Paris-Brest-Paris en pignon fixe : Paul Galea

Pour ce bla bla #97 je reçois Anthony Louis, co-fondateur de l’Échappée Bleue.

L’échappée Bleue est un café vélo, installé à Taon-les-Vosges, non loin d’Épinal. Il est idéalement placé au bord de la « Voie bleue », qui est une partie de l’Euro Vélo 5 qui part du Luxembourg pour relier Lyon.

L’établissement est ouvert depuis le 1er octobre. Il a été créé par 2 passionnés de vélo, qui ont chacun leur spécialité : Hervé Molitor tient l’atelier où il répare toutes les machines allant des vélos de course ultra light au VAE urbain et Anthony Louis, qui gère la partie commerciale et l’accueil au café. Véritable point de rencontre, l’Échappée Bleue accueille les cyclistes (ou non d’ailleurs) lors d’événements, rencontres, concerts, … qu’ils organisent. Par ailleurs les 2 compères encadrent des « social rides » chaque semaine au départ du café et font même découvrir le Gravel en prêtant un vélo à ceux qui veulent s’y essayer.  

Pour l’anecdote il faut savoir que nous avons dû refaire ce podcast, car mon premier enregistrement était totalement  

Si vous passez sur la Voie Bleue, faites une pause au Café Vélo l’ Échappée Bleue, vous y rencontrerez Anthony, avec qui j’ai échangé par téléphone : il est intarissable sur sa région et sur tous les sujets vélo. 

Pour ce chapitre 96, j’appelle Joanne Lecorfec qui a fondé la marque de vélos en bois Tijo. 

Depuis la parution de mon article consacrés aux vélos en bois, je vois de nouveaux artisans tenter l'aventure du vélo branché. Ma découverte récente de Tijo m'a donné envie d’en savoir plus sur le projet de Joanne, qui vient de se lancer sur ce nouveau créneau. Dans son atelier, le débat ne fera pas sur les différences de qualité entre du Columbus, du Reynolds, du Deda ou encore du Tange ..., elle vous expliquera plutôt la différence entre le frêne, le chêne et le noyer qu'elle a l'habitude de travailler pour fabriquer ses cadres. 

La jeune marque Tijo (comprenez Thibaut son compagnon et Joanne) est née d'un voyage initiatique à vélo qui a duré 14 mois. Joanne et Thibaut prennent la route en quête de la région de France où ils pourront s’installer. Joanne est de "nulle part" "Je suis née sur un bateau...", me dit-elle. L'idée de partir à vélo pour trouver le lieu de vie idéal est originale et quand en plus on trouve en chemin le projet professionnel qui va avec, c'est formidable.

Merci à Joanne pour cet échange passionnant.

Pour ce chapitre 95, j’appelle Elsa Lagache. Elle n’est pas, ou plutôt n’est plus une inconnue
dans le monde du cyclisme. Après avoir découvert le vélo lors d’un séjour au Japon, elle se met à pratiquer assidument la bicyclette à New York où elle vit et travaille. La période de pandémie en 2020, va déclencher chez elle une vraie envie d’évasion et d’aventure. Le moyen qu’elle a choisi pour rejoindre San-Francisco et San-Diego, via Denver au Canada, c’est le vélo. Elle se lance
seule, courageusement sur les routes avec son vélo, équipé de bikepacking, pour réaliser
ce voyage en 80 jours. L’épopée fera naitre en elle une passion pour ce mode déplacement qui correspond bien à sa personnalité. Elle se découvre même des qualités physiques qui l’orientent à son retour à New-York vers un groupe de filles qui pratiquent la compétition. Elle participe à des critériums, mais c’est la pratique de l’ultra distance qui l’attire le plus. 

Elle gagne, grâce à un concours organisé par la marque Wilma, un dossard pour participer au 1000 km de la Race Across France, qu’elle gagne dans sa catégorie d’âge. Lors de cette épreive elle rencontre une autre participante Noélie Alexandre avec laquelle elle partagera cette aventure. Elles se sont tellement bien entendues, qu’elles décident de participer en 2024 en duo à l’épreuve reine de la Race Across France le 2500 km. Notre échange dans ce bla bla spontané et plein de fraicheur, révèle un cyclisme féminin en plein essor, notamment sur ces épreuves d’ultra-distance où les femmes excellent. Je laisse Elsa nous raconter comment en très peu d’années on passe d’une pratique urbaine du vélo à des épreuves d’ultra ….    

