LALCA

La polyphonie "les bains-douches et le monde" (18'35) co-réalisé avec le projet Bains-Migr de l'institut de convergences Migrations questionne la notion de migrations dans les bains-douches de Lyon, Grenoble et Valence. Avec la participations d'usagers et d'agents de l'ensemble de ces lieux.

La polyphonie "Une douche à soi" (11'45) retrace le parcours à l'intérieur des lieux de différents utilisateurs·rices des bains-douches de Lyon.

Cette polyphonie est composé à partir du récit de 3 personnes rencontrées aux bains-Douches de Lyon

En juillet 2020, nous sommes en résidence de recherche et création au CADA. Comme à chaque fois nous installons une fresque sur un mur extérieur pour signifier notre présence. C’est à cette occasion que Diallo vient à notre rencontre pour nous demander s'il peut nous aider et c’est ainsi que nous pouvons lui expliquer notre projet. Il est tout de suite réceptif : “bien que je ne sois jamais allé à l’école, j’ai des choses à dire” nous confie t-il. Ni une ni deux, nous partons l’enregistrer !

Nous avons rencontré Mimoza en juillet 2020. Malgré le confinement, ses enfants se sont très vite adaptés au CADA, et la place devant est leur terrain de jeu favori. Ils y jouent avec les autres enfants hébergés ici, sans jamais s’interroger sur leur pays d'origine ou leurs différences nous précise-t-elle. C’est en albanais qu’elle nous raconte son arrivée ici.

Erion, jeune homme Albanais de 17 ans. Nous le rencontrons début juillet 2020, 6 mois après son arrivée en France dont presque 2 mois de confinement total dans le petit appartement que sa famille occupe au CADA. Depuis cet entretien en anglais, nous retrouvons régulièrement Erion qui a appris le Français et garde tous ses rêves en tête.

À son arrivée en France, à Paris, Demba s’est rendu pendant 2 semaines chaque matin à 9h dans un centre de l'association Aurore, uniquement pour être photographié dans le but de prouver sa présence et intégrer le système de demande d’asile. Atteint de tuberculose, Demba n’a pu avoir accès à des soins médicaux qu’après son installation au CADA de Villeurbanne pour 2 semaines d’hospitalisation à l’hôpital de la Croix-Rousse et un séjour en convalescence à Hauteville.

Nous avons rencontré Nina au CADA en juin 2021. Le titre de la fresque que nous venions d’installer : “Le CADA, un quartier aux frontières mobiles” l’avait interpellée. Nina a accepté de nous emmener avec elle à la découverte de son quartier, de sa ville, des lieux où elle se sent bien. Ce parcours en métropole lyonnaise a surtout été l’occasion d’une introspection bien plus personnelle.

Nous avons rencontré Soso et sa fille lors de notre campement sonore dernier. Nous nous sommes installés dehors, à l'ombre du bâtiment de la buanderie du CADA et avons discuté de longues heures...

LALCA a posé ses micros dans les derniers bains-douches de Lyon, pendant le premier confinement en mars / avril 2020

C’est avec Jean-Luc, un agent, que nous saisissons la place des bains-douches dans les parcours de l’habiter. Jean-Luc comme tous les autres agents tend l’oreille à certaines histoires des usagers et il nous raconte la solidarité qu’il insuffle au quotidien dans son travail d’accueil.

Thérèse travaille aux bains-douches depuis 2014. Elle est investie à nos côtés et cuisine pendant nos événements. Elle contribue aussi au projet d’atelier savon que nous portons dans le quartier, avec les étudiants de l’ISARA, les jardiniers de l’Oasis de Gerland et des habitants. Expérience qu’elle confronte à celle de son cousin, qui a une entreprise de fabrication de cosmétiques en Côte d’Ivoire.

Nous avons rencontré Mohamed après sa douche, à l’intérieur du bâtiment, dans le lieu partagé des lavabos. Interpellé par la carte postale des bains-douches qui nous accompagne en permanence lors de nos Campements sonores, Mohamed a accepté de nous en dire plus sur lui, son parcours et le lieu dans lequel nous l’enregistrons.

Alors qu’il se rasait, Kevin nous observait enregistrer un autre usager dans l'espace commun des lavabos. Un peu plus tard, il nous a retrouvé sur le seuil du bâtiment, à proximité de la nouvelle laverie et a souhaité nous raconter sa vie.

Au printemps 2019, en fin de journée, Jean-Guillaume rentrait dans les bains-douches. Utilisateur occasionnel, mais surtout défenseur des services publics, il nous parle d’eau, de lien social, de cité, de la ville en somme.

Nous avons rencontré Dilont lors de notre Campement sonore de novembre 2019. Il nous raconte sa manière de découvrir la ville.

Nous avons rencontré Suila et Leila lors de notre Campement sonore de novembre 2019. Souhila aide son amie Laila pour la traduction de son récit de vie.

Nous avons rencontré Mireille lors de notre Campement sonore de novembre 2019. Elle nous explique son quoitidien complexe avec sa fille toute jeune.

Nous avons rencontré Eliza pendant l'été au CADA. L'entretien s'est déroulé en plusieurs langues : entre albanais, français, espagnol, italien, quelques bribes d'anglais et beaucoup de gestes. Eliza a du fuir son pays où elle était persécutée en tant que femme. La rudesse de son récit détonnait avec son ton calme, et moments d'inattention à où elle se laissait surprendre par les va-et-viens des oiseaux à la fenêtre.

Par LALCA, Laboratoire itinérant de recherche et création sur la fabrique urbaine.Essai radiophonique, décembre 2020, 59 minutesEn quête d'hospitalité(s) est une traversée de la métropole lyonnaise, à l'écoute des lieux et des personnes en situation d'errance et de précarité. LALCA interroge l'hospitalité par le prisme de l'habiter, et principalement de cet habiter qui se fragmente dans la ville lorsque l'on dort dehors ou dans un logement non conventionnel, et qui impose de se déplacer pour subvenir à l'ensemble de ses besoins fondamentaux.Cet essai radiophonique part donc à la rencontre de quelques lieux d'hospitalité : les Bains-douches Delessert, la péniche-accueil Balajo, Ensemble pour un repas, la Bibliothèque municipale de Lyon et le CADA Forum Réfugiés de Villeurbanne pour tenter de construire ensemble une définition en mouvement de l'hospitalité.