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    #25. Benoît Peschier: Cultiver l'insouciance

    frJuly 29, 2020
    What was the main topic of the podcast episode?
    Summarise the key points discussed in the episode?
    Were there any notable quotes or insights from the speakers?
    Which popular books were mentioned in this episode?
    Were there any points particularly controversial or thought-provoking discussed in the episode?
    Were any current events or trending topics addressed in the episode?

    About this Episode

    Benoît Peschier est un kayakiste Français, né en 1980. Il est le fils de Claude Peschier, ancien champion du monde de Kayak et le frère de Nicolas Peschier. En 2001. Il remporte des manches de la Coupe du Monde. En 2002, il est attendu aux Championnats du Monde, à Bourg Saint Maurice, au même endroit où avait triomphé son père. Mais Fabien Lefèvre lui prive de ce titre. En 2004, il remporte la médaille d'or aux Jeux Olympiques d'Athènes. En 2005, il termine 5ème en individuel et champion du monde par équipe. En 2006-2007, les résultats ne sont pas au rendez-vous, il décide de changer de nationalité sportive. En 2008, il est remplaçant aux Jeux Olympiques de Pékin. Depuis 2015, il est entraîneur de Denis Gargaud, Champion Olympique à Rio. 

    Dans ce deuxième épisode, il évoque le fait que l'insouciance lui paraît être une qualité mentale nécessaire pour réussir à haut niveau: "Quand je vois les meilleurs kayakistes mondiaux qui sont au départ d'une compétition, j'ai l'impression qu'ils acceptent totalement de réussir ou de perdre. Ils sont insouciants, ils ont un état d'esprit hyper jeune en fait". Pour lui cela "permet de prendre des risques qui paraissent totalement insensés quand on est au bord". Benoît évoque le fait que pendant la course, il est nécessaire de ne plus réfléchir aux conséquences. Il parle du fait que d'avoir cette insouciance est un travail "Ca m'a nécessité tellement de travail pour arriver à l'avoir au bout d'un moment" et évoque l'épuisement mental qui a suivi les Jo d'Athènes en 2004. 

    Il évoque aussi ses routines, travaillées depuis l'enfance et la gestion des émotions. Pour lui, la visualisation fait partie inhérente du travail du Kayakiste, qu'il a commencé à pratiqué dès l'âge de 12 ans car "On connaît le parcours, mais on n'a pas le droit de le pratiquer avant une compétition. Donc tout ce qu'on peut faire pour se préparer, c'est de s'imaginer en train de le pratiquer". 

    Il parle aussi de la façon "d'être libre dans un cadre rigide" et de devoir s'adapter au parcours mais de rester concentrer uniquement sur ce qu'il devait faire. Il avait en tête quelques clés qu'il validait à chaque porte. 

    On a parlé également de la manière d'aborder des Jeux Olympiques, dont il voyait cela comme une "récompense" après tant d'années d'entraînement: "Je pense que l'idée (d'être champion olympique) m'a traversé l'esprit à peu près 200 000 fois dans la journée. En fait, c'est d'accepter que l'idée est là et que c'est juste une idée dans un coin de ma tête et qu'elle ne doit pas me gêner non plus". Ces JO viendront couronner des années d'efforts.

    Enfin, nous avons parlé de l'importance du mental et de son côté mystérieux mais reste un domaine dans lequel il continue à chercher des réponses. Il réalise que la majorité de ses échecs étaient dûs "au stress, à l'anxiété, de ne pas arriver à me lâcher et être dans l'instant présent, et être insouciant".

     

     

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    #29. Oussama Mellouli: Le plaisir de se dépasser

    #29. Oussama Mellouli: Le plaisir de se dépasser

    Oussama Mellouli est né en 1984 en Tunisie. Il se passionne par la natation dès le plus jeune âge et décide de s'exiler pour aller s'entraîner en France à 15 ans. Après le baccalauréat, il poursuit ses études et ses entraînements aux Etats Unis en rejoignant l'Université USC en Californie.

    A 19 ans, il remporte sa première médaille de bronze aux Championnats du Monde sur 4x400. Puis se distingue aux championnats du Monde en petit bassin. Il remporte sa première médaille d'or aux Championnats du monde en 2009 sur l'épreuve du 1500 mètres.

    Multiples champion du monde, il remporte ensuite sa première médaille d'or aux JO de Pékin sur le 1500 mètres puis en 2012 aux JO de Londres, il arrive à rafler la médaille d'or en 10 kms puis une médaille de bronze sur l'épreuve du 1500. 