 Pour ce chapitre 94, j’appelle Axel Carion, le créateur des Bikingman qui prépare déjà la saison 2024. Il est en ce moment à Taiwan et nous avons 7 heures de décalage : il est 10h pour moi et 17h pour lui. Il a fini sa reco du jour et je l’appelle par whatsapp avant la douche … La saison 2023 des Bikingman Origine étant finie, je voulais échanger avec lui sur le thème de la compétition dans le domaine de l’ultra distance. En effet, je vois la compétition arriver dans deux domaines, jusqu’alors marginaux : le gravel et l’ultra qui sont aujourd’hui très populaires. Est-ce la fin des faux-semblants des randonnées soi disant sans classement, mais qui consacrent des vainqueurs. Est-ce une formule revisitée des cyclosportives chronométrées ? 

Après avoir suivi le Paris-Brest-Paris 2023 et entendu différents commentaires sur la soi disant  « non-assistance », on peut s’étonner du flou qui existe aujourd’hui au sein des fédérations et des organisations. De nos jours, avec les moyens de communication dont on dispose il est tellement simple de devenir organisateur et créer sa propre épreuve : un lieu de départ, une trace GPX et un lieu d’arrivée et hop c’est parti. Va t-on, comme le dit Axel, vers une « ubérisation » des épreuves de longues distances ? … Écoutons Axel sur ces sujets, son expérience est précieuse car il organise ce type d’épreuves depuis 2016 et pas seulement en France.   

Pour ce chapitre 93, j’appelle au Maroc Laurianne Plaçais qui termine seconde au scratch du Bikingman X et Axel Carion l’organisateur et créateur des Bikingman Origine. C’est Maxime Prieur qui remporte ce dernier Bikingman de la saison devant Laurianne et Florent Dumas. Laurent Jalabert, venu s’essayer sur l’ultra distance, a dû abandonner sur ennui mécanique après une lutte en tête avec Maxime dans la montée du terrible col de  Tizi N'Ouano qui grimpe à 2895 m d’altitude. 

L’ultra distance est une discipline particulière où chacun est seul, face aux nombreux aléas que chaque participant aura le temps de connaitre sur une distance de plus de 1000 km. Le Bikingman X est une épreuve surprise, les concurrents découvrent le parcours au moment du briefing. C’est comme le dit Axel, le retour aux sources de l’aventure à vélo totale. 

Laurianne, grâce à cette seconde place remporte le championnat Bikingman 2023 qui complète sa victoire sur les Alpes Maritimes, sa seconde place à l’Euskadi au pays basque et sa 4ème place au
Portugal. Elle devient la première femme à s’emparer du titre du BikingMan devant des hommes, depuis la création de ce championnat d’ultracyclisme,  Je vous laisse écouter nos échanges en
m’excusant pour la qualité du son parfois mauvaise liée à l’instabilité de la communication.  

Pour ce chapitre 92, j’appelle au téléphone Laurent Brochard cycliste bien connu et membre de l’équipe Wish One Racing. 26 ans après sa victoire aux championnats du Monde sur route, Laurent vient de remporter, dans sa catégorie d’âge, le championnat du Monde de Gravel UCI. Dans notre échange Laurent exprime sa joie de remonter sur un podium au niveau mondial et il nous confie
ses sensations éprouvées sur le nouveau vélo Wish One Sub carbone, qu’il étrennait en compétition sur cette épreuve. 

Ce nouveau cadre carbone, tout juste présenté au public sur le Roc d’Azur, a rempli le contrat et la démonstration de son efficacité faite par Laurent avec 8 minutes d’avance sur le second, en est une
belle preuve. Par ailleurs, dans la course « Elite », Tao Quéméré sur ce même vélo, a été le premier français en venant se mêler à la bataille entre les professionnels du circuit international.  

Pour ce chapitre 91, je reçois Pierre-Arnaud Le Magnan le créateur et le patron de la marque Chiru Bikes. Ce Bla Bla est un peu long, car le personnage a beaucoup de choses à dire et il
était bien difficile de couper au montage tant ce contenu m’a semblé intéressant dans son ensemble.  

