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    Explore "union africaine" with insightful episodes like "Débat sur la viabilité de l‘Union africaine", "Union Africaine : William Ruto appelle à réformer l'institution", "Nouveaux échecs judiciaires pour les partisans du « polisario » - Par Hubert Seillan", "Le Maroc en Afrique pour une véritable chaine de valeurs - Par Farida MOHA" and "L'Afrique : Un continent d'avenir ? - Par Mustapha SEHIMI" from podcasts like ""L’arbre à palabres | Deutsche Welle", "Le journal des auditeurs", "Le 8ème jour", "Le 8ème jour" and "Le 8ème jour"" and more!

    Episodes (13)

    Débat sur la viabilité de l‘Union africaine

    Débat sur la viabilité de l‘Union africaine
    Le 37ème sommet de l’Union africaine a eu lieu les 17 et 18 février dernier à Addis-Abeba en Ethiopie. Un sommet de deux jours qui a permis aux dirigeants africains de se pencher sur les nombreuses crises qui secouent le continent. Que retenir de la rencontre annuelle? Comment redynamiser l'organisation panafricaine? Eric Topona a posé ces questions à ses invités sous l'Arbre à palabres.

    Nouveaux échecs judiciaires pour les partisans du « polisario » - Par Hubert Seillan

    Nouveaux échecs judiciaires pour les partisans du « polisario » - Par Hubert Seillan

    Le domaine des décisions absurdes étant infini, nous allons montrer les immenses capacités des derniers partisans du « polisario » à fournir l’occasion de rappeler leur illégitimité. En langage ordinaire, ils tendent le bâton pour se faire battre.


    Deux procédures judiciaires récentes en donnent une belle illustration.


    La première a été engagée devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et la seconde devant la Cour d’appel de Londres. 


    L’arrêt du 22 septembre 2022 de la Cour africaine

    Les faits sont très curieux. Un ressortissant ghanéen, président du Parti de la Convention du peuple d’obédience socialiste créé par Kwame Nkrumah, dirigeant historique du Ghana de son indépendance en 1957 à 1966, saisit la Cour d’une demande de condamnation de divers Etats africains (1), selon lui coupables, d’avoir contrevenu à l’Acte constitutif de l’Organisation de l’Unité Africaine et à la Charte africaine des droits de l’homme.


    La décision de la Cour est un modèle qui mérite d’être étudié dans les facultés de droit du monde entier. Dans un premier temps, les juges ont procédé à une minutieuse analyse des droits du demandeur pour retenir leur compétence et la recevabilité de son action.


    Pour lui, l’affaire semblait bien orientée. Mais lorsque le temps fut venu d’analyser les violations alléguées son espoir se changea en inquiétude. Comme il n’avait pas été avare en considérations de natures diverses, la Cour limita son analyse à la violation de la seule question de l’autodétermination.


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    Le Maroc en Afrique pour une véritable chaine de valeurs - Par Farida MOHA

    Le Maroc en Afrique pour une véritable chaine de valeurs - Par Farida MOHA

    La ville de Dakhla à l’instar de Marrakech est devenu un haut lieu de conférences de séminaires et symposiums internationaux comme en témoignent les forums économiques avec les différentes chambres de commerce international, les rencontres portant sur l’intelligence économique organisé par Driss Guerraoui ou la deuxième édition du forum du groupe Maroc diplomatique qui a eu lieu le 4 et Mars. De par sa position géographique, Dakhla est la porte d’entrée du Royaume vers l’Afrique de l’Ouest. Cet ancrage est également porté par des liens spirituels et commerciaux très forts. Le Maroc a en effet constitué des siècles durant, le cœur battant politique, religieux, économique de tout l’ouest saharien. En témoigne l’importance des échanges commerciaux entre caravaniers venus du Maroc qui se déroulaient autour du bassin du fleuve Sénégal, au Royaume du Mali, au Ghana .. échanges et vente d’or, d’épices, de tissus, de céréales, de chevaux, de dattes, de la gomme « arabique », du sucre...


    Aujourd’hui le Maroc est revenu chez lui, en Afrique ; son passé historique et sa proximité géographique façonnent ses relations avec le continent et tracent les perspectives d’avenir.


    Des perspectives qui passent pour l’Afrique par une capacité de prendre une place dans l’ordre mondial, une place notamment dans le G20 et dans le Conseil de sécurité des Nations Unies , et par la capacité de se faire respecter dans ses choix et d’initier la transformation de son économie sans prédateurs . 