    Dans ce deuxième épisode, Oussama évoque le mental dans la compétition et sa manière de se préparer mentalement. Au départ, sa préparation mentale est "archaïque" où il se basait sur une ambiance de "fun et focus". Il discute avec des coachs mentaux et des psychologues du sport et voit l'importance du dialogue positif interne: "Il faut faire attention à ce que l'on se dit à nous même et moi, j'étais très autocritique. Ca m'a mis dans un trou très sombre. C'est une sorte de piratage de l'esprit humain. Un travail de méditation pour créer le vide. J'ai pris goût à ce genre de travail, c'est un travail très important". 

    Il utilise des techniques de visualisation et de méditation pour se préparer. Il apprend à gérer ses pensées et se concentre sur les détails et la gestion des émotions. Il parle aussi de l'importance du calme avant la course. 

    Il raconte son plaisir de gagner sa première médaille olympique en étant en pôle position et en ne voyant que "l'eau claire et bleue" et en ayant la sensation d'être seul au monde. Il explique son discours interne lucide "Je suis premier en finale olympique et je vais le rester jusqu'au bout". 

    Il relate aussi son expérience sur le 10 kms où il prend également la tête de la course et sent qu'il va devenir champion olympique à nouveau. Je me disais "Il y a tout le monde qui me regarde gagner une médaille olympique". 

    Il partage son émotion de gagner: "C'est absolument fantastique. C'est du pur bonheur. On compare cela au moment où l'on a la naissance d'un enfant, un mariage, ce sont des moments très uniques dans la vie d'une personne"

    Oussama évoque aussi sa capacité à rebondir et le challenge qui l'aide à se dépasser et à redéfinir ses objectifs en tant qu'athlète:" J'ai toujours cru en mes capacités à se distinguer et créer quelque chose d'unique". 

    Il parle aussi de ses souffrances physiques endurées lors du 1500 ou du 10 kms: "C'est une souffrance pulmonaire, c'est des brûlures au niveau de la cage thoracique, une combinaison de courbatures intenses. Si on n'arrive pas à gérer nos émotions, ça peut être chaotique, un gaspillage d'énergie".

    Il évoque son plaisir à se dépasser et ne trouve rien d'aussi "passionnant que de se donner l'opportunité de se dépasser". 

    Enfin, il propose comme conseil de partager ses objectifs pour se motiver et de garder l'esprit ouvert pour continuer à progresser.

     

     

     

    Gamberge
    frDecember 28, 2020

    #28. Oussama Mellouli: Vivre en champion

    #28. Oussama Mellouli: Vivre en champion

    Oussama Mellouli est né en 1984 en Tunisie. Il se passionne par la natation dès le plus jeune âge et décide de s'exiler pour aller s'entraîner en France à 15 ans. Après le baccalauréat, il poursuit ses études et ses entraînements aux Etats Unis en rejoignant l'Université USC en Californie.

    A 19 ans, il remporte sa première médaille de bronze aux Championnats du Monde sur 4x400. Puis se distingue aux championnats du Monde en petit bassin. Il remporte sa première médaille d'or aux Championnats du monde en 2009 sur l'épreuve du 1500 mètres.

    Multiples champion du monde, il remporte ensuite sa première médaille d'or aux JO de Pékin sur le 1500 mètres puis en 2012 aux JO de Londres, il arrive à rafler la médaille d'or en 10 kms puis une médaille de bronze sur l'épreuve du 1500. 

     Dans ce premier épisode, Oussama parle de ses débuts en natation grâce à l'initiative de sa mère qui avait été choqué par les nombreuses noyades de jeunes Tunisien. Il prend rapidement goût à la natation et apprécie l'esprit d'équipe qui règne dans le club de La Marsa. Il ne rêve pas des JO mais son objectif était surtout de voyager et la natation est devenu un prétexte pour explorer le monde et représenter internationalement son pays.

    Son projet sportif se dessine au fur et à mesure et il n'a pas d'autre choix que d'aller s'entraîner en France à Font Romeu puis à Marseille pour poursuivre à la fois ses ambitions sportives mais aussi ses études. 

    Il évoque son parcours et ses réussites mais aussi les leçons qu'il a appris de sa suspension pour dopage de 18 mois en 2007 qui l'a changé psychologiquement pour le meilleur. Il devient plus rigoureux sur les détails et "réussit à convertir un évènement dramatique en rage de vaincre"

    "J’ai vécu au jour le jour (..) Comme dit Mohammed Ali, j’ai détesté les entraînements mais je voulais vivre en champion pour le restant de ma vie. C’est vrai. Je détestais l’entraînement.

    Sa volonté de réussir était plus forte que tout et il s'accroche à sa devise "Do or Die". Il continue à s'entraîner sans compétition et remporte l'or Olympique en se détachant du peloton et en saisissant l'opportunité de devenir pour la première fois champion olympique du 1500 mètres.

