : elle tombe enceinte « C’était finalement le meilleur moment. Après… il faut gérer aussi car il y a un moment où ton ventre ne rentre plus dans ta salopette de nav’ ».


    Elle répond simplement « non » à la question : as-tu changé ta façon de naviguer une fois devenue maman ? « Je ne suis pas quelqu’un qui prend des risques ». Elle nous raconte la force et l’importance de son entourage pour mener une telle carrière et gérer le quotidien. Comment elle implique son fils dans sa vie de skippeuse.


    A 48 ans, Samantha est même « la maman » au sein de la classe imoca pour les femmes « j’ai créé un groupe whatsapp pour qu’on échange entre filles ». Elle ne sait que dire des quotas mais se pose la question d’un trophée de la meilleure femme dans des courses comme la Solitaire du Figaro ou le Vendée Globe - tellement dures physiquement.


    Elle témoigne d’autre chose, aussi : la grande solidarité féminine qui existe dans la course au large et les avancées que ce sport est en train de réaliser pour plus d’équité.

    Navigantes est animé par Hélène Cougoule et produit par Tip & Shaft.

    Post production : Grégoire Levillain

    Générique : All the summer girls

    Pos. Report #84 avec Paul Meilhat et Anthony Marchand

    Pos. Report #84 avec Paul Meilhat et Anthony Marchand

    Ce 84e épisode de Pos. Report reçoit deux marins, qui, en 2023, disputeront ensemble The Ocean Race à bord de l’Imoca Biotherm, dont la mise à l’eau est prévue mercredi 31 août en fin de journée à Lorient : son skipper, Paul Meilhat, et Anthony Marchand, qui fera partie de l’équipage dévoilé la semaine dernière.


    Avant de parler de cette actualité, les deux marins, qui ont fait leurs armes sur le circuit Figaro Beneteau, évoquent la 53e édition en cours, Anthony Marchand estimant que Tom Laperche, le plus rapide de la flotte, mériterait de l’emporter au vu de sa régularité sur le support depuis maintenant deux ans. Celui qui a participé à dix reprises à la Solitaire (deux podiums) confie qu’il reviendra un jour, mais seulement s’il peut disputer tout le programme d’avant-saison, indispensable selon lui pour performer.


    Paul Meilhat raconte ensuite comment il se sent à la veille de mettre à l’eau son Imoca Biotherm, une première construction pour le vainqueur de la Route du Rhum qui, pour des questions de timing et de coût mais aussi de design, a choisi un sistership de l’actuel LinkedOut de Thomas Ruyant. En version  “upgradée”, cependant, avec “une étrave de dernière génération, des foils, des systèmes de safrans et une casquette différents.” Débuté en décembre, le chantier a duré jusqu'en août chez Persico, en Italie, où le skipper et sa petite équipe (qui compte notamment Baptiste Chardon et Marc Liardet) ont passé tout l’été, d’où une certaine fatigue, mais “beaucoup d’enthousiasme au moment de mettre à l’eau.”


    Les deux marins donnent par ailleurs leur avis sur les nouveaux 60 pieds sortis de chantier cet été, entre “faux bateaux neufs”, selon l'expression de Paul Meilhat, car construits dans les moules d’Imoca existants, et bateaux vraiment différents, comme Malizia et Charal qui ont fait l’objet de “beaucoup de développement.” Le skipper de Biotherm confie ensuite pourquoi il a absolument voulu participer à The Ocean Race, un désir qui remonte à ses années Figaro, et, selon lui, “la meilleure manière de préparer le Vendée Globe.” L’occasion pour Anthony Marchand de raconter les souvenirs de sa participation avec l’équipage espagnol de Mapfre en 2014-2015, “une expérience hyper enrichissante qui m’avait permis de progresser.”


    Paul Meilhat explique ensuite son choix d’équipage pour The Ocean Race, entre nécessité d’avoir des marins aguerris sur ce type de support (Anthony Marchand, Damien Seguin) et désir de s’ouvrir à d’autres expériences - “Je ne veux pas que ce soit une balade autour du monde entre Bretons” - d’où la présence de la Portugaise Mariana Lobato, de l’Italien Giulio Bertelli - rencontré chez Persico - et d’Amélie Grassi. Il finit par détailler son planning d’ici le départ de The Ocean Race - tests de jauge, premières navigations, Défi Azimut, Route du Rhum, retour vers Alicante, chantier. Anthony Marchand a de son côté prévu de se partager d’ici la fin de l’année, puis en 2023, entre le projet Biotherm et le Team Actual, puisqu’il est skipper remplaçant d’Yves Le Blevec sur le trimaran Ultim, “un projet dans lequel je me sens à l’aise sur un bateau fabuleux.”