Chiru est le nom de cette antilope, capable de courir à 110 km/h sur les hauts plateaux tibétains. Son nom a inspiré Pierre-Arnaud, lorsqu’il a créé sa marque en 2009. Cet ingénieur a, dès son plus jeune âge, été un créateur d’outils pour réaliser ses propres aventures. À 13 ans, il shape lui même ses planches de windsurf. Il passera par l’équipe de France de voile avant de partir courir le monde et finalement se poser en Asie où il construira son business, dans le domaine de la sous-traitance industrielle. 

L’aventure reviendra le tirer par la manche, grâce au raid aventure qu’il pratique et qui le conduira à construire, là encore ses propres outils. Ses premiers vélos seront construits en aluminium, puis en carbone et enfin en titane, quand il découvrira l’ultradistance en bikepacking. 

Aujourd’hui Chiru Bikes produit des cadres en titane pour aventuriers. Le premier client de sa marque est Pierre-Arnaud lui même, car avant de les commercialiser, il met au point ses
vélos sur des épreuves comme la French Divide, la Silk Road au Kirghizistan ou encore dans les étendues sauvages et hostiles de l’outback australien. Il me dit : c’est en roulant sur mes protos que je corrige les derniers détails de mes vélos. Je connais Pierre-Arnaud depuis 2017, mais je ne connaissais pas toute son histoire. La voilà et c’est avec grand plaisir, que je la partage avec vous, car le personnage est passionnant et à 55 ans je peux vous dire, qu’il en a
encore sous la pédale.  

Dans ce chapitre 90, je reçois Victor Duchêne, membre de l’association des Artisans du cycle. Ce jeune cadreur aurait pu embrasser les métiers du bois, comme son grand-père qui était menuisier ou son père qui construisait des charpentes. Il a préféré l’acier, mais de cette filiation il a gardé le prénom Auguste qui était celui de son aïeul et qui est devenu le nom de sa marque. Le bois reste dans sa vie, car sa femme est arboricultrice et gère une forêt qui pousse autour de chez eux sur le Causse Méjean dans les Cévennes. Comme beaucoup de ses confrères artisans,

Victor n’a eu pas besoin de s’établir en ville dans une rue commerçante, ni au cœur d’une ces horribles zones commerciales. Sa vitrine est sur Instagram et son atelier est ouvert pour venir le rencontrer. Pour cela il faudra faire quelques kilomètres sur une piste, mais le paysage vaut le détour et l’homme est intéressant, comme il va vous le prouver lors de l’échange que nous avons eu.  

C’est en voyant le nouveau fixie de Thierry Saint-Léger, avec lequel il vient de boucler un nouveau Paris-Brest-Paris, que j’ai découvert Auguste et le parcours de Victor. Je lui laisse la parole pour qu’il vous fasse découvrir son univers.  

Bienvenue sur Bla Bla, le podcast de Bike Café. 

Aujourd’hui, pour ce chapitre 89, je reçois Thierry Saint-Léger, qui est de l’avis de tous les cyclistes « l’icône » du pignon fixe français. Il est un exemple pour les jeunes cyclistes, qui comme lui se sont lancés sur la longue distance dans le plus simple appareil d’un pignon unique. Thierry vient de boucler le Paris-Brest-Paris en 78 heures. Il avait décidé cette année de partir dans la dernière vague, pour côtoyer les invisibles, ceux pour lesquels il n’y aura pas foule à l’arrivée. 

Cette année Thierry étrennait un nouveau vélo pour remplacer son Victoire qui avait bien vécu. C’est Victor Duchêne (en photo sur la pochette) qui lui a construit ce cadre Auguste en acier sur lequel il a monté un « siège » Infinity et bien sûr installé son braquet « magique » de 42x17. Thierry, en cycliste chevronné, a parfaitement géré sa randonnée, toujours avec un équipement minimaliste et un casque coque cette fois, que le règlement lui a imposé, pour remplacer son habituel casque à boudins en cuir.   

Pour ce chapitre 88, je reçois Claude Droussent, journaliste et auteur, qui vient de vivre une nouvelle expérience en faisant partie du jury qui a désigné les vainqueurs du Concours de Machines organisé par l’Association des Artisans du Cycle lors du Paris Brest Paris 2023. 

Claude nous raconte sa découverte d’un univers du vélo qu’il connaissait mal. Ecoutez son témoignage.