    Enfin, il évoque sa capacité à faire des sacrifices et à poursuivre une carrière qui n'est pas encore terminée. Il vise encore la qualification pour les JO de Tokyo. 

    Gamberge
    frDecember 28, 2020

    #27. Gévrise Emane: Accepter sa vulnérabilité

    #27. Gévrise Emane: Accepter sa vulnérabilité

    Gévrise Emane est née au Cameroun et rejoint la France à 2 ans et demi. Elle commence le judo à l'âge de 13 ans et progresse rapidement et intègre l'INSEP à 18 ans. Elle évolue dans la catégorie de - de 70 kilos et - de 63 kilos. En 2003, elle obtient ses premiers podiums en Coupe du Monde. En 2005, elle est vice-championne du monde. En 2007, elle devient championne du monde (-70 kgs). En 2008, elle fait figure de favorite pour le titre Olympique mais connaît une désillusion en se faisant éliminer au premier tour. Elle change de catégorie pour concourir en - 63  kgs. Elle remporte le tournoi de Paris en 2010 et 2011 ainsi que les championnats d'Europe et mondiaux. En 2012, elle remporte la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Londres.  En 2015, elle redevient championne du monde dans sa catégorie des - 70 kgs. En 2016, elle est éliminée au premier tour des JO de Rio. Elle est quintuple championne d'Europe. 

    Dans ce deuxième épisode, on a parlé de l'approche mentale des combats.

    Pour préparer ses combats, elle utilisait la visualisation notamment de 'l'état d'esprit dans lequel je souhaitais être": "Même si les compétitions sont différentes, c’est de réitérer cet état d’esprit qui permet de performer et qui permet d’aller au delà de soi et d’aller chercher des médailles, de titres et des records". La veille, elle cherchait plutôt à s'isoler et à changer d'air pour se préparer mentalement. Elle répétait également les mots clés qui "résonnaient chez moi, qui me permettaient d'être prête à combattre".

    Avant les combats, elle recherchait plutôt de l'apaisement pour pouvoir mieux s'exprimer et recherchait l'agressivité "dans les mots que je me répétais".

    Après s'être aperçue de ses entames de combat en mode diesel, elle a travaillé sur une autre approche où elle devait arriver à l'entraînement "déjà échauffée". Elle parle de l'agressivité qu'elle a dû travailler avec son entraîneur car "je ne suis pas agressive dans la vie de tous les jours". 

    Pour Pékin, l'approche du combat n'était pas différent mais "je me suis dit que j'étais obligée de gagner". Elle se rendra compte plus tard qu'elle n'avait pas été mauvaise et pourra avancer grâce à cette défaite. 

    Aux JO de Londres, elle a peur de revivre Pékin et fait une crise de panique avant le combat: "J'étais crispée. A Pékin, je n'avais pas dit que j'étais stressée en arrivant à la compétition (..) Mon leitmotiv c'était "plus jamais comme à Pékin". Elle décide de parler à son entraîneur et de "déposer son stress". Elle accepte d'être vulnérable à l'approche de ce combat: "Ce que m'a appris le judo, c'est d'accepter d'être vulnérable. Ce n'est pas mal d'être vulnérable. Ca fait partie de la vie. Ca fait partie de l'individu tout simplement". Elle dégage ses représentations de championne qui ne montre pas sa vulnérabilité et devient une athlète "en pleine conscience". 

    Elle parle des difficultés à aller chercher sa médaille de bronze aux JO de Londres "C'était horrible. J'avance avec cette boule au niveau de l'estomac qui ne veut pas partir en fait, comme je n'ai pas de sensations. Mais j'avance quand même". 

    Le conseil qu'elle donnerait à une judokate? "De prendre du plaisir et d'avoir confiance en elle". 

     

     

     

     

     

    Gamberge
    frAugust 13, 2020

    #26. Gévrise Emane: Se libérer de l'obligation de réussir

    #26. Gévrise Emane: Se libérer de l'obligation de réussir

    Gévrise Emane est née au Cameroun et rejoint la France à 2 ans et demi. Elle commence le judo à l'âge de 13 ans et progresse rapidement et intègre l'INSEP à 18 ans. Elle évolue dans la catégorie de - de 70 kilos et - de 63 kilos. En 2003, elle obtient ses premiers podiums en Coupe du Monde. En 2005, elle est vice-championne du monde. En 2007, elle devient championne du monde (-70 kgs). En 2008, elle fait figure de favorite pour le titre Olympique mais connaît une désillusion en se faisant éliminer au premier tour. Elle change de catégorie pour concourir en - 63  kgs. Elle remporte le tournoi de Paris en 2010 et 2011 ainsi que les championnats d'Europe et mondiaux. En 2012, elle remporte la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Londres.  En 2015, elle redevient championne du monde dans sa catégorie des - 70 kgs. En 2016, elle est éliminée au premier tour des JO de Rio. Elle est quintuple championne d'Europe. 