    L’Afrique doit relever ses défis par elle-même et en se faisant confiance, tel est le mot d’ordre qui est entendu de Johannesburg à Dakar en passant par Dakhla.


    Dakhla  qui avec la nouvelle dynamique de la région Souss Massa et surtout le développement des provinces du sud a donné une nouvelle centralité au royaume. Le port de Dakhla Atlantique, futur hub régional, va en effet dans quelques années, repositionner toute la région sur les routes maritimes tout en assurant le développement économique, social et industriel de la région dans tous les secteurs productifs (pêche, agriculture, mines, énergie, tourisme, commerce, industrie manufacturière).


    Il faut rappeler que Dakhla est plus proche de Dakar que Casablanca. Que le port de Dakhla étalé sur 1600 hectares englobera un parc industriel et logistique baptisé “West Africa Free Zone”, un port de commerce, un port de pêche et un chantier naval, en somme une bonne alternative au trafic terrestre pour les marchandises à destination de l’Afrique de l’Ouest.


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    L'Afrique : Un continent d'avenir ? - Par Mustapha SEHIMI

    L'Afrique : Un continent d'avenir ? - Par Mustapha SEHIMI

    Pendant trop longtemps, l'Afrique a été réduite à n'être qu'un simple fournisseur de matières premières et de produits agricoles pour l'Europe, les États-Unis, la Russie et, aujourd'hui, la Chine. Mais son potentiel créatif reste inexploité et sa capacité à fabriquer des produits à valeur ajoutée est limitée. Le sens des flux commerciaux n'a pas tellement évolué depuis l'époque coloniale. La richesse reste encore continuellement transférée de la périphérie de l'Afrique vers les centres industrialisés et de plus en plus numérisés. Une situation a entraîné la pauvreté d'une grande part de la population.


    Toutefois, ces dernières années, ses 1,2 milliard d'habitants- dont la moitié sont des jeunes- considèrent de plus en plus l'Afrique comme le continent de l'avenir. Les projets panafricains tels que la zone de libre- échange continentale africaine sont perçus comme susceptibles de stimuler les relations commerciales et économiques intrarégionales. L'Union européenne et d'autres partenaires internationaux devraient soutenir activement le renforcement des liens intrarégionaux, y compris physiquement.


    L'annonce d'un paquet d'investissements d'au moins 150 milliards d'euros lors du sommet UE-UA de février 2022 à Bruxelles à l'appui d’"Ambition commune pour 2030" et de l'"Agenda 2063 de l'UA"  sont à l’ordre du jour.


    Partenariat d’égal à égal


    Le partenariat entre l'UE et l'UA ne sera couronné de succès que si toutes les décisions cruciales à cet égard sont prises conjointement par les partenaires européens et africains. Il s’agit de créer ainsi un sentiment d'appropriation dans le processus de fixation des objectifs de la politique commerciale et d'investissement. Il faut pour cela consulter davantage la société civile, y compris les entreprises, et en particulier les PME, des différents pays partenaires africains, sur l'orientation et les conditions des investissements ; permettre ainsi une restructuration vers un développement économique autonome dans l'intérêt des citoyens.


    Les économies peinent à surmonter la pandémie de COVID-19. Les ménages du monde entier sont touchés par l'inflation, tandis que les prix des denrées alimentaires, qui n'ont jamais été aussi hauts au cours des dix dernières années, exacerbent la pauvreté. L'énergie et la mobilité deviennent inabordables pour beaucoup. La guerre entre la Russie et l’Ukraine risque d'aggraver la situation. 


    Des investissements anticycliques sont nécessaires pour stimuler les économies et les échanges commerciaux. La reconstruction des économies est l'occasion de les rendre plus durables et résilientes. Les gouvernements devraient pouvoir investir dans la santé et l'éducation de la population, qui sont les clés du bien-être futur. Trop souvent, la dette ne le permet pas.


    Au cours de la pandémie, le nombre de pays à faible revenu exposés au surendettement a doublé pour atteindre 60%. Beaucoup d'entre eux se trouvent en Afrique. En l'absence de réserves publiques pour la mise en œuvre de plans de relance économique, les écarts de développement risquent de se creuser, obligeant de plus en plus de personnes à quitter leur foyer à la recherche d'un travail pour survivre. Le changement climatique vient peser sur cette situation ; entraîne la perte de moyens de subsistance pour des millions de petits agriculteurs et leurs familles. 