    Diffusé le 30 août 2022

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Grégoire Levillain

    Pos. Report #81 avec Antoine Carpentier, Luke Berry et Matthieu Perraut

    Pos. Report #81 avec Antoine Carpentier, Luke Berry et Matthieu Perraut

    Ce 81e épisode est consacré à la Drheam Cup, qui fête cette année sa quatrième édition, et plus particulièrement à la classe qui, avec plus de 35 bateaux, sera la plus représentée le dimanche 17 juillet sur la ligne de départ, la Class40, en compagnie de trois marins qui vont participer à la course, Antoine Carpentier, skipper de Redman, Luke Berry, qui a mis à l’eau le 1er juin son nouveau Mach 40.5, Lamotte-Module Création, et Matthieu Perraut, 3e de la dernière Normandy Channel Race à bord de son plan Raison, Inter Invest.


    Nos invités commencent par présenter leurs projets et bateaux respectifs, avec un Mach 40.4 signé Sam Manuard et mis à l’eau il y a presque deux ans pour Antoine Carpentier, un bateau “aux formes très tendues” assez inconfortable quand il y a de la mer mais qui a prouvé son potentiel, puisque le skipper, associé à Pablo Santurde, a notamment remporté la dernière Transat Jacques Vabre. Luke Berry, qui disposait précédemment d’un Mach 40.3 dont il avait modifié l’étrave l’année dernière, a, lui, souhaité continuer avec le tandem Sam Manuard/JPS Production, mais, plutôt que d’acquérir le dernier exemplaire des Mach 40.4, il les a convaincus d’en faire évoluer le design, avec une carène plus “rockée” pour mieux passer dans la mer et un cockpit protégé sur les côtés par des parois latérales.

    Quant à Matthieu Perraut, il commence par raconter comment il a décidé de changer de vie, passant du métier d’architecte (pas naval) à celui de coureur au large, avec une participation à la Mini Transat 2019 puis ce projet de Class40 qu’il a mis deux ans à monter, avec, à la clé un bateau neuf et un partenaire, Inter Invest. Lui a d’abord fait le choix du chantier, JPS, avant d’opter pour un plan David Raison, “plus polyvalent et peut-être plus facile à faire marcher.” Ce qu’il a prouvé en terminant en mai troisième de la Normandy Channel Race, “un résultat au-delà de ce que j'imaginais."


    Nos trois invités évoquent ensuite le parcours de la Drheam-Cup, proche de celui du Fastnet ou de la Normandy Channel Race, et leurs objectifs. Plus que la qualification pour la Route du Rhum “pas centrale” à ses yeux, Mathieu Perraut, qui n’a plus navigué en solo depuis sa Mini Transat, vient “valider les aménagements à bord”, en particulier d’ergonomie, le skipper d’Inter Invest insistant notamment sur l’aspect sécurité sur des bateaux de plus en plus violents. Ce que confirme Antoine Carpentier : “Depuis un ou deux ans, il n’y a pas une course où quelqu’un ne s’est pas blessé.”


    Pour Luke Berry, qui n’a plus couru en solitaire depuis la Route du Rhum 2018 - tout comme Antoine Carpentier, les deux hommes ayant respectivement terminé 6e et 7e -, l’objectif est de continuer à découvrir son bateau et de se remettre “dans une phase où on passe du temps en mer et où on a des galères !”

    Tous estiment que le plateau est de plus en plus relevé en Class40, Matthieu Perraut expliquant : “Je suis hyper impressionné et fier de me retrouver avec des coureurs que je suis depuis plusieurs années.” Les marins parlent également de leurs objectifs respectifs sur la Route du Rhum-Destination Guadeloupe avant de se projeter sur la suite : Antoine Carpentier tente toujours de monter un projet en Imoca pour The Ocean Race, Luke Berry, qui a encore deux ans de contrat après 2022 avec ses partenaires, a pour ambition à plus long terme de courir le Vendée Globe 2028, Matthieu Perraut, qui courra en 2023 la Transat Jacques Vabre n’a “pas d’objectif précis”, en dehors de vivre de son métier de marin.


    Pos. Report prend ses quartiers estivaux et sera de retour le mardi 16 août pour la Solitaire du Figaro ! 


    Diffusé le 12 juillet 2022

    Générique : Fast and wild/EdRecords

    Post-production : Julien Badoil/Studio Juno

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