    Dans ce premier épisode, nous avons parlé de son parcours et de son début au judo à l'âge de 13 ans, par l'intermédiaire d'un professeur d'EPS. Faire les Jeux olympiques n'était pas dans ses pensées mais elle aimait plutôt "s'amuser, prendre du plaisir et voyager". C'est le côté convivial du judo qui lui plaît.  

    Elle évoque aussi le fait qu'elle avait un "sacré" caractère" et que le judo était un "moyen de m'exprimer sans mettre des gens dans des cases" qui n'excluait aucun gabarit. 

    Ce qui a été un moteur pour elle était l'envie de de se dépasser "donner le maximum de moi-même à chaque fois. Même petite, c'est vraiment d'aller jusqu'au bout (..) ca vient aussi de l'enfance. Mes parents nous ont toujours poussé à donner le meilleur de nous-mêmes, sans se comparer aux autres, d'aller au bout des choses". 

    Elle parle de son arrivée à l'INSEP comme étant un peu "Disney" où elle était à la fois "excitée et impressionnée". Puis vient l'attente des résultats et l'impatience de ne pas réussir à faire un grand résultat. Mais sa manière de penser l'a aidé à fonctionner par étape et le fait de se voir progresser lui a permis de l'aider à dépasser cette impatience. 

    La première fois qu'elle devient championne du monde, elle arrive en conquérante car elle avait déjà identifié ce qu'il fallait pour réussir: "il y a eu d’autres compétitions en amont qui ont prouvé que, des déclics, des compétitions de référence; des attitudes que j’ai identifié. Le championnat du monde en 2007 où je gagne, ce n’est pas une surprise, je m’y attendais en fait". 

    Elle parle de sa défaite au premier tour aux JO de Pékin en 2008 et de sa déception: "Quelque temps après, je suis détruite (..) Je me demande pourquoi je fais du judo. Je me déteste. Je me flagelle en plus". Elle réussit à se reconstruire en travaillant sur elle-même et en étant accompagnée d'une psychologue: "J'ai d'abord commencé par la psychologue pour aller chercher, fouiner, ôter ses barrières parce qu’il y en avait au final. Et cette sensation d’être obligée de réussir. L’obligation de réussite, parce que c’était quelque chose aussi que nos parents nous ont mis un peu comme pression. Ca faisait partie de l’éducation. j’avançais avec un poids, du coup c’était de me libérer de ce poids là et pour que je puisse continuer à avancer et à rayonner en tant qu’athlète et à découvrir la véritable athlète que j’étais" . 

    Elle vit son changement de catégorie comme une punition et se voit soulagée de gagner la médaille de bronze aux JO de Londres en 2012, même si elle est "déçue" de ne pas avoir eu la médaille d'or. 

    Son expérience dans le judo lui a permis de se construire en tant que "combattante" mais aussi de pouvoir se libérer de "son obligation de réussite": "Je ne sais pas si c'est le judo ou le travail que j'ai fait en prépa mentale, qui m'a permis d'être plus légère par rapport à ça. De me libérer de certains liens que j'avais. De ne pas être obligé de faire les choses". 

     

    Gamberge
    frAugust 13, 2020

    #25. Benoît Peschier: Cultiver l'insouciance

    #25. Benoît Peschier: Cultiver l'insouciance

    Benoît Peschier est un kayakiste Français, né en 1980. Il est le fils de Claude Peschier, ancien champion du monde de Kayak et le frère de Nicolas Peschier. En 2001. Il remporte des manches de la Coupe du Monde. En 2002, il est attendu aux Championnats du Monde, à Bourg Saint Maurice, au même endroit où avait triomphé son père. Mais Fabien Lefèvre lui prive de ce titre. En 2004, il remporte la médaille d'or aux Jeux Olympiques d'Athènes. En 2005, il termine 5ème en individuel et champion du monde par équipe. En 2006-2007, les résultats ne sont pas au rendez-vous, il décide de changer de nationalité sportive. En 2008, il est remplaçant aux Jeux Olympiques de Pékin. Depuis 2015, il est entraîneur de Denis Gargaud, Champion Olympique à Rio. 