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    Tunisie, le pays a-t-il mal à son président ou à ses migrants ? - Par Taoufiq BOUDCHICHE

    Tunisie, le pays a-t-il mal à son président ou à ses migrants ? - Par Taoufiq BOUDCHICHE

    Les déclarations stupéfiantes du Président tunisien faisant état d’un complot « migrationniste panafricain » contre son pays a provoqué une onde de choc au sein du continent africain. En 2018, la société civile tunisienne, pressentant probablement les dérives possibles, avait pourtant réussi à promouvoir auprès des autorités l’adoption d’une « loi organique antiraciste » parmi les plus avancées en Afrique.


    En quelques mots, le Président Kaïs Sayed a balayé les traditions d’accueil et d’hospitalité du pays du Jasmin. Des mots qui ont résonné pour la société civile progressiste tunisienne comme une infamie supplémentaire du pouvoir tunisien envers ce qu’il reste de leur démocratie. Parmi les réactions diplomatiques, il y a eu rapidement celle de l’Union africaine (UA) qui a pris le soin de dénoncer de tels  propos et appelé ses Etats membres à « s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes ».


    Les mots du Président tunisien bafouent également  les résolutions du Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernements de la Francophonie accueilli par la Tunisie quelques mois auparavant en novembre 2022. Il en a résulté la « déclaration de Djerba » qui a rappelé en effet dans son Article 11, « l’Appel francophone d’Erevan pour le Vivre ensemble par lequel il est réaffirmé un certain nombre de principes et de valeurs devant régir le Vivre ensemble dans l’espace francophone ».


    Aujourd’hui, on est loin du vivre ensemble, depuis lundi dernier, craignant pour leurs ressortissants, des pays comme la Guinée et la Côte d’Ivoire, ont organisé des ponts aériens de rapatriement. Par ailleurs, certains populistes dans les pays du Nord ont pleinement tiré avantage de ces propos pour s’en féliciter et justifier leurs idéologies anti-migratoires. D’un point de vue politique, la sortie du président tunisien dénote surtout l’incompétence d’un régime à affronter les problèmes sociaux et politiques au sein du pays. S’en prendre aux migrants africains subsahariens fuyant la misère, la violence et l’injustice n’est point digne d’un Etat moderne.


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    Sommet de l’UA: le Maroc en première ligne sur le front du combat pour le climat - Par Mustapha SEHIMI

    Sommet de l’UA: le Maroc en première ligne sur le front du combat pour le climat - Par Mustapha SEHIMI

    De nouveau, la diplomatie marocaine se distingue lors du 36e Sommet de l’Union africaine tenu ce week-end à Addis-Abeba. Le message Royal adressé à ces assises a été axé sur le travail de la Commission Climat sur le Sahel. Deux jours avant le début des travaux du Sommet de l’UA, Rabat avait pris une initiative dans ce sens.


    Un groupe thématique avait ainsi été créé, portant sur les défis croisés des changements climatiques et de l’Agenda «Femmes, paix et sécurité». Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita s’en était expliqué. Un nexus, une connexion existe entre les problématiques «Femme, paix et changement climatique». Ce n’est pas une structure administrative voire bureaucratique supplémentaire qui sera mise sur pied, mais plutôt une «coalition diversifiée».


    Elle sera continentale, bien entendu, mais aussi ouverte à tous les pays qui partagent cette même approche et cette même vision. Des domaines stratégiques ne pouvant qu’intéresser et mobiliser des partenaires et des organisations internationales. Cette initiative marocaine a été saluée.


    En effet, une prise de conscience se fait de plus en plus dans le monde: l’Afrique est en mesure d’emprunter la voie d’avenir -de cette problématique climatique; elle a «besoin d’interaction avec ses partenaires et de leur accompagnement» mais surtout pas «de projets, de documents ni d’idées...». Le Maroc se distingue à cet égard par son Plan d’action national (PAN) sur les Femmes, la Paix et la Sécurité (WPS), lancé voici près d’un an, le 23 mars 2022. Une réflexion pionnière. Une plateforme d’action articulée autour de ces axes: la diplomatie préventive, la médiation et le maintien de la paix, la promotion d’une culture de la paix et de l’égalité, la participation économique des femmes, etc.


    Dans son discours du Trône, le 30 juillet dernier, le Souverain avait souligné l’exigence de la promotion de l’égalité hommes-femmes et des droits des femmes comme fondements d’une société moderne et démocratique. De l’action donc, en lieu et place d’une certaine rhétorique sans impact.