    Dans ce deuxième épisode, il évoque le fait que l'insouciance lui paraît être une qualité mentale nécessaire pour réussir à haut niveau: "Quand je vois les meilleurs kayakistes mondiaux qui sont au départ d'une compétition, j'ai l'impression qu'ils acceptent totalement de réussir ou de perdre. Ils sont insouciants, ils ont un état d'esprit hyper jeune en fait". Pour lui cela "permet de prendre des risques qui paraissent totalement insensés quand on est au bord". Benoît évoque le fait que pendant la course, il est nécessaire de ne plus réfléchir aux conséquences. Il parle du fait que d'avoir cette insouciance est un travail "Ca m'a nécessité tellement de travail pour arriver à l'avoir au bout d'un moment" et évoque l'épuisement mental qui a suivi les Jo d'Athènes en 2004. 

    Il évoque aussi ses routines, travaillées depuis l'enfance et la gestion des émotions. Pour lui, la visualisation fait partie inhérente du travail du Kayakiste, qu'il a commencé à pratiqué dès l'âge de 12 ans car "On connaît le parcours, mais on n'a pas le droit de le pratiquer avant une compétition. Donc tout ce qu'on peut faire pour se préparer, c'est de s'imaginer en train de le pratiquer". 

    Il parle aussi de la façon "d'être libre dans un cadre rigide" et de devoir s'adapter au parcours mais de rester concentrer uniquement sur ce qu'il devait faire. Il avait en tête quelques clés qu'il validait à chaque porte. 

    On a parlé également de la manière d'aborder des Jeux Olympiques, dont il voyait cela comme une "récompense" après tant d'années d'entraînement: "Je pense que l'idée (d'être champion olympique) m'a traversé l'esprit à peu près 200 000 fois dans la journée. En fait, c'est d'accepter que l'idée est là et que c'est juste une idée dans un coin de ma tête et qu'elle ne doit pas me gêner non plus". Ces JO viendront couronner des années d'efforts.

    Enfin, nous avons parlé de l'importance du mental et de son côté mystérieux mais reste un domaine dans lequel il continue à chercher des réponses. Il réalise que la majorité de ses échecs étaient dûs "au stress, à l'anxiété, de ne pas arriver à me lâcher et être dans l'instant présent, et être insouciant".

     

     

    #24. Benoît Peschier: Apprendre à se réinventer

    #24. Benoît Peschier: Apprendre à se réinventer

     

    Benoît Peschier est un kayakiste Français, né en 1980. Il est le fils de Claude Peschier, ancien champion du monde de Kayak et le frère de Nicolas Peschier. En 2001. Il remporte des manches de la Coupe du Monde. En 2002, il est attendu aux Championnats du Monde, à Bourg Saint Maurice, au même endroit où avait triomphé son père. Mais Fabien Lefèvre lui prive de ce titre. En 2004, il remporte la médaille d'or aux Jeux Olympiques d'Athènes. En 2005, il termine 5ème en individuel et champion du monde par équipe. En 2006-2007, les résultats ne sont pas au rendez-vous, il décide de changer de nationalité sportive. En 2008, il est remplaçant aux Jeux Olympiques de Pékin. Depuis 2015, il est entraîneur de Denis Gargaud, Champion Olympique à Rio. 

     Dans ce premier épisode, Benoît parle de son parcours, dans un univers familial baigné dans l'univers du Kayak qui facilite la voie vers le haut niveau. Il découvre le plaisir du kayak, associé à la découverte de lieu et de jeux en eau vive et de la créativité qui en ressort. Il pense aux JO mais y arrive en fixant des objectifs et pensant étape par étape et en faisant également des remises en question, juste avant les JO d'Athènes où il va emporter la médaille d'or. Il évoque le ratage de 2002, aux championnats du monde où il pensait que ça "ne pouvait pas lui échapper" mais a été pris par l'enjeu. Deux saisons se suivent où il parle de "descente aux enfers" et à l'importance de l'apport de la psychologue du sport à ce moment là: "C'est quelque chose que j'avais travaillé beaucoup avec de bons résultats à la clé. Je m'étais rendu compte que j'étais performant mais que j'étais très irrégulier"

    En 2004, la différence se joue sur le travail et sur la manière de gérer mentalement l'enjeu: "Ca a été une lutte extrêmement dure pour rester dans l'instant". Des doutes arrivent: Est-il prêt? Il se sentait prêt à "assumer d'être champion". Il découvre ensuite les conséquences et la difficulté de rebondir après une grande victoire. Il se rend compte que la recette pour réussir n'est jamais garantie: "Je pensais que j'avais trouvé la recette et il s'est avéré qu'il n'y pas de recette en fait (..) Elle peut marcher qu'une seule fois et on ne peut pas la reproduire indéfiniment pour que ça remarche. On évolue. (..). En fait, il fallait tout réinventer".