    Des défis globaux à relever. Une approche de coopération et d’interaction à privilégier. Une vision commune du Maroc et de l’Union africaine aussi. Il s’agit d’assurer une émergence durable du continent et du rôle des femmes africaines, en relevant le défi des changements climatiques. Quel autre pays a pris en charge jusqu’à présent ces problématiques? Les uns et les autres évoquent souvent, à l’occasion, les conséquences de ces phénomènes. Mais qu’en est-il des souffrances des femmes qui en sont les victimes, pratiquement en première ligne?


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    Le tournant africain - Par Ahmed Naji

    Le tournant africain - Par Ahmed Naji

    Le président Zelensky a parlé aux Africains pour demander leur soutien. Ils lui ont répondu qu’ils avaient surtout besoin de blé et d’engrais.


    « L’Afrique est l’otage de ceux qui ont déclenché la guerre contre notre État… ils se servent de vous ! ».


    C’est en ces termes que le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, s’est adressé, par visioconférence le 20 juin, à l’Union africaine, lors d’une réunion à huis-clos à laquelle n’ont pris part pas plus de quatre chefs d’Etats du continent.


    Les déclarations du président de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat, et celle du président du Sénégal, Macky Sall, qui ont suivi l’intervention du président Zelensky, ont été, par contre, fort mesurées.


    Le premier a souligné, sur Twitter, la position de l’Union africaine (Ua) « sur la nécessité urgente d’un dialogue pour mettre fin au conflit ». Alors que le second a rappelé, au travers du même canal, l’attachement de l’Afrique « au respect des règles du droit international, à la résolution pacifique du conflit et à la liberté de commerce ».

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    L’Afrique Atlantique et la souveraineté collective - Par Abdeslam Seddiki

    L’Afrique Atlantique et la souveraineté collective - Par Abdeslam Seddiki

    La réunion ministérielle des pays africains atlantiques qui s’est tenue au Maroc en présence de 21 pays, le 8 juin dernier constitue un événement de taille eu égard aux perspectives stratégiques qu’elle ouvre pour le continent et les implications profondes de la déclaration adoptée par les participants à l’issue de cette réunion.   


    Cette déclaration, dénommée « déclaration de Rabat » comporte, de notre point de vue, une philosophie, une méthode et une vision. La philosophie, c’est celle qui a animé les pères fondateurs  de l’OUA, devenue aujourd’hui UA qui voulaient faire du continent africain un espace intégré au service des peuples africains ; la méthode est celle qui consiste à partir de l’existant et du potentiel de l’Afrique avec en premier lieu l’exploitation et la valorisation des ressources disponibles  en vue de relever les défis actuels et futurs du continent ; la vision enfin  est celle développée  par le Roi Mohamed VI et saluée par les participants, une vision   consistant à  rendre l’Afrique aux Africains pour garantir  aux peuples de ce contient une vie de paix  et de prospérité et  faire de l’espace africain atlantique « un cadre de coopération interafricaine pragmatique et opportune ».

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    BA Oumar, Consultant international auprès de l'ONU et de l'Union africaine est notre grand témoin

    BA Oumar, Consultant international auprès de l'ONU et de l'Union africaine est notre grand témoin

    Dr BA Oumar, Professeur au Centre d'Études Diplomatiques et Stratégiques (CEDS) Paris, Consultant international auprès de l'Organisation des Nations Unies, et de l'Union africaine. 


    1- Burkina Faso : le putsch de trop ? 

    2- Sénégal : le parti au pouvoir serait-il le grand perdant des élections locales 

    3- Médiation de l’UA et retrait des soldats danois : la junte malienne en position de force ?

    Tensions entre le Maroc et "le conseil de sécurité" de l'UA

    Tensions entre le Maroc et "le conseil de sécurité" de l'UA

    Une récente réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA a ravivé les tensions africaines sur le dossier du Sahara. Elle a suscité la colère 
du Maroc qui a considéré cette rencontre comme un “non-événement”. Toujours est-il que le contenu du document risque de rouvrir une boîte 
de Pandore que Rabat a tout fait pour fermer. Analyse avec Yassine Majdi, journaliste TelQuel.

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    🎙 Tshisekedi, homme d'État du continent ?

    🎙 Tshisekedi, homme d'État du continent ?

    Addis-Abeba, le 6 février. Le président congolais, Félix Tshisekedi, entre dans une salle inhabituellement vide, en raison de la pandémie de la Covid-19. Accompagné de quelques députés congolais et des membres de son cabinet, ce président à la fois applaudi et critiqué pour ses nombreux voyages à l'extérieur formalise ce que ses conseillers et partisans vantent comme une victoire diplomatique : il assume les fonctions du président de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine.