    Après ces jeux Olympiques, il continue à se battre pour les sélections mais est déçu de ne pas pouvoir participer aux JO de Pékin: "Le fait de ne pas être sélectionné, ça m'a donné encore plus l'envie de continuer. Là, c'était une rage, un esprit de vengeance". Il décide de partir concourir pour la Grèce mais découvre la difficulté de changer de pays "et de petit drapeau au départ de la course". En 2012, il échoue à se qualifier, car il était "spectateur de son propre naufrage" mais il évoque aussi la satisfaction et les regrets qu'il a appris de son parcours.

     

     

     

     

    #23. Mathieu Decottignies-Lafon: Apprécier l'adversité

    #23. Mathieu Decottignies-Lafon: Apprécier l'adversité

     

     

    Mathieu Decottignies-Lafon est un joueur de golf professionnel né en 1993. A 10 ans, il découvre le golf par hasard et se trouve une passion à laquelle il va décider se consacrer très jeune. A 15 ans, il intègre un Pôle France mais ne s'y plaît pas et décide de poursuivre sa carrière en dehors du système fédéral. A 18 ans, il démarre sa carrière professionnelle et depuis il a remporté 4 tournois sur le circuit Pro Golf Tour (2015/2018). Il s'est fait remarqué en 2016, à l'Open de France en étant le meilleur français du tournoi. En 2018, il gagne ses cartes pour être sur le challenge tour en 2019. Depuis, il poursuit sa carrière pour tenter d'atteindre ses rêves. 

     Dans ce deuxième épisode, Mathieu évoque sa gestion mentale sur le parcours et notamment l’importance de l’anticipation avant la compétition: « J’essaye dès la reconnaissance de préparer le plus de scénarios possibles » en fonction de son état émotionnel avec le questionnement: « Qu’est-ce que je mets en place si je me sens bien? ».

    Il parle aussi de visualisation du parcours en intégrant ses scénarios émotionnels différents. Il explique que son but est de « taper le coup le plus adapté à la situation » et de prendre compte de comment il se sent au moment où il doit le taper.

    Il parle de la manière d’apprivoiser ses propres démons sur le parcours: « Je connais mes démons donc j’arrive à voir venir un peu le truc (..) Il y a des moments où il faut faire ses erreurs de gosse et il y a un moment où il faut être mature ». Il arrive à intégrer le côté éphémère des moments sur le parcours « T’as fait de ton mieux, patience, l’orage t’es en plein dedans donc tu sais qu’après l’orage, il y a le eau temps ». Il explique aussi qu’il aime particulièrement se retrouver à avoir l’opportunité de gagner et sait que c’est le moment où il se sent le plus « vivant » pendant le parcours. 

    Entre les trous, il explique avoir besoin de décompresser, notamment avec son cadet et de mettre en place une routine où « à 50 mètres de la balle, je vais recommencer à revenir crescendo à ma concentration". 

    Il explique son mécanisme de pensée, notamment pour mieux gérer son instinct et son envie de taper des coups plus risqués « Je me rends compte que le démon, il ne te sert pas tant que ça ».

    Il parle de l’importance d’aimer les difficultés et de comprendre que ces moments compliqués sont ceux aussi où l’on peut forger son état d’esprit: 

    " Mon conseil? kiffer, mais pas que quand ça va bien. Apprendre à aimer avoir les mains dans le cambouis et apprendre à s’en sortir tout seul. Tout le monde dans une carrière va toucher le fond et là où les grands champions se font, c’est cette capacité à rebondir après avoir touché le fond. Si tu ne l’apprends pas jeune, je pense que c’est beaucoup plus dur en grandissant". 

     

     

     

    #22. Mathieu Decottignies-Lafon: Cultiver sa différence

    #22. Mathieu Decottignies-Lafon: Cultiver sa différence

    Mathieu Decottignies-Lafon est un joueur de golf professionnel né en 1993. A 10 ans, il découvre le golf par hasard et se trouve une passion à laquelle il va décider se consacrer très jeune. A 15 ans, il intègre un Pôle France mais ne s'y plaît pas et décide de poursuivre sa carrière en dehors du système fédéral. A 18 ans, il démarre sa carrière professionnelle et depuis il a remporté 4 tournois sur le circuit Pro Golf Tour (2015/2018). Il s'est fait remarqué en 2016, à l'Open de France en étant le meilleur français du tournoi. En 2018, il gagne ses cartes pour être sur le challenge tour en 2019. Depuis, il poursuit sa carrière pour tenter d'atteindre ses rêves. 

    Dans ce premier épisode, Mathieu évoque la naissance de sa passion, par hasard, lui qui qualifiait le golf « comme un sport de vieux » et se découvre des qualités et surtout une capacité à jouer pour soi-même. Au même moment, Tiger Woods remporte le Masters et va éveiller chez lui l’envie de « battre Tiger Woods et de gagner le Masters ». 

    La compétition est compliquée au départ, car il n’a «aucune tolérance à l’échec » et va se rendre compte que la partie émotionnelle est complexe à gérer pour lui. La rencontre avec le golf l’a permis de « faire ressortir des capacités et des qualités de son état d’esprit » comme par exemple « être à l’aise dans les moments de stress". 

    Arrivé au Pôle France, on lui fait remarquer sa différence, sa difficulté à rentrer dans le moule et lui fait prendre conscience qu’il est « à part » et qu’il pouvait en faire une force malgré que cela va rendre son chemin plus difficile: « Je me suis ok, tu vas avoir des merdes, tout au long de ta carrière, il va se passer des trucs vraiment pas cool, fais-en une force, t’es au fond du seau, et te dire « ok, comment j’en ressors plus fort? comment je progresse? c’est un truc qui dicte un peu ma vie ».

    Les débuts au golf professionnel sont difficiles car il faut assumer son choix de carrière et aussi les étapes, de pouvoir vivre des grands moments comme l’Open de France, autant qu’être sur les parcours des niveaux moins prestigieux. Il s’est rendu compte qu’il avait besoin d’une dose de pression pour réussir et qu’il aime les grands évènements: « J’étais sur le devant de la scène… comme je suis différent, je mets des lunettes, je mets des fringues colorées, les gens me voyaient malgré moi. Je me suis rendu compte que j’aimais bien quand il y avait tout ce monde autour de moi ». C'est donc lors de cet Open 2016 qu'il prend en compte l'importance de cultiver cette différence: "C’est cette semaine là où j’ai compris que le fait d’être différent et de voir les choses différemment, à haut niveau, c’est ce qu’il faut. T’es pas numéro un mondial en pensant comme tout le monde. Ca n'existe pas".

    En 2016, il ne prend pas le temps de digérer ce grands moments fort émotionnellement et enchaîne des « erreurs de jeunesse » et décide petit à petit de changer des choses pour être plus performant. Il a pris le temps de chercher l’encadrement, qui lui permettrait d’aller un cadre à la liberté dont il a besoin pour mieux performer. 

     

    #21. Edgar Grospiron: Se concentrer sur son potentiel

    #21. Edgar Grospiron: Se concentrer sur son potentiel

    Edgar Grospiron est champion de ski bosse, né en 1969 dans le Jura. Il fait ses premiers pas à 18 mois dans le ski dans une famille baignée dans cet environnement.  A 14 ans, il décide de s’orienter vers la pratique du ski acrobatique. Sélectionné dans les équipes de France, il ambitionne d’être le meilleur de sa discipline. En 1988, aux JO de Calgary, le ski bosse est encore en démonstration, et il remporte la médaille de bronze. En 1992, il devient le premier champion olympique de sa discipline à Albertville. En 1994, il remporte la médaille de bronze aux JO de Lillehammer. Il termine sa carrière, à 26 ans, après avoir été couronné pour la troisième fois champion du monde, devant son public à La Clusaz. A présent, il est conférencier en entreprise sur la motivation.

    Dans ce deuxième épisode, Edgar parle de sa réticence à travailler le mental, "J'étais un réfractaire à tout ce qui était approche mentale", quand il était athlète mais qu’il a changé de point de vue en modifiant ses croyances:  "J’observe, je vois et je trouve que c’est évident et même assez débile de penser que le mental puisse être une qualité innée". 

    Il parle de l’apport de son entraîneur dans son état d’esprit: “Dans ma jeunesse, j’ai eu un entraîneur qui était génial, qui m’avait dit “il faut que tu penses comme un champion”. Je lui avait dit “c’est abstrait, il pense comment le champion”? Il m’a répondu “Là où toi, tu vois des problèmes, lui, il voit des opportunités, il trouve des solutions et il progresse”.

    Il parle aussi de l’apport de la visualisation dans la préparation de ses courses: "On s’entraîne, on ski la piste, on est capable de la visualiser dans notre tête. On déroule la course dans notre tête. Il y a un travail de visualisation qui se fait".

    Il explique comment il a géré les jeux olympiques, à domicile en essayant de se focaliser sur lui-même. Il a parlé des exigences qu’il se fixait et du plaisir qu’il avait à courir cette course qui allait changer sa vie "J’ai le sentiment d’avoir moins subi la pression quand je me concentrais sur mon potentiel, que je contrôle, ma capacité à le faire évoluer et puis ensuite à le délivrer".