    Bonjour ! Nous sommes le vendredi 5 mars. Je m’appelle Joshua Walker, et je suis le directeur de programme du Groupe d'étude sur le Congo. Vous écoutez le 4e épisode de Po na GEC, série de capsules audio qui résume et analyse les événements de l'actualité congolaise. 

    Depuis 2019, Félix Tshisekedi gravit petit à petit les échelons de la diplomatie africaine : d’abord élu 2e vice-président en février 2019, il devient ensuite 1er vice-président en février 2020. Durant la même période, il joue les médiateurs, à côté du président angolais Joao Lourenço, entre le Rwanda et l’Ouganda. Presqu’au même moment, il est élu président de l’UA pour 2021. La nouvelle est accueillie par certains comme un coup diplomatique de Tshisekedi : on parle du “retour” de la RDC sur la scène géopolitique comme actrice importante.

    En fait, le président de l’Union africaine est élu pour un mandat d’un an par ses pairs chefs d’Etat et de gouvernement de la région. La présidence passe à tour de rôle annuellement entre les 5 sous-régions : l’Afrique du Nord, l’Afrique australe, l’Afrique centrale, l’Afrique de l’ouest et l’Afrique de l’est. C’était acté avant l’élection de 2018 que la RDC prendrait, pour le compte de l’Afrique centrale, la 2e vice-présidence en 2019 jusqu’à prendre la présidence en 2021. Cette présidence est donc le fruit du travail de la diplomatie congolaise sous Joseph Kabila.

    La présidence de l’Union africaine est un rôle largement symbolique. Mais le titulaire a également une certaine marge pour faire mettre en œuvre ses projets phares, comme le président rwandais Paul Kagame l’a fait avec la Zone de libre-échange continentale africaine. En tant que président de l’UA, Félix Tshisekedi représente l’organisation intergouvernementale dans des réunions internationales. Et il donne les grandes orientations des priorités de l’organisation pour l’année. Pour l’aider dans cette tâche, en novembre 2020, il a nommé un panel chargé d’accompagner son mandat, composé de personnalités congolaises importantes comme le professeur d’histoire Isidore Ndaywel et l’ancien secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs, Ntumba Luaba.

    Quel agenda, donc, pour l'année de Félix Tshisekedi à la tête de la grande organisation continentale ? Le thème de sa mandature, choisi par les chefs d’Etat et de gouvernement en 2020 est “Arts, culture et patrimoines : leviers pour l’édification de l’Afrique que nous voulons”. Ce thème a été choisi, en partie, en raison du débat sur la restitution des objets d’art africains des musées étrangers. Lors de son discours d’investiture, Félix Tshisekedi a tout de même essayé de faire rentrer la question de la paix sous cette rubrique d’arts et culture, en évoquant le thème du mandat de son prédécesseur, le président sud-africain Cyril Ramaphosa : “Faire taire les armes”. Ce dernier avait voulu, avant la pandémie de la Covid-19, se focaliser sur deux conflits prioritaires : la Libye et le Sud Soudan. Le président Tshisekedi, cependant, semble vouloir tourner l’attention de l’UA vers les conflits liés au terrorisme : la région sahelo-sahélienne, le nord du Mozambique, la République centrafricaine...et l’est de la RDC. Le 27 février, il a déclaré : “Pour que l'art, la culture et les patrimoines réussissent leur mission d'édification de l'Afrique il faut faire taire les armes et débarrasser l'Afrique des menaces terroristes”. A côté de cela, il faut ajouter comme priorité l’implémentation de la Zone de libre-échange continentale africaine.

    La présidence de l’Union africaine offre une nouvelle plateforme pour le président Tshisekedi de nourrir davantage ses contacts avec ses homologues africains, et peut-être de continuer à construire son image d’homme d’État. Ira-t-il au-delà des séances photos et des discours ? Les mois qui suivent nous donneront la réponse. 

    En attendant, vous pouvez rejoindre notre fil Whatsapp en envoyant GEC au +243 894 110 542 pour recevoir directement “Po na GEC” chaque vendredi sur votre téléphone. 

    À la prochaine !

    Sommet de l'Union africaine : portion congrue pour la sécurité alimentaire

    Sommet de l'Union africaine : portion congrue pour la sécurité alimentaire
    Le 22è sommet de l'Union africaine qui s'est tenu à Addis Abeba devait porter sur l'agriculture et la sécurité alimentaire. Mais les conflits sur le continent ont beaucoup plus préoccupé les chefs d'Etat et de gouvernement présents. Dans ce même numéro de l'Afrique en débat, la question du trafic d'ivoire à destination surtout de l'Asie.
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