    Il explique aussi, comment la médaille olympique l’a éloigné de ses objectifs et qu’il avait perdu cette confiance pour aborder 1994 dans les mêmes dispositions. Il parle de son échec et du fait qu’il s’est senti subir cet évènement:"Pour moi 94 a été un échec sur toute la ligne, j’ai jamais eu l’intention de les gagner. je partais en looser. Le jour de la course, je suis arrivé dépité".

    Mais il explique, également, que cet échec lui a énormément apporté pour la suite de sa carrière:"J’ai beaucoup plus appris sur moi même, sur J’ai plus appris d’un échec que d’un succès". 

    Enfin, il donne des conseils à un jeune qui aimerait suivre son parcours:"La partie de vie de l’adolescence où on découvre un sport est une partie qui est assez fantastique, fondatrice parce que ce plaisir là c’est la garantie du succès du futur. c’est le plaisir qui donne du résultat".

     

    #20. Edgar Grospiron: Cultiver l'état d'esprit de champion

    #20. Edgar Grospiron: Cultiver l'état d'esprit de champion

    Edgar Grospiron est champion de ski bosse, né en 1969 dans le Jura. Il fait ses premiers pas à 18 mois dans le ski dans une famille baignée dans cet environnement.  A 14 ans, il décide de s’orienter vers la pratique du ski acrobatique. Sélectionné dans les équipes de France, il ambitionne d’être le meilleur de sa discipline. En 1988, aux JO de Calgary, le ski bosse est encore en démonstration, et il remporte la médaille de bronze. En 1992, il devient le premier champion olympique de sa discipline à Albertville. En 1994, il remporte la médaille de bronze aux JO de Lillehammer. Il termine sa carrière, à 26 ans, après avoir été couronné pour la troisième fois champion du monde, devant son public à La Clusaz. A présent, il est conférencier en entreprise sur la motivation.

     Dans le premier épisode, Edgar évoque son parcours, baigné dans l’environnement du ski dès l’enfance. Le ski représentait la liberté pour lui et les journées passées avec les amis.  La découverte du ski acrobatique a été importante car elle lui a permis de s’investir pleinement dans la discipline et palier aux difficultés qu’il rencontrait à l’école: "J’étais très mauvais à l’école, aussi mauvais qu’indiscipliné. J’avais du mal à me consacrer. ce qui m’intéressait, c’était les faire rire. (..) le ski était une telle fenêtre d’expression qui me permettait de partir à l’aventure".

    A 14 ans, se dessine les contours d’une carrière et d’une ambition de devenir le meilleur de sa discipline. Il décide de s’y consacrer pleinement, en abandonnant les études et en ayant le soutien de ses parents: "L’intention est forte, le degré d’intensité dans le travail sera élevé. Et donc, 3 ans avant les jeux olympiques, j’ai dit que j’allais les gagner et pendant 3 ans, je me suis entraîné comme un champion olympique, avec le degré d’exigence". 

    Il parle de l’importance de ce moteur relationnel dans son parcours. Il construit petit à petit son destin en devenant champion olympique: "le ski de bosse en soi n’est pas un moteur en soi. Mais le ski de bosse comme objet participant à la fierté de mes parents (..) parce qu’ils voient que je me dépasse, je réussis les choses. Le ski de bosse me renvoie une image positive dans le regard des gens que j’apprécie qui sont importants à mes yeux".

    Il parle aussi de l'état d'esprit de champion qui doit se cultiver: “J’ai appris au travers de ma carrière sportive que champion, ce n’était pas un statut, c’était  un état d’esprit et qu’il pouvait se cultiver quelque soit le métier. Tout le monde y a accès. Il suffit d’avoir conscience de clés ou de fondamentaux de cet état d’esprit. Et après de le mettre en pratique”. 

    Il décrit, ensuite, la difficulté de rester au top et la décision de rebondir après ses échecs et une blessure:"Comment rebondir? Comme dans toute situation de crise, elle nous met face à nos vulnérabilités, elle nous angoisse sur l’avenir (..) On a le deuil de la vie d’avant à faire, à reposer les bases et de redonner du sens à quelque chose qui reviendra derrière. Ca m’a pris 2 ans".

    Il explique, comment la reconstruction lui a permis de devenir à nouveau le meilleur, deux après ses déconvenues. Il parle aussi de l’importance de prendre du plaisir sur ce chemin et du moment de décider d'arrêter de sa carrière: "J’avais pris la décision 2 ans avant à l’hôpital. Je veux revenir être champion du monde dans mon jardin et j’arrête".